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    Paris Police 1900 sur Canal+ : comment s’est construite cette série historique ambitieuse ?
    Lucie Reeb
    Lucie Reeb
    -Journaliste séries
    Passionnée de séries depuis son plus jeune âge, elle regarde de tout, mais garde une place particulière dans son cœur pour les séries pour ados.

    Canal+ a lancé hier soir "Paris Police 1900", une série historique qui nous transporte tout droit dans les méandres de la Belle Epoque. Comment Fabien Nury, le créateur, a-t-il travaillé pour composer ce récit ?

    Ce lundi 8 février à 21h05, Canal+ lançait sur son antenne Paris Police 1900, la nouvelle création originale de la chaîne qui nous transporte tout droit à la Belle Époque, alors que l’affaire Dreyfus est en train de diviser le pays. Quand le cadavre d’une inconnue est retrouvé dans la Seine, un jeune inspecteur ambitieux va se retrouver au cœur d’une enquête qui va se révéler beaucoup plus complexe qu’il ne le pensait.

    Cette série historique audacieuse a été créée par Fabien Nury, un scénariste de BD spécialisé dans le genre historique et passionné de polars, qui a trouvé en Paris Police 1900 le terrain de jeu parfait. Il a ainsi pu, pendant 8 épisodes, brouiller les pistes entre réalité et fiction, afin d’offrir une œuvre immersive qui nous montre une facette souvent méconnue de la Belle Epoque. Quelles ont été les étapes de son travail ? Et quels sont les éléments fictifs de la série ? Fabien Nury a répondu à ces questions lors d’une conférence de presse.

    Paris Police 1900
    Paris Police 1900
    Sortie : 2021-02-08 | 52 min
    Série : Paris Police 1900
    Avec Jérémie Laheurte, Evelyne Brochu, Thibaut Evrard
    Presse
    3,5
    Spectateurs
    3,6
    Voir via MyCanal

    Une documentation longue

    Afin de proposer une série historique digne de ce nom, Fabien Nury a fait plus d’un an de recherches pour trouver le sujet de sa fiction. Ainsi, de 2016 à 2017, il s’est documenté sans cesse pour trouver des éléments à partir desquels il pouvait créer une histoire. “La documentation sur ce type de série est la première clef du travail”, a-t-il ainsi déclaré. C’est d’ailleurs à travers cette documentation que Fabien Nury a trouvé ses idées d’intrigues et de personnages. Son principe : “au lieu d’inventer, j’ai préféré extrapoler sur la base d’une réalité”. Il est donc parti de faits historiques réels, auxquels il a rajouté des détails de fiction pour inventer son histoire, à l’image de séries comme Boardwalk Empire, qu’il cite d’ailleurs comme l’une de ses inspirations.

    L’affaire du fort Chabrol, la ligue antisémite de France et la situation politique française en 1899 sont des événements et des faits qui sont très bien documentés. J’ai également trouvé beaucoup de documents sur la découverte du corps et les premières étapes de l’enquête concernant l’affaire de la valise sanglante. Cela nous a beaucoup aidé pour la scène d’autopsie par exemple, car nous avions vraiment les détails. En revanche, ces deux affaires n’avaient rien à voir entre elles. J’ai donc utilisé la fiction pour construire un lien qui me permette de faire en sorte que ce que je raconte soit un peu faux, mais aussi un peu vrai. J’ai fait en sorte que la réalité et la fiction ne fonctionnent pas de façon binaire, mais que ce soit une infinie zone de gris”.

    Rémy Grandroques - Tetra Media Fiction / Canal+

    Quand fiction et réalité s'entremêlent

    Les faits historiques relatés ont donc réellement existé, et tous les personnages, excepté les inspecteurs Jouin et Fiersi, sont de véritables figures historiques. Tout le travail de Fabien Nury a alors été d’apporter une part de fiction à des personnages qui ont une trajectoire historique déjà tracée. Ainsi, le sobriquet de “pompe funèbre” a réellement été donné à Marguerite Steinheil et les discours prononcés par Jules Guérin devant la foule sont des verbatims. C’est ensuite Fabien qui a choisi d’en faire ce qu’ils sont dans la fiction. “Pour les frères Guérin, j’aurais été incapable d’inventer qu’on puisse créer un journal qui s’appelle “L’antijuif”. C’est par contre moi qui ait décidé de faire de Jules l’Alcapone de l’antisémitisme. Ce personnage est à la fois un caid, un homme politique et une espèce de gros garçon attardé qui est incapable de vivre s’il n’a pas sa meute de quinze bouchers autour de lui.

    Concernant la violence montrée dans la série, Fabien Nury voulait casser cette image idéalisée de la Belle Epoque. “Je ne voulais pas faire une série nostalgique de la période, où nous pourrions nous dire “c’était mieux avant”.” Au moment de ses recherches, c’est d’ailleurs la barbarie de l’époque qui lui a sauté aux yeux. La violence était partout, aussi bien dans la politique, que dans le couple ou dans la législation. Cette violence a également permis de ne pas proposer au spectateur un simple cours d’histoire, mais bien d’essayer de lui faire ressentir la réalité de cette période trouble. Et il semble que ce soit un pari réussi pour Canal+ qui est parvenue à nous offrir un polar sombre mêlant fiction et réalité.

    Retrouvez Paris Police 1900 tous les lundis soirs à 21h05 sur Canal+.

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