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    Nocturama
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Nocturama" et de son tournage !

    Genèse du projet

    Nocturama est né dans la tête de Bertrand Bonello au moment du tournage de L'Apollonide en 2011. Il en a écrit une première version à ce moment-là avec l'envie de revenir à une oeuvre plus contemporaine : "Le film est venu à la fois d’un ressenti du monde dans lequel nous vivons et de désirs formels cinématographiques", indique le cinéaste. Le projet a finalement pu se mettre en place après le tournage de Saint Laurent.

    L'effet cocotte minute

    Le film vient d'un ressenti de Bertrand Bonello concernant la société française qu'il qualifie d'effet "cocotte minute" : "C’est-à-dire quelque chose qui frémit et face auquel je me pose souvent la question de «Pourquoi ça n'explose pas» ? Évidemment, le propre du comportement humain, c'est de s'adapter, d’intégrer et d’admettre des choses qui, finalement, sont inacceptables. Puis de temps en temps dans l'Histoire, il y a une insurrection, une révolution. Un moment où les gens disent stop. Il y a un refus", explique le réalisateur.

    Adèle Haenel en caméo

    Adèle Haenel, qui avait déjà travaillé pour Bonello en 2011 sur L'Apollonide, fait un caméo dans Nocturama dans le rôle d'une jeune femme à vélo discutant rapidement avec David (Finnegan Oldfield). Le metteur en scène, qui connaît très bien la comédienne, a eu envie de la faire apparaître dans son film car il était sûr que si un événement du même genre arrivait à Paris, Adèle prendrait son vélo et irait voir ce qu'il se passe sur le terrain.

    Paris n'est plus une fête

    Avant dêtre rebaptisé Nocturama, le film avait pour titre Paris est une fête. Après les attentats de Paris du 13 novembre 2015, Bonello a préféré revoir sa copie : "Nocturama est le titre d’un album de Nick Cave. J’aimais l’idée de cet hybride entre le latin et le grec qui voudrait dire vision de nuit, je lui ai demandé l’autorisation. Il a accepté, et m’a expliqué qu’en fait le mot désignait dans un zoo la zone créée spécifiquement pour les animaux nocturnes. Ça m’allait très bien. Nocturama renvoie aussi à l’idée de cauchemar", confie le réalisateur.

    Se dégager du réel

    Avec Nocturama, Bertrand Bonello n'a pas eu la volonté de dénoncer ni de faire un film qui colle absolument à la réalité : "Je ne suis pas là pour me substituer à un journaliste, un sociologue, ou un historien. Mon but n’est pas de décrypter l’actualité, ni de la commenter. De toute manière, l’actualité est trop rapide pour le cinéma, qui sera toujours dépassé s’il essaie d’y coller. La force de la fiction est ailleurs. Dans la recréation d’un monde, avec ses règles, ses logiques, des lignes de force qui lui sont propres. Poser un regard plus qu’une analyse. Qu’on ressente ou s’inspire du réel est pour moi une nécessité, mais il faut ensuite s’en dégager et se l’approprier. Se sentir libre. Le réel, on le retrouve de toute manière ailleurs : le choix d’un acteur, d’un décor", explique le metteur en scène.

    Un film coupé en 2

    Nocturama possède deux structures bien distinctes, une première partie en extérieur avec la préparation des attentats et des trajets en métro à travers Paris et une seconde partie dans l'attente où les jeunes sont retranchés dans un grand magasin. Bertrand Bonello souhaitait ajouter un aspect documentaire à la première partie, filmant dans le métro parisien presque à la manière d'une caméra cachée. En réalité, l'équipe du film a bénéficié de l'aide de la RATP pour ces scènes-là et n'a pas tourné clandestinement dans les transports en commun : "La structure est la première chose qui est venue. Ça a été la base. Une première partie avec des personnages isolés, à l’extérieur, en mouvement, seulement soutenue par des trajets et des actions, des personnages à peine réunis le temps de deux flashbacks impressionnistes. Puis une partie où ils sont ensemble, non plus dans l’action, mais dans l’attente. Le passage de l’extérieur à l’intérieur permet aussi un passage d’une réalité à une abstraction, d’un monde réel à un monde fantasmé", relate le cinéaste.

