Un film aussi mauvais que ça, ça ne s’improvise pas. Il ne suffit pas de se retrancher derrière l’inexpérience, l’incompétence ou le manque de moyens : il faut du lourd, il faut du déterminé, et en Edward Drake, dont le C.V. compte de nombreuses vidéos réalisées pour des groupes pop/rock inconnus au bataillon, ‘Cosmic sin’ a trouvé la perle rare. Pour sauver l’univers, une douzaine de space marines se battent contre une vingtaine d’aliens dans un vingt sixième siècle qui, faute de budget, ressemble très fort aux années 2020. C’est nul, on est d’accord…mais d’un scénario aussi crétin que celui d’un mauvais jeu vidéo des années 80, Drake a réussi à faire quelque chose d’incompréhensible, avec des bouts de trip à la Tarkovsky qui trainent ici et là, sans qu’on comprenne vraiment pourquoi. Visiblement, les acteurs n’y comprennent rien non plus, et anonnent leur texte sans être sûr de devoir adopter un ton inquiet ou triomphaliste, faute de savoir à quel moment du scénario la scène se situe. Mais ce n’est pas encore pour cette raison que ‘Cosmic sin’ est une expérience stupéfiante : on peut critiquer Nicolas Cage pour ses choix de carrière hasardeux mais au moins, Nick Fury se donne à 200% à chaque fois, même pour un petit rôle dans la production la plus minable qui soit, au risque même de livrer une prestation qui n’est pas de ce monde. En tirant Bruce Willis de son purgatoire, Drake a posé la pièce finale du puzzle : honnêtement, j’ai déjà vu des acteurs et actrices hors-sujet, peu concernés, mal à l’aise dans leur rôle…mais je n’ai jamais vu un type faire aussi peu d’efforts pour dissimuler le fait qu’il n’en a absolument rien à foutre d’être là (Note : Article écrit avant la révélation que Willis sucrait les fraises depuis pas mal de temps).