Avis sur Compagnons

D'un côté, une jeune femme de la cité, forte tête indisciplinée qui galère ; de l'autre, une confrérie basée sur des valeurs intangibles et une certaine idée du (beau) travail et de la transmission. Deux mondes que tout oppose, a priori, et que tente de faire se rejoindre le dernier film François Favrat. Oui, les bons sentiments ont du mal à passer la rampe au cinéma et Compagnons, malgré des efforts louables, ne parvient qu'occasionnellement à convaincre, un peu coincé dans une intrigue qui a du mal à s'affranchir des clichés, peu aidée par une mise en scène trop plate. Davantage que le portrait de la jeune rebelle, c'est la description de cette communauté des Compagnons du devoir qui suscite le plus d'intérêt car très rarement montrée à l'écran, qui plus est avec un vrai souci documentaire. On comprend bien le message, très positif, de l'insertion par des activités manuelles plutôt nobles (In vitraux veritas ?) mais le film n'a pas une forme assez solide pour rendre totalement crédible son histoire édifiante. Pourtant, son héroïne, Najaa Bensaid, est en tous points remarquable, boule d'énergie qui semble remettre en question les interprétations plus attendues quoique consistantes de Pio Marmaï et d'Agnès Jaoui. Fable sociale, Compagnons a aussi des allures de conte de fées, qui s'inscrit dans un registre dans un cinéma populaire honnêtement conçu et dirigé.

Les films français mettant en valeur le travail manuel sont tellement rares qu’on ne peut que se féliciter de cette proposition de François Favrat, d’autant plus que le film s’attache également à montrer, de façon fort discrète, que tous tous les jeunes des cités ne sont pas des trafiquants de drogue ou des djihadistes en puissance et que, comme chez les Compagnons, on y pratique l’entraide et la générosité. Cerise sur le gâteau : "Compagnons" nous fait découvrir Najaa, une jeune comédienne de très grande qualité et dont tout laisse à penser qu’elle est à l’aube d’une très belle carrière.

Voilà un beau film sensible où 2 univers s'entrechoquent et s'enrichissent. Naaja est une jeune comédienne extraordinaire de justesse. Agnès Jaoui est toujours à la hauteur de sa grandeur d'actrice et Pio Marmaï est un vrai talent que l'on prend plaisir à découvrir au fur et à mesure de ses films.
Quand aux acteurs amateurs, Compagnons du Devoir et Cité Bellevue de Nantes 🤚, tout était parfait.
Un film touchant et éducatif aussi qui sort des clichés et de l'individualisme ambiant ; à voir absolument

Une jeune femme issue des quartiers défavorisés va tenter de saisir la chance que lui tend l'Association Ouvrière des Compagnons du Devoir : obtenir un diplôme et enfin voir son avenir de façon positive...
Outre le fait de découvrir plus en profondeur cette communauté d'entraide et de bienveillance que je connaissais mal, ce drame nous montre encore une fois que l'ascenseur social est un vrai parcours du combattant parsemé d'embûches en tous genres.
L'actrice au centre de la lumière (Najaa Bensaid) fait le boulot, bien épaulée par une Agnès Jaoui humanitaire et un Pio Marmaï appliqué.
J'avais trouvé le réalisateur François Favrat plus inspiré dans son film "Boomerang" de 2015, l'histoire tient certes la route ici, mais manque un peu de saveur, d'émotion et d'originalité, dans un déroulé beaucoup trop prévisible.
Un moment cinéma garni de bons sentiments et de fraternité : c'est tout de même un très bon point à souligner !
Site CINEMADOURG.free.fr

