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    Le Sacrifice
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    SmEuG
    SmEuG

    33 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 14 août 2010
    Le début commençait pourtant bien... Un magnifique Travelling sur une prairie verte suivant le facteur et Alexandre en train de philosopher sur le monde, et un sentiment de se trouver face à quelque chose d'authentique. Cela continue jusqu'aux environs d'une quarantaine de minutes, quand soudain, le film s'embourbe dans un univers mal éclairé, morne, grisâtre sans la moindre originalité. Les dialogues deviennent plats, les voilà mal joués et chaque mouvement paraît calculé, comme si tout était artificiel. Au final, on retrouvera la réussite du début dans les 15 dernières minutes, sans que cela sauve le film du naufrage.
    Plume231
    Plume231

    3 469 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 septembre 2011
    Désolé de me montrer un peu mitigé sur cette réflexion spirituelle qui est en quelque sorte une condamnation d'une société qui devient trop matérialiste (là il a pas tort le père Tarko !!!) d'autant plus qu'elle constitue le film-testament de son réalisateur mais les oeuvres de Tarkovski en exil me touchent beaucoup moins que les oeuvres de Tarkovski sur ses terres natales. Visuellement, il est inutile de dire, car c'est le cas de tous les films du cinéaste, que l'oeuvre est splendide bien servi par la photo de Sven Nykvist, le directeur de la photographie attitré d'Ingmar Bergman. Mais si la première heure parvient à se montrer intriguante, j'ai dû un peu batailler lors de la deuxième heure qui traîne franchement en longueur (traduction : franchement en longueur même pour un Tarkovski !!!) pour ne pas tomber dans les bras de Morphée avant de me montrer admiratif de la maîtrise parfaite de la caméra et des acteurs lors du long plan-séquence où la maison est en train de brûler. Cette avant-dernière séquence constitue sans conteste un des sommets tarkovskiens et justifie malgré tout le détour pour cette oeuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 3 juillet 2013
    Dernier film du cinéaste russe, "Le Sacrifice" est une sorte de long-métrage testamentaire, de la part de Tarkovski. Décédé quelques mois après la sortie de ce film, Tarkovski renoue avec les thèmes qui lui sont chers, à savoir les questions métaphysiques, spirituelles (notamment liées à la religion) sans oublier la présence d'un symbolisme marqué par les éléments tels que l'eau, l'air, la terre et le feu. Ainsi, pour ce dernier film, Tarkovski nous conte l'histoire d'un écrivain, Alexandre, et de sa famille. Le jour de l'anniversaire du patriarche, ils apprennent qu'un conflit nucléaire vient d'éclater au niveau mondial. La panique envahi la maison tandis que Alexandre sombre petit à petit dans le désespoir, à l'instar d'un Tarkovski mis à l'écart de sa famille et de sa Russie natale. Si "Le Sacrifice" reprend tous les thèmes qui ont fait le cinéma de Tarkovski de "L'Enfance d'Ivan" jusqu'à "Nostalghia", pour les sublimer de par une réalisation méticuleuse et une philosophie profonde, je dois avouer que ce dernier long-métrage du maître russe m'a quelque peu déçu. Du moins, j'ai été moins à l'écoute du discours philosophique tiré ici que par rapport à ses autres films, un peu comme je l'avais été avec "Le Miroir" qui m'avait laissé ce même sentiment. Si le film possède des qualités indéniables, comme ces vingts premières minutes formidables, dans lequel Alexandre discute avec son fils et le facteur, le reste m'a quelque peu laissé sur ma faim. "Le Sacrifice", aussi profond soit-il, ne m'a pas paru comme étant l'une des œuvres les plus abouties du cinéaste. De ce fait, peut-être n'étais-je pas suffisamment préparé à regarder ce "Sacrifice", peut-être suis-je passé complètement à côté du message, peut-être changerais-je d'avis lors d'une prochaine vision? En tout cas, "Le Sacrifice" m'a paru longuet par moment et ne m'a pas envoûté comme me l'avaient fait "Andreï Roublev", "Solaris" ou encore "Stalker", et je m'en veux presque à moi-même de n'avoir certainement pas été totalement plongé dans le film de Tarkovski. Ainsi, je reste quelque peu navré de cette première vision car, si la réalisation est parfaite, je n'ai pas été subjugué cette fois par l'intensité de l'histoire. Quoi qu'il en soit, "Le Sacrifice" reste un parfait exemple de cinéma d'auteur, profond et sensible, qu'il faut à tout prix voir pour se faire une opinion précise.
    ER  9395
    ER 9395

