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    Les Fraises sauvages
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    79 critiques spectateurs

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    ghyom
    ghyom

    69 abonnés 150 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 juin 2014
    Tu sais que tu m’intimidais Ingmar ? Je l’ai fantasmé ton cinéma. Un cinéma d’auteur au propos indigeste. Une froideur venue tout droit de ton pays natal. Un pays natal aux longues nuits d’hiver et aux bourrasques glaciales qui ne pouvait que créer un cinéma triste, déprimant et austère, pensais-je alors. Mais bon… prenant mon courage à deux mains, il faut que je saute le pas. C’est un passage obligé. Et je dois dire que malgré l’appréhension il y a aussi un peu d’excitation. Ca y est, je vais le perdre mon pucelage. Je vais pouvoir jouer les fiers à bras auprès des potes. Je serai un cinéphile un vrai, l’égal de ceux qui l’ont déjà fait.

    Je me lance. Je me déshabille timidement et toi, méchant Ingmar, tu commences par confirmer mes craintes. Un vieux médecin, une vieille gouvernante, un cauchemar morbide entre ville vide, horloge sans aiguille et cercueil qui tombe. Mon Dieu, dans quoi me suis-je embarqué ? Qu’est-ce que je dois faire ? Tout me semble maladroit. Le malaise s’installe.

    Allez ce n’est pas grave. On persévère. Il faut lâcher prise. Je ne suis pas allé jusque-là pour abandonner maintenant. Ca serait dommage, le plus gênant est passé. Il faut juste que tu m’aides un peu, Ingmar. C’est alors que tu me prends par la main, que tu m’amènes en ballade. Tu joues les guides touristiques. Un petit road trip avec la belle Marianne bientôt rejointe par la vibrante Sara. Une colline par ici, un bois par-là. Une maison au bord d’un lac. Tu me montres où cueillir cette fameuse fraise sauvage.

    Enfin tu m’absorbes et tu rythmes nos ébats. C’est toi qui mène et j’en suis heureux. Je me laisse porter, béat. Les scènes se succèdent, les émotions aussi. Tu alternes librement, au gré de tes envies mais en prenant bien soin de garder l’équilibre. Tantôt l’angoisse des cauchemars d’Isaac, tantôt la nostalgie de ses jours heureux. Tantôt la froideur d’une mère, tantôt la chaleur de Sara. Tantôt la bêtise des Alman, tantôt l’humanité de Marianne.

