Mon compte
    Le Gendarme de St Tropez ? "La malédiction du cinéma français" selon Christophe Gans
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Invité de la 15e édition du Festival européen du film fantastique de Strasbourg, le cinéaste Christophe Gans a sorti un sévère carton rouge sur l'état de la production cinématographique hexagonale, coupable d'une "immense paresse"...

    Volubile, toujours passionné et passionnant, Christophe Gans est aussi réputé pour sa franchise. Créateur de feu le magazine Starfix, largement biberonné au cinéma de genre, révélé au grand public avec son premier film, Crying Freeman, il est jusqu'à ce dimanche l’invité d’honneur de la 15e édition du Festival européen du film fantastique de Strasbourg (FEFFS).

    Dans un entretien accordé à Télérama, il s'est livré, à nouveau, à une sévère critique sur l'état de la production hexagonale, coupable selon lui d'une "immense paresse". Des propos qui ont la vigueur d'un uppercut.

    "Une immense paresse !"

    "Pourquoi n'y-a-t-il pas de John Carpenter ou de Dario Argento en France ?" lui demande le journaliste Nicolas Didier. "C’est un problème strictement industriel, qui tient à la façon dont le cinéma français est structuré. Désormais, il est en grande partie le produit de financiers et de producteurs qui sont juste des passe-plats : ils font des allers-retours entre les chaînes de télé, le circuit de distribution et la banque. Moins c’est original, plus ça ressemble à quelque chose qui a pu marcher, mieux c’est ! Ce qui m’a frappé, durant toutes ces années, c’est leur immense paresse".

    Gans estime que l'on fait un mauvais procès au cinéma de la Nouvelle vague, longtemps accusé "d'avoir détruit le grand cinéma commercial français et la qualité française". Il enfonce le clou : "la malédiction du cinéma hexagonal, en dépit de tout l’amour que j’ai pour Louis de Funès, c’est Le Gendarme de Saint-Tropez.

    En 1964, c’est le jackpot ! Une bande de comiques sur une plage, un tournage en Scope couleur et, à l’arrivée, quinze millions de spectateurs. L’horizon, à partir de là, était de faire, de refaire et de refaire encore le coup du film de Jean Girault. C’est la raison essentielle pour laquelle nous n’avons plus de cinéma de qualité, qui joue sur le patrimoine culturel".

    S'il salue la qualité d'une oeuvre bien française comme Grave, "très étrange et très singulière", il avoue que ses récents coups de coeur dans le cinéma de genre sont plutôt outre-Atlantique : Midsommar, un "chef-d'oeuvre"It Follows, de David Robert Mitchell, qui date déjà de 2014. Ou le non moins formidable The Witch de Robert Eggers. Des oeuvres qui sont "toujours produites selon un principe simple, qui est de combiner les publics de genre et du cinéma indépendant".

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top