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    Climax
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    nicolas t.
    nicolas t.

    54 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 septembre 2018
    Les 15 premières minutes sont formidables. Après une séquence de présentation, type casting où chacun se présente :
    plus de dialogue, juste des danseurs magnifiques sur un tube de Cerrone.
    Gaspard Noé les filme avec amour et sans esbrouffe, au service de leur art et de leur beauté.
    Puis l'histoire commence, et c'est la catastrophe. Dialogues improvisés, scénario absent, mise en scène complaisante, effets grotesques autour des génériques qui semblent là pour meubler.
    Noé s'amuse à tout détruire, en ricanant comme un ado attardé. Ca devient pénible, bête et surtout ennuyeux.
    Un court métrage aurait été parfait.
    Yves G.
    Yves G.

    1 272 abonnés 3 280 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 19 septembre 2018
    Une troupe de jeunes danseurs fête la fin des répétitions avant de partir en tournée. La soirée commence dans la liesse. Mais bientôt, le trip devient very bad. La sangria a semble-t-il été préparée au LSD plongeant les participants à la fête dans un état de transe anxiogène.

    Gaspar Noé est l'un des réalisateurs français les plus marquants de sa génération. Il traîne derrière lui la réputation d'un cinéaste sulfureux et provocateur. Après "Carne" et "Seul contre tous", Gaspar Noé a accédé à la célébrité en 2002 avec Irréversible, présenté à Cannes en compétition officielle. En treize séquences antichronologiques (en commençant par la fin), y était raconté un viol. Avec Monica Bellucci, Vincent Cassel (qui, à l'époque formaient un couple hypissime) et Albert Dupontel, le film, interdit aux moins de seize ans, fit scandale. Huit ans plus tard, Gaspar Noé revenait avec "Enter the Void", l'histoire filmée en caméra subjective d'un dealer entre la vie et la mort abattu par la police. Son dernier film, "Love", sorti en 2015, se frottait à la pornographie, filmant des scènes de sexe non simulé - qui lui valurent une interdiction aux mineurs de dix-huit ans par la justice administrative saisie par l'association "Promouvoir". J'en avais fait à l'époque une critique débordante d'enthousiasme que je relis quatre ans plus tard, gêné par autant d'euphorie.

    On comprendra donc mon impatience à voir "Climax"... et ma déception.

    Gaspar Noé reste un cinéaste virtuose qui signe des plans séquence vertigineux. C'est, depuis l'origine, sa marque de fabrique. Et "Climax" nous en donne notre lot qui suit les danseurs dans leurs folles chorégraphies puis dans leurs déambulations erratiques dans cette maison sans fenêtre où ils passent la soirée. Les images sont d'autant plus puissantes que la musique est forte, produisant peu à peu un effet de transe pulsative, une sidération hypnotique.

    Le problème est que cette forme somptueuse n'est au service de rien. On cherche en vain dans "Climax" des personnages ou une histoire. Parmi la troupe de danseurs, on ne s'attache à personne - sinon peut-être à Selva interprétée par Sofia Boutella qui creuse sa voie entre Paris et Hollywood. Quant à l'histoire, il n'y en a pas. Aucun des fils égrenés en début de film (ce drapeau tricolore de l'affiche, cette danseuse qui confesse sa phobie du noir...) n'est tiré.

    Noé avait caressé le projet de faire un documentaire sur la danse. Il a finalement décidé de réaliser une fiction mais a oublié en chemin d'écrire un scénario. Si bien que "Climax" se réduit à un long clip. Certes bluffant. certes trippant. Mais un clip rien de plus.
    ouadou
    ouadou