    C’est finalement dans une explosion d’optimisme et d’amour que tout se termine. Et je dois le dire : tu m’as mis dans tous mes états. Il m’en a fallu du temps pour m’en remettre. C’est heureux de cette expérience, et non pour la gloriole ridicule que je pourrais en retirer, que je te quitte. Mais ne t’inquiète pas. Ce n’était pas un coup d’un soir. Ton cinéma et moi, nous nous reverrons.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 29 juillet 2018
    Un vieux médecin devenu misanthrope rêve à sa propre mort la nuit précédant une cérémonie organisée en son honneur. À travers les propos tenus par les membres de son entourage on com-prend qu’Isaac Borg est un être égoïste, froid et entêté. Le long trajet en voiture qu’il entreprend avec sa bru pour se rendre à la soirée hommage devient un road trip thérapeutique. Après avoir reçu de la bouche sa belle-fille ses quatre vérités au sujet de sa personne, il fait un arrêt pour visiter sa vieille mère qui lui fait voir de vieux objets ayant marqué son enfance, il fait un détour pour retourner voir la maison de campagne familiale. L’auteur se sert de ce prétexte pour nous dévoiler entre autres la grande blessure amoureuse de son personnage à l’origine de son mal-être. À partir de ce moment, le metteur en scène y met le paquet en nous ramenant dans le passé tout en conservant le vieil Isaac dans l’image. Il fait jouer par la même actrice la cousine Sara en flashback et la jeune et bienfaisante Sara qu’il rencontre par hasard et qui s’invite avec ses deux amis pour faire le reste du voyage avec eux. Tous les morceaux du film servent l’odyssée psychanalytique du protagoniste. Le génie de l’œuvre tient au fait qu’en filigrane on sent se dessiner une guérison chez le vieil homme. Avant de le voir se glisser dans son lit possiblement pour la dernière fois, on a le sentiment que sa journée lui a servi à faire la paix avec lui-même et avec ses proches. Une œuvre brillante du maître suédois par une conjugaison parfaite entre la structure scénaristique et le propos.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 26 mars 2014
    Après quelques (longs) jours sans avoir vu ne serais-ce qu'une seule minute d'un long-métrage, il est temps de se rattraper car, comme qui dirait, la culture n'attend pas (surtout que j'ai encore de grosses lacunes concernant envers cette Mme Culture, enfin bref...). Quoi de mieux recommencer le visionnage de films avec "Les Fraises sauvages" de Ingmar Bergman. Tout le monde me bassinait avec le film, comme quoi il était long (1h30, c'est pas ce que j'appelle long mais bon...), comme quoi il était ch*ant (moins chiant que le dernier Marvel, je vous rassure), etc, etc... Mais comme j'ai l'habitude de le dire dans plusieurs de ces critiques, cela doit faire un bon bout de temps que je n'écoute plus ce genre d'avis, préférant vérifier par moi-même. Pour le moment, concernant la filmographie du cinéaste suédois, je n'ai vu que "Fanny et Alexandre" qui possédait un degré de maîtrise fabuleux ainsi qu'un charme et une atmosphère particulière. C'est pareil pour "Les Fraises sauvages", même si j'ai été un poil plus botté par "Fanny et Alexandre". Mettant en scène le cinéaste suédois Victor Sjöström (réputé pour avoir réaliser des classiques du muet à l'instar de "Terje Vigen" ou "La Charrette fantôme"), le film raconte l'histoire d'un vieil homme en fin de vie se remémorant, sur la route qui le mène à une cérémonie doctorale en son honneur, ses jeunes années, ses joies mais surtout ses regrets. Car "Les Fraises sauvages" est avant tout un film qui traite de la mélancolie. Mélancolie d'une vie passée, servi par des acteurs campant des personnages hauts en couleur, sans oublier cette façon de parler de la psyché humaine, avec à la fois un regard critique mais avec compassion. Bergman signe un très beau film, touchant et passionnant, d'une grande beauté.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 janvier 2012
    Le problème après la vision de ce genre de film, c´est que l´écrasante majorité des films qui sortent actuellement sont ravalés au rang de pollution vusualo-sonore.
    Beaucoup de cinéastes se réclament de Bergman, à titre d´exemple le sinistre Haneke. Cependant, tout les sépare : le cinéma de Haneke possède en lui un haine féroce pour tout ce qui est humain en général et allemand en particulier. Il y a au contraire chez Bergman un amour manifeste pour l´humain et son peuple en particulier : simplement, il nous dit que tout ceci n´est pas facile.
    Les Fraises sauvages : une forme "proustienne", une philosophie néo-chrétienne bien comprise et un doute lucide sur la modernité. Le résultat : une amélioration de l´état général du cinéphile tant du point de vue esthétique que de sa philosophie personnelle, merci aux docteurs Bergman et Sjöström.
    Appeal
    Appeal

    135 abonnés 569 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 décembre 2012
    Un premier Bergman qui m'a convaincu et me pousse à voir d'autres films du réalisateur, bien que mon avis soit assez mitigé. Je n'ai pas était pris par le film dès le début mais plus l'histoire s'installe, plus le personnage incarné par Victor Sjöstrom prend forme et devient touchant. On est dans du cinéma assez académique, enfin je ne vais pas me proclamer historien du cinéma, et apparemment ce film est assez moderne sur des techniques de mise en scène, notamment pour les nombreux flash back, mais je ne suis pas assez calé sur la question pour juger. Tout ce que je peux dire c'est que malgré un démarrage diesel, le film est fluide, sans trop de longueurs. Les scènes changent régulièrement, même si on ne comprend pas trop leurs importances dans le déroulement du récit mais qu'importe. Ce que nous conte Ingmar Bergman ici c'est l'histoire d'un vieux docteur parfaitement campé par Victor Sjostrom qui s'approche de sa fin de vie; la reception d'un titre honorifique en témoigne. De là, il se remémore de sa jeunesse; comble du hasard, j'ai regardé dans la même journée Tabou de Miguel Gomes, et celui-ci faisait état d'un passé joyeux et onirique, où le présent était regret; au contraire ici, Sjostrom est un viellard qui regrette sa jeunesse, sa vie entière même, qu'il a le sentiment d'avoir raté. Rongé par son égoïsme et son caractère asociale, il semble vouloir rattraper le temps perdu alors qu'il approche de la fin. Il redécouvre par l'intermédiaire d'auto-stoppeur, de sa belle fille ou encore d'une vieille amie la tendresse des relations sociales, tout en montrant ses difficultés à s'adapter, étant toujours hésitant sur la façon de procéder. Le récit est plutôt bien mené, avec de nombreux flash back dans les souvenirs d'enfances qui ne nous perdent jamais. On comprend quand isak (victor sjostrom) est dans ses rêves grâce à une esthétique particulière, d'ailleurs il y a souvent un superbe jeu de lumière dans ces scènes, ou dans la réalité, avec des scènes volontairement moins onirique, plus quelconque. Ce film est en grande partie touchant grâce à l'interprétation de l'acteur principal, bien épaulé par Ingrid Thulin et Bibi Andersson. Il reste assez inégal cependant, notamment le démarrage difficile. Et hormis la fin qui se démarque, le film reste assez redondant (effet limité par la courte durée du film) dans les situations et sentiments, mêmes si cela tourne beaucoup, mais tout en ressentant des emotions, celles-ci ne sont pas intenses, comme celles plus touchantes de la fin.
    S M.
    S M.

