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    L'Echange des Princesses
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    Kinopoivre
    Kinopoivre

    29 abonnés 200 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 décembre 2017
    Marc Dugain est un romancier et un réalisateur estimé, et il adoptait généralement, comme source du scénario, ses propres livres. Ici, il adapte un roman de Chantal Thomas, et ce n’était sans doute pas sa meilleure idée, car le récit de son film est sans audace et se contente de raconter le chassé-croisé des futures épouses putatives de rois entre la France et l’Espagne à partir de 1721.

    À cette date, le futur Louis XV n’a qu’onze ans et ne règne pas effectivement, car il doit attendre sa majorité, qui est de quinze ans. Mais, comme il est de faible santé et que la question de la succession prime, on doit le marier avec la fille du roi d’Espagne Philippe V, qui n’a que... quatre ans ! En échange, le fils du roi d’Espagne pourra épouser la fille du Régent, Mademoiselle de Montpensier, âgée de douze ans, qui est très indépendante et rue dans les brancards.

    Après bien des péripéties, autant privées que politiques spoiler: , aucun des deux mariages ne se fera, et le dernier plan du film montre les deux convois se croisant, ramenant les princesses respectives dans leur pays d’origine, ce qui... est inexact, puisque la princesse de Montpensier ne quittera nullement Paris et y mourra à trente-deux ans !

    Outre cela, on notera que Dugain, en dépit de sa culture, ignore tout du protocole royal : ses personnages passent leur temps à donner du « Majesté » ou du « Votre majesté » au roi, bourde très répandue dans le monde cinématographique, puisque même Cocteau l’a commise dans « L’aigle à deux têtes ». En fait, la majesté n’est PAS un personnage, c’est une qualité attachée à la fonction royale. À un roi, on dit « Sire » ; à une reine, « Madame ». Et rien d’autre.

    Cela mis à part, le film est beau plastiquement, et les acteurs sont bons (notamment Igor van Dessel, le jeune interprète de Louis XV), même s’ils sont parfois mal choisis (Olivier Gourmet jouant le Régent, et Andréa Ferréol celui de la Palatine). Mais l’auteur du film ne prend aucun parti et se contente de raconter cette suite d’anecdotes dans l’ordre chronologique.
    Barbara C.
    Barbara C.

    15 abonnés 25 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 décembre 2017
    J'avais lu le roman de Chantal Thomas et je n'étais pas particulièrement confiante, mais je trouve que le film est une réussite. Visiblement le réalisateur s'est entouré des meilleurs en lumière, costume et musique, pour créer une véritable atmosphère d"époque et raconter cet épisode historique si singulier. Les acteurs qui interprètent les jeunes enfants sont parfaits, Louis XV est grave et en même temps si touchant, la petite reine de France a un visage lumineux et angélique, et Mlle de Montpensier est jubilatoire en ado rebelle et que dire du futur roi d'Espagne qui semble si fragile. Le casting adulte n'est pas en reste avec Catherine Mouchet parfaite en Mme de Ventadour. Un super film de fin d'année qui convient aux enfants et aux parents et qui permet de passer un moment instructif et agréable tous ensemble. Je recommande vivement !
    dominique P.
    dominique P.

    784 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 décembre 2017
    J'affectionne tout particulièrement les films qui parle de l'histoire donc je me faisais une joie de voir ce film.
    Le propos est particulièrement intéressant et cela parle d'un fait plutôt méconnu.
    J'ai été très intéressée par le propos et je suis contente de ma séance.
    Cependant, j'ai trouvé que le film n'est pas très bien fait.
    En effet, c'est la plupart du temps sombre, ennuyeux et plombant.
    Aussi l'histoire est triste dans l'ensemble.
    Cela dit, cela vaut le coup de le voir pour le propos raconté.
    ffred
    ffred

