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    Tempête à Washington
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    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 807 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 octobre 2015
    Ah Preminger, du vrai, du bon cinéma ! Et ce n'était pas du tout ce que j'attendais. Je pensais que tout le film allait être une sorte de film de procès où Henry Fonda allait devoir montrer qu'il n'était pas un communiste. Et c'est ça dans la première partie et puis ça part vers autre chose. Alors le début est juste jubilatoire, les plans sur Laughton qui bouffe complètement chaque plan de part sa verve et son physique imposant.

    Petit-à-petit on sent que ça dévie, on se rend compte que Fonda, bien que droit dans ses bottes ne l'est pas forcément tant que ça non plus, que le bien et le mal se mélangent pour finalement n'être qu'un immonde capharnaüm où les intérêts de chacun apparaissent au grand jour. Tout est intéressé, il n'y a ni bien, ni mal... Pour faire quelque chose d'a priori bien il faut faire le mal à côté car le bien ne se fait pas tout seul.

    Quelque part ça m'a rappelé Lincoln de Spielberg, peut-être même que ça va me le faire le réévaluer. Le "bon" choix en démocratie ne se fait pas tout seul, il faut tremper les mains dans le cambouis, se salir, aller contre ce que pensent les autres, mentir, etc.

    Bref c'est un film assez passionnant, peut-être pas le meilleur Preminger, mais bon quand on est en face d'un film avec ce casting, ce sujet, ce traitement du sujet, ce côté réellement foisonnant, tellement qu'il peut perdre parfois un peu son spectateur et surtout une telle précision dans la mise en scène... Ben on a du grand cinéma. Rien de plus. Rien de moins.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 8 juillet 2019
    Preminger pénètre cette fois à l’intérieur du Capitol pour nous dévoiler les machinations qui se tractent dans les corridors de la politique américaine. Nous sommes loin de la série House of Cards, mais le scénario tiré du roman d’Allen Drury paru en 1960 nous donne une bonne idée de la perversité de ces lieux de pouvoir. Le Président désire imposer son choix pour la nomination du prochain Secrétaire général, mais son candidat ne fait pas l’unanimité auprès des Sénateurs qui sont appelés à voter. La noble machine électorale se met alors en marche : commission d’enquête, campagne de salissage, faux témoignages, marchandage, chantage. Un monde sans pitié où tous les coups sont permis. Pour incarner le côté obscur du pouvoir on a fait appel à Charles Laughton, un acteur sur les derniers milles qui joue la suffisance et la dérision au fond la caisse comme s’il en-voyait promener la vie tout en entière. Il a d’ailleurs rendu l’âme quelques mois après la sortie du film. Dans l’autre coin du ring, Henry Fonda, prête son impassibilité et toute la classe qu’on lui connaît à l’homme de confiance du Président. La mort subite de ce dernier au beau milieu du scrutin vient souligner l’ineptie qui se dégage de la partisanerie politique et nous donne le sentiment d’avoir assister à une tempête dans un verre d’eau. Les intérieurs du Capitol sont tournés sans fla fla comme si le focus était mis sur les intentions machiavéliques des personnages. Mise à part certaines maladresses au niveau du scénario, cela est dans l’ensemble réussi...
    mac guffin
    mac guffin

    1 abonné 84 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2012
    Un film moderne, tant il aurait peu être réalisé à notre époque, à l'image de Primary Colors ou Les marches du pouvoir. Comme dans beaucoup de ses films, Preminger jongle entre un nombre conséquent de personnages, accordant à tous la même objectivité et la même sensibilité dans le regard. Sa maîtrise technique est impressionnante, lorsqu'il promène sa caméra dans les couloirs tortueux du Sénat ou dans les vastes appartements de ces notables. La qualité des dialogues et de l'interprétation fait le reste. S'il décrit une partie du système politique américain, il est difficile de parler de film politique, ou même d'une satire, tant le scénario repose avant tout sur des ressorts dramatiques et psychologiques. Cependant, l'on ressent bien certains enjeux de la vie politique américaine, les imbrications entre carrière et vie personnelle, le poids du cynisme et de l'arrivisme. et cela passe d'autant mieux que l'humour est présent tout au long du film. Une oeuvre dont le principal mérite est de nous passionner de bout en bout sur un sujet aussi austère.
    Yves G.
    Yves G.

