Mon compte
    Pentagon Papers
    Note moyenne
    3,9
    7950 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Pentagon Papers ?

    590 critiques spectateurs

    5
    47 critiques
    4
    216 critiques
    3
    196 critiques
    2
    89 critiques
    1
    32 critiques
    0
    10 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    benoitG80
    benoitG80

    3 314 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 janvier 2018
    « Pentagon Papers » a l’intelligence de nous présenter un fait historique, à savoir la révélation d’un scandale d’État par un journal local à l’époque, sous le prisme original d’un duo formé de sa directrice de publication et propriétaire, et de son rédacteur en chef...
    Au sein de cette histoire dont s’est emparé le géant et doué Spielberg, on y trouve une réflexion de plus en plus palpitante sur le rôle de la Presse, sa liberté relative, d’autant plus intéressante qu’elle est doublée de la place de la femme en tant que directrice de publication, rôle hautement décisionnaire dans une entreprise comme l’était le Washington Post à l’époque...
    On suit donc le parcours de Katharine Graham, son évolution parmi tous ses atermoiements au sein d’un monde d’hommes aux esprits machistes et antagonistes, et finalement ses prises de position qui la placeront enfin à sa juste et vraie place !
    En parallèle de ce portrait, qui sert aussi de fil conducteur, on est après une mise en route assez didactique, de plus en plus happé par la tournure des événements qui mêle à la fois les attentes frileuses du conseil d’administration, les aspirations fiévreuses de l’équipe de publication, la rivalité avec le NewYork Times,... tout cela avec des rebondissements de haut vol, qui nous tiennent en haleine vraiment !
    De sacrés dialogues doublés de vérités évidentes et pourtant bonnes à rappeler sur le rôle de la presse, sont en plus un vrai plaisir à entendre !
    Tom Hanks et Meryl Streep sont tous deux des personnages bien différents, un passionné pur et dur et une femme d’entreprise ambivalente, soumise à des contraintes bien spécifiques liées à sa fonction et à ses relations.
    Mais leur composition respective est justement plus qu’à la hauteur de ce qu’ils sont censés représenter !
    Tous les tenants et les aboutissants forment ici une valse magistrale dans laquelle on ne peut qu’être emporté afin de se régaler à l’image d’une conversation téléphonique particulière qui restera dans les anales...
    De très bons moments, de plus très bien reconstitués, nous éclairent sur la fabrication d’un journal avec moult détails, ce qui ne se refuse pas !
    Tout cela avec une maitrise du rythme, une mise en scène dont notre célèbre cinéaste a décidément le secret !
    C’est ainsi, que passé une mise en bouche nécessaire mais un peu compliquée, on est vraiment surpris par la teneur et la qualité de la façon dont est traité ce pan d’histoire, révélateur de bien des maux et des travers des régimes politiques, dans lesquels la Presse est loin d’avoir toute latitude en tant que liberté d’expression !
    Pressions, pouvoir, collusions, relations, conflits d’intérêt, sont de bien trop gros grains de sable pour que les rouages de cette « machine à informer objectivement » ait un fonctionnement parfaitement huilé, même si sa grande mission est pourtant de servir les gouvernés avant les gouvernants !
    À découvrir sans hésitation...
    RedArrow
    RedArrow

    1 528 abonnés 1 491 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 janvier 2018
    Trente ans de rapports confidentiels sur le conflit au Vietnam dévoilant au grand jour le mensonge des discours de la politique americaine de toute une époque disparaissent dans la nature...

    C'est le point de départ du récit du nouveau film de Steven Spielberg qui va nous raconter comment le Washington Post, simple journal à la renommée jusqu'à alors locale, va prendre une dimension nationale en bousculant l'Histoire grâce à la publication de ces documents au contenu potentiellement brûlant pour les plus hautes autorités politiques. Mais, par ce fait, le Post va aussi redéfinir la place et le pouvoir de la presse au sein de la société et également mettre sous le feu des projecteurs une figure féminine qui, poussée par la volonté de transmettre la vérité au public, va parvenir à s'émanciper d'un milieu professionnel encore détenu par les hommes.