    1 497 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 décembre 2017
    J’avais plutôt aimé le premier film de Marc Dugain Une exécution ordinaire (pas vu les deux suivants). C’est la bande-annonce qui m’attiré ici. Où Lambert Wilson laissait envisager une belle prestation. Elle l’est. Il est absolument formidable en Philippe V d’Espagne. On aurait aimé le rôle un peu plus épais du coup. Le reste de la distribution suit le mouvement. Des chevronnés Olivier Gourmet, Catherine Mouchet et Andréa Ferréol aux jeunes mais très talentueux Kacey Mottet Klein (Louis 1er d’Espagne), Anamaria Vartolomei (La princesse de Montpensier), Igor Van Dessel (Louis XV). Mais la plus convaincante est la toute jeune actrice (9 ans) Juliane Lepoureau dans le rôle de l’infante d’Espagne. Pour le reste, c’est du classique mais vraiment très bien fait. La mise en scène est académique mais solide, raffinée et élégante. La direction artistique est splendide. Les costumes sont vraiment très beaux. Le récit, dur et cruel, est prenant et j’ai appris là foule de détails sur cette partie de l’Histoire de France (sans doute quelques libertés avec la vérité historique). Après Les adieux à la reine, voilà une nouvelle adaptation d’un roman de Chantal Thomas qui a, cette fois, participé au scénario. Au final, une reconstitution somptueuse et fascinante d’un fait historique peu connu qui nous offre un film vraiment très intéressant, aussi réussi sur le fond que sur la forme. Une très belle surprise donc.
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    67 abonnés 223 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 janvier 2018
    J'avais adoré le livre de Chantal Thomas. Quelle cruauté dans le destin de ces petites princesses, réduites à l'état de monnaie d'échange, de pions qu'on déplace au gré des nécessités de la grande politique....

            C'est Marc Dugain, décidément un homme qui sait tout faire, qui met le livre en scène et qui réalise une somptueuse tapisserie au petit point, où tout est splendide: costumes, décors...

           Le roué, ambitieux et calculateur Philippe d'Orléans, Régent pendant l'enfance de Louis XV qui termine cette succession de morts prématurées dans la descendance de Louis XIV, élabore ce plan subtil qui consiste à marier le jeune roi à une infante d'Espagne, donnant en échange une de ses filles, Louise Elisabeth, au dauphin espagnol. Le roi d'Espagne Philippe V étant lui même un petit fils de Louis XIV, (ce qui n'avait pas plu à tout le monde et donné lieu à la guerre de succession d'Espagne), il s'agissait de resserrer encore les liens entre les deux nations.

            Je dois dire qu'en dépit de son immense talent de comédien, et de l'air parfaitement faux jeton qu'il sait arborer, j'ai eu du mal à voir Olivier Gourmet, grand spécialiste des rôles d'honnête homme, dans la peau de ce débauché, noceur et très probablement père incestueux!

              Quant à Lambert Wilson, il est magnifique dans le rôle de Philippe (dont la bigoterie rappellerait plutôt Philippe II!), roi velléitaire dominé par sa femme l'ambitieuse Elisabeth Farnèse (Maya Sensa

             Quand a lieu cet échange de princesses, Louis XV a 13 ans, Luis d'Espagne 15, Louise Elisabeth de Montpensier 12, et la petite infante Marie-Victoire....4!  Carrosses et escortes se croisent à la frontière, où les petites filles sont totalement dépouillées de leurs vêtements, jouets, animaux domestiques.... nues car désormais elles appartiennent toutes entières au pays qui les a achetées. Vous imaginez ce que cela signifie de priver une petite fille de 5 ans, après l'avoir arrachée à toute sa famille, de ce qui lui reste: sa poupée....

              Mais Marie-Victoire, qui va séduire la cour de Versailles et la princesse Palatine en particulier (Andréa Ferréol) est une petite fille très raisonnable, déjà investie de sa fonction, et prête à aimer éperdument cet ado qui va être son mari. Ils ont trouvé en Juliane Lepoureau, une poupée aux grands yeux bleus marine l'interprète idéale... Je suis moins convaincue par le reste de la distribution enfantine. Kacey Mottet Klein donne de don Luis l'image d'un crétin parfait, amoureux compulsif mais incapable de passer à l'acte. Anamaria Vartolomei n'a pas l'âge de Louise Elisabeth dont elle fait une espèce d'ado rebelle, mal élevée (même si on ne donne pas cher de l'éducation des filles du Régent...), il lui manque juste un chewing gum et un piercing. Quant à Louis XV (Igor Van Dessel) c'est un petit garçon sérieux, mal entouré par de jeunes débauchés et qui a eu une enfance terriblement solitaire, sans affection à part celle de sa maman-Ventadour, sa tendre gouvernante qui le protège comme une lionne mais va désormais avoir en charge Marie-Victoire. Catherine Mouchet est excellente.

