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    Ce formidable polar a 40 ans et voilà pourquoi il faut le rattraper d'urgence
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    (Re)découvrez un classique du film policier des années 80 qui fête ses 40 ans cette année.

    "Les balances ne mentent pas... dans le ghetto, au commissariat" chantait Stomy Bugsy, et peut-être s'était-il inspiré du film qui va nous occuper aujourd'hui, un long métrage qui a remporté 3 César dont celui du Meilleur film et totalisé 4,19 millions d'entrées à sa sortie : La Balance.

    La Balance
    La Balance
    Sortie : 10 novembre 1982 | 1h 42min
    De Bob Swaim
    Avec Nathalie Baye, Philippe Léotard, Richard Berry
    Spectateurs
    3,3
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    Les années 1980 ont connu un regain du public pour les films policiers français. Ces derniers ont souvent été loués pour leur noirceur et leur réalisme, cherchant alors à se rattacher aux problèmes contemporains du pays. En réalité, ce mouvement a débuté dès la seconde moitié des années 1970, avec les films mettant en scène Patrick Dewaere comme Série noire (1979) ou Le Juge Fayard (1977).

    Ces films s'intéressent davantage à la rue et au gangsterisme non comme un fantasme de cinéma (comme souvent chez Melville), mais comme une réalité qu'il faut représenter avec véracité. La Balance, qui nous intéresse aujourd'hui, s'inscrit dans cette mouvance, comme en témoigne son histoire, co-écrite par le policier Mathieu Fabiani :

    Les Films Ariane, Films A2
    Richard Berry et Philippe Léotard (Césarisé pour le rôle)

    L'indicateur de la 13e Brigade Territoriale a été assassiné. L'inspecteur en chef Palouzi (Richard Berry) doit absolument savoir pour pouvoir recruter en sécurité une nouvelle "balance", et enquêter sur les agissements du caïd Massina. Dédé (Philippe Léotard), un ancien lieutenant du truand vivant avec une prostituée (Nathalie Baye), semble être le bon choix.

    Ce qui tranche avec La Balance lorsqu'on le compare à d'autres polars sortis avant, c'est l'adoption par le réalisateur Bob Swaim d'une mise en scène extrêmement dynamique, avec une caméra mouvante qui donne vraiment le sentiment d'être dans la pièce lors des interrogatoires, et dans l'action lors des arrestations. Si cela peut sembler évident aujourd'hui, à l'époque, La Balance était le film qu'il fallait copier.

    Les Films Ariane, Films A2
    Galia Salimo et Nathalie Baye

    Il suffit de penser à L'indic, sorti l'année suivante, qui reprend le même principe, et la vague des polars est relancée avec pêle-mêle : Bleu comme l'enfer, Police, L'Addition, Spécial Police ou même Tchao Pantin, dont l'ambiance crasseuse rappelle celle de La Balance.

    A la façon d'un Jules Dassin en son temps ou plus proche de nous le Martin Scorsese de Mean Streets et Taxi Driver, Swaim tourne dans les rues, dans les quartiers qu'il dépeint, au point que l'on a l'impression que l'action du film se déroule sur le vif, dans notre quotidien, dans nos rues, dans nos vies.

    Les Films Ariane, Films A2
    La rue telle qu'elle est

    En France, il y a eu un avant et un après La Balance, qui s'est inspiré des films policiers américains des années 1970 tout en transposant ce modèle à la situation française du quartier de Belleville, à Paris, tel qu'il était en ce début des années 80. Et 40 ans après sa sortie, il n'a rien perdu de son intérêt et de son actualité.

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