Avis sur Oranges sanguines

Difficile de noter ce film tant la dernière demi-heure sombre dans une suite de moments barbares et vomitifs, réussissant à choquer puisque tel était l'objectif du réalisateur Jean-Christophe Meurisse.
Cette satire acide et moderne, à la sauce film choral, démarrait pourtant assez correctement avec diverses situations piquantes prises sur le vif, faisant rejaillir tout ce que la nature humaine a de plus fourbe quant il s'agit d'argent, de sexe ou de pouvoir.
Oui mais voilà, l'histoire ne se contente pas de toucher du doigt les limites de notre société, elle s'y engouffre de façon féroce et bestiale dans un finish trash à la limite du supportable.
Une oeuvre finalement moche et nauséeuse malgré quelques passages croustillants et politiquement incorrects dans sa première moitié.
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Alors je dois avouer que la situation est cocasse pour moi car je n'avais absolument pas vu que le film était interdit au moins de 12 ans, et j'étais juste tombé sur la bande-annonce pensant donc aller voir une comédie à l'humour certes attendue comme étant caustique et grinçant mais vraiment une comédie pure et dure. Vous imaginez donc mon ressenti lorsque j'ai vécu la seconde partie du film par surprise !! haha
Le film m'a donc quelque peu... perturbé car je n'étais vraiment pas préparé à ça. Mais avec le recul, je le trouve tout de même très réussi. Il est très drôle tout d'abord. Il n'est pas "caricatural" dans le mauvais sens du terme comme beaucoup le dise, c'est volontaire puisqu'on est tout bonnement sur une satire de la société française, naturellement grossie à la loupe pour en faire ressortir le plus invraisemblable. La grosse part d'improvisation laissé aux dialogues de certaines scènes permet de vraiment rendre authentique certaine situation et certains propos, même si du coup, parfois, pour les scènes les moins percutantes et intéressantes, on est davantage face à une cacophonie de comptoir, qui rend difficilement écoutable et lisibles les répliques tellement tout le monde parle en même temps et en criant (je pense surtout à la scène à table au restaurant avec Alexandre et sa famille qui est la plus mauvaise selon moi). Le fait que la plupart des scènes soient en plans fixes, assez larges, façon théâtrale, permet aussi de renforcer ce côté "intimiste" et le réalisme des discussions/conversations.
Mais d'autres scènes viennent tirer leur épingle du jeu, et sont vraiment savoureuses spoiler: (Blanche Gardin qui délivre ses conseils de gynécologue à la pauvre jeune fille de 16 ans, la réunion des parents endettés à la banque, la réunion du conseil des ministres...)
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Le plus troublant c'est vraiment d'avoir construit le film en 2 phases très distinctes finalement. Une phase de comédie pure et dure qui détend et remplie le coeur, et une phase finale d'horreur absolue qui glace et a plutôt tendance à nous vider l'estomac. Réellement, j'alerte les plus sensibles (et notamment ceux ou celles ayant vécue des situations de viols...) à vraiment s'abstenir d'aller voir le film car même si une touche d'humour est conservé dans les scènes les plus gores, les situations de violence sont assez crues, repoussantes et très perturbantes... J'ai vraiment détourné le regard plus d'une fois en fin de film... or je suis pourtant bon public pour tout ce qui est film d'horreur et gère habituellement bien les scènes gore, mais là encore une fois, je ne m'y étais pas préparé ^^
J'avais surtout peur que l'évolution vers le côté noir des personnages se terminent ainsi et au revoir. Heureusement, une part de justice est accordée en finalité à chacun des personnages, ce qui permet d'adoucir les mœurs et les cœurs en sortie de salle.
Le titre Oranges sanguines est donc une référence directe à Orange mécanique, pour le côté satire de la société et surtout l'ambiance pesante de la seconde moitié du film qui rappelle certaines scènes tout aussi anxiogènes du film culte. Il n'en reste pas moins que ça fait du bien de voir un film français aussi atypique et audacieux en salle, mais qui ne doit pas être montré à la vue de n'importe qui. L'affiche le disait pourtant bien, et n'est du coup pas un slogan tourné en dérision pour le marketing mais doit être bien pris au pied de la lettre "Attention c'est une comédie méchante !", vous êtes prévenu ! ^^

ce film démarre sur quelques scènes qui promettent beaucoup mais plus on avance dans le film, plus cette promesse s'écroule. J'ai eu un doute en voyant dans le casting Vincent Dedienne et j'aurai du écouté ma première intuition

C'est un film qui fait dans l'image trash, bordélique, ce qui pourrait être plaisant mais qui trébuche sur un politiquement correct tellement convenu et vu dans 99% des films et séries actuels que l'on ressort très déçu.