    D'ailleurs, c'est d'abord par les yeux de Katharine Graham (Meryl Streep, que dire de plus...) que nous sommes introduits dans les coulisses de ce journal alors tout juste sur le point d'entrer en bourse. Coincée entre son statut de veuve propulsée à la tête d'une entreprise qui n'était pas la sienne et un conseil d'administration exclusivement composé d'hommes, la femme peine encore à imposer son intelligence et sa pertinence dans ce microcosme machiste fermé , il en est de même avec le rédacteur du Post, Ben Bradlee (Tom Hanks, que dire de plus...), lequel la prie d'un ton ferme, lors d'un petit bijou de dialogue à la fausse légèreté pendant un déjeuner, de le laisser faire son travail.
    Mais, suite à un concours de circonstances qui voit leur principal concurrent, le bien plus célèbre New York Times, être attaqué par l'administration Nixon avant de publier les fameux documents en sa possession, les journalistes du Post décident d'y voir une chance pour enfin délivrer un scoop national et se mobilisent à leur tour pour mettre la main sur les rapports.

    Dès lors, le talent de conteur de Spielberg va faire des merveilles en manipulant habilement les codes du thriller, toujours avec une espèce de constante finesse à en effleurer les ressorts sans jamais y plonger, pour nous retransmettre l'urgence de cette rédaction dont l'avenir se retrouve désormais mêlé à la réussite ou non de la publication par le journal de ces "Papiers du Pentagone".
    Le travail de l'équipe de journalistes pris de court par l'ampleur de sujet sous l'oeil à nouveau pétillant d'un rédacteur en chef retrouvant le goût un peu oublié de son propre métier et qui, lui-même, est à la merci du pouvoir discrétionnaire d'une femme qui va étonnamment trouver le courage de s'affirmer devant le caractère tout bonnement extraordinaire de la situation, tout concourt à nous entraîner dans ce souffle de pur journalisme d'investigation qui se retrouve à maintes reprises bloqué par les représentants des pouvoirs politiques, judiciaires, financiers ou même juste d'une faiblesse stupidement humaine mais dont la force semble inextricablement abattre tous ces obstacles un à un comme si celle-ci était muée par la conscience d'une vérité bien plus grande amenée à s'imposer à tous (en ce sens, les ultimes instants du long-métrage délicieusement ironiques sonneront comme le glas d'une punition ultime à ces entraves délibérées).
    Cette puissance narrative qui tient tout autant de la portée historique des faits que de la brillante écriture scénaristique du tandem Liz Hannah/Josh Singer dont Spielberg se sert d'appui pour diriger son orchestre de main de maître atteindra son point culminant lors d'une séquence magistrale du film, un coup de fil entre quasiment tous les principaux protagonistes se déchirant autour de leurs positions respectives, conscients qu'une page de l'histoire est en train de se jouer sur une simple décision.

    Relevons quelques petits bémols pour être tout à fait honnêtes dans notre éloge même s'ils n'entâchent pas vraiment la plus que très haute tenue de l'ensemble : lorsque le film se détache du journalisme pour s'intéresser aux seuls atermoiements personnels de ses personnages (la conversation de Tom Hanks avec sa femme et la scène de confession de Meryl Streep), il connait une baisse de régime étonnante, comme si, inconsciemment, Spielberg savait que la puissance de son propos ne s'y trouvait pas et qu'il ne réussissait pas à les contaminer par l'énergie animant tout son long-métrage.
    Autre petit pinaillage, le casting, les têtes d'affiches sont évidemment parfaites de même que les seconds rôles. Seulement, ces derniers sont quasiment tous interprétés par des talents découverts dans le meilleur des séries US de ces dernières années (Bob Odenkirk, Carrie Coon, Jesse Plemons, Alison Brie, Sarah Paulson, Zach Woods,...), comme si Steven Spielberg avait été faire tranquillement son marché dans le haut du panier de la production télévisuelle. On ne peut lui reprocher au vu de la richesse de talents dont regorge le casting mais cette pratique un peu désuète a pour conséquence de délivrer des rôles peut-être pas assez consistants pour de si bons acteurs (surtout les actrices d'ailleurs, Carrie Coon, Sarah Paulson et Alison Brie ont peu de matière pour réellement briller).

