Avis sur Nos enfants

Deux frères quadras, un avocat pénaliste prospère (Alessandro Gassman), Massimo, et un chirurgien pédiatrique hospitalier, Paolo (Luigo Lo Cascio - qui suivit des études de médecine avant d'embrasser la carrière d'acteur) ont l'habitude de dîner une fois par mois dans un restaurant chic, toujours le même, avec leurs conjointes, Sofia (la 2e épouse de Massimo, après un veuvage) et Clara. Le film (dont le scénario est tiré du roman "Le Dîner", du Néerlandais Herman Koch) s'articule autour de deux de ces rituels mensuels successifs. De tonalité bien différente : le premier, banal et convenu, comme d'habitude, le deuxième, dramatique. Entre les deux, leurs enfants (la fille du 1er lit de Massimo, Benedetta - dite "Benny") et Michele (le jeune acteur de "Moi et Toi", par Bertolucci en 2012, dont l'acné spectaculaire semble avoir encore prospéré...), le fils de Paolo et Clara, deux ados très liés, auront rencontré leur destin, en sortant d'une soirée arrosée, dans une rue déserte de Rome - mais balayée par une caméra de sécurité. Massimo est cynique, sans scrupules, quand Paolo est idéaliste. Mais le sort de "Nos enfants" peut bousculer les choses..... Le thème est grave, et passionnant. En bémol : la dramaturgie est cependant un peu empruntée, appuyée, démonstrative - en un mot, beaucoup moins inspirée que pour "Les Gens bien" (2009), mais avec le même type de fin opportune, "ouverte". L'interprétation, excellente, étant un grand "plus".

Si les débuts s’avèrent schématiques, mais esthétiquement soignés, la suite propose la subtilité et la violence nécessaires au propos. Le système fonctionne parfaitement. On sort de là avec la sensation que ce film-là restera dans un coin de son esprit quelque temps. Accompagné d’une demande : de quel bois suis-je vraiment fait ?

À Rome, altercation entre deux automobilistes. Le plus irascible menace l’autre avec une batte de base-ball. L’agressé, qui est policier, lui tire dessus avec son pistolet. L’agresseur est tué sur le coup, et l’enfant qui l’accompagnait est blessé à la colonne vertébrale, par ricochet.

Le policier sera défendu par l’avocat Massimo (joué par Alessandro Gassman). L’enfant sera opéré par Paolo, frère de Massimo (joué par Luigi Lo Cascio, qu’on a connu dans le magnifique téléfilm "Nos meilleures années", en 2003, et qu’on a revu récemment dans "Les opportunistes"). Les deux frères ne s’apprécient pas, car Paolo est du genre humaniste, alors que Massimo pense que la loi doit être appliquée, et rien d’autre. Or ils ont tous les deux un enfant de seize ans, Benedetta pour Massimo, Michele pour Paolo. Et ces deux rejetons, un soir, après une fête bien arrosée, lynchent une clocharge âgée, qui va en mourir. Or la scène a été enregistrée par une caméra de surveillance. La séquence passe à la télévision, et les deux jeunes gens sont reconnus. Les deux hommes s’affrontent : Massimo est d’avis qu’ils doivent dénoncer leurs enfants, et Paolo, qu’il faut les protéger à tout prix. C’est évidemment le but du film, que cette opposition morale.

La fin est ambigüe : après une dispute avec Paolo dans un restautant, Massimo est spoiler: apparemment renversé par une voiture (on n’entend que le bruit). Volontairement, accidentellement ? Par qui ?
On ne le saura pas.

Le film adapte un roman de l’acteur-auteur-réalisateur néerlandais Herman Koch, "Le dîner", où tout était concentré dans ce qui, pour le film, constitue la séquence finale du restaurant. La transposition est adroite, et la réalisation très efficace. Tout au plus peut-on critiquer la musique, laquelle, comme dans beaucoup de films italiens, se réduit à des airs de danse dignes d’une boîte de nuit.

C'est la première fois que je voyais un film italien et j'en suis fort déçu, à vrai dire, je regrette même d'être allé au cinéma pour voir ça. Ça c'est (apparemment) un film qui veut nous montrer les rapports de famille, entre frères et sœurs, entre enfants et parents. Sauf que le film tourne autour de qu'un seul événement (l'enfant de X et l'enfant de Y[frère de X] tuent une SDF). C'est bien beau tout çà mais je pensais qu'il y allait avoir autre chose que "ça" justement, mais non. Nous avons à faire à des conversations banales, des longueurs interminables (heureusement que le film durait une heure et quelque, sinon je serai partis depuis longtemps de la salle), des acteurs "normaux" j'ai envie de dire, qui font tout juste l'affaire en fait, rien d'exceptionnel, pas de révélations. Je ne suis même pas motivée à l'idée de vous parler de ce film, je vous le déconseille fortement pour être plus direct. Cinéma Italien, montre nous que tu sais faire mieux, s'il te plais.