              En conclusion c'est un bon film, intéressant et qui devrait donner envie de lire (ou de relire) le roman, mais qui souffre sans doute d'un excès de recherche de pittoresque.....
    Gérard Delteil
    Gérard Delteil

    165 abonnés 1 855 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 29 décembre 2017
    Un film étriqué, qui apparait comme une succession de petites scènes théâtrales.Tout est tourné en studio, on ne ressent pas la durée des voyages vécus par ces princesses, qui traversent pourtant des contrées inconnues d'elle. Le manque de moyens ne suffit pas à expliquer cet échec. En dehors de la très brève apparition d'une petite paysanne, le peuple est totalement absent. En dépit de leur talent, les comédiens souffrent à prononcer des dialogues empesés, d'où l'humour est le plus souvent absent, en dehors de quelques "bons mots" faciles. On attendait des intrigues perverses, des réparties pétillantes, de la subtilité, on a droit à un film lourdaud auprès duquel n'importe quel épisode d'un Le Floch fait figure de chef d'oeuvre. Même les amateurs de films de cour et de psychodrames royaux seront sans doute déçus. Sur la période de la régence, mieux vaut revoir Que la fête commence de Tavernier ; pour les intrigues : L'affaire du collier ; et pour les bons mots et la perfidie : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry.
    Jorik V
    Jorik V

    1 195 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 décembre 2017
    Les films en costumes ne sont pas tous ampoulés, poussiéreux et destinés à un public de niche, ils peuvent même faire preuve d’une grande modernité comme en témoigne cette agréable surprise que figure « L’échange des princesses ». Marc Dugain entend nous conter une période charnière de l’Histoire de France en narrant les intrigues de pouvoir de la Cour durant quelques années charnières où des enfants royaux sont échangés entre nations pour la paix. Et la bonne idée du film est de nous faire assister à cela à hauteur d’enfant. Et les quatre enfants ou adolescents qui interprètent ces figures royales sont pour beaucoup dans la réussite du film. Kacey Mottet Klein, Anamaria Vartolomei, Igor van Dessel et Andréa Férreol sont tout autant un carré d’as prodigieux que des révélations promptes à figurer dans la sélection des Espoirs aux prochains Césars. Attachants, justes, malicieux et dignes, ils incarnent ces figures de la royauté poussées trop jeunes dans les arcanes du pouvoir à la perfection.

    Si l’on est un peu perdu au départ dans la chronologie et les noms de l’Histoire française du XVIIème siècle, « L’échange des princesses » résume cela de manière assez efficace pour que l’on ne s’y perde pas. De toute manière, le sujet du film est ailleurs. Dans la description de ces us et coutumes, aujourd’hui archaïques, qui prévalaient à l’époque. Un peu comme l’immense « Gosford Park » de Robert Altman qui détaillait tous ceux de la bourgeoisie anglaise du XXème siècle, on prend le temps ici de se pencher sur des traditions ayant trait à cette époque. De la plus drôle (le cabinet de toilettes mobile pour les repas) à la plus ridicule (l’armada de laquais pour le moindre déplacement d’un membre de la famille royale). Et c’est tout à fait bien rendu avec un sens de la reconstitution au poil. Costumiers et décorateurs ont œuvré avec passion sur ce long-métrage et cela se ressent dans les moindres détails et donne un poids certain à cette reconstitution.