    30 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 septembre 2013
    "Les fraises sauvages" est peut-être l'oeuvre de Bergman la plus belle et touchante. C'est une vraie leçon de vie et d'humanité. Les acteurs sont formidables. Quel plaisir que de (re)voir le célèbre cinéaste et principale influence d'Ingmar Bergman, Victor Sjöström, jouer les premiers rôles et en quête de repentir. Magnifique.
    Acidus
    Acidus

    614 abonnés 3 646 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 février 2015
    Sorti juste après "Le septième seau", "Les fraises sauvages" nous plonge dans un road-movie tournant autour de thèmes comme la vieillesse, la mort et la nostalgie. Parfaitement maitrisée par Ingmar Bergman, l'intrigue du film est captivante avec une touche d'onirisme appréciable et beaucoup de poésie. Du grand cinéma !
    Caine78
    Caine78

    6 005 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 août 2010
    Un très beau film. Même si l'ensemble est assez lent et que finalement, il ne se passe pas grand chose, ce film est tout de même captivant, grace à la belle mise en scène d'Ingmar Bergman et un réel souffle poétique qui berce tout ce film. De plus, on est toujours entre la réalité et l'imaginaire, ce qui donne à ce film quelque chose d'encore plus envoutant. Les personnages sont en plus très émouvants et très bien interprétés. Bravo!
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 142 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 3 janvier 2014
    Je reconnais le caractère innovant et expérimental de ce film pour son époque. Malheureusement, entre les années 1950 et aujourd’hui, en terme d’innovations et d’expérience, du chemin a été parcouru. Ce n’est donc que dans une logique purement historienne que j’ai pu prendre du plaisir à ce film. Et encore… Prendre du plaisir est malheureusement un bien grand mot me concernant. Même si on ne peut pas reprocher à Bergman de ne pas utiliser des techniques de narration qui n’existent pas encore à son époque, il n’empêche que leur absence fait ici cruellement défauts. Plans interminables, dialogues plats et didactiques qui n’en finissent pas, situations figées : ce film fut pour moi une plaie dans son déroulement. Encore une fois, difficile de condamner Bergman pour cela. Mais bon, l’ennui, ça ne se décide pas.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    361 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 août 2014
    Premier Bergman à mon actif et excellente surprise, l'idée de me lancer vers l'inconnu chez ce réalisateur autant réputé restait une sensation plutôt excitante, et je dois dire que l'expérience fût enrichissante. Bergman introduit ce vieux professeur, Isak Borg, abandonné de tous, que ça soit par la mort, l'amour ou sa médiocre paternité, ces rêves le trouble au crépuscule de sa vie, quel aura été le constat de son existence ? Cette cérémonie honorant sa carrière de médecin est l'occasion pour lui de retrouver ses racines sentimentales, se remémorer ses souvenirs enfouis aux tréfonds de sa mémoire pour les exorciser et atteindre la paix ultime dans l'au delà. C'est un voyage sombre, onirique et introspectif que nous propose Bergman, il choisit de débuter par ce rêve étrange et angoissant, presque lynchein (ça m'a quelque peu rappelé "Eraserhead" et sa quête noire de l'existentialisme), le temps semble figé dans un monde macabre qui n'attends que sa dépouille mortuaire. Puis vient l'heure de ce road trip avec sa charmante belle fille Marianne, qu'il emmènera sur les lieux de sa jeunesse fougueuse où les fraises sauvages se cueillaient par la main de sa convoitée Sara, jusqu'à ce qu'il croise une jeune autostoppeuse ressemblant étrangement à son amour envolé. On navigue entre le pessimisme froid du vieux Isak, ses tristes regrets, et d'un autre côté son optimisme renaissant, par la poésie des mots et de la nature, le passé et le présent se juxtaposent, les relents sont parfois cruels mais nécessaires à l'absolution. D'abord aigri et non moins égoïste le vieil homme se mue en être généreux et attentionné avec son jeune entourage et plus particulièrement avec Marianne qui lui confiera un secret douloureux qu'il saura comprendre. La fin est résolument optimiste, Isak peut se voir partir le cœur et l'esprit léger, comme un devoir tardivement accompli, la mort n'est pas montrée explicitement mais tout de même relativement suggérée (enfin à l'interprétation du spectateur), mais les derniers contacts avec l'autostoppeuse, son fils ou Marianne sonnent clairement comme des adieux remplis d'émotion et le vieil homme peut s'en aller retrouver des moments de bonheur au coin où poussent les fraises sauvages. Ce dépucelage bergmanien m'aura enthousiasmé par son ambiance nostalgique et poétique, son style esthétique et cette mise en scène très maîtrisée, une très belle œuvre à déguster sans modération.
    Scorcm83
    Scorcm83