    1 281 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 mai 2020
    Le Président des États-Unis, sentant sa fin prochaine, inquiet de la politique que suivra après sa mort son vice-président, décide de remplacer son Secrétaire d'État par Robert Leffingwell (Henry Fonda). Mais son choix doit être approuvé par le Sénat. Sa nomination se heurte à l'opposition vindicative du vieux sénateur Seabright Cooley (Charles Laughton) qui reproche à Leffingwell ses sympathies pro-communistes.

    Réalisé en 1962, adapté d'un prix Pulitzer, tourné dans les locaux même du Sénat avec une pléiade de stars qui pour certaines avaient été visées dix ans plus tôt par le maccarthysme, "Tempête à Washington" est un monument un peu indigeste dédié à la démocratie américaine, une sorte de manuel de droit constitutionnel illustré. Son titre original, "Advise and Consent", renvoie d'ailleurs directement au pouvoir du cinéma d'approuver les nominations présidentielles, telles celles du ministre des affaires étrangères dont il est ici question.

    Il est l'oeuvre d'Otto Preminger, un juif austro-hongoris réfugié aux États-Unis en 1935 qui signa quelques uns des films les plus marquants de l'âge d'or d'Hollywood : "Laura" (1945) avec Gene Tierney qu'on retrouve dans un petit rôle dans "Tempête à Washington", "Rivière sans retour" (1955) avec Marilyn Monroe et Robert Mitchum, "L'Homme au bras d'or" (1955) avec Frank Sinatra, "Autopsie d'un meurtre" (1959) avec James Stewart, Exodus (1960) avec Paul Newman… Dans "Tempête à Washington", il confie son tout dernier rôle à Charles Laughton, immense acteur et réalisateur d'un film unique, "La Nuit du chasseur", qui éclipse largement Henry Fonda qu'on voit à peine et qui occupe pourtant la tête d'affiche.

    Trop fidèle au livre dont il était inspiré, épais de huit-cents pages, "Tempête à Washington" dure plus de deux heures. S'il multiplie les rebondissements, parfois à la limite de la crédibilité (cellule communiste clandestine, liaison homosexuelle cachée…), il ne le fait pas au rythme auquel les films et les séries contemporaines nous ont désormais habitué. On pourra trouver le temps un peu long. N'en reste pas moins le témoignage magistral d'une certaine époque du cinéma hollywoodien et de la démocratie américaine "in progress".
    cylon86
    cylon86

    2 256 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 octobre 2012
    Alors que trois ans plus tôt il décortiquait le système judiciaire dans ''Autopsie d'un meurtre'', Preminger décortique ici le système politique américain avec ce film dont l'intrigue à tiroirs ne cesse de se renouveler pour nous offrir de passionnants rebondissements. Tout part du simple fait que le Président a nominé Secrétaire d'État un homme qui ne fait pas l'unanimité et dont l'intégrité va être remise en question. D'une salle d'audience à une salle du Sénat en passant par le foyer même des hommes politiques, aucun endroit ni aucune personne ne sont épargnés. Une simple opposition fait ressurgir le passé, la vie privée et peut mener jusqu'au chantage et à la mort. Le film décrit tout ça avec brio, filmé avec force par Preminger qui ne laisse jamais l'ennui se pointer même lors d'incessants débats où ce n'est pas la vérité qui compte mais l'objectif à atteindre. Cynique peut-être mais surtout désespérément lucide, cette ''tempête'' est portée avec talent par une pléiade d'acteurs mais le plus mémorable est sans aucun doute Charles Laughton, irrésistible dans son dernier rôle : celui d'un vieux sénateur bougon et tenace.
    Moorhuhn
    Moorhuhn