    Dans un film comme celui-ci où rôde continuellement le spectre de la mort, on est agréablement étonné de voir autant d’énergie, baignée dans une réalisation mobile et paradoxalement très vivante. Mais on aime aussi ressentir les passions qui se nouent et se jouent au sein de la Cour de France et de celle d’Espagne par lettres (et donc séqeunces) interposées. L’amour naissant d’une princesse pour celui à qui on l’a promis de force émeut tout comme on est attendri par les interrogations d’une princesse miniature à savoir si son roi de mari, encore adolescent, ressent de l’amour pour elle. C’est, en outre, brillamment dialogué et le long-métrage de Marc Duguain ne pâtit d’aucune longueur. On s’instruit avec plaisir devant ces palabres royales en se disant que le sort de l’Europe ne tenait qu’à des intrigues de boudoir dignes d’une sitcom. Cette distanciation et ce décalage amusent durablement. On sort de la projection avec l’impression d’avoir appris quelque chose tout en ayant passé un beau et bon moment de cinéma avec une œuvre qui a fière allure et belle parure.
    Alexandre Cacheux
    Alexandre Cacheux

    37 abonnés 498 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 décembre 2017
    Excellente surprise de cette fin d'année.
    L'envers du décor des fastes royaux. Des princesses considérées comme de vulgaires marchandises. Une décadence incroyable qui annoncent les fracas du 19iéme siècle.
    Le réalisateur parvient à dépasser les faits historiques et nous entraîne dans la petite histoire bien plus instructive que la grande.
    Une photo sublime parachève ce film solide, bien écrit et au casting remarquable.
    A noter le grand retour de Catherine Mouchet, révélé par "Thérèse" en 1986, et qui trouve là un rôle à la mesure de son talent.
    Jérome D.
    Jérome D.

    4 abonnés 27 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 décembre 2017
    Deuxième adaptation (à ma connaissance) d'un roman de Chantal Thomas au cinéma, et deuxième pari réussi ! Les plans sont magnifiques, les détails historiques relatés avec beaucoup de fidélité et de finesse. Le film aborde la question de l'apprentissage, du brusque passage à l'âge adulte (en terme de responsabilité) tout en soulignant le décalage avec la croissance émotionnelle et physique des enfants.Ainsi il est à la fois question de tâches royales, au sens diplomatique et au sens physique (assurer la descendance) et Marc Dugain raconte toutes les difficultés du processus. Il filme avec beaucoup de bienveillance ces enfants dont on a volé l’innocence.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 27 décembre 2017
    L'Echange des princesses est un film historique passionnant, agrémenté d'une superbe image et lumière, qui rendent le spectacle éblouissant. Un très bon compromis entre leçon d'histoire et moment de cinélma. Un super plus pour les jeunes acteurs qui sont tous surprenants et talentueux !
    tixou0
    tixou0

    630 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 9 mai 2018
    Le "film d'époque", surtout quand il s'agit d'une histoire de l'Histoire - de France (fin de la Régence, et début du règne personnel du jeune Louis XV ici) ne souffre aucune médiocrité, déjà sur la reconstitution, qui doit être méticuleuse (décors, costumes...). Ce qui nécessite que l'on ne ménage pas les cordons de la bourse, autant qu'une mise en scène (et images) respectueuse.. .Ce 2e long métrage pour le cinéma de Marc Dugain ne remplit jamais ce cahier des charges, bridé qu'il est par un budget de misère, dont les pauvres coutures menacent de lâcher à tout instant. Quant au fond (le titre faisant référence à l'échange de Mlle de Montpensier, 12 ans, une des filles de Philippe d'Orléans, destinée au prince des Asturies, contre la toute petite Marie Anne Victoire d'Espagne, 3 ans et demi, une des filles de Philippe V - petit-fils de Louis XIV - et de sa deuxième épouse, Elisabeth Farnèse, sur l'Île des Faisans, au milieu de la Bidassoa, marquant la frontière entre les royaumes de France et d'Espagne, là où s'étaient rencontrés officiellement Louis XIV et sa (double) cousine germaine, et bientôt épouse, l'infante Marie-Thérèse), il n'a pas le début de la moindre consistance dramatique, du moindre attrait historique. On dirait un reportage sur un musée de figures de cire, que cette étude ratée, en creux, des "Grandeurs et Misères" des reines (à venir) consorts (ce que sera Louise-Elisabeth d'Orléans 7 mois durant, avant que le décès de son très jeune époux, Louis 1er d'Espagne, ne signe le retour au pouvoir de Philippe V, qui avait abdiqué lors d'une des crises de mysticisme dont il était coutumier, et son retour à elle en France - l'infante bannie, pour cause d'âge trop tendre pour assurer avant longtemps une descendance au roi de France, devenant pour sa part reine du Portugal, mère de 4 filles, et même régente vers la fin de sa quarantaine..).
    Moi qui aime tant l'Histoire, voilà un film qui m'a infiniment déçue ! Pas même sauvé par, au moins, ses interprètes - jamais crédibles au physique pour les meilleurs (Olivier Gourmet, Lambert Wilson, Catherine Mouchet, Andréa Ferréol), peu à l'aise avec des dialogues didactiques jusqu'à l'artificiel, le reste de la distribution décevant plus encore, ânonnant pour beaucoup (dont les rôles d'enfants, surtout).
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 28 décembre 2017
    La reconstitution historique est bien foutue.
    Les jeunes acteurs sont hyper bons. L'histoire est intéressante. Le fond politique de l'intrigue rajoute de l'intérêt au film. Cette période de l'histoire avec la régence de louis XV est rarement abordée.
    J'ai été enthousiasmé par le personnage de la princesse d'Orléans. Cette femme est complétement libre.
    Il est savoureux de voir qu'elle désobéit.
    Légèrement irrévérencieux, ce film n'est pas moralisateur.
    On en sort instruit et plus libre
    traversay1
    traversay1