A peine vue, déjà partie aux oubliettes
Allez plutôt voir "Barbaque" de Eboué

Ce film se complaît dans une vision fascisante de notre vie en société, en ce sens qu’il exalte la force et célèbre la violence en en donnant une esthétique salvatrice. Le violeur finit par se faire castrer par sa victime, quelle juste morale n’est-ce pas ! Cette dernière et son avocat sont ensuite blanchis par la justice, au nom d’une légitime défense savamment mise en scène en lieu et place de ce que les spectateurs savent être une froide vengeance. Et tout cela sous les applaudissements d’associations féministes trompées et naïves, comme le souligne ce clin d’oeil aussi complice qu’abject adressé par l’héroïne à la caméra, à la sortie du Tribunal. Cet épisode est l’acmé d’un film aussi provocateur que médiocre, se vautrant dans la caricature peu drôle et franchement languissante. N’est pas Tarantino qui veut. Ici, l’hémoglobine se voudrait être le piment rouge à même de relever un navet. Ce n’est en rien le cas, on part vraiment de trop bas. Et oser appeler vocalement l’admirable Barbara à la rescousse de ce triste spectacle relève de l’imposture.

Seul le titre est bien trouvé : "Ora(n)ges sanguin(e)s" (les parenthèses étant de mon cru - qui lancent bien le propos !).
Mais il promet beaucoup, et tient si peu - en termes d'opportunité cinématographique.... La première saynète est savoureuse (les états d'âme bien-pensants d'un jury de compétition de rock'n'roll : de l'importance de la discrimination positive, avec débat cornélien : doit-on pousser du col plutôt un couple de danseurs - peut-être - "en situation de handicap", ou un couple de vieux participants - pardon de "seniors") ? En "guest" (dans le rôle du président du jury), le sieur Patrice Laffont, heureux sans doute de cette panouille - lui qui angoisse de devoir "se retrouver à la rue", avec "seulement" 4.000 euros nets de pension mensuelle (les nombreux retraités à moins de 1.000 euros apprécieront)....
Il y a bien, de ci, de là, quelques bouts de scène, quelques répliques.... bien menés pour les uns, bien venues pour les autres. Mais l'ensemble est bancal, excessif, exhibitionniste et racoleur, bien plus qu'incisif ! Louchant plus du côté d'un "Strip tease" déchaîné et en roue libre, que de la tradition satirique et grandiose des "Monstres" et "Nouveaux Monstres" transalpins - bien que fonctionnant dans une dynamique de sketches.
Préférez - et de loin - l'excellent film argentin (2014) "Relatos salvajes" ("Récits sauvages"), sorti en France en "Les nouveaux Sauvages". Un "conte moral", sur le mode "humour noir", ravageur et très maîtrisé.
Ces "Oranges" françaises agacent les dents, et sanguinolent à plaisir, sans avantage artistique !
PS : l'interdiction aux moins de 12 ans est un minimum. Celle aux moins de 16 ans n'aurait sans doute pas été inappropriée.

Difficile de ne pas constater que l'œuvre est juste VULGAIRE, assez foutraque par ailleurs.

Gros problème : les spectateurs sont nombreux et ils RIENT de ces gaudrioles. Parce qu'un ministre des finances est sodomisé par un pervers ? C'est l'acmé de la subversion, en effet. Cette vulgarité semble avoir été la feuille de route du réalisateur. Transgresser de manière factice les interdits et le bon goût ne suffit pas pour faire un film.

Ça ne tient pas la route et on se trouve gêné d'être là, avec ces rigolards. C'est tout.

