Avis sur Chungking Express

20 ans après, j'aime toujours autant "Chungking Express", son scénario malin mais franc, ses acteurs à la beauté sublime, sa mise en scène constamment inspirée, contribuant de manière prodigieuse à la finesse de la narration, et surtout, surtout, ce romantisme urbain qui me touche à chaque fois en plein coeur. Moins abstrait, moins intellectuel sans doute que "Nos Années Sauvages" ou "Happy Together", moins splendide formellement que "In the Mood for Love" ou "2046", "Chungling Express" est sans doute le film le plus imparfait, et donc le plus simplement humain de Wong Kar Wai, peut-être parce qu'il est irrigué par l'énergie d'un quartier, d'une population qui y vit, y travaille, y aime et y souffre, et que Wong Kar Wai laisse exister à l'écran. "Chungking Express" est toujours, 20 ans après, le mélange parfait entre les théories de Godard et le post-moderniste publicitaire qui, justement, tua le cinéma moderne : une vraie oeuvre d'art qui accepte d'avoir été contaminée par la culture pop, qui essaye - et réussit fréquemment - de retrouver la grâce primitive de gestes amoureux que le vidéo-clip et la pub ont trivialisés, "marchandisés". C'est aussi un film drôle et joyeux dans sa vision désespérée de l'avenir - solitaire évidemment - de l'homme urbain du XXIeme siècle qui était sur le point de se confirmer. C'est enfin une occasion de plus de s'émerveiller devant la grâce, la sensibilité, le mystère souriant qu'est Tony Leung, pour moi l'un des trois plus grands acteurs de notre époque.

Je découvre Wong Kar-Wai avec ce film et je dois dire que je suis mitigé. J'ai l'impression d’être passé à coté de ce film qui avait pourtant tout pour me plaire. J'ai trouvé le scénario brouillon et certains passages carrément incompréhensibles (le première partie, notamment). Après, on est obligé d'apprécier la réalisation délicate de Wong Kar-Wai. "Chungking Express" est une accumulation de plans graphiques aux couleurs chaudes d'une merveille absolue. En cela, le film se suffit à lui même, et c'est sans doute cet aspect qui m'a malgré tout fait passé un bon moment. A noter aussi la présence cette "Faye Wong", qui illumine le film de par sa fantaisie et sa naïveté.

Deux histoires d'amour douces-amères organisées en deux parties distinctes, tant d'un point de vue narratif que formel: voici à quoi ressemble très brièvement le superbe "Chungking Express" de Wong Kar-Wai. Deux histoires qui possèdent toutefois des points communs puisqu'elles donnent des rôles féminins forts et nourrissent les hommes d'une mélancolie et d'une poésie inspirées du cinéma de Godard et de Carax. Le cinéaste hongkongais filme les relations amoureuses en rapport direct avec les thèmes de l'incommunicabilité et de la cruauté. Matricules 223 et 663 sont malheureux en amour et tentent pourtant de trouver, en la femme à la perruque blonde ou en Faye, celle qui les comprendra et qui les comblera. Dans "Chungking Express", on se regarde, on se parle, mais on finit par s'éviter, soit pour refuser une nouvelle désillusion sentimentale ou pour rêver à un ailleurs, comme le souligne magnifiquement la chanson "California Dreamin". Un film magnifique aux rares longueurs et surtout aux expérimentations formelles aussi déstabilisantes que prodigieuses.

Euphorisant et dynamique, Chungking Express est une vraie bouffée de fraîcheur dans le cinéma asiatique des années 90. Wong Kar-Waï signe l'un de ses plus beaux films avec 2046, par le biais d'une mise en scène brute et sensuelle, efficace au possible. A partir d'une histoire très simple, il crée une atmosphère enivrante, virevoltante, exaltante...Les personnages vivent une nouvelle fois par des rituels, singulière marque de fabrique du génial Wong Kar-Waï ( le coup des boîtes d'ananas périmées ). C'est un film à la fois léger et profond qui, malgré une mise en scène aux allures de brouillon ( je dis bien " aux allures " ), est remarquablement maîtrisé. On reconnaît bien la pâte du réalisateur ( ralentis décomposés, cadrages et décadrages fréquents, acteurs et actrices magnifiés ) et le film provoque chez le spectateur une sensation de vivacité impressionnante. L'un des meilleurs films du grand cinéaste hong-kongais qui, au fil des années, a su se réinventer. Un petit bijou à déguster ( ou à dévorer ! ).