    72 abonnés 362 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 23 septembre 2018
    On aime ou on déteste Gaspar Noé. Il est souvent fascinant. Rien n'est normal donc c'est toujours excitant de découvrir ses films... Mais Climax se contente d'une scène sublime de danse, car les danseurs sont incroyables. Seulement voilà, ensuite il n'y a aucune ambiance, aucune idée, juste des caméras à l'envers dans des couloirs rouge et vert... Et oui la même idée depuis 15 ans.
    ET puis le problème, c'est qu'au lieu de filmer des corps et des sensations, Noé n'a aucune idée pour nous mettre en transe, il filme de façon interminable des acteurs absolument nullissimes essayant d'improviser des dialogues digne d'un téléfilm porno ou d'un sitcom des années 90.
    Cerise sur le gâteau, en mettant un drapeau français, il pense avoir un message !
    Concentre toi sur ton joli clip Gaspar mais la métaphore du film est aussi immonde que mal traitée.
    Climax n'est au final ni suintant, ni excitant, ni même choquant.
    Climax est un mauvais nanar paresseux qui se prend au sérieux.
    Louis V
    Louis V

    26 abonnés 198 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 septembre 2018
    Gerbe de couleurs, de mouvements, de gestes, d’horreur, Climax, nouveau chef d’oeuvre de Gaspar Noé, nous envoute par l’ironie de la matière qu’il traite avec beaucoup de dureté et de maîtrise. Morceau de bravoure technique, au gré des plans plongée, fixes, et des plans séquences, nous découvrons une logique du plan très originale, qui détruit les plans scolaires et/ou sans âme que nous voyons en ce moment: c’est rare de voir un cinéaste qui filme aussi bien. Prennant les meilleurs dans son équipe, Noé réunit tout ce qu’il faut pour plaire. Le gore s’harmonise avec les mouvements de la caméra, de la plongée pour montrer les corps dansants tout simplement spectaculaires, des plans fixes pour les interviews (plus ou moins formelles) qui vont de l’interview en bonne et dûe forme à la captation informelle. Les acteurs jouent toujours sinon bien du moins juste, par rapport à leur personnage, ce qui permet au réalisateur de s’appuyer, non sur leur qualité d’acteur (ce qu’il fait rarement) mais d’être humain et surtout, de danseurs. C’est cela qui compte dans ce film: montrer le corps à l’ouvrage, le corps dansant et intrépide, le corps dans son infinie diversité (tordu, mutilé, enceint, grattant, débile, amorphe, mort…). Et tout cela, toute cette humanité en action, cela fait une perle rare du cinéma français (si ironiquement français).
    Sylvain P
    Sylvain P

    299 abonnés 1 328 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 septembre 2018
    Alors bien sûr, Gaspard Noe est un virtuose de la caméra. Cette soirée de débauche est remarquablement filmée, on sent en nous l'ivresse et la drogue. Les acteurs sont épatants à se donner corps et âme. Mais dans quel but ? Climax ne raconte à peu près rien, et c'est son principal défaut.
    Cinephille
    Cinephille

    135 abonnés 627 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 20 septembre 2018
    Espérons pour WildBunch qu’ils ne vont pas miser éternellement sur les fantasmes adolescents de Gaspar Noe pour leur line-up sinon la dégringolade sera définitive. Tout est grosses ficelles dans ce film : dès la séquence de casting on sent la lourdeur avec à droite d’un écran de télé vieillot des casettes de films comme Suspiria, à gauche des livres comme Suicide mode d’emploi. Puis une interminable chorégraphie sans intérêt puis le début de la fête où les personnages sont caricaturaux à pleurer : le jeune gay encore puceau, les deux Noirs qui ne parlent que de leur engin et de défoncer tout ce qui passe, les lesbiennes qui s’engueulent, la jeune arabe surveillée par son grand frère ....et puis ça dégénère et la mise en scène nous donne de la caméra qui tourne des couloirs interminables de la violence. Un enfant est là au début de cette fête on sait parfaitement ce qui va lui arriver ... La fantastique expérience sensorielle n’est que du toc des effets faciles et bêtement glauques.
    Nicothrash
    Nicothrash