" Oranges sanguines " est une comédie trash qui marque les esprits. En effet le film commence comme une comédie déjanté et sociale décrivant les tranches de vies parfois drôles ,difficiles voir amorales de politicien, retraité , jeune adolescente par la suite l'histoire prend une tournure inquiétante dans des séquences qui se veut gore, violente, malsaine décrivant tous les maux de notre société et n'épargnant personne dans un film joyeusement incorrect avec des acteurs géniaux.

"Oranges sanguines" détonne. Drôle, violent et cynique, le film ne laisse pas indifférent. Cette petite comédie burlesque et déjantée est très politique, très violente à l'égard de l'exercice du pouvoir, que ce soit celui d'un ministre, celui d'un juge ou d'un jury de concours de rock. C'est d'ailleurs le seul petit reproche que l'on adresser à Jean-Christophe Meurisse : un populisme facile qui dessert par moment le propos. Pour autant, la plupart des scènes sont justes avec des personnages relativement réalistes et touchant dans leur folie douce. On rit du début à la fin. C'est un pulp fiction à la française (difficile de ne pas voir les références) et les acteurs sont tous très drôles.

Un film drôle, gore, violant, touchant, émouvant, un OVNI comme on aimerait en voir plus souvent ! Un film inclassable qui dérange mais pour le bien de tous !
Les fans des Chiens de Navarre seront ravis les autres risques d'être déroutés, gêné, peut-être au bord de quitter la salle par tant d'irrévérence mais il faut profiter de ce petit bijou

En parallèle de sa brillante aventure de metteur en scène au théâtre, Jean Christophe Meurisse a entamé il y a quelques années avec APNÉE une carrière cinématographique. Bien lui en a pris, à la vision de son nouvel opus ORANGES SANGUINES découvert en avant première au festival de l’étrange. Ce portrait à l’acide d’une France contemporaine mâtinée d’années 70 nous fait suivre sur quelques jours la trajectoire de plusieurs personnages : ministre corrompu, jeune femme agressee, couple de retraités ruinés, le tout habilement relié par le personnage de l’avocat campé avec grande finesse par Alexandre Steiger. Quelques références / hommages pointent le nez : Chabrol, Tarantino, orange mécanique… C’est avant tout très politique mais aussi cru, radical, percutant, dérangeant, très drôle, ( quelques scènes d’anthologie), c’est parfois outrancier, ça se permet tout sans être jamais gratuit , ça brasse large sans prendre de gants. Parfois trop car, au milieu d’un brillant casting, on regrette de ne pas s’arrêter davantage sur le couple de retraités magnifiquement campé par Lorella Cravotta et Olivier Saladin, grands acteurs de théâtre, qui apportent une touche humaine et sensible plus que bienvenue au sein de ce jeu de massacre. Rien que pour eux, et leur poignante scène finale, allez y.

Un film très drôle, parfois de très mauvais goût, mais c’est assumé (d’autant plus que la scène qui atteint le sommet du mauvais goût a été inspirée par un fait divers qui s’est déroulé aux Etats-Unis !), un film d’un humour très, très noir, un film bête et méchant qu’on peut situer quelque part entre Tarantino, Hara Kiri et certaines formes de l’humour belge. Ce film, présenté en séance de minuit au Festival de Cannes 2021, vient compléter "La fracture" pour montrer les fractures qui règnent dans notre pays, pour stigmatiser l’état de décomposition morale de notre société. Cerise sur le gâteau : la bande-son, avec des musiques très variées, m’irait bien comme playlist pendant quelques jours !

Avec ce film, Jean-Christophe Meurisse n'est pas au bord de l'indécence mais en plein dedans. Comment peut on oser faire rire d'un viol, dans la société actuelle. Comment peut on oser inciter à la haine de nos représentants, faire appel à la violence. Ce film effleure des sujets sans les traiter. Face à certaines scènes, je me suis retenu de vomir. Ce film est à fuir.

Oranges sanguines (2021) c’est la France d’aujourd’hui, au grès de diverses rencontres aussi loufoques qu’improbables. Un couple de retraités couvert de dettes, un ministre en fonction soupçonné de fraude fiscale ou encore une adolescente aux prises avec un détraqué sexuel. Le film suit leurs parcours qui s’entremêlent au hasard des rencontres.