    72 abonnés 1 337 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 26 janvier 2013
    Très difficile de parler de ce film car je n'ai absolument ressenti aucune émotion devant cette " œuvre d'art "qui est pour moi d'un profond ennui .
    Ti Nou
    Ti Nou

    403 abonnés 3 351 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 août 2012
    Si la mise en scène minimaliste et extrêmement contemplative contribue à l'ambiance de fin du monde qui ponctue toute une partie du film, elle finit par nuire à la concentration et à provoquer l'ennui. Comme pour "Le miroir" ou "Nostalghia", Tarkovski laisse le propos philosophique prendre le pas sur le récit.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 25 octobre 2010
    Wow... Me suis-je déja autant ennuyer devant un film? Je ne pense pas. Tout comme je ne comprends pas comment on peut mettre 5 étoiles à une telle daube. Sans doute car c'est un Tarkovksy, considéré comme un des plus grand cinéaste du XXème siècle. Le cinéma ressemble à la peinture par moment. "T'as vu ce Miro? Il est magnifique, le trait et tout", "Pardon madame vous regardez le dessin de mon fils qui est en maternelle..." Ici, c'est pareil, comment peut-on éprouver du plaisir en regardant un film où on ne comprend rien si on ne lit pas le synopsis? Comment s'extasier devant un jeu d'acteur parfois plus qu'énervant (cf : la scène où la femme d'Alexandre pleure)? Non, vraiment il n'y a rien à sauver dans ce film. Pas même le montage (sans doute car il n'y en a pas). Ce film serait signé par un Youn ou un autre, on ne chercherait pas plus loin que le bout de son nez et on le démolirait. Mais là c'est un Tarkovsky alors il faut y voir une oeuvre profonde, prendre le temps de l'étudier, car c'est une critique sociale parafaitement juste et blabla et blabla. Laisserait-on autant de chance à un réalisateur inconnu? Non. Alors qu'en faite on ne peut pas passer à côté de ces plans où il y a des faux-jours manifestes, ou à ce début du film où il faut environ 10 minutes de film avant de voir le visage en gros plan d'un des principaux protagonistes. En résumé, c'est long, c'est chiant, ce n'est pas interressant. Le réalisateur manque le coche en faisant un film pour lui, et en n'arrivant pas à nous faire passer son message. Le sacrifice, ici, c'est d'avoir perdu 2h30 de sa vie. Médiocre.
    lorenzo fly
    lorenzo fly

    16 abonnés 813 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 1 juillet 2012
    Andrei Tarkovski est reconnu comme un très grand réalisateur mais je dois dire que j'ai du mal avec ces films. En ce qui concerne "Le sacrifice" je trouve d'abord que le film vieillit mal, les monologues et discussions semblent interminables et la photographie est peu attractive. Les différentes scènes semblent sur joués et le film qui se veut intellectuel est plutôt lourd. Vraiment indigeste pour ma part!!
    Anaxagore
    Anaxagore

    114 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Le Sacrifice de Tarkovski relève de la poésie en son état quintessentiel et constitue en ce sens l'un des deux ou trois plus grands chefs-d'oeuvre de l'histoire du cinéma mondial. Métaphore relativement hermétique de la Rédemption chrétienne, il s'agit d'un film difficile, exigeant pour le spectateur, mais d'une beauté visuelle et auditive à couper le souffle, ainsi que d'une profondeur que les visionnages successifs n'épuisent pas. Résolument ancré dans le mysticisme slave, il pousse à son comble la tension paradoxale inhérente à l'assimilation paulinienne de la folie et du sacrifice de la Croix. Figure christique, Alexandre semble agir contre toute raison, et loin d'infirmer cette apparence d'absurdité, Tarkovski l'accentue en nous présentant son héros comme atteint de folie. Il sera d'ailleurs enlevé par une ambulance à la fin du film! Et non content d'accentuer la dimension paradoxale du christianisme, le réalisateur russe avoue en outre, toujours par l'entremise d'Alexandre, son attirance pour les spiritualités orientales dont l'opposition à la rationalité occidentale n'est plus à démontrer. On peut ne pas le suivre sur cette voie, mais on ne peut pas nier la splendeur de sa réalisation cinématographique. Le Sacrifice est une oeuvre d'une singularité qui défie le concept mais simultanément d'une universalité qui fait sa profondeur. La récente édition en DVD d'Arte doit vous permettre d'admirer ce pur joyau.
    stebbins
    stebbins