    Ces deux dernières remarques ne sont néanmoins que des détails dans un film passionnant de bout ou bout qui traduit toute l'admiration de Spielberg pour les grands films sur le journalisme de la trempe de "Les Hommes du Président". Le sien ira d'ailleurs se placer directement non loin des sommets, surtout par la résonance parfaite qu'une telle histoire trouve à notre époque actuelle où la place de la presse est trop souvent remise en cause par certains. Et quand un film devient nécessaire, c'est qu'il est forcément grand...
    cinono1
    cinono1

    253 abonnés 1 985 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 14 décembre 2020
    Steven Spielberg prend son paravent de défenseur de la démocratie, mais chausse surtout des gros sabots.Un plaidoyer ampoulé mais vibrant pour la liberté d'expression. Dommage que dans sa démonstration, il oublie de nous amuser Faisant des journalistes des défenseurs de la liberté, Spielberg leur dresse des éloges qu'ils ne méritent pas toujours, ce qui explique probablement l'unanimisme de la critique Francaise sur ce film, un de ses plus mauvais pourtant. Quelques beaux plans, un suspense à dose homéopathique, une Meryl Streep intéressante et vibrante en femme entouré d'hommes, quand Tom Hanks est mauvais au possible. Ce film a un coté politiquement correct agaçant et je continuerai de préférer le Spielberg fantaisiste de Indiana Jones ou de A.I.. Les meilleurs intentions ne donnent pas toujours de bons résultats
    Walter Mouse
    Walter Mouse

    480 abonnés 425 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 janvier 2018
    Rejoignant dans le même esprit mémoriel Lincoln et Le Pont des Espions, le dernier-né de Steven Spielberg est une continuation logique de l'exploration de l'Histoire des États-Unis par le cinéaste et une formidable démonstration de son perfectionnisme. Jonglant magnifiquement entre vie professionnelle, devoirs moraux et cercle familial, Pentagon Papers relate le parcours des acteurs d'un des plus grands scandales politico-militaires de la Guerre Froide en se penchant sur tous les risques pris par les journalistes du Washington Post en publiant les documents secrets prouvant la tromperie opérée par le gouvernement quant aux activités au Viêt Nam. Passant d'un jeu de compétition à une affaire d'État, l'enquête est haletante de bout en bout, brillamment racontée par un esthète plus inspiré que jamais et possédant une science de l'image dont lui seul a le secret. Rythmé, fluide, excellemment écrit, le film ne fait pas l'erreur de tomber dans une bête reproduction des faits et mélange habilement avancement de l'investigation et dimension humaine, deux pivots narratifs renforcés par une interprétation impeccable (Tom Hanks et Meryl Streep surprenants), une très bonne définition des enjeux, une tension réelle et un contexte passionnant. D'une maîtrise totale, Pentagon Papers est une nouvelle leçon du plus grand réalisateur américain de ces 40 dernières années. Une perle.
    JoMik
    JoMik

    48 abonnés 275 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 janvier 2018
    Le visuel est beau, l'histoire est bien racontée.
    Vu en avant première et sans a priori, il me semble qu'il manque quelque chose... ce stress que l'on a quand on prend des risques dans notre vie, en l'occurrence celui de publier des docs confidentiels.
    Le risque est certes présent, mais trop peu traduit et partagé avec le spectateur.
    Un peu déçu
    Isabelle E.C.
    Isabelle E.C.

    32 abonnés 274 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 janvier 2018
    Un film classique riche avec des acteurs virtuoses sur un sujet principal passionnant : la liberté et le pouvoir de la presse.
    "La presse doit servir les gouvernés, pas les gouvernants".
    L’histoire vraie se déroule en 1971 et on a parfois l’impression qu’il pourrait avoir été filmé à cette époque tant la reconstitution est crédible.
    C’est un bon éclairage aussi sur l’évolution du rôle de la femme dans la société américaine des classes dirigeantes de cette époque. Elles étaient bien éduquées, intelligentes, elles côtoyaient toutes les sphères de décision, mais on les cantonnait au petit salon pour des discussions entre femmes.
    L’évolution du personnage de Katharine Graham, de l’effacement à l’affirmation, est aussi la partie la plus marquante du film. Un destin individuel dans un contexte historique en évolution.
    floflo2204
    floflo2204

