Avis sur Saint Maud

Ce film instille un malaise constant vis-à-vis de Maud, une jeune femme infirmière à domicile œuvrant chez Amanda, une ex danseuse ne pouvant sortir de chez elle autrement que sur chaise roulante. Très vite, on sent que quelque chose ne va pas chez Maud, un peu trop pieuse à notre goût et qui s’inflige quelques souffrances afin d’expier des péchés qu’on devine anciens. Mais la force de ce long-métrage britannique, outre sa formidable actrice qui a de faux airs d’Anaïs Demoustier, c’est de nous faire douter jusqu’au bout de ses réelles motivations : est-elle folle ? Dieu communique-t-il vraiment avec elle ou bien est-ce qu’une entité diabolique se faisant passer pour le Seigneur se joue d’elle ? On ne le saura jamais jusqu’à un final saisissant mais ce que l’on aura ressenti tout au long du film, ce sera une infinie tristesse à l’égard de Maud, un être désespérément seul. Ce thriller psychologique pourrait ne pas vous laisser indifférent pour peu que, comme moi, vous entriez directement dedans, les autres pourraient être déçus et trouver cela bien longuet, à vous de voir et de vous faire votre propre opinion !

On ne la voit pas venir, la claque! Gentiment affalés, on s'apprête à s'ennuyer, on a déjà vu ça ailleurs l'histoire de la psycho-schizo-fanatique qui pourrit la vie à quelqu'un.... Mais la mise en scène insidieuse et surtout, un point de vue à la première personne trop rarement proposé, font basculer le drame psychologique attendu dans une terreur mystique (inédite?) totalement fascinante, jusqu'à l'apothéose finale, d'une poésie horrifique tétanisante!

Grand film sur la folie et la solitude. L un se nourrissant de l autre. Formellement superbe. Admirablement joué. Aucun manichéisme ni effet facile. Le choc de gerardmer 20.

Maud, infirmière à domicile, au passé trouble (mais l'on n'en saura pas plus) a une nouvelle patiente, Amanda, en phase terminale. C'est tout mais cela suffit à Rose Glass pour installer peu à peu un climat délétère. Parce que Maud est une illuminée, seule au monde, et que Amanda restera une épicurienne, jusqu'au bout, et que la première est bien décidée à sauver l'âme de la seconde. Petit film a priori, Saint Maud exploite la quintessence d'un dispositif minimaliste, tirant parti de ce que l'on considèrerait comme des défauts dans tout autre film : l'usage constant d'une voix off, qui dévoile les pensées de son héroïne et la divine mission qu'elle se croit assignée ; une intrigue unique et concentrée, qui n'offre aucune autre perspective ou point de vue. Cette radicalité narrative emmène le récit très loin et dans une sorte de folle logique, avec un final éblouissant et létal. Rose Glass ne tombe pas dans les travers habituels de l'épouvante et la sobriété de sa mise en scène n'en rend que plus efficaces ses reflets gothiques et ses quelques effets qui, en d'autres mains, auraient pu sembler ridicule. S'y ajoute une utilisation intelligente d'une musique plus atmosphérique qu'angoissante et du décor désuet d'une station côtière d'une tristesse infinie. L'interprète principale, Morfydd Clark, n'en fait pas trop dans le style "possédé" et Jennifer Ehle lui répond avec l'élégance fanée qui sied parfaitement à son rôle. Un œuvre prometteuse d'une primo-réalisatrice britannique dont on se demande bien comment elle saura gérer les moyens plus importants qu'elle aura nécessairement pour son prochain long-métrage.

Attendu de longue date après plusieurs reports, "Saint Maud" a dû désarçonné bon nombre de spectateur. Il faut dire que son affiche digne d'un film d'Argento, et sa critique élogieuse "entre l'Exorciste et Carrie" (dixit Télérama), ne font que peu de doute sur ce que nous allons voir.
Pourtant le spectacle est tout autre : pas de gore ou de prêtre exorciste, mais une angoisse psychologique de tous les instants, quelque chose de malsain qui se promène tout au long du long-métrage.
Reste à savoir si nous avons à faire à un film d'épouvante. Si la notion de fantastique est là, film aborde une quantité de thématiques qui vont de la solitude à la foi, en passant par le fanatisme et la mort, si bien que le film me semble plus proche du drame que tout autre genre.
Quoiqu'il en soit, ce long-métrage a énormément de qualité, à commencer par une plastique de toute beauté et des cadres superbement travaillés aux références nombreuses. Ce premier long-métrage de Rose Glass a une vraie personnalité et cela se ressent tout au long de son visionnage dont la durée relativement courte (1h20 env) permet d'asséner un coup sec et rapide dans la face du spectateur (tout est résumé dans le dernier plan).
Sans être un chef d'oeuvre, le film de Rose Glass se prend aisément comme une excellente première oeuvre à qui, il manque un petit quelque chose, pour la faire pencher dans la catégorie des très grands films. Mais incontestablement, il a permis à sa metteur en scène de se faire un nom...déjà !

