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    Munich
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Munich" et de son tournage !

    Catch them if you can

    L'histoire du film de Steven Spielberg est basée sur des faits réels. Le 5 septembre 1972, 11 athlètes israéliens de l'équipe olympique sont assassinés par un commando terroriste palestinien appelé "Black september" durant les Jeux Olympiques d'été de Munich. Ce commando est composé de fedayin palestiniens, recrutés pour la plupart dans les camps de réfugiés de Jordanie, de Syrie et du Liban. Ils réclament la libération de 234 prisonniers palestiniens, ainsi que celle des terroristes allemands Andreas Baader et Ulrike Meinhof. Le gouvernement israélien décide de riposter, d'une part à travers une série de bombardements, le 9 septembre, sur les bases syriennes et libanaises de l'OLP, d'autre part en mettant sur pied une mission secrète en vue de l'élimination des membres de l'organisation Septembre noir. Cette traque, relatée dans Munich, s'est soldée par l'exécution de 13 hommes. Plus de trente ans après, polémiques, doutes et zones d'ombres subsistent autour des équipes d'exécuteurs : leur existence a toujours été niée par le Mossad, mais de nombreux témoignages ont fourni des détails très précis sur le déroulement de cette opération baptisée "Colère de Dieu".

    Un souvenir marquant

    Le producteur Barry Mendel, qui est à l'origine de Munich, évoque cette nuit du 6 septembre : "Je me souviens avoir vu Mark Spitz remporter une série de victoires et puis, soudain, le lendemain, voilà que Jim McKay nous annonçait cette tragédie. Toute ma famille s'est figée devant la télé, nous avons passé la journée à suivre en direct le déroulement des événements. Je savais dès cet instant que le monde ne les oublierait jamais." C'est Kathleen Kennedy, avec qui Mendel avait déjà produit Sixième Sens de M. Night Shyamalan, qui a suggéré de confier ce projet à Steven Spielberg. Celui-ci garde également un vif souvenir de la prise d'otages : "Je sais encore à quel endroit exact de la maison je me trouvais, et je me souviens de l'émission sportive que je regardais lorsque le drame fut annoncé. Il me laissa une impression inoubliable, qui gagna encore en intensité lorsque je vis, des années plus tard, le documentaire Un jour en septembre." Récompensé par l'Oscar du Meilleur documentaire en 1999, ce film réalisé par le Britannique Kevin Macdonald (avec Michael Douglas pour narrateur), est exploité dans les salles françaises en janvier 2006, à l'occasion de la sortie de Munich.

    Les désaccords de Munich

    Steven Spielberg s'est lancé dans le projet avec précaution, demandant conseil à Dennis Ross, qui avait été le négociateur américain au Proche-Orient sous Bill Clinton, mais aussi à Clinton lui-même, au responsable des relations publiques à Hollywood... ou encore à son propre rabbin ! Face aux menaces de mort et à la quantité de débats suscités par le film, Spielberg n'a fait qu'un seul commentaire (diffusé dans les médias américains, israéliens et arabes) : "En voyant la réponse israélienne de Munich à travers les hommes qui furent envoyés pour venger la tragédie, on ajoute une dimension humaine à un épisode horrifique auquel on ne pense qu'en termes politiques ou militaires. En expérimentant comment la résolution implacable de ces hommes à réussir leur mission a peu à peu cédé la place à des doutes troublants sur ce qu'ils faisaient, je pense que l'on peut apprendre quelque chose d'important sur l'impasse tragique dans laquelle nous nous retrouvons aujourd'hui."

    Le terroriste palestinien Abu Daoud (chef du commando ayant pris en otage et tué les 11 athlètes israéliens) et le chef du Mossad Zvi Zamir se sont plaints publiquement de ne pas avoir été consultés par Spielberg avant le tournage. Le consul général d'Israël à Los Angeles, Ehud Danoch, s'est quant à lui montré très virulent à l'égard du film. "Essayer de parler du conflit (israélo-palestinien) en quelques phrases (...), c'est faire peu de cas d'un conflit qui a coûté tant de vies et tant d'années. C'est présomptueux, même si c'est Spielberg", a-t-il ainsi lancé, reprochant d'autre part au film de mettre sur un pied d'égalité les agents du Mossad et les preneurs d'otages palestiniens.