    120 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 janvier 2012
    Mon premier Preminger, un réalisateur que je voulais découvrir depuis un moment et un très bon film à l'arrivée, Tempête à Washington est intelligent en plus d'être doté d'une fort belle maîtrise technique. Preminger distille le système politique américain tout en proposant une réflexion sur le pouvoir qu'il implique justement mais aussi sur le passé, l'impact de ce monde à part sur la vie privée et prend le soin de peindre avec justesse les relations entre hommes politiques.
    La mise en scène force l'admiration, le cinéaste use de longs mouvements de caméra, balaie l'espace brillamment et n'hésite à recourir à plusieurs plans séquences de toute beauté. La photographie n'est pas en reste non plus mais le mérite de Preminger c'est de rendre ce décryptage du monde politique très fascinant. Le réalisateur n'est pas tendre d'ailleurs avec ce monde presque déshumanisé où la pitié n'existe pas, où l'ambition régit les actes et où tout (ou presque) semble possible pour arriver à ses fins, même au dépens des vies humaines. Tempête à Washington est aussi un bon reflet de l'état d'esprit de l'époque, en pleine guerre froide, sortant des années 50 où la paranoïa du communisme était à son paroxysme. D'ailleurs le sénateur Van Ackerman, le petit roquet, pourrait faire penser au célèbre MacCarthy qui n'a pas hésité à employer la force contre les prétendus communistes, souvent avec mépris de la dignité humaine et se reposant sur des accusations infondées.

    Le casting est impeccable. Fonda a toujours autant de classe (même si il est le sujet de l'intrigue, on le verra relativement peu), Don Murray est très convaincant dans son rôle de sénateur prêt à découvrir la vérité mais qui sera vite rattrapé par une réalité peu flatteuse et utilisée par ses adversaires. La construction autour de ce personnage a d'ailleurs quelque chose d'oppressant. Charles Laughton est également admirable dans ce qui est son dernier rôle au cinéma, campant un personnage ambigu et intéressant. Le film se révèle très fin et évite de venir critiquer la politique américaine avec des gros sabots, tout est nuancé et j'admire la façon avec laquelle évoluent les relations entre politiciens, bien loin des relations conflictuelles qu'on pourrait s'imaginer. Grâce à une mise en scène délectable et un fond plutôt riche, Tempête à Washington régale et séduit, en tout cas j'ai hâte de découvrir d'autres oeuvres du cinéaste, un très bon film!
    rayonvert
    rayonvert

    16 abonnés 253 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 novembre 2008
    Film passionnant. On se retrouve au coeur de la vie politique américaine et tout devient limpide. On décrypte les rouages, les enjeux, les réseaux d'influence, c'est fascinant. Les acteurs sont tous incroyables. Magnifique film.
    Caine78
    Caine78

    6 015 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Un très bon film. Il est étonnant de voir à quel point Otto Preminger s'est impliqué dans son projet, montrant avec beaucoup d'honnêteté, d'intelligence et de talent les dessous d'une certaine politique américaine, pouvant prendre une décision capitale sur un coup de dés, ou en réduisant à néant des gens capables de gêner. Mais tout ceci est fait de manière toujours élégante et appliqué, soutenu de plus par des acteurs tout à fait épatants, à l'image de Henry Fonda, Franchot Tone et bien sur Charles Laughton. Vraiment intéréssant.
    Plume231
    Plume231

    3 477 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 juin 2014
    Les arcanes de la politique américaine sous l’œil du réalisateur d'"Autopsie d'un meurtre", ça donne "Tempête à Washington" qui sans aucun manichéisme présente une galerie de personnages faisant partie des hautes sphères du Pouvoir, en particulier celui du Sénat, joué par un casting royal.
    Henry Fonda, que l'on voit au final peu et uniquement dans la première partie, l'air affable mais loin d'être dénué d'ambiguïté en choix controversé pour un poste de secrétaire d'état, Walter Pidgeon en chef de la majorité au sénat respectueux, Franchot Tone en président cacochyme, Lew Ayres en vice-président (à une époque où on pouvait encore croiser un vice-président dans un vol civil !!!) aussi enchanté dans l'idée de passer au grade suprême qu'un coureur du Tour de France de courir sans dopage, on peut ajouter aussi Peter Lawford, Burgess Meredith, Don Murray, la présence féminine de charme qu'est la sublime Gene Tierney... Ça donne franchement envie... Mais celui qui domine incontestablement le film, c'est le monstrueusement charismatique Charles Laughton magistral en vieux sénateur rusé et aguerri, dans ce qui est malheureusement son tout dernier tour de piste.
    Les mouvements de caméra souples et élégants très caractéristiques d'Otto Preminger font acte de présence et le tournage en extérieurs à Washington, D.C. ajoute une grosse dose d'authenticité. Niveau histoire, coups tordus, chantage, révélation d'un passé qui aurait dû rester secret (par exemple une liaison homosexuelle à une époque où l'homosexualité était encore considérée comme une tare !!!), fantôme du maccarthysme, voici le lot des plus de deux heures d'un film, auquel on peut juste reprocher quelques petites longueurs, qui est autant un drame humain qu'un drame politique, s'achevant sur un final ironique.
    Uchroniqueur
    Uchroniqueur