L’art de la transmission

François Favrat est un cinéaste qui se fait rare. Pourtant ses 3 films précédents – La sainte Victoire, Une Vie meilleure et Boomerang -, étaient tout à fait honorables. Mais depuis 2014, plus rien. Il revient sur nos écrans avec ces 110 minutes absolument passionnantes. À 19 ans, passionnée de street art, Naëlle est contrainte de suivre avec d’autres jeunes un chantier de réinsertion, sa dernière chance pour éviter d’être séparée de ses proches. Touchée par la jeune fille, Hélène, la responsable du chantier, lui présente un jour la Maison des Compagnons de Nantes, un monde de traditions qui prône l’excellence artisanale et la transmission entre générations. Aux côtés de Paul, Compagnon vitrailliste qui accepte de la prendre en formation dans son atelier, Naëlle découvre un univers aux codes bien différents du sien... qui, malgré les difficultés, pourrait donner un nouveau sens à sa vie. Ce n’est un énième film sur la banlieue, ni un docu vaguement fictionné, non, c’est beaucoup plus que ça : une belle intrigue pour de beaux personnages dans un contexte rarement montré au cinéma. A voir absolument.
Enfin, un vrai film sur le compagnonnage, sa noblesse, ses rites ancestraux, ses règles d’un autre âge, mais aussi sont incroyable modernisme dans un monde en délitement. Décidément, quand la 1ère image qui apparaît sur un écran n’est autre que celle du distributeur français – comme son nom ne l’indique pas -, Wild Bunch, vous êtes à peu près sûr que vous allez voir un bon, voir un grand film. C’est encore le cas, ici, avec cette histoire émouvante, très bien filmée et interprétée avec fièvre, conviction et talent. Pourtant, on joue dans le classicisme : une comédie dramatique à dimension sociale, le film charrie à l’envi des valeurs optimistes pour démontrer que malgré le déterminisme et les préjugés, il est toujours possible de trouver sa voie – d’autant plus lorsque des mains se tendent pour aider son prochain… Et alors ? Franchement, un propos positif, aujourd’hui, ça fait un bien fou. Le film tend à prouver que malgré une image publique peu envieuse, les soi-disant territoires perdus de la République ne doivent pas être condamnés à l’abandon et au dénigrement et que l’espoir existe toujours. En tout cas, on suit avec passion l’histoire de cette jeune fille, douée mais qui ne le sait pas, symbole d’une jeunesse complètement paumée. La vie pouvant être tissée de hasards heureux, arrive pour elle la découverte d’un univers dont elle ne maitrise pas les codes, où elle va se retrouver tel un poisson hors de l’eau et être amenée à se retrousser les manches pour espérer réussir car au bout du tunnel se trouve la clé de l’épanouissement personnel. Mais, par-dessus tout, l’intérêt réside, pour nous aussi, dans cette plongée chez les Compagnons du Devoir et du Tour de France, qui érigent en maître l’excellence artisanale et la transmission entre générations. On apprend ainsi que chez les Compagnons tout finit par des chansons. Jouissif !
Excellent choix que cette jeune Najaa Bensaid qui crève l’écran. C’est son 1er grand rôle et on en reparlera. A ses côtés, le duo Agnès Jaoui / Pio Marmaï est épatant… comme toujours. Ils font partie des actrices et des acteurs dont on a l’impression de toujours dire la même chose… le talent à l’état pur. Un film sur la fraternité et l’accomplissement par l’art qui sait faire apparaître une lueur d’espoir à travers le vitrail. La seule mauvaise nouvelle, c’est que ce beau moment de cinéma n’arrivera sur nos écrans qu’en mars 2022.

Une découverte de l'univers des compagnons du devoir incroyable. Bienveillance, transmission, excellence, passion sont l'adn de ces professionnels.
Un film fiction qui transmets bien le sens de cette institution. Agnès jaoui joue le rôle de mère de compagnons de façon admirable.

Grande déception pour ce film . Le sujet est intéréssant et le jeu des actrices et des acteurs vraiment bon. En revanche une avalanche de clichés sur la vie en banlieue , sur la transmission et une réalisation lisse ont eu raison de mon engouement . Vraiment dommage .