    Près de 200 rôles

    "Munich contient plus de rôles parlants que tous mes films précédents", constate Steven Spielberg. "Cette abondance, dans le cadre d'une histoire se déroulant à plusieurs niveaux, dans divers pays et sur plusieurs années, m'obligeait à rendre le moindre de ces personnages aussi intéressant que les cinq protagonistes du drame." On compte en effet près de 200 rôles dans le film.

    Le club des cinq

    Pour composer l'équipe des exécuteurs, le cinéaste a fait appel à cinq comédiens venus d'horizons très différents. "Il me semblait important qu'ils aient non seulement des physiques distincts mais des styles d'interprétation et des accents différents, des personnalités très marquées", explique-t-il. C'est ainsi qu'Avner, le meneur, est incarné par l'Australien Eric Bana. Autour de lui, on retrouve l'Anglais Daniel Craig (qui, depuis le tournage de Munich, a été choisi pour enfiler le costume de 007) dans le rôle du Sud-Africain Steve, le Français Mathieu Kassovitz dans le rôle du Belge Robert, mais aussi l'Allemand Hanns Zischler (vu en 2005 dans un film dont le héros était un agent du Mossad : Tu marcheras sur l'eau) et l'Irlandais Ciaran Hinds.

    Kassovitz-Amalric-Attal, rencontres de trois types (français)

    Dans Rencontres du 3e type, Steven Spielberg faisait tourner un grand réalisateur français : François Truffaut. Quelques années plus tard, il allait diriger une des actrices fétiches de "La Truffe" : Nathalie Baye, mère de Leonardo DiCaprio dans Arrête-moi si tu peux. Dans Munich, qui fut tourné en partie en France, deux rôles-clés sont tenus par des acteurs-réalisateurs hexagonaux : Mathieu Kassovitz, qui a depuis toujours clamé son admiration pour l'auteur de E.T., incarne un des hommes envoyés sur les traces des membres de Septembre noir. Quant à Mathieu Amalric, sacré Meilleur acteur aux César en 2005 pour Rois et reine (et réalisateur entre autres de Mange ta soupe), il campe un agent des plus troubles... C'est sa première expérience en anglais, à la différence de l'auteur de La Haine et Gothika. Citons également l'apparition, plus brève, de Yvan Attal, qui fut le héros du film d'espionnage de Eric Rochant, Les Patriotes, et dont le premier long métrage comme metteur en scène, Ma femme est une actrice, avait été très remarqué aux Etats-Unis... notamment par Spielberg himself.

    Toujours plus de Français...

    Le casting français de Munich compte également Michael Lonsdale qui, s'il fut l'acteur de Duras et Robbe-Grillet, n'en est pas à sa première superproduction internationale (citons Moonraker ou Les Chariots de feu). La fille de Lonsdale est interprétée par Valeria Bruni-Tedeschi, tandis que Stéphane Freiss, qui forma avec celle-ci un couple mémorable dans 5x2, incarne un reporter qu'on aperçoit furtivement au début du film. Lauréat du César du Meilleur court métrage en 2005 pour Cousines, le comédien et cinéaste d'origine algérienne Lyes Salem apparaît sous les traits d'un garde du corps. Signalons enfin la présence de Souad Amidou, autre recrue française choisie par le cinéaste américain.

    Le retour de la vengeance

    Munich est inspiré de Vengeance: The True Story of an Israeli Counter-Terrorist Team, un ouvrage publié en 1984, et signé George Jonas, journaliste et écrivain canadien. En 1986, une première adaptation de ce livre était tournée pour le petit écran par l'Anglais Michael Anderson (Le Tour du monde en 80 jours, L'Age de cristal). Dans ce téléfilm intitulé Sword of gideon, le rôle d'Avner est tenu par Steven Bauer, comédien découvert dans Scarface. À ses côtés figurent Michael York, Rod Steiger ainsi que plusieurs Français, de Laurent Malet (un des membres de l'équipe recrutée par le Mossad) à Cyrielle Claire en passant par Lino Ventura, qui incarne Papa, personnage interprété dans Munich par Michael Lonsdale.

