Pierre Rissient : homme de cinéma : les secrets du tournage

Todd McCarthy, réalisateur de Pierre Rissient : homme de cinéma, est également scénariste, journaliste (rédacteur en chef du magasine Variety) et critique de cinéma. Il a par ailleurs écrit et mis en images plusieurs films documentaires se rattachant au monde du Septième Art.

Afin de rendre compte de la réputation de cette personnalité incontournable du Septième Art qu'est Pierre Rissient, voici un extrait d'une conversation téléphonique dans lequel Clint Eastwood a cherché à le joindre, pour lui demander conseil : "Allo ?... (Voix féminine lointaine)… Oui ?… Si je suis libre pour parler à Clint ! Oui, bien sûr… Allo, master Clint... (Intonations graves inimitables) Très bien, oui… Non, non pas du tout. Si j’étais “with a lady” ce serait peut-être différent, mais là, je suis avec un ami qui est projectionniste dans un cinéma à Paris où ils passent beaucoup de tes films ! (...) Oui, je t’écoute… Tes choix sont bons. Ces deux actrices sont très bien.… D’accord… (silence) Lui, oh lui tu sais, il est devenu très prétentieux, mais je suis sûr qu’avec toi, il sera extrêmement modeste. Je te conseille plutôt l’autre… Tu m’appelles quand tu arrives à Paris ?..."

Né à Paris en 1936, le parcours cinématographique de Pierre Rissient pourrait se résumer par les mots suivants : passion du cinéma. Ses contributions dans le milieu international du Septième Art sont à la fois diverses, nombreuses et impressionnantes. Dans les années 1950, il fonde le cercle MacMahon, destiné à appuyer des cinéastes black listés au temps du maccarthysme, tels Jules Dassin (Les Démons de la liberté, etc.) ou Joseph Losey (Le Messager, etc.). Il a également été l'attaché de presse de Bertrand Tavernier, et le conseiller de plusieurs cinéastes incontournables comme par exemple John Ford (Rio Grande, La Prisonnière du désert, etc.) ou Raoul Walsh (L' Enfer est à lui, etc.). Le plus grand bonheur de Pierre Rissient consiste également à faire découvrir et à recommander des gens talentueux qui, selon lui, méritent d'avoir une chance de participer à la création d'un film, que ce soit pour des acteurs, des metteurs en scène, des scénaristes, etc. C'est dans cette optique qu'il a introduit le cinéma asiatique en Europe dans les années 1970 avec A Touch Of Zen (réalisé par King Hu) et qu'il contribua à rendre célèbres des personnes comme Quentin Tarantino, Jane Campion et Jerry Schatzberg. Son panel d'activités touche aussi le domaine de la technique du cinéma, puisqu'il a été assistant à la réalisation (chez Jean-Luc Godard sur A bout de souffle) et a lui-même réalisé et produit quelques films (il a été assistant à la production sur L' Anglaise et le Duc d'Eric Rohmer).