Mon compte
    Eli Wallach, une carrière en images
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Pilier de l'Actors Studio, Eli Wallach a tourné avec les plus grands au cour d'une carrière prolifique, émaillée de chefs-d'oeuvre absolus et de quelques rôles entrés dans l'Histoire du 7e Art.

    Baby Doll (1956)

    Au début des années 1950, Eli Wallach a déjà une solide expérience sur les planches. Il a notamment joué dans deux pièces du dramaturge Tennessee William"The Rose Tattoo" et "Camino Real", qui lui vaut d'ailleurs un Tony Award. Entré en 1948 à l'Actors Studio fondé par Elia Kazan, il tourne en 1956 sous sa direction dans son premier long métrage, Baby Doll. Un film qui provoquera outre-Atlantique la fureur des milieux catholiques traditionnalistes. Des débuts cinématographiques très tardifs pour Wallach, alors âgé de 41 ans.

    Les Sept Mercenaires (1960)

    Dans le remake des Sept samouraïs orchestré de mains de maître par John Sturges, Eli Wallach incarne l'ignoble Calvera, le chef des bandits mexicains, qui affrontent la Dream Team des Sept mercenaires : Yul Brynner, James Coburn, Charles Bronson, Robert Vaughn, Horst Buchholz, Steve McQueen et Brad Dexter.

    Les Désaxés (1960)

    Eli Wallach participe à l'aventure de The Misfits devant la caméra de John Huston, où il incarne Guido, un ami du cow-boy vieillissant Gay Langland. Drame souvent qualifié de crépusculaire, à juste titre. Pour les trois principaux acteurs, ce film fut en effet le dernier : Clark Gable mourut d'une crise cardiaque deux jours après la fin du tournage du film ; Marilyn Monroe disparut un an après la sortie du film ; Montgomery Clift, enfin, fut lui aussi emporté par une crise cardiaque quatre ans plus tard...

    Lord Jim (1975)

    Wallach a souvent incarné des rôles de truands ou de salauds. Dans l'excellent Lord Jim signé Richard Brooks, l'acteur prête ses traits au "Général", un tyran sadique et dictateur (à gauche sur la photo, aux côtés de Curd Jürgens), qui prend plaisir à torturer Peter O'Toole.

    Comment voler un million de dollars (1966)

    En 1966, Wallach retrouve Peter O'Toole, mais cette fois-ci pour une séduisante comédie policière signée par le vétéran William Wyler, Comment voler un million de dollars. Sous les traits de Davis Leland, milliardaire américain obsédé par la statuette de Vénus sculptée par Cellini, Wallach donne la réplique à la pétillante Audrey Hepburn.

    Le Bon, la Brute et le Truand (1966)

    Faut-il vraiment présenter Tuco Benedicto Pacifico Juan Maria Ramirez, alias "Tuco" pour les intimes, sans doute un des personnages les plus cultes du 7e Art ? Entré dans la légende avec sa démentielle incarnation du Truand mexicain s'alliant avec Blondin contre Setenza, Tout est absolument cultissime chez lui. A commencer bien entendu par ses répliques, connues sur le bout des doigts par les aficionados du monde entier. "When You Have to shoot, Shoot ! Don't Talk ! "

    Mr Freeze dans la série "Batman" (1967)

    Evidemment, cette performance est nettement moins connue que celle de son mémorable Tuco; voire même un peu oubliée. Il n'empêche; elle a marqué les fans qui découvrirent Batman sur petit écran. Wallach incarna en effet Mr. Freeze le temps de deux épisodes, en 1967, succédant à Otto Preminger et George Sanders. "Un rôle pour lequel j'ai reçu plus de courrier que tous les autres personnages que j'ai incarné !" dira-t-il plus tard. Pour sa prestation, il fut payé 2500 $. A comparer aux millions touchés par Schwarzenegger pour sa prestation dans Batman & Robin...