Pour évoquer une question morale de première évidence ( à quoi peut-on s’engager pour sauver à tout prix son confort, son bonheur et sa famille ? ) le réalisateur italien revient sur la notion de couple presque parfait ,et qui devant le grain de sable se défait , petit à petit. Deux frères vont devoir ainsi composer avec l’attitude complètement irresponsable et meurtrière de leurs enfants respectifs. Doivent-ils les dénoncer à la justice, au risque de tout perdre ? Ivano De Matteo appuie là où ça fait mal. Conscient des mots qu’il porte avec insistance, il donne à ses images une paradoxale douceur. Sa mise en scène, discrète, évite tout pathos et emphase scénaristique. Ce qui donne le ton d’une comédie dramatique passionnelle, argumentée par des comédiens qui lui très proches.
Pour en savoir plus

Un film dans le même esprit que l'autre film italien les héritiers ....abordant les rapports des parents à leurs ados ...dans un milieu plutôt bourgeois ......tres intéressant et les personnes ayant des ados peuvent se poser la question de leur réaction dans de telles situations ....

Ivano de Matteo tenait entre ses mains un sujet brûlant et à fortiori passionnant. Le film qu’il réalise pour illustrer son propos est juste tristement tiède et c’est vraiment dommage. Le quartet d’acteurs est parfait mais on regrette, petit à petit, majeure partie des choix du metteur en scène. D’abord le film est court et sans longueurs mais il peine à démarrer et l’installation des personnages, certes utile, prend cependant plus de la moitié du film. Résultat : à peine plus d’une demi-heure pour traiter des thèmes moraux forts comme ceux mis en exergue par « Nos enfants »… C’est beaucoup trop court. Jusqu’où aller pour défendre ses enfants ? La justice s’applique-t-elle lorsqu’il s’agit de sa progéniture ? Connaissons-nous vraiment nos enfants ? Des questions essentielles pour tout parent et qui ferait le bonheur d’une soirée thématique sur France 2 mais que le réalisateur survole au final de manière trop artificielle et qu’une intrigue secondaire (que lance une scène pré-générique ahurissante) viendrait presque occulter. De façon intéressante, les deux frères (au final les deux faces d’une même personne et donc deux visions de la moralité) inversent le comportement que l’on attendait d’eux. C’est là que le film interpelle le plus mais cela n’empêche pas d’être un peu déçus…

Vu le thème, je m'étais bêtement attendu à voir quelque chose du style Les opportunistes, sorti récemment. S'il existe quelques lointaines similitudes, les deux films sont bien différents. Après l'excellent La belle gente, Ivano de Matteo dresse ici le portrait de familles plus universel qu'italien. Quels parents ne feraient pas tout pour protéger leurs enfants ? Notre moralité peut-elle voler en éclat pour les sauver ? Le film part très fort mais cela se tasse rapidement même si on est surpris par quelques retournements de situation. Le scénario décrit bien l'évolution de pensée et de réaction de chacun des couples, tout en manquant de grinçant et de cynisme. Malgré tout, il y a un certain suspens et la dernière partie est assez étouffante. Mais il manque une certaine épaisseur, une certaine émotion et une plus grande tension pour convaincre totalement. Le temps semble même par moment un peu long. Techniquement c'est superbe, de très beaux travellings, et les acteurs (Alessandro Gassman, Giovanna Mezzogiorno...) sont tous impeccables. J'en sors donc un peu déçu...

Inspiré plus que directement adapté du Dîner de Hermann Koch, Nos enfants est une oeuvre qui pose les mêmes questions que le roman mais avec infiniment moins de roublardise. Avec cette interrogation essentielle : et vous, dans la même situation que les protagonistes qu'auriez-vous fait ? Ivano De Matteo s'est déjà affirmé comme l'un des grands espoirs du cinéma italien avec Les équilibristes et, surtout, La bella gente. Nos enfants est moins réussi, le scénario est trop démonstratif, mais il n'infirme pas le jugement que l'on a sur son talent, en véritable continuateur d'un cinéma traditionnellement ancré sur les réalités sociales. Au-delà de son questionnement central, le film n'est d'ailleurs pas sans rappeler Les opportunistes, avec l'avantage d'être plus direct dans sa forme et sans aucun doute plus subtil. Il y a bien dans Nos enfants un côté "notre société est individualiste et le cercle de la famille doit se préserver avant tout quitte à passer au-dessus de la plus élémentaire des justices" mais le propos est heureusement un peu plus nuancé et ambigu. Et l'interprétation, de tout premier ordre, parvient à gommer ses aspects les plus schématiques et réducteurs.