    88 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 novembre 2014
    Je ne sais pas trop quoi penser de ce film. Il est vrai que j'admire le travail esthétique de Bergman, autant j'ai du mal à totalement rentrer dans ses films à cause de la froideur qui s'en dégage. Toujours est-il qu'il arrive à m'immerger à plusieurs reprises grâce à des scènes superbement interprétées et mises en scène et à m'en faire ressortir lors de transitions trop longues à mon goût. Cela dit, j'ai bien conscience de l'importance de son cinéma, et même si il ne me transcende pas comme je l'espérais, la vision de ses films m'est extrêmement bénéfique, en tant que, j'espère, futur réalisateur !

    Pour en revenir sur Les Fraises Sauvages, j'ai aimé le portrait qu'il dresse de ce vieil homme en fin de vie, qui se voit effectuer le long d'un trajet en voiture une introspection sur sa propre vie en se posant des questions morales essentielles. J'y vois un conflit des générations, et en même temps la représentation de l'importance qu'ont nos aînés sur nos choix de vie. Il s'agit d'un film très personnel du cinéaste, et sa direction d'acteurs reste encore est toujours excellente, mention spéciale à Bibi Henderson, sublime et à l'opposé de son personnage dans Persona.

    Même s'il ne m'a pas touché comme je l'espérais, il y a une atmosphère dans ce film, tout comme dans Persona, qui fait que l'on va tout de même au bout de cette histoire, malgré la distance qu'on peut avoir à son égard.
    Akamaru
    Akamaru

    2 795 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 juillet 2010
    Au crépuscule de sa vie,un vieillard sur le chemin de son jubilé se rémémore ses souvenirs d'enfance et en profite pour faire la paix avec lui-même.Avec "Les Fraises Sauvages",le grand Ingmar Bergman signe un film mélancolique,en phase avec ses interrogations sur la proximité de la mort et sur la réconciliation avec la figure paternelle.Symbolique par bien des aspects,ce voyage se révèle plutôt chaleureux pour l'univers bergmanien.Même les acteurs semblent plus ouverts,mbien que le jeu minimalisme suédois étonne toujours.Victor Sjöström,éminent réalisateur précurseur de Bergman,joue tout en clair/obscur,et l'évolution de son personnage,de l'intransigeance à la lucidité est remarquable.Il passe au révélateur,en constatant les difficultés de couple de sa belle-fille(altière Ingrid Thulin),l'insouciance d'une auto-stoppeuse(naturelle Bibi Andersson),et la froide solitude de sa mère.Bergman mêle harmonieusement songes et réalité,dans une expérience qui risque de nous arriver en fin de vie.Les fameuses fraises sauvages représentent un amour perdu,finalement ayant gâché sa vie affective.Même si je reste un peu hermétique à ce cinéma intériorisé,force est de reconnaître que le film baigne dans un troublant spleen.
     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 septembre 2014
    La vieillesse, l'appréhension de la Mort et des souvenirs: les thèmes de ce film signé Ingmar Bergman sont tout à fait passionnants et développés d'une façon aussi singulière que brillante. Et si le film possède bien des longueurs, notamment à cause de quelques discussions ne parvenant pas à aller plus en profondeur dans la psychologie du personnage principal, il reste remarquable dans sa mise en scène. Bergman tente avant tout de capter un certain nombre de points de vue. D'abord celui de Isak (Victor Sjöstrom) sur lui-même, puis Isak vu par ses connaissances (gouvernante, famille, et autres compagnons de route). Ainsi, à travers des rêves d'une étrangeté fascinante, des regards qui disent beaucoup plus que des mots et des dialogues d'une rare finesse, "Les Fraises sauvages" offre de très belles réflexions existentielles en oscillant entre un humour amer et une vraie cruauté. Ces changements de ton imprévisibles procurent d'ailleurs une émotion qui rompt avec la froideur habituelle du cinéaste sans en briser l'époustouflante maîtrise.
    Benjamin A
    Benjamin A