    458 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 février 2012
    Le film testament d'Andreï Tarkovski est un miracle. Si Solaris m'avait marqué par sa beauté plastique et si Le Miroir m'avait réellement ému, Le Sacrifice m'a bouleversé . En effet, il m'a ébranlé au sens propre du terme : pas de larmes ( encore que ! ) , simplement un changement dans ma perception du cinéma . Le Sacrifice d'un homme anticonventionnel qui a utilisé tout son talent de cinéaste au service du septième Art. Le Sacrifice d'un comédien, le fabuleux Erland Josephson, qui donna en 1985 ses lettres de noblesse à la notion de comédien. Un Sacrifice au nom du Cinéma, sublimé par la lumière crépusculaire, quasiment apocalyptique de Sven Nykvist...Résumer le film n'aurait guère d'intérêt : Tarkovski laisse libre cours à l'imagination du spectateur, lui permettant de vagabonder, de comtempler... Une merveille à la narration atypique ( bien que davantage linéaire à celles d'autres films du réalisateur russe : je pense par exemple au Miroir ). Pour finir cette critique, je dirai simplement : " Au commencement était le verbe...et à la fin demeurait Tarkovski ".
     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 février 2019
    Au bout d'une heure, il y avait de quoi s'interroger sur la signification du titre : le sacrifice en question, ne serait-ce pas celui du spectateur en s'infligeant la vision du dernier film d'Andreï Tarkovski ? Il faut dire que le monument – le film est construit comme tel – croule sur ses propres fondations, lesquelles reposent en très grande partie sur des dialogues philosophiques soit abscons soit ennuyeux quand ils deviennent intelligibles. Il faut dire que l'ombre de Bergman est tellement présente, du lieu du tournage au choix du chef-op et de l'acteur principal en passant par l'écriture qui ne fait que singer celle du génie suédois, que l'on se demande bien où est passé Andreï Tarkovski. Il faut attendre une bascule dans l'écriture et l'annonce ni plus ni moins de la fin du monde pour que le film prenne son envol, pour qu'enfin une mise en scène du chaos nous sorte de notre torpeur. "Le Sacrifice" trouve alors une qualité de silence tout à fait exceptionnelle, digne des plus grands longs-métrage du cinéaste, et reprend des thèmes majeurs tels que l'opposition entre foi et matérialisme et la volonté d'une rédemption qui conduirait à une forme d'apaisement originel. On accepte alors de ne pas tout comprendre et on est sidéré devant des images inoubliables – une lévitation, une maison en feu –, heureux aussi de constater que le film n'est pas la caricature que l'on pouvait craindre, ce qui ne doit pas faire oublier une première partie asphyxiante, mais bien une oeuvre au matériau philosophique dense et cohérent. En somme, "Le sacrifice" se présente comme un film extrêmement difficile et inégal mais qui mérite d'être vu.
    LALALALALERE
    LALALALALERE

    13 abonnés 194 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 7 septembre 2014
    Tout Tarkovsky qu'il est, il filme mollement un film à la manière de Bergman avec une histoire grotesque : spoiler: jugez vous même : un vieux qui vit avec un enfant qui vient d'avoir une opération qui l'empêche de parler, voit arriver des gens pour son anniversaire. A la radio on annonce quelque chose qu'on devine être la guerre ou la fin du monde. Tout le monde pique sa crise, le vieux se dit que si ça s'arrange il renoncera à sa famille. Bing : on lui annonce qu'il y a une vieille qui peut arranger les choses comme par magie, il faut aller dormir chez elle. Il s'y rend, elle se fout à poil et ils lévitent (eh oui !) Là dessus il se réveille, tout est arrangé, il n'y a plus de fin du monde. Comme il a fait sa vilaine promesse il met le feu à la baraque. Une ambulance (prévenue par l'opération du Saint Esprit sans doute !) vient le chercher. Fin
    Certains crieront au génie. C'est bavard, prétentieux, imprécis, lent et peu clair et le scénario frise le ridicule. Enfin, quand même il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes.
    Fgiraut
    Fgiraut