Paolo est médecin pour enfants, Massimo est avocat. Ces deux frères ne s'apprécient pas particulièrement, Paolo ne supportant pas que Massimo puisse défendre des criminels. Mais leur vie va changer le jour où une vidéo est diffusée par le journal télévisée, montrant deux jeunes tabasser une vieille sans domicile fixe, entraînant sa mort à l'hôpital. Rien n'est certain mais Paolo et Massimo reconnaissent leurs enfants sur la vidéo qui a été filmé un soir où ils rentraient de soirée. Dès lors, la question se pose : jusqu'où vont-ils aller ? Si le film pose une question intéressante qui amène les personnages à nous surprendre, le fait est que ça tourne rapidement en rond, la faute à un scénario maladroit et qui n'utilise pas toute la puissance de ses ressorts dramatiques jusqu'au bout, allant même jusqu'à nous offrir une fin qui tombe comme un cheveu sur la soupe. De quoi nous décevoir, malgré toute la bonne volonté des acteurs.

Quel beau film! Les acteurs sont remarquables et la réalisation très élégante.
Comment la vie de parents peut basculer en quelques secondes? Comment réagir quand son enfant commet l'irréparable? Il y a la théorie ou chacun fait preuve de bon sens et d'éthique et puis ... la réalité.
C'est le troisième film de ce réalisateur qui pointe du doigt les hypocrisies de la société moderne. Un réalisateur à suivre !!

Excellent film, on ne sort pas de là indemme surtout si on a des enfants ados. Cela fait réfléchir à l'éducation et aux valeurs morales inculquées. J'ai moyennement apprécié la fin, je trouve que justement on reste sur sa faim ! Mais j'ai aimé les acteurs, leurs rôles respectifs de pères et mères dans lesquels on peut se retrouver, la mère qui veut protéger son fils à tout prix et qui tend à le croire du moment qu'il lui a dit c'est sûr il ne l'a pas fait ! A voir !

Une histoire intéressante avec des retournements de situation surprenants mais dépeinte de façon quelque peu caricaturale. Excellente interprétation, dialogue très écrits et scènes parfois convenues nous laissent dubitatif sur ce qu'on retiendra de ce film. Cela reste toutefois du bon cinéma italien ... comme on en faisait dans les années 80. Apres l'excellent Bella Gente, on est quand même un peu déçu.

Le film démarre très fort d'où l'intérêt de ne pas rater les premières minutes ! Il traite de la famille, à la façon de Visconti : un événement particulier survient et l’a fait éclater. Ici, il s’agit de 2 frères, l’un médecin et humaniste et l’autre est avocat, tenu pour cynique et défenseur des malfrats. Les deux frères et leurs femmes (l’avocat est veuf et s’est remarié) dînent chaque mois dans un bon restaurant, cérémonial que déteste le médecin. Tout s’envenime quand les deux couples découvrent, par la télévision, que leurs enfants (fille du médecin et fils de l’avocat, issu de son premier mariage) ont commis l’irréparable après une sortie nocturne et alcoolisée. Les parents cherchent une solution et les rôles s’inversent : les uns choisissent la justice, les autres, avec égoïsme, leur famille. Un film cruel, sans concessions et désabusé sur la classe moyenne supérieure (qui passe tout à sa progéniture). On y retrouve l’esprit du « Déclin de l’Empire américain » (1986) de Denys Arcand (les empires disparaissent quand l’égoïsme remplace l’intérêt général) et des « Nouveaux sauvages » (2014) de Damian Szifron (en cas de situation de crise, le vernis craque pour faire apparaître la barbarie).

un bon film, par les temps qui courent où l'on est en général plus déçu qu'autre chose, tellement les réalisateurs ne se foulent pas, là non.
De très bons acteurs et actrices, même les enfants sont excellents dans leur rôle, car ils vont être l'élément déclencheur du film, une très bonne mise en scène, on accroche à ce film.
Mais le début est lent et le film s'attarde sur un fait qui n'a rien à voir avec l'intrigue du film.
De plus, je trouve le synopsis du film erroné: l'avocat, je ne le trouve pas sans scrupule, juste un homme qui parle peu et donne l'image d'un homme dur, alors qu'il est honnête. De plus le film montre plus la vie du pédiatre que l'avocat, car on ne voit pratiquement rien de sa vie professionnelle.
Je n'ai pas mis 5 étoiles, car même si on est saisi par l'intrigue du film, le réalisateur a balayé la fin du film, en nous laissant sur notre faim, et assistant à trop de dispute entre les 2 frères sans trouver la solution.
Je n'ai pas regretté d'avoir vu ce film avec un sujet tabou touchant la famille et sa réaction face à un évènement très grave, qui renvoie aussi un bon jeu de couleurs, ce qui fait du bien pour le regard.