    73 abonnés 379 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 janvier 2018
    Pentagon Papers avait tout pour être un grand film mais il faut se rendre à l'évidence que Steven Spielberg a clairement perdu de sa superbe réalisant ici un long-métrage très moyen. Outre un casting absolument excellent porté par une Meryl Streep au sommet bien aidée par des seconds rôles de toute aussi bonne qualité (Bruce Greenwood, Sarah Paulson, Bob Odenkirk...), il faut souligner le fait que Tom Hanks n'est jamais convaincant. L'acteur ne sait pas transmettre sa frustration et son envie à l'écran, on est très vite déçu du personnage surtout quand on imagine toutes les facettes qu'il aurait pu abordé. Néanmoins, on reste attaché à ces personnages dans l'ensemble, il faut surtout mettre en lumière le fait que la reconstruction historique est impressionnante ce qui contribue à nous immerger et à donner du réalisme aux faits de façon indiscutable. Le scénario constitue,à mon sens, le plus gros point faible du film. L'histoire en elle-même est passionnante mais le script est creux pendant une longue partie, puis lorsqu'il devient intéressant il sait nous happer directement pour nous emmener dans son récit. Cependant, là encore l'étalage de bons sentiments à la Disney que nous proposent les scénaristes est ridicule et ne sert à rien d'autre que nous ennuyer à chaque instant. Défendre la liberté de la presse à travers une histoire vraie qui a un retentissement actuel était une excellente idée mais il aurait fallu s'y atteler de manière beaucoup plus subtile et engageante plutôt que de verser dans un pathos inutile. La réalisation de Spielberg ne va clairement pas aider le long-métrage, le maniement de caméra beaucoup trop nerveux ne sert qu'à nous tenir en dehors du récit. Mais lorsque l'image se pose, qu'on a le temps de voir la scène en entier, on se rend compte de la beauté de celle-ci. Il est dommage pour Spielberg d'avoir sacrifié son film en voulant insuffler une nervosité qui n'était pas utile. La musique de John Williams ne constitue pas du tout un apport favorable, elle n'apporte rien d'intéressant au récit et ne sait pas nous emmener toujours plus loin dans la vie de ce journal dans les années 70. Pentagon Papers avait de grandes ambitions mais les moyens mis en oeuvre pour les réaliser ne sont clairement pas là. Spielberg se penche sur une histoire vraie passionnante qu'il ne rend pas du tout convaincante.
    tony-76
    tony-76

    1 012 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 février 2018
    Steven Spielberg est toujours d'actualité et ne change pas ses habitudes puisqu'il nous sort souvent deux films par an ! C'était le cas en 2017 : un film fantastique et familial ciblant un public large - Le BGG - puis un film plus axé vers les récompenses (biopic) - Bridge of Spies. Spielberg fait de même cette année avec un nouveau blockbuster de science-fiction à savoir Ready Player One, bientôt sur nos écrans et celui-ci se concentrant sur des faits authentiques qui ont marqué l'Amérique - Pentagon Papers. Il est certain qu'avec ce film, Steven Spielberg aura droit à un Oscar parce que son nouveau long-métrage est un bon film sur le journalisme. Les Pentagon Papers est l'un des premiers scoops de l'histoire du journalisme américain au début des années 1970 ! Il y a des thèmes intéressants dans cette œuvre sincère. Du journalisme de qualité dans une démocratie saine, de son indépendance économique et politique face à une censure fausse. Il est impossible de ne pas dresser de liens envers l'Amérique du 21e siècle (Bush et Trump). Spielberg aborde Pentagon Papers à l'aide de discours oscarisables car le scénario s'avère presque aussi verbeux qu'un Lincoln ! La mise en scène étonnante par sa riche recréation historique et sa photographie soignée. La tension monte et la réalisation offre ses plans les plus réussis en filmant spoiler: la presse prendre vie !
    Un casting tout bonnement excellent avec une Meryl Streep beaucoup plus sobre que d'habitude, Tom Hanks est parfaitement dans son élément et Bruce Greenwood qui campe un Robert McNamara spoiler: manipulateur
    au possible. Néanmoins, ce qui s'avère regrettable est que le traitement demeure prévisible et terriblement classique, le réalisateur trouve (encore) le moyen de rendre une finale spoiler: très américaine, clichée
    comme dans Bridge of Spies ! Pour finir, Pentagon Papers ou The Post est un biopic quelque peu classique mais qui demeure pas moins efficace et mérite le détour ! Dans le genre, Spotlight avait remporté l'Oscar du meilleur film (il y a peut être deux ans). Va t-il avoir la statuette ?
    Béatrice L
    Béatrice L