Cette comédie dramatique à relent téléfimesque est d'une consensualité dégoulinante : son scénario est téléguidé de la première à la dernière minute, ne fait absolument aucune vague, et ressemble en fin de compte plus à une brochure publicitaire promouvant les compagnons qu'à une vraie oeuvre cinématographique.

Une des plus grosses déceptions que j'ai vu ses derniers temps. Hormis un Pio Marmai exceptionnel comme à son habitude et quelques fulgurances de l'actrice à se mettre sous la dent, pas grand chose à retenir de ce film. On tourne en rond, tout est prévisible du début à la fin, on baigne dans le cliché quasiment à chaque scène et même les jeunes sont pas réalistes. Je me suis ennuyé et je trouve dommage qu'avec un sujet qui aurait pu être intéressant, on en fasse quelque chose d'aussi quelconque. Pour sauver "Compagnons" de la catastrophe, il y a quelques détails sympas mais franchement c'est assez triste dans le contenu final. Et surtout, quasiment pas de BO, gros hic encore. Ah oui, j'oubliais Agnès Jaoui qui sauve aussi un peu le résultat de la noyade. Bref, je suis peut-être sévère mais franc. 9/20.

C’est une réalisation de François Favrat sept ans après Boomerang. Il a écrit le scénario avec Johanne Bernard (Au bout des doigts).



Cette comédie dramatique va donc se dérouler dans l’environnement des Compagnons du devoir. Cette association loi de 1901 est destinée à la formation et à l'apprentissage de plusieurs métiers suivant les traditions du compagnonnage. Cela va d'Ébéniste à Tailleur de pierre en passant par Chaudronnier. La forme juridique existe depuis 1941, mais cette organisation a des siècles. La légende raconte même que le roi Salomon, Maître Jacques et le Père Soubise seraient les fondateurs du compagnonnage. Elle comporte plusieurs milliers d’adhérents et 1.350 salariés ainsi que 10 000 jeunes en formation accueillis chaque année pour une cinquantaine de maisons dans toute la France. Le film va en profiter pour tacler gentiment l’organisation qui n’accepte des filles que depuis quelques années. Un comportement sexiste perdure encore chez certains.

Compagnons va donc proposer une belle histoire. Alors certes, c’est du déjà-vu. Il n’y a rien de bien original à prendre une jeune issue d’un milieu populaire et de la faire exceller dans un domaine. Il n’y a qu’à voir Haute couture sortie il y a trois mois. En revanche, il faut reconnaître que ce schéma est toujours aussi efficace. D’autant plus qu’il est bien exécuté. Après, en matière de suspens, il faudra repasser. Malheureusement, aucune originalité n’a été apportée à ce niveau-là.

Cette réalisation n’en reste pas moins touchante. Au-delà de son côté feel good elle a une vraie portée sociale. On va prendre vraiment le temps d’observer l’environnement dans lequel grandit Naëlle. La manière dont est filmé le quartier de Bellevue et de montrer les jeunes permet de voir la difficulté que cela peut-être de grandir dans un milieu populaire. Cela est dû surtout aux inégalités du quotidien. En effet, la pauvreté entraîne toujours plus de problématique que la richesse. Bien que ce ne soit pas toujours de son fait notre protagoniste va être confronté à la dureté de cette réalité. Même quand elle veut s’en sortir il y a toujours une épreuve qui la ramène à sa condition sociale. Cependant, le film ouvre quand même une porte d’espoir qui est appréciable.



La grande force vient des personnages. Ceux-ci sont tous bien construits. Il y a Hélène qui va soutenir ces jeunes. Un côté engagé socialement qui se ressent et qui fait plaisir à voir. Agnès Jaoui va d’ailleurs interpréter à merveille son rôle. On ne va pas oublier la figure de Paul, qui lui s’en est sorti et donc va être une sorte de modèle. Sans surprise Pio Marmaï est fantastique. Il permet vraiment de donner une vision de ce que donnent des capacités bien exploitées. Pour faire la vaillante Naëlle, Najaa, découverte dans La Colle, est brillante dans son interprétation. Son personnage va véritablement devenir de plus en plus attachant. Les personnages secondaires, joués par Soriba Dabo, Youssouf Wague vue dans Mauvaises herbes, et Sam Louwyck présent dans L'Ennemi, apportent véritablement une valeur ajoutée.