À l'instar d'une dissertation de lycée gonflée pour satisfaire aux exigences de longueur il s'agit de discussion superficielle sur le fanatisme religieux en tant que maladie mentale qui s'est prolongée jusqu'à atteindre un ennui absurde ayant pour titre Saint Maud. On peut donc dire qu'il réussit tous a fait à refléter son sujet par sa réalisation pauvre et prétentieuse. Il y a quatre-vingts minutes de plans statiques et sombres accentués occasionnellement par des effets sonores ou une partition musicale minimale. Des dialogues de type inutiles de la part de l'actrice principale et un rythme de l'histoire sans intérêt. Bien que cela rend le spectateur très mal à l'aise mais sans aucun résultat probant. Même la fin au bord de la mer n'était qu'un moment de n'importe quoi...

Un film très curieux, l'ambiance est bien glauque, l'actrice principale est brillante. Cela fait réfléchir sur la foie et ses conséquences. Un film brutal. Le film est court mais reste captivant, mais on a déjà vu mieux.

Malgré une photographie plus que correcte, une actrice convaincante et une ambiance parfois prenante, la mise en scène de la folie et de la piété est bien trop alambiquée à mon goût. Un film dérangeant mais beaucoup trop ennuyeux et pas assez terrifiant. Les amateurs de films psychologiques y trouveront peut-être leur compte....

Enfin j'ai vu ce film qu'on m'a tant bien vendu. Et bien franchement je ne suis pas déçu, bien au contraire. La jeune cinéaste néophyte Rose Glass nous offre un film en marge de ce qui se fait aujourd'hui, dans la façon dont elle traite les personnages ainsi que comment elle aborde son propos. Sa maîtrise en terme de mise en scène est aussi assez dingue pour un premier film. Elle arrive avec certains plans parfois très anodins, à nous faire poser nous poser des questions et rester intrigué sur ceux ci. Il y a au fur et à mesure une atmosphère très oppressante qui s'impose. Il ne se passe pas de réel moment "chaud" mais on est tout le temps sur le qui vive. Les musiques sont parfaites, la narration est vraiment flippante, Maud fait vraiment peur. Chaque actions, chaques prise de paroles de cette femme sont terrifiants. Quand on se penche sur sa psychologie et son passé c'est encore pire. En plus la religion chrétienne est très bien utilisé, comme rarement de nos jours. Ce film est aussi très surprenant, on ne sait jamais vraiment ce qu'il va ou ce qu'il peut se passer. Et cela du premier au tout dernier plan. La fin est absolument horrible. Nan franchement c'est un très grand film, la cinéaste derrière tout cela a un réel talent et elle est vraiment à suivre par la suite. Si je pouvais juste tirer un petit bémol ce serait que le film est un peu court. L'ambiance est tellement pesante que j'aurais aimé en profiter plus, avoir encore plus la frousse. Mais à part ça c'est top.

très bon film d horreur psychologique qui parle de solitude, de religion, de fanatisme etc... gros travail sur l ambiance anxiogène... le sound design est excellent... la photographie et la mise en scène sont soignées... l histoire est intéressante et touchante... les acteurs sont crédibles surtout celle qui interprète Maud... une agréable surprise... ce film m a fait le même effet que Rent-a-pal... une petite pépite...

Ce n’est pas un bon film, il est ennuyant et sans intérêt. Dommage l’histoire aurait pu être intéressante mais non le film est plat et les scènes peu crédibles. Rien avoir avec la nonne qui est nettement meilleure!!