    82 abonnés 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 janvier 2018
    Le film parle de la liberté de la presse et reste complètement d'actualité. Peut-on empêcher la presse de dénoncer des scandales ? Il est aussi question de l'objectivité de la Presse avec les connivences et interactions entre politiciens et journalistes. Le film est captivant avec beaucoup de suspense et on retient son souffle jusqu'au bout. Les acteurs sont excellents. J'ai eu la chance de voir le film en VO et de profiter pleinement du jeux de Tom Hanks et Meryl Streep, monstres sacrés du cinéma dont le jeu sonne incroyablement juste.
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    67 abonnés 223 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 janvier 2018
    A vrai dire, on a du mal à retrouver la patte de Steven Spielberg dans ce qui reste le genre-culte du grand cinéma américain: le film de dénonciation politique ou sociétale. Vous avez aimé Les hommes du président? Vous aimerez les Pentagon papers, ou au contraire vous vous direz que c'est toujours la même chose. Ah! ces journalistes courageux! 

            Donc, l'histoire commence quand le "grand" New York Times se procure des documents secret-défense extrêmement compromettants pour la politique étrangère des Etats Unis par le biais d'un analyste, Daniel Ellsberg (Matthew Rhys). En gros: les présidents américains n'avaient aucun doute sur l'issue de la guerre au Vietnam, et ils l'ont laissée se prolonger, avec ces milliers de morts de trop, pour des raisons bassement politicienne. Lorsque le Times se trouve empêché de publier par un jugement fédéral, le "petit" et familial Washington Post décide de reprendre le flambeau. Le journaliste Ben Bagdikian (Bob Odenkirk) est chargé de récupérer les documents d'Ellsberg. Tout le début du film est relativement confus. Faut pas somnoler si vous voulez bien tout suivre!

            Le côté "grand public" du film qui risquerait vite de devenir ennuyeux, nous le devons à la magnifique Meryl Streep (je réitère une réflexion faite à propos de 3 billboards: qui dit qu'il n'y a plus de beaux rôles à Hollywood pour les femmes de 50 ans et plus?). Kay Graham a repris la direction du journal après le suicide de son mari, à qui le père de Kay avait confié le Post. Mais elle n'a jamais travaillé; c'était une femme au foyer et une femme du monde, amie de tout ce que la vie intellectuelle et politique comptait de chic, le couple Kennedy par exemple, et.... de Robert McNamara (Bruce Greenwood), celui qui a supervisé la rédaction de ce qui s'appelait, en réalité, United States-Vietnam Relations, 1945-1967, a study prepared by the Department of Defense.

            La voilà coincée entre son rédacteur en chef, Ben Bradlee (Tom Hanks) qui veut foncer, et le président du Conseil d'Administration, Fritz Beebe (Tracy Letts) qui imagine des conséquences qui pourraient être terribles si l'affaire tourne mal, la ruine et la disparition du journal, voire la prison pour Kay.... D'autant plus que le journal vient de rentrer en Bourse! 

             Vous savez que Kay va choisir la voie du courage, sinon il n'y aurait pas de film, et que cela va ouvrir la voie au scandale suivant: le Watergate.

           Intéressant, mais plus du point de vue documentaire que du point de vue cinématographique.
    Carlos Stins
    Carlos Stins

    69 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 janvier 2018
    Chaque film de Spielberg est un événement en soit et que dire sur "Pentagon Papers" si ce n'est, qu'au delà d'être très réussi d'un point vu cinématographie, ce film est d'une importance capitale. Spielberg s'empare des grands moments d’histoire pour en faire des grands films et "Pentagon papers" en est le parfait exemple. Du début à la fin, Spielberg fait preuve d'une impressionnante maîtrise, aussi bien sur le fond que sur la forme. A travers une mise en scène grandiose où aucun plan n'est négligé, Spielberg montre qu'il est un cinéaste hors-pair qui n'a pas besoin d'effets visuels tape à l’œil pour créer un film dynamique et captivant. Le réalisateur américain se met entièrement au service de son sujet, étudiant en profondeur l'un des épisodes fondateurs de l’histoire américaine pour nous livrer à la fois une leçon d’histoire, un rappel sur notre devoir de mémoire, un plaidoyer en faveur de la liberté de la presse et surtout une œuvre universelle qui résonne profondément avec l'actualité. Sans s'ériger en donneur de leçon moralisateur, Spielberg se tourne vers le passé pour mieux nous faire réfléchir sur notre société actuelle et interroger notre époque. Sans aucun doute, "Pentagon papers" fait partie des indispensables de 2018 et mérite amplement d'être vu par tous car on ne répétera jamais assez à quel point ce film est important.
    Jorik V
    Jorik V