    111 abonnés 2 276 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 avril 2021
    "Tempête à Washington" film politique américain réalisé par Otto Preminger en 1962. Un film adapté par le scénariste Wendell Mayes "Autopsie d’un meurtre (1959), du roman d’Allen Drury "Advise and Consent" ayant reçu le prix Pullitzer 1960.
    Une plongée dans les manipulations politiques dans le contexte du maccarthysme de la décennie précédente.
    Une réalisation de très haute qualité. une belle distribution, une durée généreuse.
    Un classique du cinéma américain des années soixante.
    Un bon noir et blanc. Du bon cinéma.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    666 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 avril 2011
    Il faut être tout à fait honnête, si on ne s'intéresse pas à la politique ( comme c'est mon cas ), il sera quand même difficile d'apprécier cette oeuvre à sa juste valeur. L'intrigue est vraiment fait pour les passionnés de politique, et en ce qui me concerne elle ne m'a guère passionner. Mais bon, Otto Preminger à clairement réussi son film d'un point de vue technique et il est arriver à maîtrisé avec talent son impressionnant casting, composé notamment d'Henry Fonda, de Charles Laughton, de Walter Pidgeon ou encore de la ravissante Gene Tierney qui n'avait pas tourné de film depuis quelques années. Pour mon cas personnel, il ne s'agit donc pas une oeuvre marquante, mais nombre de personnes devraient à coup sûr y trouver leur comptes.
    Angela Ki La
    Angela Ki La