    646 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mars 2014
    Avec "Les Fraises Sauvages" Ingmar Bergman retrace l'odyssée spirituelle de Isak Borg, un vieux professeur qui se rend en voiture avec sa belle-fille à l'université de Lund pour y recevoir une récompense. Pendant ce long trajet, Bergman manie ingénieusement réel et imaginaire, on découvrira qui il est, sa famille, son passé, son enfance ou encore ses sentiments et Bergman brassera intelligemment plusieurs thèmes tels que la vie, l'amour, le regret ou la mort. Que ce soit les dialogues, le scénario ou les personnages, c'est très bien écrit, de manière intelligente et subtile et au final c'est un film à la fois beau et triste mais surtout émouvant qu'il nous livre, avec de belles touches de poésie et une belle mise en scène. Sa force est de décrire tout une existence dans le récit d'une journée et de combiner réalité objective et subjective de Borg. Le rythme est lent, mais ce n'est jamais ennuyant et bien au contraire c'est même passionnant. Une très belle œuvre, bien filmé, bien interprété, bien écrite et captivante.
    Max Rss
    Max Rss

    168 abonnés 1 713 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 octobre 2017
    Se rendant à Lund au volant de sa voiture, accompagné par sa belle-fille pour une cérémonie de jubilé en son honneur, un professeur de médecine renommé décide de faire le point sur sa vie, son parcours. Que l’on aime ou pas, il n’y a pas à dire, Ingmar Bergman, dans l’histoire du cinéma, c’est quand même quelqu’un. Chacun de ses films, en dépit de thèmes revenant de manière récurrente, est une expérience cinématographique nouvelle. En ce qui me concerne, j’ai une connaissance très limitée de l’œuvre du cinéaste suédois car je n’ai vu qu’un seul film de lui. Il s’agit de « Persona », que j’avais beaucoup apprécié. En revanche, pour ces « Fraises sauvages », je n’ai pas ressenti le même enthousiasme. Pourtant, les propos tenus par Bergman sont d’une grande justesse. Mais j’y suis resté hermétique. J’ai eu pas mal de difficultés à me sentir pleinement concerné par la quête de rédemption de ce médecin qui se rend compte bien trop tard qu’il fut un homme égoïste, froid et qu’il a blessé de nombreuses personnes. C’est une réalité, pendant longtemps on refuse de se confronter à la vérité sur soi. Et c’est toujours trop tard lorsque l’on décide d’enfin la regarder bien en face. Le médecin, tente de montrer autre chose, tente de se réconcilier avec ceux qu’il a blessés, revoit son passé et fait des rêves étranges. Finalement, n’est-ce pas à cela que chaque être humain est condamné lorsque le dernier souffle approche de plus en plus? Le propos est donc juste, mais le film en lui-même est assez ennuyeux et est surtout plombé par des dialogues didactiques et pompeux. Même en V.O, ils sont durs à encaisser. Ingmar Bergman fut un des plus grands réalisateurs de l’histoire du cinéma, il n’empêche que lui aussi n’a pas réalisé que des chefs-d’œuvres. Et encore, c’est à nuancer, étant donné que même un Bergman mineur est un coffre-fort difficile à percer mais qui contient beaucoup de choses.
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