    1 196 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 janvier 2018
    Voilà le premier très grand film de 2018 avec le plus divertissant « Downsizing ». Spielberg nous revient à son meilleur après une petite décennie d’égarement entre films à destination du grand public ratés ou dispensables (« Cheval de guerre », « Le Bon Gros Géant », …) et des œuvres qui s’inscrivent dans une veine plus adulte et personnelle pas forcément mémorables (« Le Pont des espions » ou un « Lincoln » davantage destiné au public américain). Ici, il revient encore sur ce qu’il aime le plus à mettre en scène : des faits mémorables qui ont compté dans l’Histoire de notre monde ou des faits méconnus mais tout aussi importants. Plutôt dans cette dernière option, ses « Pentagon Papers », sont une piqûre de rappel importante quant à la liberté de la presse tout autant qu’un film qui se veut virulent et faisant écho à certaines paroles et agissements du président américain actuel. Faisant, in fine, la liaison avec le scandale du Watergate déjà traité sur grand écran par de grands cinéastes comme Alan J. Pakula dans « Les Hommes du président » ou Ron Howard dans « Frost/Nixon », le long-métrage de Spielberg entend raconter un scandale ayant défrayé la chronique durant l’ère Nixon. Un scandale qui a mis sur la scellette la liberté fondamentale du quatrième pouvoir, celui de la la presse. En l’état et contre toute attente, il réalise un manifeste puissant et passionnant qui fera date et nous tient en haleine de bout en bout.

    Si, dans la première demi-heure, on peut se sentir un peu perdu face au nombre important de noms cités et à la vitesse à laquelle les événements s’enchaînent, c’est au prix d’un rythme qui ne faiblit jamais. Certes, la totale réussite de ce « Pentagon Papers » est tout juste amoindrie par une mise en place plus classique et par le traitement d’un ou deux personnages qu’on aurait aimé plus approfondi. On pense à Sarah Paulson en femme de rédacteur en chef qui ne fait que passer et n’a le droit qu’à une scène importante à l’instar du Secrétaire d’Etat à la Défense joué par Bruce Greenwood. Mais le sujet comporte tellement de ramifications passionnantes qu’il faudrait une série toute entière pour le traiter en profondeur. On reconnait donc là à Spielberg son imperturbable talent de conteur d’histoires pour synthétiser cette affaire avec autant de maestria. Et quel sens du tempo ! En effet, plus le film avance, plus la tension va monter crescendo jusqu’à l’heureux dénouement. Chaque étape pour y parvenir est vécue comme un soulagement et certains moments nous prennent tellement aux tripes qu’on s’en émeut la larme à l’oeil. Les joutes verbales entre les protagonistes sont quant à elles parfaitement écrites et nous tiennent en haleine deux heures durant. Il parvient même à glisser quelques légers traits d’humour bienvenus et pertinents sur un sujet hautement sérieux et brûlant et à nous apprendre en quelques plans comment se déroule l’impression d’un journal !

