Neill Blomkamp est un cinéaste unique. Son style visuel est reconnaissable tout de suite et entre mille, il raconte SES propres histoires et entend les raconter à SA manière sans rien céder à des dictats de studios. Son premier film "District 9" produit par Peter Jackson était une grosse claque, "Elysium" loin d'être parfait confirmait tout de même la patte Blomkamp. "Chappie" devait redresser la barre et c'est chose faite, même si encore une fois ce n'est pas aussi parfait que pouvait l'être "District 9". Pourtant il est étrange de constater que Blomkamp lui même semble pressé de passer à la suite ( alien 5... mon rêve quand j'ai vu "District 9" ) et d'avouer avoir "foiré" Elysium", ( N'exagérons rien quand même. ) sans dire un mot sur "Chappie" si ce n'est que l'ambiance du tournage était catastrophique à cause du groupe Die Antwoord, ingérable, donneur de leçons et prétentieux. Et puisqu'on parle de ces derniers autant commencer par les défauts: les Die Antwoord qui sont mauvais acteurs et c'est regrettable vu que leurs rôles sont importants et sont très présent dans le film. En plus d'être mauvais, ils passent vraiment pour des guignols, ressemblant plus à des tocards qui se la pètent qu'autre chose. C'est sans doute le plus gros point faible du film,sans eux le film aurait eu des défauts, mais il aurait été excellent. On regrette le manque d'exploitation de Hugh Jackman et Sigourney Weaver, d'autant qu'il y avait quelque chose à creuser avec eux. "Chappie" frise parfois le too much, le ridicule, le bon gros Z. Mais "Chappie" a un super script, qui traite ses thématiques de manière surprenante, étonnante, voir déstabilisante. La réalisation de Neill Blomkamp est dans son pur style, hybride ( caméra posé, à l'épaule, journalistique, POV, télévisé ) et donc en cohérence avec les thèmes de ses films, propose des scènes d'actions dantesques qui rappelle les plus belles heures de "District 9". Mais "Chappie" c'est surtout l'histoire d'un robot capable d'avoir une conscience et des sentiments et sur ce point, malgré tous les défauts du film, Chappie, rattrape tout. Chappie a beau être une machine c'est un personnage très émouvant, dans la droite lignée du géant de fer de Brad Bird et A.I de Spielberg, Charlto Copley, acteur fétiche de Blomkamp a trouvé là un personnage en or. Plus qu'un film de SF métaphysique, ou un film d'action métaphysique, "Chappie" est avant tout une histoire dramatique, chose à laquelle on ne s'attendait pas, et le traitement de l'intelligence artificielle, de la robotique, si elle commence comme le "Robocop" de Paul Verhoeven prend une direction inattendue.