    3 088 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 décembre 2017
    "Toutes princesses que nous sommes, nous ne serons jamais plus que de la viande à marier." En adaptant L'échange des princesses de Chantal Thomas, avec une rare fidélité, d'ailleurs, Marc Dugain n'entend pas faire un film d'époque qui prétend parler de thèmes d'aujourd'hui mais certaines répliques et situations restent, peu ou prou, d'actualité dans certaines parties du monde. Quoiqu'il en soit, cette première incursion de l'écrivain-cinéaste dans un univers qui n'est a priori pas le sien est une belle réussite. D'emblée, il trouve le bon tempo, avec une grande fluidité dans les passages entre une cour et une autre (celles de France et d'Espagne), quelques années après la mort de Louis XIV. Point de dialogues ampoulés dans le film mais une langue "grand siècle" modernisée sans excès. Et un découpage parfait, accompagné d'un montage strict qui n'étire jamais les scènes plus que de raison. Les images sont somptueuses (le film a pourtant intégralement été tourné en Belgique, loin des lieux emblématiques de l'époque) et se pose à hauteur d'enfants et d'adolescents puisque ce sont eux qui sont manipulés et victimes des jeux politiques des adultes. La couleur dominante est celle de la mélancolie, teintée d'un humour très discret. L'interprétation est à la hauteur, de Lambert Wilson à Andrea Ferreol, en passant par Catherine Mouchet, Anamaria Vartolomei (une révélation) et la petite Juliane Lepoureau. Du beau cinéma classique qui ne cède jamais à l'académisme.
    SansCrierArt
    SansCrierArt

    50 abonnés 414 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 décembre 2017
    En 1721, Louis XV, onze ans est déjà orphelin. A 13 ans, il sera majeur et roi. En attendant, c'est le régent, Philippe d'Orléans qui gère le royaume et organise "l'échange des princesses" pour préserver la paix entre la France et l'Espagne.

    Il est ici question du destin de quatre enfants sacrifiés sur l'autel de la royauté, de la religion et des manœuvres politiques. Plus que l'Histoire et ses complots qui ne semblent pas l'intéresser vraiment, Dugain peint le portrait de ces enfants traités comme de la marchandise par des adultes dégénérés qui manigancent pour garder le pouvoir et préserver les dynasties au sein de Cours gangrenées par la maladie et le vice.