    A l’aune d’un autre film d’investigation récent (le magistral « Spotlight »), « Pentagon Papers » se regarde comme un bel hommage au métier de journaliste. Le metteur en scène se positionne comme un fervent défenseur de la liberté d’expression à une époque où on se demande de plus en plus si elle est toujours d’actualité. Surtout quand la plupart des médias appartiennent à des grands groupes sous la coupe des banques ou d’autres oligarques aux intérêts troubles et bien différents de ceux des citoyens. Mais la force du film est d’ajouter plus discrètement une autre grande cause à son déjà très imposant tableau de chasse. « Pentagon Papers » fait ainsi coup double et se positionne comme une œuvre politique et sociétale forte, à l’image des grands films seventies et eighties de ce type. En effet, en marge d’un féminisme exacerbé à Hollywood où l’affaire Weinstein fait grand bruit, il traite en filigrane de la place des femmes dans les hautes sphères de pouvoir et dans les métiers qui comptent. Par le biais d’une Meryl Streep encore une fois impériale et toute acquise à sa cause et à quelques séquences éloquentes sur le sujet, il fait souffler un grand vent de féminisme sur son cinéma. Mais ce n’est pas tout. Comme un jeune cinéaste qui nous réserve plus d’un tour dans son sac et ne cessera donc jamais de nous surprendre, il fait virevolter sa caméra comme jamais. Il y a des plans qui feront date, tout comme une science du montage d’une précision chirurgicale (celle où la décision se prend par téléphones interposés) assorties d’images enrobées dans une patine d’époque prestigieuse. Bref, la manière de filmer de Spielberg est au plus près de la course contre la montre qui se joue dans cette rédaction et ses images sont tout sauf statiques. Bien au contraire, elles innovent et s’adaptent. Elles nous immergent littéralement dans ce combat entre le pouvoir et le droit de savoir représenté par la presse. L’un des plus grands cinéastes en activité est de retour. Et « Pentagon Papers » en est la signature : un très grand film utile, nécessaire et immanquable qui pourrait réveiller certaines consciences.

    Plus de critiques sur ma page Facebook: Ciné Ma Passion.
    Ufuk K
    Ufuk K

    465 abonnés 1 399 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 janvier 2018
    " pentagon papers " longtemps pressenti aux oscars et qui n'aura obtenu que 2 nominations est un thriller politique honnête mais sans plus .En effet j'ai trouvé qu'il manquait quelque chose à ce film , le temps fut long parfois cependant derrière la caméra Steven Spielberg réalise un film rigoureux et précis sur un fait réel avec toujours une grande meryl streep bien accompagné de Tom Hanks.
    Stephenballade
    Stephenballade