Je ne sais pas si vous connaissez un certain Karim Debbache… Ce mec est une de mes idoles d’Internet et il se trouve qu’il considère ce film comme l’un de ses préférés. Ça me fend le cœur car, franchement, je n’ai absolument rien trouvé qui me touche dans ce « Chungking Express ». Certes, c’est beau, mais au-delà de ça pour moi ce film est une purge. C’est lent, très mis à plat au niveau de l’intrigue, si bien que je passe mon temps à attendre ce qu’il va bien pouvoir se passer d’intéressant. Alors OK, je suis surement un extra-terrestre au regard de tout ce que je lis et écoute autour de moi, mais en toute honnêteté, ce film me laisse l’encéphalogramme plat du début jusqu’à la moitié. Parce que oui, je l’avoue, au bout d’une heure, je me suis arrêté, sans trouver la motivation de reprendre par la suite… Désolé Karim…

Un Wong Kar-Wai beaucoup plus attractif que d'habitude mais rassurez-vous on reste tout de même dans le domaine du cinéma chiant. Bon bien sûr comme toujours avec le cinéaste, l'histoire, si on part du principe qu'il y en a une, tiendrait sur un post-it, et Kar-Wai se contente de faire dans son esthétisme qui tiendrait certainement très bien le temps d'une pub ou d'un clip mais beaucoup moins le temps d'un long-métrage. Et pourtant, il y a quelques moments qui arrivent à charmer on-ne-sait-comment. C'est certainement dû en très grande partie aux personnages et aux acteurs qui les jouent. Bon on passera qu'une trafiquante de drogue ne trouvent pas mieux pour passer inaperçue que de porter une perruque blonde, un imper et des lunettes de soleil pour se laisser attacher par exemple au personnage interprété par la pétillante Faye Wong. Oui, c'est surtout avec elle qu'ont lieu ces moments charmants... Clairement une des oeuvres les plus digestibles de son réalisateur.

Autant j'avais trouvé que "In the mood for love" était un beau film et qu'il n'était pas ennuyeux alors qu'il ne se passe pas des masses de choses, autant "Chungking express" m'a profondément déplu. Il n'y a rien à redire sur l'esthétique, mais le scénario a de quoi laisser sceptique. Après une première partie qui peut laisser penser qu'une histoire intéressante va être développée ( spoiler: un flic tombe amoureux d'une trafiquante de drogue en galère
, ça ouvre des perspectives narratives), on remet tout à zéro, on change de duo amoureux et radicalement de style. C'est simple, c'est comme si on avait deux films en un puisqu'il n'y a aucune passerelle entre les deux si ce n'est le thème de la rupture amoureuse ( spoiler: on ne reverra jamais les deux personnages du début alors que l'histoire s'achève en queue de poisson et qu'on attend la suite
). Pourquoi pas, mais ce deuxième segment est particulièrement soporifique : voir une fille faire le ménage en écoutant toujours la même chanson, puis un type parler à son savon et ensuite à sa chemise, moi ça ne m'intéresse pas.

Le fait qu’il s’agisse de l’œuvre la plus contemporaine de Wong Kar-Wai n’est pas pour rien dans la poésie et le romantisme que dégage Chungking Express. Bien loin des effets visuels éblouissants d’In the mood for love, la mise en scène de cette romance urbaine n’en reste pas moins envoutante dans sa grâce et l’humilité de sa réalisation, et même plus attractive pour ceux qui juge cette graphique tape-à-l’œil. Les prises de vue flottantes n’ont rien de l’aspect rudimentaire dont elles peuvent donner l’impression, au contraire elles sont parfaitement maitrisées pour appuyer les sentiments de ses personnages. Le jeu tout en retenue des acteurs fait avec virtuosité contrepoids au montage elliptique, formant un amalgame de mélancolie et de folie qui lui-aussi forme une belle allégorie de la passion amoureuse qui enflamme ces deux policiers et leurs belles conquêtes.