Le festival du film fantastique de Gérardmer nous envoie chaque année des pépites et les illustres gagnants du Grand Prix figurent régulièrement dans les annales du genre. On se souvient des classiques « Cube » et « Donnie Darko », véritables chefs-d’œuvre, mais aussi du norvégien « Morse » ou encore du japonais « The Ring ». Voici aujourd’hui « Sainte-Maude », le récipiendaire de l’an passé, qui se voit privé de sortie en salles à cause du contexte et c’est bien dommage car c’est encore un cru de qualité même s’il n’atteint pas le niveau d’excellence non plus des œuvres précitées. Cependant, il réussit sur pas mal de plans ce que beaucoup de films des genres horrifique, fantastique, épouvante ou encore science-fiction ne parviennent plus que rarement : être efficace avec peu de moyens et peu d’effets. Et ajoutons à cela le fait qu’il fasse véritablement froid dans le dos et que son atmosphère soit particulièrement malsaine et vous obtiendrez une petite réussite.



Rose Glass en est à son premier film et il risque de ne pas être le dernier. Elle instille au genre du film de possession à tendance religieuse un petit vent de fraîcheur avec beaucoup de simplicité et d’efficacité mais aussi une maestria qu’on n’attendait plus. Il y a eu l’époque pseudo-millénariste de la fin des années 90 et du début des années 2000 où ce genre de productions pullulaient (de l’inoubliable quoique vieillissant « Stigmata » au boursouflé « La Fin des temps »). Puis le soufflé retomba et vint notre époque contemporaine avec le renouveau (puis le déclin et la lassitude) des films d’exorcisme et de démons (l’excellent « The Conjuring » en tête). « Sainte-Maude » se détache de toutes ces productions, le plus souvent commerciales, pour se fondre dans une voie plus singulière et dans un mode minimaliste avec le fantastique pur et dur en ligne de mire. En effet, on ne sait jamais si c’est la folie du personnage principal qui guide ce que l’on voie ou si Diable et Dieu sont réellement présents. Et c’est très bien comme cela.



De plus, le long-métrage ne se disperse pas et va à l’essentiel en évitant poses esthétisantes, psychologie de bazar et surtout les longueurs. Peu de protagonistes, peu de lieux et de décors pour l’action si ce n’est cette ville côtière anglaise triste au possible qui offre un cadre original à l’action : en gros Rose Glass ne perd pas de temps et fait vite et bien. En revanche, elle mise énormément sur l’ambiance et c’est tout à fait réussi : « Sainte-Maude » est malsain et dérangeant. Et si l’on ne sursaute pas comme avec les jump-scares en vigueur à notre époque, il y a plusieurs séquences qui nous mettent vraiment mal à l’aise (le discours de Maude avec Dieu dans une langue étrange). L’ambiance sonore est impeccable et malaisante et les plans concoctés par une cinéaste qui connait ses classiques (coucou « Rosemary’s baby ») sont travaillées et parfois étourdissants (la scène d’illumination dans l’appartement). Elle ne lésine pas sur les détails sordides mais n’en fait jamais trop. Alors ce n’est pas révolutionnaire mais c’est ce que l’on attend d’un bon film de terreur jusqu’à un final glaçant et un dernier plan surprenant qui évite le kitsch de justesse. Une bonne surprise pour les amateurs de frissons.



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Une plongée déstabilisante dans la tête de Maud, jeune infirmière à domicile coincée entre passion et folie.
Quelque part entre les codes de l'horreur et du drame/thriller psychologique, un premier long-métrage à l'ambiance travaillée et vraiment réussi dans son ensemble.
Une réalisatrice et une actrice à suivre. 7,5/10.

Tout comme le film "Benedetta" ( Paul Verhoeven, sorti en 2021), le thème principal est le fait que la foi est similaire à de la schizophrénie. Maud est convaincue de l'existence de "dieu" (dans sa version chrétienne) elle lui parle tout le temps, le questionne, met en doute ce qu'il veut pour elle...
Et elle prend ses hallucinations pour des signes de "dieu".
Un très bon premier film, bien maitrisé et bien interprété.

Grand prix du festival de Gerardmer 2020 .Une excursion d'1h20 dans la tête d'une folle de jésus réalisé et interprété par une réalisatrice et une actrice prometteuses.
Ambiance et photographie travaillée, pour illustrer l'histoire de cette jeune aide soignante à domicile fascinée par la religion et persuadée d'être en mission pour dieu et sauver l'âme d'une ancienne danseuse atteinte de lymphomes.
Une grande maitrise stylistique et un bagage référentiel solide font de ce film une réussite dans le genre. J'attend de voir les prochains films de Rose Glass avec attention.