Sans nul doute, Oranges sanguines (2021) va diviser. Il est même surprenant de voir débarquer ce film dans un paysage cinématographique français si policé, pour ne pas dire conventionnel. Et très clairement, on ne boude pas notre plaisir d’avoir affaire à une œuvre aussi barrée et politiquement incorrecte, de constater que le réalisateur ait pu autant se lâcher en nous entraînant dans le grand n’importe nawack et enfin, de se rassurer en constatant qu’il existe encore des producteurs distributeurs qui ont les couilles de prendre des risques, car oui, il n’est pas certain qu’ils rentrent dans leur frais avec une œuvre aussi corrosive et dont les exploitants ne se bousculeront pas pour le mettre à l’affiche de leur cinéma (j’espère me tromper).

Pour son second long-métrage, Jean-Christophe Meurisse convoque de nouveau (après Apnée - 2016) une partie de sa troupe de comédiens de sa compagnie théâtrale "Les Chiens de Navarre" (spécialisée dans l’improvisation) et nous entraîne pendant plus de 90min, dans un voyage où la malaisance, l’humour noir, la violence et le chaos vont venir s’entrechoquer, passant du rire à la gêne en un claquement de doigts. Ici, tout le monde en prend pour son grade, les portraits sont brossés au vitriol, ça dézingue à tout va, aussi bien sur les handicapés que sur les hommes politiques, d’un couple de retraités passionnés par la danse à une adolescente vierge qui s’interroge sur son vagin et sa première fois.

C’est à la fois acide et caustique, on rit gêner, parfois de honte tant les situations les plus absurdes s’avèrent honteusement drôle. Les protagonistes sont merveilleusement bien écrits et bien évidemment, c’est le casting est clairement à la hauteur car il ne suffit pas d’avoir une bonne plume, il faut aussi que les interprétations suivent. Christophe Paou (le ministre), Alexandre Steiger (l’avocat), Lilith Grasmug (l’adolescente), Fred Blin (le détraqué sexuel) ou encore, le temps d’une scène mémorable Blanche Gardin (la gynécologue), tous nous offrent de sacrés moments (parfois d’improvisation). Les répliques fusent et la gêne nous envahis, comme lorsque Blanche Gardin oscule le sexe de Lilith Grasmug tout en condescendance, sans oublier la rencontre improbable entre le bluffant Fred Blin (accompagné de son cochon) et Christophe Paou, pris dans une spirale infernale. D’autres séquences nous viennent en mémoire, comme cette scène moquant ouvertement l’émission de Karine Le Marchand sur M6 "Une ambition intime" (avec cette interview sirupeuse à en vomir) ou encore cette séquence photo à la Paris Match où la mise en scène photographique entre le ministre et son épouse prend des proportions invraisemblables.

Une comédie caustique qui ne plaira pas au plus grand nombre il faut en convenir, l’humour noir et pince-sans-rire n’est clairement pas fait pour tout le monde (la confrontation entre Louise et son bourreau restera gravée dans notre mémoire, désormais, vous ne verrez plus de la même manière votre micro-onde ✂️). Un brûlot sacrément culotté, une folie-douce doublée d’une satire surréaliste brillamment mise en scène et incarnée par des acteurs hors-pairs.

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J'ai adoré ! Chaque scène est culte. bien travaillée, nourrie de dialogues très pertinents et percutant. Merci aux équipes du film d'avoir montré qu'en France on peut aussi faire des films qui mélangent les émotions avec intelligence.

C'est un grand OUI pour cette comédie trash, sanglante, méchante, mais tellement actuelle. Le politique, le sociétal et le psychologique se mêlent à merveille pour nous faire vivre leurs limites respectives. Bien qu'il se rapproche du premier épisode de Black mirror, des films de Kerven et Delépîne ou encore du film à sketchs "Les nouveaux sauvages" de Szifron, ce long-métrage est tellement à part par rapport aux autres comédies qu'on peut dire qu'il est unique en son genre.