    354 abonnés 1 235 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 janvier 2018
    PA-SSIO-NNANT !! Mais alors… pourquoi n’ai-je pas donné la note maximale ? Oui je comprends que vous vous posiez la question, puisque si j’étais à votre place, ça m’interpellerait aussi. Eh bien voilà : j’avais été littéralement emporté par le monumental travail de fourmi mis en avant dans "Spotlight" (2015), et en plus nous avons partagé de près (de très près même) les émotions de chacun des protagonistes. D’accord le sujet est totalement différent, puisque "Spotlight" révélait au grand jour une scandaleuse affaire de pédophilie. Mais est-ce que "Pentagon papers" est si différent que ça ? Si on résume tout cela à la liberté de la presse, au devoir d’information de cette dernière auprès des gouvernés et non des gouvernants, et des difficultés pour publier les sujets sensibles, alors non ils ne sont pas si différents que ça. Quoiqu’il en soit, alors que "Spotlight" fascinait par l’enquête, "Pentagon papers" captivera par les enjeux. Après, ceux qui connaissent l’histoire n’auront guère de surprises quant au dénouement. Cependant, que le spectateur aime ou pas le thriller journalistique (ici à caractère historique), Steven Spielberg sait le captiver dès les premières images. Direction le Vietnam, en pleine brousse sanguinolente de pluie sur une unité de soldats américains dans laquelle évolue un observateur chargé de rédiger un rapport sur l’évolution du conflit. Et par son attitude, on sait que c’est grâce à lui que le scandale va éclater au grand jour. Mais quand ? Nous savons tous que les gouvernements quels qu’ils soient manipulent plus ou moins un jour les médias, quitte à les museler. C’est ce que Steven Spielberg vient nous raconter, avec pour personnages phares Katharine Graham et Benjamin Bradlee. Vous vous demandez s’ils ont vraiment existé ou s’ils sont fictifs ? Ils ont été bien réels. Allons allons, nous savons tous que Steven Spielberg a un goût prononcé pour l’Histoire, et que de ce fait, il ne fait pas dans la demi-mesure. Il tient à se tenir au plus près de la réalité, et nous avons eu maintes fois l’occasion de le constater, à condition de prendre la peine de se rencarder un petit peu. Pourtant je ne vous cache pas que j’étais quelque peu sur la réserve. Pourquoi ? Tout simplement parce que le cinéaste a lancé le tournage de "Pentagon papers" pendant la longue phase nécessaire à la postproduction riche en effets spéciaux de "Ready player one" dont il venait d’achever les prises de vues. Ma crainte était donc de voir "Pentagon papers" plus ou moins bâclé et tourné à la va-vite. Bon, je m’en veux d’avoir douté. D’abord parce que la documentation a été très poussée, ensuite parce que le film repose sur un scénario solide, écrit par Josh Singer (oscarisé en 2016 pour "Spotlight") et par la nouvelle venue Liz Hannah. A cela on rajoute une parfaite reconstitution des années 70. Spielberg livre une fois de plus une vraie leçon de mise en scène sur bon nombre de plans. Cette mise en scène ne s’en retrouve pour autant jamais ampoulée. Sans aucune emphase ni exagération, elle s’en retrouve à la fois sobre et efficace, portée il est vrai par la qualité de jeu des deux acteurs vedettes. Le spectateur retrouve toute la sensibilité de Meryl Streep, bien que je préfère parler de fébrilité. Après tout, d’après la bande-annonce largement diffusée dans les salles, nous savons que Katharine Graham n’était pas destinée à prendre la direction du Washington Post et que de ce fait, elle était considérée comme incompétente. Eh bien Meryl Streep retranscrit à la perfection cette fébrilité quant à la tâche qui lui incombait alors qu’elle n’y était absolument pas préparée. On le serait à moins à sa place, tiraillée qu’elle est par les valeurs morales, les enjeux financiers, les pressions politiques, et la perspective d’un avenir sombre chargé des éventuels comptes à rendre à tous ses employés. Son expérience a parlé et lui a permis de se sortir de la pression de tourner pour la première fois un rôle important avec « le boss », Steven Spielberg. De là à déclarer "Pentagon papers" comme un film féministe… qu’aurait-on dit si un jeune héritier masculin avait pris la suite ? On dit aussi que "Pentagon papers" vise Donald Trump… qu’aurait-on dit si son adversaire féminin avait emporté la présidentielle ? Non, la vraie visée du film est le gouvernement. Ou plutôt les gouvernements. Autant être honnête, ils sont tous aussi bonimenteurs les uns que les autres, quels qu’ils soient. On remet toujours les mêmes à la tête du pays, mais nous ne sommes pas dupes. Bref. Pour en revenir aux qualités techniques, Tom Hanks donne parfaitement la réplique à Meryl Streep. Certes il a maintenant l’habitude de travailler avec Spielberg, mais ce qui est remarquable, c’est qu’il retranscrit à la perfection la philosophie de Ben Bradlee : « La vérité c’est la vérité, si vous la connaissez, vous devez l’écrire, un fait est un fait, vous devez l’imprimer. Sinon, pourquoi écrire un journal ? Pourquoi vendre un quotidien ? Pourquoi faire ce job ? ». Mon seul souci est qu’il me semble un peu trop empâté pour le job de son personnage, quoique le véritable journaliste l’était aussi. Plus généralement, la gestuelle est au millimètre, et ça va du corps qui se fige quand celui-ci découvre quelque chose d’importance à la frénésie qui l'inonde au téléphone (une des rares séquences de plein air), en passant par la posture des jambes sous le bureau. Bravo à la direction des acteurs ! Et bravo aux comédiens aussi pour avoir su rendre une copie aussi parfaite. Alors si on rajoute à ça des dialogues tirés au cordeau… Il le fallait d’ailleurs parce que les dialogues bénéficient d’une sacrée belle part. De quoi peser le pour et le contre avec la plus grande précision argumentée. Dans tous les cas, nous avons là une belle leçon de courage. Je n’ai qu’un seul regret : que le « procès » ne soit pas plus exploité, alors que Spielberg maîtrise bien cet exercice (« Amistad », ou encore les belles joutes verbales données dans la Chambre des Représentants à l’occasion de « Lincoln »). En revanche, il nous offre de belles prises de vues sur les rotatives. Enfin pas que les rotatives. On comprendra pourquoi il fallait toute une nuit aux journaux pour imprimer... quel boulot ! Et rien que pour ça, il est intéressant de découvrir comment ça fonctionnait. Des machines imposantes qui, une fois en marche, se font la représentation même du rouleau compresseur qu'est parfois la presse. Alors ? Ces machines seront-elles lancées pour ne plus s'arrêter ? La réponse devant le film.
    dominique P.
    dominique P.

    785 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 janvier 2018
    Steven Spielberg a encore fait un film remarquable sur une histoire véridique.
    Les deux acteurs principaux sont parfaits.
    Voilà de l'excellent cinéma.
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top