    289 abonnés 2 902 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 septembre 2018
    Ah ce Gaspar Noé, même en connaissant son cinéma et en se pensant prêt, on n'est jamais à l'abri d'un croche patte dans l'escalier de sa part. Et évidemment c'est encore une fois le cas ici. On se pense prêt, on entre dans son univers, les premières minutes sentent bon puis un petit grain de sable se glisse dans l'engrenage et petit à petit ça dérape lentement mais surement ... Alors Noé cherche-t-il à dénoncer quoi que ce soit ? La jeunesse dépravée, la drogue peut être ? Possible mais ce serait trop simple, c'est pour cela qu'il brouille encore et toujours les pistes sur ses intentions véritables, en a-t-il seulement ? Pas facile à suivre en tout cas. Maintenant sur la forme, il nous sort encore des plans séquences assez fous et même simplement des plans tout court hyper intéressants, son visuel est bien évidemment très soigné et sa direction d'acteur au top, ainsi que tout ce qui a rapport au son. La descente aux enfers est saisissante mais ça tourne franchement vite en rond et surtout ça tape sévèrement sur le système à la longue ! J'en suis sorti éprouvé et sur les nerfs et les phrases douteuses au double sens disséminées ici et là me laissent perplexe ... Comme toujours, Noé divise et le très bon côtoie le très étrange, certains points m'ont plu mais l'ensemble ne m'a pas emballé plus que ça, encore une fois j'aime l'idée mais les procédés me dérangent, d'autant plus que le message de base est extrêmement flou. Moyen pour ma part au final, je suis trop partagé.
    jeff21
    jeff21

    52 abonnés 296 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 22 septembre 2018
    Film se voulant intellectuel pour toucher un petit public en recherche d'un élitisme ésotérique où personne ne comprend et par conséquent aime ! La violence omniprésente, gratuite et orgiaque, ne donne rien à cette production si ce n'est un sentiment de dégoût ! Mais vous me direz que "c'est déjà ça..;" Est-ce vraiment cela le cinéma rendant sur grand écran la bestialité animale ?
    Astrid R
    Astrid R

    19 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 23 septembre 2018
    Une belle scène de danse.
    Le sujet avait du potentiel...
    Hélas :
    Scénario vide! Un enjeu ? Non
    Messages « philosophiques » prétentieux
    Acteurs majoritairement pas crédibles
    Film long et ennuyeux malgré sa courte durée
    Rien n’est exploité à une fin pertinente
    Violence gratuite
    Du réchauffé de ses films précédents
    Quelle déception!!
    Jorik V
    Jorik V

    1 194 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 septembre 2018
    Ce film est assurément l’un des chocs de l’année, en tous cas en termes de claque dont on se souvient longtemps après la projection. Une claque cinématographique qui fait autant de bien à notre cœur de cinéphile que mal à notre esprit de spectateur tant la projection peut sembler éprouvante. Mais c’est aussi ça le cinéma : déranger, troubler, faire réagir, … Et pourtant, le cinéma n’est pas avare en films chocs que ce soit dans le domaine du fantastique (« Conjuring »), du réalisme social (« 4 mois, 3 semaines, 2 jours ») de la violence (« Hostel », « Martyrs », …), du sexe (« Baise-moi ») et on en passe. Gaspard Noé s’en est fait une spécialité à travers sa filmographie (« Seul contre tous », « Love », …) et ce n’est pas un cinéaste forcément sympathique pour tout le monde tant ses films sont clivants. Et celui-là ne dérogera pas à la règle, il va scinder le ressenti du public en deux. Mais cette fois, et surtout contrairement à l’un des pires jamais vu du même réalisateur « Irréversible », on n’est pas dans la provocation gratuite, la violence certes réaliste mais insoutenable ou dans l’envie de choquer à tout prix. Non, cette fois Noé s’assagit un peu, ce qui reste néanmoins un pléonasme dans toute sa splendeur pour ceux qui verront le film. En tout cas, on en a l’impression dans la première partie de cette œuvre radicale scindée en deux temps. Mais dans la première partie seulement.

