Vous aviez aimé le Anthony Hopkins émouvant de The Father et Une vie ? Il renoue aujourd'hui avec son autre registre de prédilection, celui qui lui a valu un Oscar du Meilleur Acteur pour Le Silence des Agneaux et qu'il a exploité dans différents thrillers par la suite (La Faille, Prémonitions...), quitte à flirter avec l'auto-caricature. Et c'est Bill Skarsgard qui en fait les frais dans Piégé.
L'acteur de Ça et Nosferatu incarne un jeune homme dans le besoin, qui pense pouvoir se refaire financièrement en volant une voiture de luxe un peu trop facile à ouvrir. Et pour cause : son propriétaire s'en sert comme un appât, afin de pouvoir torturer la personne qui tombera dans son piège. Mais qu'ont pensé les spectateurs de ce thriller qui rappelle des longs métrages comme Phone Game ?
Avec une moyenne de 2,7 sur 5 obtenue à partir de 52 notes*, Piégé débute juste en-dessous de Brightburn (2,8), précédent film de son réalisateur David Yarovesky. Du côté de Bill Skarsgard, il faut remonter au récent reboot de The Crow pour trouver un film moins bien noté (2,1). Et le long métrage débute au même niveau de Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, et juste devant Alexandre et Noé (2,6 chacun) dans la carrière d'Anthony Hopkins.
Que pensent les spectateurs de "Piégé" ?
"Piégé est un film d'action et de suspense qui arrive à créer une ambiance tendue et oppressante", dit Nono Goergen (5 sur 5). "Les acteurs sont convaincants et l'intrigue est bien construite, même si certains éléments peuvent sembler un peu prévisibles. Si vous aimez les films d'action et de suspense, Piégé vaut la peine d'être vu !"
"La mise en scène est plutôt bien faite, le suspense est bien présent et les personnages sont attachants", confirme Le D. (même note), en disant avoir "adoré" le long métrage. Qui est "est une vraie masterclass du huis clos survivaliste" pour 22sur20 | Alex (4,5 sur 5). "La réalisation et le rythme sont intenses, et le scénario exploite à la perfection toutes les possibilités offertes par cette voiture tueuse."
"D’un scénario pourtant vu et revu, avec des films comme Phone Game, Trap, Saw ou encore Heretic, Piégé monte d’un cran dans ce thriller frénétique, ultra rythmé et impitoyable ! Ce huis clos extrêmement restreint est suffocant, et d’une violence assez intense. La réalisation est impeccable, des prises de vue au sound design, et retranscrit à merveille cet espace confiné grâce à des plans ultra serrés qui mettent en évidence les expressions de Bill Skarsgård, ainsi que ce côté piège à souris."
"Si vous aimez les films d'action et de suspense, Piégé vaut la peine d'être vu"
"Attention âmes sensibles, on retrouve des similitudes dans la construction avec les Saw très spectaculaires ou même The Descent, et le réalisateur (David Yarovesky) n’y va pas de main morte, c’est direct, c’est spectaculaire et ça fonctionne", prévient Michel C. (4,5 sur 5 également). "Chapeau pour le véhicule (en fait 3 ont été construits) qui nous fait osciller entre 'rêve' et 'cauchemar' à faire pâlir les ingénieurs de 007 !"
Mais ce thriller n'est pas qu'une affaire de suspense. "Piégé interroge donc sans fard les structures sociales et économiques qui régissent nos vies", écrit ainsi Zola Ntondo. "Le film aborde les thèmes de l’inégalité sociale et de la lutte des classes avec finesse, sans offrir de solutions faciles. Au contraire, il pousse le spectateur à réfléchir sur les forces invisibles qui déterminent nos existences et les rapports de pouvoir qui en découlent. Ainsi, loin de donner une vision simpliste, Piégé réussit à dépeindre un monde où les oppresseurs et les opprimés se retrouvent dans une relation complexe, marquée par l’aliénation et la lutte pour la survie."
Vantant lui aussi le duo d'acteurs et la gestion de la tension, Thomas Reymond (3,5 sur 5) a quelques reproches : "Le rythme accuse quelques lenteurs et la fin paraît un peu précipitée, comme si le film n’assumait pas complètement tout ce qu’il avait mis en place." Ce que l'on retrouve chez SmallHawkeye (3 sur 5) : "Une fin un peu abrupte sans conclusion réellement approfondie, mais des dialogues intéressants entre les deux personnages ainsi qu'une succession de plan dépeignant la criminalité, la violence et les ravages de l'addition dans les rues."
"Piégé interroge donc sans fard les structures sociales et économiques qui régissent nos vies"
"Le film débute mal avec une musique bien lourde et poussive pour bien appuyé le côté thriller impitoyable qui s'annonce", déplore de son côté sélenie (même note). "Le film déçoit très vite car très vite William/Hopkins se dévoile et dévoile son but ce qui arase soudainement un suspense pourtant essentiel, et qui dévoile surtout le peu d'enjeu de l'intrigue, en effet tout ça pour ça ?! Pourtant, outre les effets tortures attendues car évidentes dans un si petit habitacle (chaud-froid, caméra, brouillage des ondes... etc...) quelques séquences valent le coup de stress... Mais dans l'ensemble ça reste du pop-corn fadasse avec un Hopkins en mode automatique, un Skarsgard convaincant et quelques montées en puissance marquantes bien que trop rares."
"Suspense, mais forcement minimaliste car un seul lieu en huis clos durant quasi tout le film", lit-on chez lionelb30 (2 sur 5). "Rien de bien crédible, quelques moments assez efficaces mais forcement limités." "[David] Yarovesky s’efforce de reproduire une vitrine qui illustre les conséquences du capitalisme, mais fait marche arrière à mi-parcours, comme si on le sommait de remonter l’arbre des causes que les protagonistes pointent du doigt", écrit Cinememories (1,5 sur 5). "Difficile d’y voir clair dans ce récit de vengeance qui compile tout ce qui ne fonctionne plus dans le cinéma populaire hollywoodien, en plus d’être aseptisé par ses leçons de morale qui n’en font même pas un bon nanar."
"Lorsque le concept d’un film ne parvient plus à captiver et à renouveler ses enjeux, à la force de shots d’adrénaline ou de tensions psychologiques efficaces, on finit anesthésié par la redondance des scènes, si bien qu’on sent confiné dans notre propre siège. C’est justement ce qui se passe dans Piégé, qui prend son spectateur pour cible malgré lui." Des propos toutefois moins rudes que ceux de Peter Huts (0,5 sur 5) : "Je crois que jamais un film n'aura aussi bien porté son nom. D'aucun pourrait dire que c'est une œuvre expérimentale, audacieuse et ambitieuse, qui expose parfaitement le concept de mise en abyme tout en brisant le 4ème mur, nous permettant ainsi de souffrir en même temps que son personnage principal. En effet, sidéré par ce que je voyais, je me suis moi-même retrouvé piégé dans la salle de cinéma et incapable de sortir de l'habitacle, tout comme le protagoniste du film."
En résumé
Le postulat de départ (un homme enfermé dans la voiture d'un autre, qui compte lui mener la vie dure), la gestion de la tension et le duel entre Anthony Hopkins et Bill Skarsgard séduisent une bonne partie des spectateurs, au même titre que la manière dont Piégé se sert de son concept pour parler de la situation économique et sociale actuelle. Mais la crédibilité de l'ensemble et le rythme insufflé par le réalisateur font davantage débat, alors que certains pointent du doigt la répétition des situations.
Et vous ? Qu'avez-vous pensé de Piégé ?
* Notes arrêtées le jeudi 10 avril 2025