Séduit par In the mood / 2046, déçu par My Blueberry / Grandmaster, j’avais oublié à quel point WKW pouvait me toucher ; ça risque de ne plus arriver depuis que j’ai vu « Chungking Express ». Cette double histoire de policiers affectés par des chagrins d’amour puis rencontrant des femmes « hors du monde », peut sembler banale en apparence, mais est filmée avec une beauté somptueuse, touchée par la grâce. N’ayons pas peur des mots, je trouve qu’il y a une poésie extraordinaire dans cette œuvre, une beauté de chaque instant, sans cesse surprenante. Ces deux histoires sans réel début ni fin semblent s’écrire au fur et à mesure, nous laissant le soin de les continuer par nous-même. Wong Kar Wai capte en direct quelques destinées au milieu de Hong-Kong, se rejoignant dans un petit bar, entre des plats ou des coups de téléphone. Rien que des petits moments, ou presque ; rien que du quotidien. Mais ces petits instantanés deviennent des beautés et des éternités pour les personnages, comme pour les spectateurs. Le quotidien, avec ses répétitions, dialoguées, gestuelles, musicales, finit par naitre le bonheur. Et la mise en scène est en totale harmonie avec cela : c’est une caméra pleine d’idées, pleine de virtuosité de l’instant, des images brèves mais inoubliables. Faye qui danse sur California Dreaming. Tony Leung qui parle à son savon. Takeshi Kaneshiro qui demande à Brigitte Lin si elle aime les ananas en plusieurs langues. Elle le regarde boire un café au ralenti pendant que la foule passe en accéléré au premier plan. Et encore beaucoup d’autres. Les personnages, les sons, les couleurs, les mouvements, tout semble virevolter dans une harmonie unique. Ce poème cinématographique mériterait d’être célébré pendant dix-mille ans !

Alors voilà mon premier Wong Kar-Wai, et je ne comprends absolument pas l'engouement qu'on lui porte. J'attends bien sûr de voir 2046 et In the Mood for Love, mais pour mon premier essai j'ai été très déçu. Chungking Express est divisé en deux parties distinctes, racontant l'histoire de deux flics hong-kongais en mal d'amour, terriblement seuls qui vont "rencontrer" chacun une femme. La première moitié sur le premier flic, je l'ai trouvée vraiment intéressante, très drôle. Takeshi Kaneshiro est vraiment bien dans son rôle et son histoire est intéressante à suivre. Par contre, dès le début, j'ai trouvé la mise en scène assez horrible. Certes, les plans sont originaux, mais pour ma part les mouvements de caméra m'ont donné la nausée, j'en avais presque envie de vomir (tellement que j'ai failli arrêter mais j'ai tenu bon). C'est bien la première fois qu'un truc pareil m'arrive devant un film, mais passons. Une fois le mal de crâne passé (ou supporté), j'ai donc savouré la première intrigue amoureuse, avant qu'elle ne cesse brutalement sans vraiment de raison. Bref, toujours est-il que la seconde intrigue démarre, sans autre lien avec la précédente que le métier du protagoniste et le stand de chef-salad. Bref, cette deuxième partie m'a ennuyé, tout d'abord parce que l'actrice principale m'a insupporté dès le départ. Je n'ai vraiment pas accroché à ce personnage qui m'a franchement soûlé. Bref, en plus de ça on a droit à la même musique 5 fois de suite (California Dreamin) ce qui m'a agacé au possible. Qui plus est, j'ai trouvé le scénario sans grand intérêt. Certaines scènes sont bien sympa mais ça manque de saveur, je n'ai pas trouvé la photographie du film aussi magnifique qu'on le prétend (où ça ?), ni le dénouement extraordinaire (on ne savait pas où le réalisateur voulait en venir, et finalement on ne sait toujours pas ! Si ce n'est que les deux histoires d'amour n'aboutissent pas vraiment). Bref, non je n'ai pas accroché à ce Chungking Express mais j'espère bien adorer les autres films du réalisateur. Je ne demande qu'à voir.

Décidément j'ai du mal à comprendre l'engouement que suscite Wong Kar-Wai... Il est indéniable qu'il possède un style particulier et parfois excellent, que son chef opérateur est génial, qu'il sait raconter des histoires d'amour contrarié avec talent (il ne fait que ça d'ailleurs),... Et après? Cela suffit-il à en faire le porte-étendard du cinéma hong-kongais, voire asiatique? Car à côté de qualités certaines coexistent de gros défauts. Tout d'abord, et surtout, le vide. Un vide abyssal, marque de ses films réalisés sans scénario (soit la plupart d'entre eux), et qui assomme le spectateur d'un ennui profond dès lors qu'il se lasse (pour ma part très rapidement) des figures de styles répétées jusqu'à plus soif : ralentis, musique lourdingue (toujours la même chanson qui plus est), gags redondants, etc. Puis comme déjà dit plus haut, cette fascination pour les histoires d'amour larvées qui finissent mal... Ok, le temps d'un film c'est touchant, pour un deuxième ça reste sympa, un troisième on laisse couler, mais ensuite ça commence à bien faire. Surtout qu'en l'occurence le long métrage tant acclamé qu'est «Chungking Express» est particulièrement creux (parfois bébête même) : deux amourettes parallèles qui n'aboutiront pas et qui de toute façon n'étaient pas prêt d'aboutir vu l'apathie des personnages. Enfin, le coup de grâce est donné par cette esthétique à la sauvette, parfois charmante il est vrai (au début surtout), mais rapidement éventée... Ce qui n'arrange rien vu qu'on a rien d'autre à se mettre sous la dent, le scénario étant aux abonnés absents. Et donc lentement mais sûrement on plonge dans un coma artificiel d'où l'on émergera seulement avec la chanson du générique (encore une chanson ringarde des années 90). Bref, loin de sa flatteuse réputation «Chungking Express» est un long métrage peu inspiré, conventionnel et mou du genou, parfois sympathique mais trop souvent dénué d'intérêt. « Euphorique »? « Culte »? « Parfait »? On n'a pas dû voir le même film... [1/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/