    Car « Climax » c’est aussi ça. Un film bicéphale voire protéiforme qui se fond dans un huis-clos se déroulant en 1996. Sous couvert d’une histoire vraie dont il s’inspire, Noé nous concocte un long-métrage totalement barré, fou, jubilatoire et extrême à la fois qui synthétise toutes ses obsessions thématiques et formelles. Dans la première catégorie, on a le sexe, la drogue, la jeunesse, la vie et la mort entre autres, mais déjà quel programme. Dans la seconde, on retrouve les plan-séquences (celui du film est proprement incroyable et le sert totalement), la caméra à l’envers, le montage singulier ou encore les inserts. Bref, un film en forme de condensé, baroque mais plus accessible tout de même que ses précédents films, de son oeuvre. Et donc beaucoup plus intéressante que les plus ou moins vaines tentatives d’un jeune cinéaste un peu prétentieux de choquer censeurs et festivals. Ici, les trois premiers quarts d’heure prennent la forme d’un film de danse. Et quel film ! On y voit une troupe d’une vingtaine de danseurs venant de tous horizons, issu des deux sexes, pratiquant toute(s) sexualité(s) et adoptant différents caractères, fêter la fin de répétitions. En l’espace de quelques fausses interviews face caméra intelligemment insérées dans l’écran d’un téléviseur lui-même au centre d’un arrière-plan malin et symbolique de ses goûts, il pose le décor et les bases humaines de ce qui va exploser dans la seconde partie. Cela appuyé par quelques brèves mais fondamentales séquences de dialogues en duo entre les personnages. Puis vient l’extase de voir ces danseurs au sommet de leur art lors de deux très longues scènes de danse (de transe ?) totalement hypnotiques. Rarement on avait autant eu envie de danser (la bande originale fera certainement partie des meilleures de l’année) et de faire bouger son corps. Noé les films comme personne, sa caméra semblant choisir toujours le meilleur angle et le meilleur plan pour les mettre en valeur et nous fasciner. Magnétique !

    Puis vient la seconde partie où tout va partir en vrille et où rentre dans ce que l’on pourrait un film d’horreur réaliste ou plutôt un bad trip à vous dégoûter de prendre n’importe quelle drogue, ou goutte d’alcool. On hésite même, avant d’avoir une explication plus ou moins rationnelle laissant planer le doute, à croire qu’une intrusion du fantastique dans « Climax » va pointer le bout de son nez. Et là commence un voyage au bout de l’enfer - ou plutôt des tréfonds torturés que peuvent emprunter les esprits humains sous emprise. De ces voyages dont on ne ressort pas indemnes. Et nous, spectateurs, n’avons plus qu’à supporter avec effroi le cocktail de l’humain perverti par quelque chose dont on taira le nom. Mais aussi à être subjugué par la beauté plastique de la réalisation de Noé et cette manière unique de dérouter le spectateur. Alors ça peut sembler légèrement long sur le la fin mais c’est le prix à payer pour être en adéquation avec ce que vivent les personnages, ce qui était certainement la volonté première du monsieur. Et il y a quelques moments maladroits, rares cependant. Mais ce film est une bombe à retardement, originale voire jamais vue, de celles qui marquent durablement le septième art. On aime ou on déteste mais il est acquis que « Climax » ne laissera personne indifférent. On est embarqués dans ce voyage qui prend aux tripes. Radicalement. Et on est à la fois aussi bien soulagé lorsqu’il se termine que déçu et triste que cette virtuosité plastique qui imprègne cette œuvre complètement unique et nous avec touche à sa fin lorsque les lumières se rallument. Bravo monsieur Noé car je n’aimais pas vos films et « Climax » a fait mentir cette impression. Un chef-d’œuvre aussi envoûtant que répulsif sachant allier deux domaines aussi antinomiques que la danse et l’effroi. Une proposition de cinéma différente, extrême mais surtout un monument d’images inoubliables.

    Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.
    you talkin to me
    you talkin to me

    3 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 septembre 2018
    Je ne parlerai pas de la violence, du malaise, quand on va voir un film de Gaspar Noé on sait à quoi s'attendre. Mais à quoi bon ? Ce film ne propose aucun point de vue, aucune morale, aucune lecture des événements. On vit bêtement le trip à travers le regard de ceux qui le vivent, c'est sensé nous perturber, mais passer les premiers sursauts l'ennui prend place face à une absence totale de rebondissements, en dehors de l'interminable et prévisible prolongement du bad trip. Spoil qui n'en est pas un: vous avez vu la bande annonce ? Eh bien vous avez tout vu, rien ne s'y passera de plus. Il y avait cette scène que j'avais vu dans le trailer d'une femme dans la neige, je m'attendais à une renaissance vitale à la Massacre à la Tronçonneuse - une échappée d'air après la nuit d'enfer. Et non ! Noé nous place la scène en flashforward au début du film, cassant tout l'effet escompté. Puis, passé les un peu trop lourdes interviews de casting,un début éclatant avec la chorégraphie en plan séquence, mais qui n'est là que pour nous amener vers une succession de scènes de malaise juxtaposées sans ordre ni but. Reste une impression en demi teinte, une expérience visuelle viscérale mais qui nous laisse sur notre fin par une absence totale de perspective. Note: 2,5/5, parce qu'on est juste au milieu, ni bon ni mauvais, alors que je m'attendais vraiment au Massacre à la Tronçonneuse des années 2010. Mais n'est pas Tobe Hooper qui veut, car lui au moins avait un point de vue, certes complexe mais riche et intelligent. Ici nous n'avons que des gros titres pseudos philosophiques pour venir par des slogans creux habiller un film vide de contenu.
    Serge V
    Serge V

    81 abonnés 446 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 25 septembre 2018
    un film qui commence par des interviews sans intérêt , séquence très longue , puis suit une danse moderne très rythmée , après une pause avec boisson et victuailles ponctuée de conversations entre les danseurs , conversations d ' une platitude agaçante et enfin survient l ' événement qui va amener la transformation du film en délire ( ! ) . que c' est long et ennuyant !
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 161 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 17 mai 2018
    La projection du dernier film de Gaspar Noé est l’un des temps forts de Cannes 2018. Présenté dans la Quinzaine des Réalisateurs, « Climax » prétexte un fait divers qui s’est déroulé dans les années 90 pour installer un huis clos sur fond de musique, de drogue, de danse, de sexe et de violence. L’histoire commence avec la lecture d’interviews de danseurs qui souhaitent intégrer une école de danse. Chaque danseur se présente dans une télévision cathodique entourée de livres et de VHS de films d’horreurs cultes. Il y a beaucoup de personnages et il faudra près d’une demi-heure pour que l’action commence. Nous retrouvons tous ces jeunes en train de faire la fête et boire de la sangria. L’alcool a cependant été complété de drogue et chacun va partir dans un trip absolument délirant. Urine, sang, feu, vomi, cris, paniques, hallucinations, paranoïas, crises d’épilepsie, pertes de contrôle de son corps, tout y passe et le tout dans la danse et la contorsion. Pourtant Gaspar ne fait rien de nouveau. Il sait manier la caméra et continue de faire tourbillonner nos têtes avec ses plans en multi-sens et ses couleurs rouges psychédéliques. En soit, il est certain que nous ne souhaiterions pas être présent à cette fête, mais l’ultra-trash annoncé n’est pas à la hauteur de nos espérances, préférez plutôt le dernier Lars Von Trier. Alors que retenir de ce mashup étourdissant ? Une bande originale énergique rythmée par les sons de Gary Numan, Lil Louis, Neon, Daft Punk, Soft Cell ou encore The Rolling Stones.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    AMANO JAKU
    AMANO JAKU

