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    Christopher Nolan : le film préféré du réalisateur de Dark Knight, c'est lui !
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    En cinéphile averti, Christopher Nolan a régulièrement évoqué les films qui ont influencé son travail, plus ou moins directement. Mais quel est son film préféré ? Sa réponse devrait vous surprendre... Et ce n'est pas de la Science-Fiction !

    Depuis sa mise sur orbite en 1998 avec son premier film, le thriller néo-noir Following, Christopher Nolan s'est depuis largement fait un nom parmi les réalisateurs les plus influents d'Hollywood. Connu pour son style cinématographique distinct et ses récits conceptuels complexe (trop, dirons certains...), il a très régulièrement évoqué au fil des ans la matière de son inspiration, ses films préférés, et, par extension, les films qui ont influencé son travail, plus ou moins directement.

    Dans une interview d'Entertainment Weekly en 2013, par exemple, il expliquait l'impact qu'avait eu la découverte sur grand écran, alors qu'il était tout jeune, de 2001, l'odyssée de l'espace, et l'influence de l'oeuvre de Stanley Kubrick sur son film Interstellar, ou encore celle de L'étoffe des héros.

    Pour son film Dunkerque, il citait "la splendeur visuelle, les récits entrelacés et la musique agressivement anachronique des Chariots de feu de Hugh Hudson" comme une des sources d'influence de son film de guerre. En 2020, il évoquait l'impact du film Heat de Michael Mann sur la création de ses personnages dans The Dark Knight.

    Si Nolan vénère de nombreuses oeuvres de Science-Fiction, parmi lesquelles Blade Runner, Alien ou même Star Wars, des films à l'opposé de ce spectre figurent en très bonne place dans son panthéon personnel; comme Lawrence d'Arabie.

    Un chef-d'oeuvre gravement mutilé

    Mais quel est son film préféré ? Et bien il s'agit d'un film muet, un chef-d'oeuvre datant de 1924 : Les Rapaces, signé par Erich Von Stroheim. L'histoire ? Devenu dentiste illégalement, McTeague, épouse Trina, une jeune femme qui lui a été présentée par son ami Marcus. Mais la jeune mariée se révèle avare, notamment depuis qu’elle a remporté un gain important à la loterie...

    "Comme La Fille de Ryan, le spectacle offert par la géographie avec la narration et sa thématique est extraordinaire et inspirante. Du pur cinéma" commentait Nolan, parlant d'un "travail perdu d'un génie absolu" à propos de Stroheim.

    Les Rapaces
    Les Rapaces
    Sortie : 1924 | 1h 40min
    De Erich Von Stroheim
    Avec Gibson Gowland, Zasu Pitts, Jean Hersholt
    Presse
    5,0
    Spectateurs
    4,3
    louer ou acheter

    En 1924, ce dernier signait pour le compte de la MGM ce film, où il dépeint l’avilissement et la destruction des rapports humains autour d’un billet de loterie gagnant changeant le destin d’un groupe d’individus. Film mythique, Les Rapaces aurait été celui de la démesure, avec un premier montage qui aurait duré 7h; d'autres évoquent même une durée de 10h.

    Ci-dessous, un petit extrait du film...

    Entraînant presque systématiquement avec lui un parfum de scandale et de souffre pour dépeindre l'animalité tapie en chaque homme, Stroheim suscita l’ire des ligues de vertu, tandis qu’Hollywood agitait frénétiquement les ciseaux de la censure sur ses œuvres.

    A l’exception de Maris aveugles et La Veuve joyeuse, tous ses films seront amputés de moitié, des deux tiers voire même des trois quarts, comme ce fut justement le cas pour Les Rapaces.

    Lassés par son anticonformisme et jugé trop intenable, les studios finissent par le chasser en 1928, ce qui contraindra Stroheim à mettre sa carrière de réalisateur entre parenthèses pour faire l'acteur. Quand il rentra en Europe au terme de sa douloureuse expérience de réalisateur aux Etats-Unis, Stroheim déclara, logiquement amer : "Hollywood m'a tué".

    Sorti en DVD en 2013 dans une édition agrémentée de suppléments très intéressants, celle-ci est malheureusement épuisée depuis un moment, et vendue désormais à prix d'or. Il reste toutefois visible en VOD. Un film à vraiment découvrir. Qui plus est très, très chaudement recommandé par un cinéaste à la cinéphilie très pointue.

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