Le Témoin du mal : les secrets du tournage

Un peu à la manière de Seven, où David Fincher a cherché à faire en sorte que le spectateur ne puisse pas déterminer dans quelle ville se déroule l’action du film, Le Témoin du mal possède un cadre spatial indéfinissable géographiquement. Le film a par ailleurs été tourné dans les rues de Philadelphie.

La prison que l’on voit au début du film s'appelle la « Holmesburg Prison », et se situe à l’est de Philadelphie. Ce gigantesque établissement pénitencier qui ferma ses portes en 1996 a été sollicité à plusieurs reprises pour le cinéma, comme pour Animal Factory, une référence incontournable en matière de film carcéral signée Steve Buscemi. Plus récemment, cette prison a servi au film Que justice soit faite avec Gerard Butler.

Dans Le Témoin du mal, John Goodman et James Gandolfini sont réunis à l’écran. Il s’agit de deux comédiens à la carrure extrêmement imposante, même si, en 1999, le second n’avait pas encore l’apparence qu’il a aujourd’hui, et qui correspondait parfaitement à son personnage culte de chef mafieux qu'il a tenu dans les six saisons de la série Les Soprano (1999-2007).

Plusieurs personnes qui ont travaillé sur Le Témoin du mal avaient déjà collaboré par le passé ou se retrouveront par la suite : Denzel Washington avec James Gandolfini (USS Alabama) et John Goodman (Flight) ; le metteur en scène Gregory Hoblit qui fera tourner Embeth Davidtz dans La Faille ; et surtout Aida Turturro, qui jouera la petite sœur de Tony Soprano (James Gandolfini) dans la série mafieuse culte éponyme.

Le metteur en scène Gregory Hoblit est un spécialiste du thriller, puisqu’on lui doit également Peur primale, film au twist mémorable qui a révélé Edward Norton, ou encore Fréquence interdite, La Faille et Intraçable.

Tourné pour un budget de 30 millions de dollars, Le Témoin du mal en a rapporté seulement 25 sur le sol américain. A la fin des années 1990, Denzel Washington accumulait les flops au box-office (He Got Game, Bone Collector). Une tendance qui a été contredite par le succès de Training Day en 2001.

Le scénariste du film n’est autre que Nicholas Kazan, fils du célèbre metteur en scène Elia Kazan qui révéla, via ses films, des pointures comme Marlon Brando (Un Tramway nommé désir) ou James Dean (A l'est d'Eden). Il est aussi connu pour avoir « balancé » plusieurs autres cinéastes au moment maccarthysme au début des années 1950, avouant aux autorités que ceux-ci adhéraient au parti communiste. Son fils, Nicolas, n’a jamais réussi à percer dans le monde du cinéma (on lui doit le scénario de Plus jamais avec Jennifer Lopez…).