    296 abonnés 797 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 avril 2020
    Un nouveau film de Gaspar Noé est toujours un évènement pour moi : ce type n’a jamais cessé de me surprendre à chacun de ses « méfaits ». Alors inutile de dire que j’attendais son "Climax" avec une certaine impatience…alors de quoi ça parle "Climax" ? Bin tout simplement d’une bande de jeunes danseurs professionnels tout juste sélectionnés pour aller faire un spectacle aux USA : ces derniers viennent d’achever leur dernière semaine de répétition et organisent une grande teuf pour célébrer leur départ prochain. Vous trouvez ça simpliste et d’une banalité affligeante ? Que nenni mes amis, nous sommes bien dans un film de Noé : sous l’apparence innocente d’une situation de rêve et suite à un évènement précis, c’est bien à un terrible cauchemar psychédélique auquel nous allons assister. La première chose qui saute aux yeux après visionnage du film, c’est que "Climax" est certainement le film de la maturité pour Noé tant ce dernier représente une sorte de « Maxi Best Of » du réalisateur italo-argentin, qu’il s’agisse de sa conception de la mise en scène ou des thèmes qui l’intéresse et qu’il a déjà abordé dans ses précédents films : les sentiments et les pulsions sexuelles ("Love"), le rêve français et le vivre-ensemble ("Carne"), la sauvagerie et les lieux confinés ("Irréversible"), les expérimentations , la vie/la mort et la métaphysique ("Enter The Void"). On retrouve encore une fois une narration déstructurée que Noé adore tant : le film commence par la dernière scène suivie directement du générique de fin, ensuite nous avons droit à une sorte d’introduction en style documentaire avant de voir enfin le récit principal qui sera partagé en deux actes délimités par l’apparition des noms des acteurs et de l'équipe technique suivis d’une succession de scénettes en jumpcuts…le du titre du métrage n'apparaît alors que dans les toutes dernières secondes de ce dernier : du pur Noé ! Et la force première du métrage est justement ces deux actes qui sont incroyablement filmés par plan-séquences d’une virtuosité hallucinante ! Ah c’est sûr que notre ami se fait plaisir : la caméra semble voler autour de nos héros tel une âme en peine lors de la longue performance artistique dansée en temps réel. Chaque mouvement semble accompagner la chorégraphie et les différentes trajectoires prises par les danseurs, défiant toute notion d’apesanteur et de vertige, aboutissant à un formidable ballet totalement hypnotisant et assourdissant (au passage, la bande son est absolument démente : Cerrone, Giorgio Moroder, Soft Cell, Daft Punk, Patrick Hernandez, Aphex Twin, Chris Carter, Dopplereffekt). Quand au second acte, la caméra continue de virevolter dans cet espace en huis clos composé simplement d’une salle de danse et d’un dortoir reliés par un long couloir absolument lugubre, tout en s’approchant extrêmement des personnages. Une sensation d’étouffement se fait alors ressentir tandis que les éclairages varient en temps réel, reflétant l’état psychologique de la personne suivie. Toute cette seconde partie est hautement anxiogène, l’effervescence ayant laissé place au malaise, et nous apparaît alors comme un film d’horreur sous acide, une longue descente aux enfers dont la conclusion ne peut être que tragique. Noé semble donc nous démontrer le paradoxe entre les individualités et la vie en groupe. En effet, d’un côté nous avons un groupe de personnes réunis par le biais de leur passion commune qui nous apparaissent comme une allégorie de la France multiculturelle (ils ont tous des origines différentes, une couleur de peau différente, des cultures différentes et des orientations sexuelles différentes), allégorie soutenue par spoiler: l‘énorme drapeau français à paillettes accroché au mur de la salle et par le carton d’amorce « Un film français et fier de l’être »
    . De l’autre côté nous avons un projet commun qui demande à chaque membre de la troupe de ne faire qu’un tous ensemble, autrement dit nier ouvertement toute individualité et tout désir particulier. En gros, la danse c’est leur vie, mais danser signifie mourir, ce que souligne remarquablement les deux actes du récit : spoiler: dans le premier ils dansent en groupe mais ils sont en vie, dans le second ils s’arrêtent de danser pour redevenir un être unique mais vont finalement mourir petit à petit
    . Une belle métaphore de l’existence qui n’est pas sans rappeler le symbole du Yin-Yang. Outre sa réalisation impressionnante, le film nous interloque aussi par le biais de son casting : à part Sofia Boutella qu’on connaît bien ("Atomic Blonde", "Kingsman 1&2", "Star Trek : Sans Limite", "La Momie", "Hotel Artemis"), tous sont des danseurs professionnels dont c’est la première expérience en tant qu’acteur ; pourtant on le ressent absolument pas tant ils paraissent naturels à l’écran (ce qui d’autant plus remarquable que Noé leur a demandé de faire énormément d’improvisation lors des prises !). Ils crèvent tous l’écran et sont remarquables…et Boutella est proprement hallucinante lors du second acte du métrage. Après "Seul contre tous", "Irréversible", "Enter the Void" et "Love", Gaspar Noé nous offre avec "Climax" son film le plus radical, sorte de « Best Of » ultime. Pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, il s’agit aussi de son film le plus accessible. Immersif, hypnotique, trash, malsain, misanthrope et pessimiste, "Climax" est un véritable conte horrifique tutoyant la folie et le nauséeux, une expérience sensorielle extrême qui ne peut laisser personne indifférent. Mon cher Gaspar, c’est quand tu veux pour ta sixième péloche !
    Christoblog
    Christoblog

