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    La Corde sur Arte : que vaut la minisérie fantastique avec Jean-Marc Barr et Suzanne Clément ?
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    Ce soir à 20h55, Arte diffuse la minisérie en trois parties réalisée par Dominique Rocher ("La Nuit a dévoré le monde"), dans laquelle un groupe de scientifiques découvre une mystérieuse corde au milieu des bois. Thriller réussi ou fable nébuleuse ?

    De quoi ça parle ?

    Un petit groupe de scientifiques isolés dans une base en Norvège découvre une mystérieuse corde, en apparence sans fin, qui longe leur observatoire et s’enfonce dans la forêt immense. Certains décident de la suivre, d'autres décident de rester. Tandis que l’innocente expédition se transforme peu à peu en quête déterminée à percer ce mystère, tous vont se trouver confrontés aux lourdes conséquences de leurs choix.

    La Corde, 3 X 52 minutes

    Le 27 janvier à 20h55 sur Arte et en intégralité sur arte.tv

    La Corde
    La Corde
    Sortie : 2022-01-27 | 50 min
    Série : La Corde
    Avec Suzanne Clément, Jean-Marc Barr, Christa Théret
    Presse
    2,9
    Spectateurs
    2,0
    Disponible sur MAX

    C'est avec qui ?

    Dans cet thriller fantastique en trois épisodes, l'actrice québécoise Suzanne Clément (La Forêt, Mommy) donne la réplique à l'allemand Richard Sammel (The Head, Un Village français), Jean-Marc Barr (Deux flics sur les docks), Jeanne Balibar (Illusions perdues) et au danois Jakob Cedergren (Meurtres à Sandhamn).

    Christa Théret (Les Aventures du jeune Voltaire), l'acteur israélien Tom Mercier (We Are Who We Are) et les belges Planitia Kenese et Gilles Vandeweerd (Zone Blanche) complètent le casting de cette série à forte résonnance européenne, issue d'une coproduction entre la France et la Belgique.

    Ça vaut le coup d'oeil ?

    Librement adaptée du roman éponyme de l'auteur allemand Stefan aus dem Siepen par Eric Forestier et Dominique Rocher, réalisateur du singulier film de zombies salué par la critique en 2018 La Nuit a dévoré le monde, La Corde a en apparence tout pour intriguer les amateurs de genre, les incursions fantastiques dans les séries françaises étant encore trop rares aujourd'hui.

    Un groupe de scientifiques européens, une base de recherches coupée du monde au milieu d'une forêt norvégienne, un élément perturbateur surnaturel, de grands questionnements métaphysiques en toile de fond...

    Dans sa première partie, la série nous expose sa galerie de personnages, un groupe de scientifiques chevronnés dirigé par un couple de chercheurs en astrophysique, Agnès et Bernhardt Mueller (Suzanne Clément et Richard Sammel).

    Alors que leur équipe est sur le point d'effectuer une moisson de données historique pour comprendre le phénomène des répéteurs (ou FRB, de l'anglais fast radio bursts : sursauts radios rapides) qui leur permettrait de recevoir des émissions de l’autre bout de l’univers afin de comprendre sa formation, la découverte d'une immense corde qui s'étend dans les bois déstabilise et fascine les chercheurs. D'où vient-elle, et jusqu'où va-t-elle ?

    Les Films de l' Instant - G.Ch

    Plusieurs d'entres eux, menés par Bernhardt et son acolyte taciturne Serge (Jean-Marc Barr), décident alors de laisser tomber tous leurs travaux pour partir en randonnée le long de la corde afin de percer son mystère.

    Sophie Rauk (Jeanne Balibar), astrophysicienne atteinte d'un cancer incurable, y voit là une échappatoire bienvenue. Leïla (Christa Théret), brillante analyste en proie à la dépression, est suivie par son compagnon, Joseph (Tom Merci), le cuistot de l'équipe, qui tente de sauver leur couple. Dani, une jeune stagiaire anglaise, se joint également à l'aventure, poussée par la curiosité et un désir de retrouver la foi.

    A partir de là, tout s'effondre. Au bout d'une journée de marche, voyant que la corde se prolonge, le petit groupe décide à la quasi-unanimité de rester sur place, sans aucun moyen de communication, et de poursuivre l'exploration le lendemain, tandis que Bernhardt tente de faire demi-tour vers le centre de recherches où son épouse non-voyante, Suzanne, les attend.

    Si le postulat de départ a tout pour piquer notre curiosité en tant que spectateur (mais à quoi mène cette satanée corde ?), le déroulement de l'intrigue, qui s'oriente vers une illustration métaphorique de la quête du savoir et de ses limites, l'est beaucoup moins. 

    Tandis que les personnages s'enfonçent vers l'irrationnel jusqu'à en perdre la tête, se retournant peu à peu les uns contre les autres, le motif de la corde illustre une transition entre deux univers, et tente de nous faire réfléchir à la notion d'infini tout en jouant à nous faire perdre nos repères dans l'espace-temps. 

    Mais n'est pas Interstellar qui veut. A force de se perdre en réflexions métaphysiques sur la mort, la quête de sens et l'infini, cette fable existentielle pourtant prometteuse finit par égarer notre intérêt.

    Alors qu'il y aurait eu tant de trouvailles de mise en scène à faire dans un environnement naturel oppressant comme celui-ci pour renforcer la poésie fantastique de son sujet, La Corde est lestée par une réalisation paresseuse et par le jeu désincarné de certains interprètes. Un manque de direction d'autant plus dommage lorsqu'on parvient à réunir à l'écran autant de comédiens étrangers aussi pointus.

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