    Opération Opium (1966)

    Réalisé pour la chaîne de TV ABC puis sorti sur grand écran, basé sur une idée de Ian Fleming, mis en scène par Terence Young, Opération Opium relate la guerre livrée aux narco-trafiquants d'héroïne, opérant à la frontière Irano-Afghane. Curieuse production tournée en grande partie en Iran et qui reçu le soutien de l'ONU. Wallach n'est qu'une des nombreuses stars peuplant le casting du film, qui ressemble à un Who's Who d'hollywood : Rita Hayworth, Trevor Howard, Senta Berger, Angie Dickinson, Yul Brynner, Jack HawkinsMarcello Mastroianni...

    Les Quatre de l'Ave Maria (1968)

    Deux ans à peine après avoir incarné Tuco, Eli Wallach est de nouveau convoqué pour un western spaghetti : Les Quatre de l'Ave Maria de Giuseppe Colizzi. Wallach a beau incarner un brigand grec, Cacopoulos, son look ressemble presque trait pour trait à celui de Tuco chez Sergio Leone. Loin d'être un chef-d'oeuvre, le film, sympathique, se laisse voir / apprécier, ne serait-ce que pour voir l'acteur tourner aux côtés du duo Terence Hill et Bud Spencer.

    Le Cerveau (1968)

    A l'époque de sa sortie, en 1968, Le Cerveau fut le film français le plus cher jamais financé. Dirigé par Gérard Oury, Wallach s'en donne à coeur joie sous les traits de Frankie Scannapieco, chef mafieux caricatural et jaloux qui ne veut pas que sa sœur épouse Le Cerveau interprété par David Niven, aux côtés de Jean-Paul Belmondo et Bourvil.

    Le Chasseur (1980)

    Vingt ans après Les Sept mercenaires, Eli Wallach et Steve McQueen sont à nouveau réunis dans Le Chasseur, ultime film de McQueen qui décèdera peu après d'un cancer des poumons. Eli Wallach y incarne Ritchie Blumenthal, celui qui fourni les contrats à McQueen, chasseur de prime d'un autre temps.

    Cinglée (1987)

    Si Wallach tourne davantage pour la télévision et vers le théâtre dans les années 80, il fait malgré tout quelques apparitions remarquées. Comme dans le pas terrible Coup double, ou, mieux, dans Cinglée, en 1987. Mis en scène par le vétéran Martin Ritt, le film révèle une Barbra Streisand en Call girl, accusée d'avoir assassiné un de ses clients. Wallach est le Docteur Herbert A. Morrison, expert psychiatre chargé de faire une évaluation de la santé mentale de l'accusée.

    Le Parrain III (1990)

    "Qui peut refuser quelque chose à Don Altobello ?" dit Michael Corleone dans le Parrain III. Chez Coppola, Wallach incarne un patriarche aussi vénéré que retord, celui qui tire les ficelles en coulisse depuis des décennies. Mais qui n'hésite pas à trahir au nom de ses intérêts. Sa passion des gâteaux scelle sa perte, comme l'a bien deviné Connie Corleone, qui l'empoisonne dans le 3e Acte d'un grandiose opéra à Palerme.

    Wall Street : l'argent ne dort jamais (2010)

    "Je n'ai jamais perdu mon appétit pour mon métier d'acteur, c'est quelque chose de très gratifiant et motivant" déclarait Eli Wallach en 1997, à l'âge vénérable de 82 ans et ayant largement dépassé l'âge de la retraite. Treize ans après, il tourne chez Oliver Stone dans Wall Street : l'argent ne dort jamais. Un bourreau de travail et une santé à toute épreuve.

    The Ghost Writer (2010)

    C'est Roman Polanski qui offrira l'ultime rôle d'Eli Wallach au cinéma dans son immense Ghost Writer. Au crépuscule de sa vie, Wallach incarne un énigmatique vieil homme vivant reclu au bord de la mer, dans une bâtisse entourrée de brume.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top