    738 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 septembre 2018
    J'aurai rarement eu au cinéma autant l'impression de monter dans un grand huit sensoriel qu'en regardant Climax.

    Unité de temps, de lieu, d'action : Gaspar Noé tourne en 15 jours une descente aux Enfers à la facture très classique. Après quelques minauderies un peu vaines bien qu'amusantes (des logos détournés, le générique de fin au début, des interviews de danseurs et la pile de DVD de Noé), le film commence vraiment. S'enchaînent alors de fabuleux plans séquences pendant plus d'une heure.

    On commence par des chorégraphies hip hop (pour simplifier) démentes qui donne envie de voir Gaspar Noé tourner une comédie musicale. Le rythme et l'énergie des danseurs perforent littéralement l'écran. Petit à petit, la sangria arrangée rend les danseurs un peu dingues en révélant leurs mauvais penchants. La caméra sort alors de la salle de danse pour s'égarer dans les locaux techniques, la cuisine et les chambres, et nous montrer dans un flamboyant et sinueux cauchemar toute la noirceur de l'âme humaine.

    Pour une fois, Noé ne montre pas les délires vécus par ses personnages de l'intérieur (en caméra subjective), comme il le faisait dans Into the void par exemple, mais adopte un point de vue distancié, de l'extérieur, sans aucun effet spécial. Son cinéma y gagne une densité nouvelle : l'horreur ne résulte pas d'effets frelatés mais de l'acuité distanciée avec laquelle les comportements de la bande sont montrés.

    On peut ainsi voir une jeune femme prendre littéralement feu suite à une mauvaise manipulation, puis s'éloigner pour s'intéresser à d'autres personnages tout en sachant qu'une fille est en train de brûler quelque part dans les pièces voisines. Multiplié tout au long de cette nuit violente, le procédé crée un maelström d'une grande beauté : Climax est un feu d'artifice à combustion lente, mêlant corps, bassesses et drogues.

    Le film captive sans finalement choquer : une première pour Gaspar Noé, et pour moi son meilleur film.
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