Apparemment il fallait voir ce film avant sa suite « les anges déchus ».
Je le trouve meilleur. Peut-être par sa poésie urbaine qui trouvera son apogée dans in the mood.
Cette femme qui marche nonchalamment nous rappelle quelque chose.
Et il faut reconnaître cette légèreté des sentiments. Comme s’ils n’osaient pas s’exprimer.

Un des premiers films de Wong Kar-Wai et plutôt une bonne surprise. Certes le scénario n'est pas des plus aboutis mais le réalisateur de "In the mood for love" fait preuve d'une belle maîtrise de la mise en scène et d'un sens aigu du montage. Le résultat est nerveux, moderne à souhait, plutôt brillant, mais manque encore d'unité. A voir également pour l'interprétation de Tony Leung qui crève déjà l'écran...

On démarre avec une introduction au style de mise en scène (propre au réalisateur) parfaitement désagréable à l’œil, et tout particulièrement quand, en plus de ne pas la gérer, le cinéaste viendra abuser de la technique de pose longue. Soyez rassurés, ça ne durera pas longtemps, mais une overdose de la musique "California dreamin'" de The Mamas and the Papas, présente constamment au point d'en devenir insoutenable, viendra prendre la relève en terme de mal de crâne. "Chungking express" est également très lent, et cette histoire d'amour, certes particulière, aura du mal à trouver grâce face à ce trop plein d'éléments perturbateurs (comme ceux cités précédemment). Wong Kar-wai, soit on adhère, soit on s'exaspère. Allez hop, une boîte d'ananas et au lit.

Après "In the mood for love" que j'avais beaucoup aimé, c'est le second film de Wong Kar-wai que je vois et je dois dire que celui-ci me déçois quelque peu. Sorti en 1994, le film retrace deux histoires d'amour qui n'ont qu'en rapport les deux personnages principaux, qui sont tous deux des flics. J'ai trouvé cela assez étrange de diviser le film de cette manière (je précise que je n'avais vu ni bande annonce ni lu de synopsis avant de me lancer dans le film), c'est en effet très abrupt et nous n'avons pas le temps d'apprécier pleinement la première histoire, ce qui est bien dommage puisque c'est, à mon sens, la meilleure ! C'est pourtant la seconde qui est la plus connue ou en tout cas de laquelle le plus d'extraits est diffusé mais je ne l'ai pas trouvé si intéressante que cela. Enfin, les personnages et les situations dans lesquelles ils se mettent sont assez originaux, surtout Faye, personnage que j'apprécie beaucoup, bien que quelques fois agaçante, mais le fond de l'histoire n'a franchement rien d'extraordinaire. Je trouve ainsi le film très surestimé car nous sommes finalement dans une histoire d'amour plutôt lambda. Et je reviens là-dessus mais je ne comprends vraiment pas pourquoi le réalisateur n'a pas plus insisté sur la première histoire qui était pour le coup beaucoup plus originale que la seconde. À peine nous rentrons dedans qu'elle se termine de façon très brutale et les personnages sont finalement très survolés, alors qu'il y a avait pourtant un gros potentiel de ce côté-là. En ce qui concerne la mise en scène, j'ai beaucoup apprécié, c'est original, les nombreux plans nous donnant une impression de flou ont, d'après ce que j'ai pu lire, déplu à de nombreuses personnes (ce que je peux comprendre d'ailleurs), je trouve personnellement que ça correspond bien à l’ambiance bordélique de ce genre de quartier d'Hong Kong. De plus, nous avons un excellent travail en ce qui concerne les couleurs et la composition des plans, notamment au niveau de la seconde histoire. Du côté des acteurs, nous retiendrons surtout Faye Wong, Tony Leung Chiu-way et Brigitte Lin qui jouent très bien, ainsi que le reste du casting d'ailleurs. "Chungking Express" est donc loin d'être un film inintéressant mais qui est peut-être un peu trop surcoté.