Un des quelques cas de films sortis dans quelques salles au cinéma après avoir connu une diffusion télé : je ne vais pas vous mentir, c'est sur Arte que j'ai découvert le dernier titre de Guillaume Brac, réalisateur singulier, attachant, ne réussissant toutefois pas vraiment son coup ici. Le problème principal est, à mon sens, tout trouvé : Félix. Franchement, avoir fait de ce mec un héros est incompréhensible : il est stupide, mal élevé, parfois franchement désagréable... S'il a quelques sursauts de lucidité, il n'en plombe pas moins lourdement le résultat. À partir de là, difficile de vraiment s'enthousiasmer, son « amourette », qui aurait pu offrir des situations intéressantes et dont on voit le potentiel, devenant parfois assez gênante, certes de manière « volontaire », mais sans qu'on puisse totalement y adhérer.
Dommage, car bien qu'assez superficielle, la jeune femme, surtout interprétée par Asma Messaoudene, aurait pu offrir quelque chose de sympa avec un mec moins con. Pour le reste, le réalisateur assume pleinement ce côté « film de vacances » en y introduisant une petite dimension sociale à travers ces protagonistes venus de la banlieue, offrant quelques à-côtés sympas, exploitant assez joliment les décors drômois et proposant, surtout, un second « couple » infiniment plus attachant composé par le très bon Salif Cissé et la ravissante (euphémisme) Ana Blagojevic : j'aurais tellement préféré qu' « À l'abordage » se consacre intégralement à cette relation... Plusieurs répliques et situations assez drôles, on sent quand même que Brac a du mal à tenir la route 94 minutes tant le résultat est, d'une scène à l'autre, résolument inégal. De vraies qualités, donc, une certaine fraîcheur, mais aussi (et surtout?) de très mauvais choix dans l'écriture et la conception du « héros », largement raté. Ou comment saborder en partie un projet plutôt sympa à travers une grossière erreur... Préjudiciable.