    6 abonnés 28 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 avril 2023
    Tati commence par s'inviter chez Bergman pour mieux nous tirer dans ce conte fantastique, crépusculaire. A quoi ca tient le salut ? La carte doit être donnée et affichée pour mieux révéler son incapacité à dire les territoires et chemins terribles de l'humanité.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 801 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 septembre 2014
    Je crois que je ne verrai jamais un film de Tarkovski sans m'endormir devant (pas longtemps, juste 5 minutes, mais c'est 5 minutes que je ne verrai jamais).Stalker c'était peut-être le premier vrai grand film que je voyais, et ça date. Mais depuis je n'ai jamais retrouvé ce que j'avais adoré dans Stalker dans les autres films de Tarkovski. J'avais cependant beaucoup aimé Solaris également, mais les autres m'avaient profondément déçu, voir ennuyé.Et le sacrifice est un peu entre les deux. Autant des films comme le Miroir, je regarde ça, ça ne me parle à aucun moment, c'est magnifique, mais je reste totalement en dehors du truc, autant le sacrifice c'est plus compliqué.En fait je connaissais l'histoire avant de voir le film (le docu de Marker disait pas mal de choses) et j'en attendais pas mal de certaines scènes (et même du film en entier). Cependant j'ai l'impression que le film alterne les scènes qui parviennent à me toucher et puis celles où je m'en fous juste.En général je préfère les scènes en extérieur, avec cette valeur de plan, cette plongée, qu'on retrouve justement dans Stalker et le côté plan séquence dont on ne sait jamais quand il va s'arrêter.Si ça ne m'émeut pas forcément non plus, c'est assez grandiose et fascinant.Je pense que le cinéma de Tarkovski est trop sur-travaillé pour moi. J'aime lorsque c'est peut-être moins technique mais que tu sens l'âme des personnages. La technicité ne me fait pas vibrer plus que ça. Du coup en fait j'ai regardé ce film comme j'aurai regardé une peinture splendide mais qui ne me touche pas. C'est le moment où je m'intéresse à la technique (ce dont je me fous dans un film que j'adore vraiment, parce que c'est pas intéressant pour un sous de savoir comment c'est fait, ce qui compte c'est l'émotion qui en résulte).Cependant il a cette fascination, je ne me suis pas ennuyé plus que ça parce que justement j'étais comme hypnotisé par ces mouvements de caméra, cette photographie parfaite (chef op' de Bergman si je ne dis pas de conneries) et je me suis rappelé ce que disais Marker dans le docu, Tarkovski met dans ses plans ses symboles des éléments. Et dans le film du coup a beaucoup beaucoup de terre, d'eau, d'air et on attend le feu. Et là, c'est assez grandiose.En fait il se dégage quelque chose du film qui fait que ça me parle malgré tout, mais d'une façon que je ne saurai pas forcément expliquer, disons qu'on sent que c'est habité, qu'il se passe un truc. Comme il se passait un truc dans la zone de Stalker.Il y a néanmoins une scène qui m'a touché, lorsque le facteur vient lui dire d'aller voir Maria et toute la séquence qui s'en suit. Il y avait ce lien très étroit entre le surnaturel et le vrai tel qu'on peut l'expérimenter dans la vie de tous les jours. Vous savez lorsque l'on arrive pas à dormir, que l'on se fait des promesses à soi-même pour revenir sur un événement en espérant que ça va s'arranger... et puis là une solution miracle semble sortir de nulle part, mais si avec le recul elle est totalement absurde... Il y a quelque chose là.Je pense que c'est un film dont je ne vais pas garder beaucoup de souvenirs, mais dont les bribes que je vais garder vont se bonifier dans mon esprit.
    scorsesejunior54
    scorsesejunior54