    Tony Kushner dans le monde du cinéma

    Le script de Munich marque les débuts dans le monde du cinéma de Tony Kushner, lauréat entre autres du prix Pulitzer et d'un Tony Award. Il est connu pour avoir écrit la pièce à succès Angels in America, portrait mi-réaliste mi-onirique du New York des années sida. Kushner a ensuite signé le script de la mini-série de cette pièce, réalisée par Mike Nichols, elle aussi couverte de récompenses. Eric Roth (scénariste de Forrest Gump) s'était d'abord attelé au projet, avant que Tony Kushner ne le remplace.

    Une "fiction historique"

    Tony Kushner revient sur son travail d'écriture : "Cette histoire est bourrée de paradoxes et de contradictions. Du fait qu'elle a trait à une opération secrète, nous ne disposons d'aucune information totalement fiable et nous n'en aurons sans doute jamais. Nous nous sommes donc octroyé le droit d'inventer et d'aborder nos personnages sous un angle plus humain. Il me semble que nous donnons ici un exemple très scrupuleux de "fiction historique". A propos du titre, il ajoute : "Je trouvais sa simplicité appropriée à un film qui s'ouvre sur un drame violent, historiquement défini, avant de montrer qu'il n'y a rien de simple dans cette histoire et que toutes nos certitudes sont révisables. En outre, Munich sonne d'autant plus juste que la ville fut aussi le berceau du nazisme."

    Héros et personnages

    Munich étant inspiré de faits historiques, on y reconnait plusieurs personnes ayant réellement existé, tels que Golda Meir, qui était au moment des événements Premier ministre d'Israël, ou Wael Zwaiter, cousin de Yasser Arafat et première cible de l'équipe. Parmi les protagonistes de l'affaire, qui apparaissent dans le film, citons également le nom de Ehud Barak : déguisé en femme, il tua trois des responsables de Septembre noir, à Beyrouth, en 1973, avant de devenir quelques années plus tard chef d'état-major de l'armée israélienne puis Premier ministre en 1999. Ajoutons que le rôle de l'arbitre Moshe Weinberg est tenu par le propre fils de celui-ci, Guri Weinberg.

    120 décors, 3 pays

    Si l'action de Munich se situe dans différents pays d'Euroe et du Moyen-Orient, le film a en fait été tourné essentiellement dans trois pays, la Hongrie, Malte et la France. Pas moins de 120 décors y ont été créés. Une dizaine de villes d'Europe du Nord ont ainsi trouvé leur réplique à Budapest. "Le boulevard Andrassy, qui part de l'opéra de Budapest, m'a offert la meilleure réplique possible de Paris", note le chef-décorateur Rick Carter, qui ajoute : "Et le plus beau, c'est que celle-ci se situait... à une centaine de mètres du meilleur des décors romains !". A Malte ont été tournées les séquences situées en Europe du Sud (Italie, Espagne, Grèce) et au Proche-Orient (Chypre, Liban, Palestine, Israël). Certains experts en terrorisme avaient jugé que tourner en 2005 à Malte pourrait se révéler périlleux, car cette année marquait le dixième anniversaire de l'assassinat, sur l'île, de Fathi Shikaki, fondateur du groupe palestinien Jihad Islamique -le Mossad étant soupçonné d'en être l'instigateur.

    Tournage décalé

    Le tournage du film était initialement prévu pour l'été 2003 dans plusieurs pays, dont la France. A quelques semaines seulement du tournage, celui-ci fut annulé, et c'est ainsi que Spielberg décida immédiatement de reprendre son projet d'adaptation du roman La Guerre des mondes de H.G. Wells avec l'acteur Tom Cruise dont le tournage de Mission : impossible 3 avait aussi été repoussé.

    Sous tension

    Steven Spielberg, ayant reçu de nombreuses menaces de mort durant le tournage du film, était constamment entouré de nombreux gardes du corps pendant les prises de vue. Lui et ses principaux collaborateurs étaient suivis en garde rapprochée lors des nombreux voyages à effectuer pour se rendre d'un lieu de tournage à l'autre. L'incendie inexpliqué d'un camion d'équipement lourd a augmenté la tension, déjà haute, régnant sur le plateau. Une agence a été mise sur pied par le studio pour gérer la communication autour de ce tournage très secret. Aucune visite du plateau n'a été autorisée, et le cinéaste a décidé de n'accorder en tout et pour tout qu'une seule interview, au magazine Time, paru le 4 décembre 2005.