    Le film se regarde avec intérêt et sans ennui, mais il lui manque un petit quelque chose pour marquer vraiment. Pourtant, la photographie, les costumes et les décors sont particulièrement soignés. Les jeunes comédiens sont parfaits et entourés d'adultes de premier choix, Olivier Gourmet, Andréa Ferreol, Lambert Wilson et surtout Catherine Mouchet dont on retrouve la grâce avec toujours autant d'émotion.
    Jmartine
    Jmartine

    149 abonnés 652 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 décembre 2017
    Louis XIV meurt le 1er septembre 1715 à l’âge exceptionnel pour l’époque de 77 ans…De ses 6 enfants légitimes, tous sont morts, de fluxion de poitrine, de tuberculose, de constitution fragile…Louis de France le Grand Dauphin est le seul à avoir atteint l’âge adulte, mais il meurt en 1711. De ces trois enfants, l’ainé, Louis devient Dauphin mais meurt en 1712, Philippe deviendra roi d’Espagne sous le nom de Philippe V, Charles, Duc de Berry le troisième fils meurt en 1714…Le Dauphin laisse trois fils, dont seul le dernier survivra, et deviendra à la mort de Louis XIV, Louis XV…comme il n’a que cinq ans, et est lui-même de santé fragile, la régence est confiée à Philippe d’Orléans, fils de Philippe d’Orléans et de sa seconde épouse Elisabeth Charlotte de Bavière, dite la Palatine… la majorité pour devenir Roi étant de 13 ans, la régence s’achève en 1723…année qui voit aussi la mort du Régent… le règne de Louis XV commence donc à la suite d’une série de deuils, l’or des châteaux n’arrête pas les virus, les bacilles et les miasmes…et la consanguinité n’arrange rien…Deux années avant de mourir le Régent avait eu l’idée, afin de garantir une paix durable avec l’Espagne, de marier le futur Roi à l’infante d’Espagne Marie Victoire à peine âgée de 4 ans…et de proposer sa propre fille, Melle de Montpensier, Louise Elisabeth, âgée de 12 ans, à l’infant Louis, âgé de 13ans, troisième fils du roi Philippe V, mais issu de son second mariage avec l’ambitieuse Princesse de Parme Elisabeth Farnèse….C’est cet épisode historique que raconte Chantal Thomas dans son livre « L’Echange des princesses » qui sert de trame au film du même nom réalisé par Marc Dugain….L’entrée précipitée de ces jeunes princesses dans la cour des grands auront raison de leur insouciance…des enfances sacrifiées sur l’autel du réalisme politique, des corps d’enfants échangés pour leur fonction reproductive.…un jeune roi qui essaye de se couler dans la défroque de son arrière grand père, le Roi Soleil…et qui regarde d’un œil distrait sa jeune épouse, femme en miniature, qui est encore à l’âge de la poupée… un jeune infant paumé, écrasé par sa charge et un père maniaco-dépressif, bigot, épouvanté par son passé sanguinaire…qui attend que sa jeune épouse daigne se plier au devoir conjugal….une adolescente un peu trop moderne loin du portrait laissé par l’histoire de la vraie Louise Elisabeth plutôt boulimique et immature… Ce balai de personnages se déroule dans des hauts décors sombres et asphyxiants…somptueusement rendus par la photographie de Gilles Porte, réglé par des rituels implacables, sous l’œil de courtisans excentriques et serviles…La France alors première nation mondiale est dirigée par un jeune roi de treize ans, et un premier ministre , le duc de Condé, de 21 ans complètement dégénéré….Le film est porté par un quatuor de jeunes acteurs formidables Igor Van Dessel , en Louis XV séduisant et décidé…Anamaria Vartolomei , énergique et spontanée mais sans doute éloignée de la vraie Louise Elisabeth.. Kacey Mottet-Klein, en infant immature écrasé par son père…Juliane Lepoureau, adorable petite madame miniaturée…On citera aussi Catherine Mouchet en madame de Ventadour, seule trace d’humanité dans cet univers agonisant…humanité que partage la princesse palatine interprétée par Andréa Ferréol qui accueille avec beaucoup de gentillesse la jeune infante…Lambert Wilson en roi maniaco-dépressif en fait parfois un peu trop….Olivier Gourmet est parfait en régent machiavélique….on regrettera certaines invraisemblances….on voit mal des princesses de haut rang traverser le royaume dans un équipage aussi réduit…peut être un manque de moyens ou d’audace….C’est un beau film, une belle page d’histoire sur papier glacé, un peu lisse cependant et qui me donne envie de lire l’ouvrage de Chantal Thomas…après m’être penché sur la descendance du Roi Soleil, pour mieux comprendre les liens entre tous ces personnages…
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