Quoique l'on pense, un film qu'il faut aller voir. Les compagnons sont des hommes et femmes de valeur qui transmettent dans le respect de l'autre des valeurs de respect, de travail bien fait, d'engagement. Ceux qui y entrent et ceux qui ont sont formés deviennent des ouvriers d'exception. A voir, à déguster

Une trame de fond éculée pour ce scénario. Une fille de la cité (Nantes pour changer un peu de la région parisienne ou de Marseille) en désespérance sociale, les caïds, les trafics, la famille qu’elle cherche à préserver. Ajout original : une incursion dans le monde des Compagnons (les Compagnons du devoir et du tour de France en vrai, mais ici ça sera édulcoré). Leurs rites, leurs traditions. Leur vocation à susciter des vocations ! Comme le scénario part dans trois directions : la cité et sa délinquance, les difficultés de l’insertion limite discrimination (davantage dans la tête du personnage principal ici que dans ses expériences) et ce côté Vieille France du compagnonnage, le spectateur risque bien de ne s’attacher à rien de particulier. Surtout que c’est globalement assez lisse, prévisible et tartiné à l’excès de bons sentiments et de politiquement correct. A votre avis, après quelques péripéties ça finira bien dans le meilleur des mondes ou pas ?

Grosse déception devant ce film sur le compagnonnage à travers l'histoire d'une jeune banlieusarde qui intègre cette communauté. En effet, Naëlle, au parcours scolaire chaotique et devant rembourser une grosse somme d'argent, est prise sous son aile par Paul (Pio Marmaï) sur les conseils d'Hélène (Agnès Jaoui). Malgré la révélation de la jeune Najaa ,impeccable dans son rôle, le film est beaucoup trop lisse, trop prévisible (l'apogée demeurant dans la scène finale où Hélène retrouve sa fille). Je m'attendais plus à une transmission du savoir-faire manuel, celui-ci n'étant abordé que de manière sporadique, sans réels détails. L'intérêt de cette oeuvre réside dans le fait de montrer des tranches de vie des Compagnons, le reste étant assez naïf.

Film académique et didactique, autour d'une belle histoire de fille des cités qui va s'en sortir grâce au compagnonnage.
On découvre les rites ancestraux de cette institution bienveillante avec ses adoubements, ses chansons collectives, ses règles exigeantes et strictes, sa hiérarchie "Prévost et maire". Et le film est porté par la jeune actrice et Pio Marmaï toujours aussi impeccable. On découvre aussi l'apprentissage du métier de vitrailliste. Intéressant et assez émouvant!

Même les main peuvent être intelligentes.2 Mondes,2 Univers, une toute petite victoire ....Celle du film de Johanne Bernard & de François Favrat .Sur une base "cliché" (Banlieue contre réinsertion par le travail ) ce film nous fait découvrir le monde intransigeant et légèrement désuet du compagnonnage . Le scénario (Un peu tiré par les cheveux) nous narre l'histoire d'une jeune Nantaise experte en graph qui grâce a l'action d'une "mère" (Impeccable Agnes Jaoui ) ayant ratée sa vie perso pour s'occuper d'ados rebelle en marge de basculer dans la facilité de la dope) prof dans une sorte d'école de la seconde chance entraine Naëlle sur la voie de la rédemption via le travail sur les vitraux et la découverte du monde des Compagnons . Pas besoin d'être un visionnaire ni un expert pour deviner ou veux nous entrainer François Favrat mais le tout est relativement plaisant, maitrisé, et pas trop désagréable et évite de tomber dans la niaiserie....de justesse.