    Une expérience forte et délicate

    À propos du tournage de la scène de la prise d'otages, qui ouvre le film, Steven Spielberg confie : "Imaginez un peu la difficulté. J'ai engagé des Arabes pour jouer les Palestiniens et des Israéliens pour interpréter les otages juifs et tous ont pris ce tournage et leur rôle très à coeur. Il en résulta une expérience émotionnelle très forte, durant laquelle je me suis moins soucié de technique que de tenir les acteurs. Ce furent deux semaines très délicates à gérer."

    Munich en Israël

    Afin de l'aider à mettre au point la campagne promotionnelle en Israël pour ce film qui prête à polémique, Steven Spielberg a engagé un conseiller politique du Premier ministre Ariel Sharon, Eyal Arad (l'un des artisans du retrait des colons de Gaza). Le cinéaste a par ailleurs organisé à Tel-Aviv une projection spéciale destinée aux veuves des athlètes israéliens tués en 1972.

    I am Abbas

    On retrouve au casting de Munich Hiam Abbass, comédienne remarquée notamment dans Satin rouge, La Fiancée syrienne et Free zone. Mais cette grande figure du cinéma du Proche-orient, bonne connaisseuse du conflit israélo-palestinien et polyglotte (elle parle couramment le français, l'anglais, l'arabe et l'hébreu) est également créditée comme consultante et coach pour les dialogues.

    Ben Kingsley occupé

    L'acteur britannique Ben Kingsley (La Liste de Schindler, 1993) était pressenti pour incarner un rôle dans le film mais le comédien était indisponible aux dates de tournage.

    Les choix de Kaminski

    Le chef-opérateur Janusz Kaminski, qui collabore pour la dixième fois consécutive avec Spielberg, parle de son travail sur Munich : "A ce stade de notre relation, Steven et moi avons à peine besoin de dialoguer (...) Nous évoquons donc surtout ce dont nous ne voulons pas, mais c'est principalement à moi qu'il revient de définir le style visuel. C'est ainsi que je me suis rendu à Paris en 2004 et ai testé divers objectifs, combinaisons chromatiques, filtres, lumières et traitements chimiques appropriés au film. L'action de Munich se déroulant dans 8 pays, j'ai décidé de doter chacun d'une apparence et d'une palette spécifiques."

    Clins d'oeil cinéphiles

    On aperçoit, sur les colonnes Morris, dans les rues du Paris des années 70 reconstitué, les affiches de trois comédies françaises de l'époque : Les Gaspards de Pierre Tchernia, Moi y'en a vouloir des sous de Jean Yanne et Docteur Popaul de Claude Chabrol. On voit également les affiches de Fellini Roma, L'Autre, Les Quatre malfrats et L'Assassinat de Trotsky.

    La course aux Oscars

    Steven Spielberg s'est efforcé de terminer son film Munich le 6 décembre 2005 pour pouvoir concourir aux Oscars. À un mois de l'échéance, John Williams, son compositeur, travaillait sur la musique et le montage n'était pas non plus à sa version finale. Cette hâte se répand à Hollywood, la majorité des films primés chaque année ne sortant sur les écrans que très peu de temps avant la cérémonie. Le Los Angeles Times avait déclaré mi-novembre être peu confiant que Spielberg finisse son montage pour la date butoir, le tournage de sa superproduction ne s'étant terminé qu'en septembre. L'attaché de presse du réalisateur rétorqua : "Il n'y a pas beaucoup de films comme ça, qui débutent leur tournage le 1er juillet en espérant sortir au cinéma le 23 décembre. Mais ce sera fait. La production de Munich progresse exactement comme elle le devrait." Tourné et monté en un temps record, le film a finalement pu être vu par les votants aux Oscars.

    Un acteur français se rebelle...

    Avant de commencer sa journée de tournage pour Munich, Yvan Attal avait été informé que Steven Spielberg souhaitait que son personnage soit chauve et rasé de près. Mais Attal a débarqué sur le tournage les cheveux longs et avec une barbe...

    Recettes

    Pour un budget de 70 millions de dollars, Munich en a rapporté 130 millions.

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