    51 abonnés 586 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 mai 2014
    Ce film est encensé par tous ceux qui veulent nous conseiller un modèle de fiction sur les manœuvres politiques. Mais pourquoi celui-là plus qu’un autre ? Moi je suis indécis. Pas que se soit mauvais, mais pas vraiment extraordinaire, vu les bonnes choses que j’ai entendu. Il y a les bagarres oratoires dans un hémicycle, mais on a la même chose à l’assemblée nationale. Je m’attendais surtout à voir beaucoup plus Henry Fonda, mais il disparaît bien vite, au profit d’un méli-mélo politique fiction. Charles Laughton nous fait l’antipathique de service, un autre type de « méchant », sans me convaincre vraiment. Tous les défauts du système sont condensés sur ce seul personnage, et l’auteur s’intéresse moins aux défauts du système qu’aux faiblesses des personnages. En 2014, on peut trouver ça long et répétitif. A chaque scène un traveling avant sur un personnage qui entame un dialogue, ensuite c’est du ping-pong verbal à foison, quelques panoramiques descriptifs, pour ne montrer que des parlementaires dans une grande salle, un prétoire. Un sérieux et une austérité de cathédrale. Un peu long, assez long, voire ennuyeux et chiant. A ne pas conseiller à la génération internet, le film fait un peu daté.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 008 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 avril 2021
    Quand il met en scène « Tempête à Washington » en 1962, Otto Preminger fait partie des plus grands réalisateurs d’Hollywood. Arrivé d’Allemagne en 1935 à l’invitation de Joseph Schenk le patron de la 20th Century Fox, il accède rapidement à la reconnaissance critique et à la gloire avec « Laura », film noir sorti sur les écrans en 1944 qui révèle le talent et la beauté de Gene Tierney, passant subitement au statut de star. Les succès seront nombreux (« Crime passionnel », « Un si doux visage », « Rivière sans retour », « Carmen Jones », « L’homme au bras d’or », « Autopsie d’un meurtre », « Exodus ») et aucun film du réalisateur austro-hongrois ne sera inintéressant. Avec « Tempête à Washington » adapté d’un roman d’Allen Drury, prix Pulitzer en 1960, il plonge sa caméra au cœur du pouvoir américain dans l’enceinte même du Sénat. Le président malade (Franchot Tone) songe à nommer un secrétaire d’Etat (Henry Fonda) dont il pense qu’il sera à même de poursuivre sa politique étrangère une fois qu’il ne sera plus en état d’assumer sa charge. Selon la procédure américaine dite « Advise and consent », le choix du Président doit être approuvé par les sénateurs. Celui-ci pose problème car un vieux sénateur (Charles Laughton) madré et acariâtre mais avant tout anti-communiste enragé, conteste la nomination de l’impétrant pourtant démocrate comme lui. Robert A. Leffingwell (Henry Fonda) ayant appartenu brièvement au parti communiste dans sa jeunesse, le vieux sénateur refuse de le voir placé à un poste si stratégique. Une commission d’enquête est nommée. Impossible dès lors de ne pas penser à la commission du tristement célèbre sénateur McCarthy qui siégera de 1953 à 1954. Otto Preminger a déjà fait fi de la fameuse liste noire d’Hollywood faisant travailler Donald Trumbo au scénario d’« Exodus » dès 1958 . Wendell Mayes avec lequel il avait déjà travaillé pour « Autopsie d’un meurtre » trois ans plus tôt, détaille par le menu la procédure voulue par la Constitution américaine et les tractations qu’elle entraîne n’excluant pas les complots et trahisons de toutes sortes. Preminger use du style documentaire pour favoriser la pédagogie et renforcer la crédibilité de son propos tout en faisant montre de sa science du suspense qu’il a rodée en se frottant au film noir dont il a été durant les années 1940 l’un des maîtres incontestés avec John Huston, Billy Wilder et Robert Siodmak. Le casting dont il dispose est tout simplement époustouflant de Franchot Tone émouvant au possible à Charles Lauhgton visqueux à souhait en passant par Burgess Meredith détestable en petit fonctionnaire délateur, Henry Fonda raide comme la justice, Peter Lawford onctueux et compatissant, sans oublier une Gene Tierney un peu effacée que Preminger n’a pas oubliée alors qu’elle traverse une période difficile et que sa carrière marque le pas. Le grand réalisateur tire le meilleur de chacun pour dénoncer les travers de la politique qui pousse parfois les hommes dans ce qu’ils ont de pire. Il n’omet pas non plus de rappeler que le sénateur McCarthy était en sus profondément homophobe en montrant comment à travers spoiler: le personnage interprété par Don Murray, la révélation d’une sexualité jugée alors comme honteuse pouvait conduire un homme au suicide
    . « Tempête à Washington » très pessimiste se conclut tout de même par un retour à la raison et à l’esprit de la Constitution. Au passage un homme sera mort. Plutôt méconnu « Tempête à Washington » figure donc parmi les meilleurs films de son auteur. A voir absolument avec « La dernière fanfare » de John Ford, « Que le meilleur l’emporte » de Franklin J Schaffner (1964), « Sept jours en mai » de John Frankenheimer (1964), « Votez McKay » de Michael Ritchie en 1972 et « L’ultimatum de trois mercenaires » de Robert Aldrich en 1977 pour avoir une vision passionnante et relativement exhaustive de la politique américaine des années 1950 à 1980.
    soulman
    soulman

    67 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 mars 2020
    Admirable film sur les coulisses de la politique américaine au début des années 60, soutenu par un casting impressionnant et une mise en scène au cordeau du réalisateur d'"Angel face". Charles Laughton est, comme souvent, un magnifique cabot, et Gene Tierney, dont c'est le dernier long-métrage important, une superbe hôtesse sur qui les années n'ont pas de prise.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    158 abonnés 2 421 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 novembre 2020
    Tempête à Washington est un film politique très intéressant sur la politique américaine.
    A l'heure où le président est mourant et qu'il s'apprête à choisir un nouveau secrétaire d'état, un nom issue de la société civile semble ressortir, pour le grand désespoir d'une partie du Sénat qui va utiliser tous les moyens légaux pour lui ôter toute crédibilité nécessaire à cette prestigieuse fonction (dont l'accusation d'affiliation au communisme).
    Le film nécessite un peu de connaître un minimum les instances américaines (ou du moins d'être un peu à l'aise avec les instances politiques d'une démocratie), même s'il n'entre pas forcément en profondeur dans le détail des protocoles pour chaque chambre.
    Le film est servi par une très bonne distribution (Charles Laughton, Henry Fonda, Walter Pidgeon, Don Murray) jouant avec justesse des rôles que l'on croirait directement repris de personnalité existante.
    On reste facilement accroché tout le long du film malgré une thématique très sérieuse.
    Vraiment un bon film.
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