    Lieux de tournage

    Le tournage du film s'est déroulé durant l'été 2015 à Paris, Versailles et dans l'ancien centre commercial La Samaritaine situé à Paris entre la rue de Rivoli et la Seine, au niveau du Pont Neuf dans le premier arrondissement. L'équipe de Nocturama a entièrement redécoré le bâtiment pour le transformer en vrai centre commercial moderne : "Les grands magasins de ce genre sont des lieux fascinants. De vrais lieux de fiction. Dans le sens où ils sont la recréation du monde à l’intérieur du monde. Tout y est. Toute la « vie » est là, de la baignoire à la nourriture, du lit aux télévisions ... c’est aussi un symbole du consumérisme de notre époque, y compris dans sa virtualité", indique Bertrand Bonello.

    Les influences

    Pour Nocturama, Bertrand Bonello revendique l'influence de La Boétie et son Discours de la servitude volontaire mais également Assaut de John Carpenter, le roman Glamorama de Bret Easton Ellis, Petrole de Pasolini et Elephant d'Alan Clarke.

    Un capitalisme mortifère

    Les jeunes de Nocturama décident de s'attaquer à des symboles forts dans le film, posant des bombes dans une banque, au ministère de l'Intérieur et faisant brûler des voitures et une statue de Jeanne d'Arc : "C’est une idée de la répression, du capitalisme, de l’étouffement. Le face-à-face entre une gamine de banlieue et Jeanne d’Arc est l’une des toutes premières images que j’avais dès l’écriture. C’est pour moi une certaine idée de la France. Je ne voulais pas d’attaques aveuglément meurtrières. Je préférais aller sur des symboles", confie Bonello.

    Le GIGN en renfort

    Pour la scène finale, Bertrand Bonello a fait appel à un ancien du GIGN pour chorégraphier l'assaut des forces armées dans le grand magasin.

    Le choix des acteurs

    Le casting de Nocturama s'est étalé sur 9 mois ; la moitié des acteurs du film sont non-professionnels et font leurs premiers pas au cinéma : "Je tenais à ce mélange et à cette proportion. Ces derniers amènent, sans les composer, des choses magnifiques, qui sont leur visage, leur manière de bouger, la musique de leur langage. J’adore les acteurs mais j’ai pris ici un plaisir inouï à filmer d’autres visages, des corps nouveaux, des manières de se tenir, parfois maladroites mais nouvelles. Je savais en écrivant que je ne mettais en place que 50% des personnages. Que le reste, ce sont les acteurs qui me l’amèneraient, avec leur personnalité, leur manière d’être, qui ils sont. Je me disais souvent que la mise en scène devait être du côté de la fiction, et que la direction d’acteur devait être du côté du documentaire", raconte Bonello.

    Tournage en numérique

    C'est la première fois que Bonello tourne un film en numérique : "Je trouve cela très cohérent pour ce film d’avoir une image plus dure, plus froide, plus définie, de ne pas chercher l’esthétique du 35. (...) Quant au Scope anamorphique, il amène un côté fiction et la HD amène un effet de réel. C’est toujours le même équilibre délicat à trouver", explique le metteur en scène.

    La musique de Nocturama

    La musique tient une place importante dans Nocturama et a été composée par Bertrand Bonello lui-même : "Comme j’ai la chance de pouvoir faire ma musique, je m’y attelle dès le travail d’écriture scénaristique, pour avoir la texture musicale en même temps que le script. Sur le choix des disques qu’ils passent, les morceaux se sont imposés très vite pendant l’écriture et n’ont plus bougé", confie le réalisateur. Ce dernier a également utilisé plusieurs morceaux existants afin d'illustrer des moments-clés du film comme la séquence "spectacle" avec la chanson My Way et la scène finale et le générique d'Amicalement Vôtre : "J’aime la mélancolie qu’elle dégage. Mais l’idée à ce moment-là, alors que l’assaut débute (...), était aussi de ramener de l’enfance. La mienne, la leur".

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