    138 abonnés 694 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 avril 2009
    Pour commencer, le titre de ce film n'est pas "Offret" mais "Le Sacrifice". Il ne risquait déjà pas d'être vu par grand-monde à la base, alors si on lui enlève en plus son identité... Dernière réalisation du grand Andreï Tarkovski, ce long-métrage fut mis en scène en Suède et non pas en Union Soviétique (manque de moyens ? J'avoue ne pas m'être renseigné sur le sujet) au cours de l'année 1986. Complexe, cette oeuvre est probablement l'une des moins facilement abordables de son auteur et nécessitera peut-être une approche préliminaire (avec une première exploration dans la filmographie d'A.T.) pour le spectateur ingénu afin d'être correctement lue et appréciée. Exit la science-fiction des plus grands succès Tarkovskiens, place au conte philosophique empreint d'une petite dose de fantastique, à l'allégorie fantasmée bâtie sur une série de détails limpides constituant une intrigue mystérieuse où le temps semble s'être arrêté et les personnages mis face à leurs vieux démons. S'il met une courte demie-heure à réellement commencer (l'introduction étant surtout prétexte à une démonstration de force technique avançant quelques admirables plans-séquences au détriment d'un fond élitiste pédant), "Le Sacrifice" se révèle ensuite être une fable admirable de laquelle il est difficile de décrocher, à condition bien sûr d'accepter un rythme ralenti à l'extrême et le côté absurde de rebondissements irrationnels. Bénéficiant d'une qualité de narration absolument admirable, il a le mérite de ne pas s'évader vers des thèmes qui ne le concerneraient pas directement mais traite justement et frontalement le calvaire existentiel de protagonistes ma foi bien arrangés. Le raffinement de la mise en scène, avec des plans réfléchis et tenus du plus pur style de son auteur (notamment ces envoûtants travellings latéraux, marque de fabrique maison) et la capacité pour le film à toujours demeurer trouble et ambigu jouent très nettement en sa faveur : un véritable enchantement. Formidable.
    Benjamin A
    Benjamin A

    646 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 juin 2015
    Au crépuscule de sa vie, et de sa carrière, Andreï Tarkovski observe et surtout écoute le monde qui l'entoure, la nature et l'âme humaine. Il se retire sur une île suédoise, sur invitation d'Ingmar Bergman, pour tourner ce qui sera son testament alors qu'il décédera des suites d'un cancer du poumon peu de temps après, à l'âge de 56 ans. C'est donc ici qu'il met en scène Le Sacrifice, mettant en avant un vieux comédien face à la vie, la mort, la religion et les dilemmes en découlant.

    Le Sacrifice regroupe une grande partie des obsessions et thématiques de l'auteur de Solaris, on retrouve à nouveau l'humain confronté à la mort et les péripéties de la vie, mais aussi la religion, les questions spirituelles et les sentiments. Malgré un monde violent, que l'on découvre à travers un média, Tarkovski préfère rester sur l'île qui elle semble innocente et préservée de la mauvaise influence de la nature humaine. Il met son personnage principal face à un lourd dilemme où il va devoir faire preuve de convictions, d'une quête spirituelle et de réflexions.

    Toujours d'une grande richesse et justesse d'écriture, c'est à nouveau sublimé par la mise en scène de Tarkovski, donnant une vraie puissance émotionnelle et une atmosphère hypnotique et fascinante à son oeuvre. Il retranscrit très bien tous les thèmes qu'il aborde, notamment sur l'impression du temps qui passe, ce qu'on fait de sa vie et le regard que l'on peut avoir dessus. Toujours de manière contemplative, il sait prendre son temps pour bien mettre en avant les personnages et leurs dilemmes pour mieux en faire ressortir les interrogations et l'atmosphère.

    Sans peut-être atteindre la maestria de Solaris, Andreï Roublev ou Nostalghia, Le Sacrifice n'en reste pas moins un magnifique testament pour Tarkovski qui, à nouveau, dévoile tous ses talents. Techniquement parfait, tout comme ses mouvements de caméra, et toujours au service de son atmosphère et de ses thématiques, il nous plonge littéralement dans son oeuvre et dans cette petite île, usant de symbolismes et jouant aussi avec les éléments naturels. Magnifiée par une très belle photographie, les scènes marquantes ne manquent pas et Tarkovski dirige merveilleusement ses acteurs, notamment Erland Josephson.

    C'est donc toujours fasciné que j'en termine avec Tarkovski, fasciné par une oeuvre testamentaire puissance où il étudie la spiritualité, la vie ou encore l'âme humaine mais aussi par un auteur qui ne m'a jamais laissé indifférent et m'a totalement emporté avec des films comme Solaris et dont je redonnerais forcément une chance à Stalker et Le Miroir, ses deux œuvres qui m'ont le plus déçu.
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