Attendu comme un film apocalyptique grandiose, World War Z est malheureusement une terrible déception. Le roman était pourtant formidable. De ceux qui trouvent un point de vue narratif idéal pour traiter leur sujet. Construit comme une série d’interviews pour dresser un état des lieux terrifiant d’une invasion de zombies, World War Z de Max Brooks, fils du grand Mel Brooks, était une petite merveille qui faisait logiquement suite à son Guide de survie en territoire zombie. Mais passé entre les mains de plusieurs scénaristes et devant la caméra de Marc Forster, World War Z perd un immense intérêt. La relative efficacité des premières minutes n’est qu’un leurre, cette adaptation qui se veut le film de zombies ultime est sans aucun doute un terrible rejeton. Et le tout porté par un Brad Pitt en mode mineur. Au-delà de la bêtise de son script qui multiplie les incohérences avec une aisance remarquable, au-delà d’une mise en scène totalement impersonnelle, il n’y a quasiment rien. Aucune montée en tension, aucune terreur, aucune émotion, une succession de personnages à la fonction unique, aucun sens du spectaculaire et un dernier acte qui vient définitivement enterrer le projet. World War Z n’aboutit sur rien d’autre que la désagréable sensation d’un gigantesque gâchis. Et pourtant la première demi-heure semble efficace. Car Marc Forster parvient à capter quelque chose au sein de la famille Lane à travers l'intime et fait preuve à ce moment d’un certain sens de la narration pour transformer une exposition en plongée dans le chaos. Mais rapidement, World War Z se transforme en voyage de Brad Pitt autour du globe, sans aucune prise en compte du paramètre temporel, qui aboutit sur des scènes assez bêtes voire carrément ridicules. Tout en haut du podium du n’importe quoi, les évènements se déroulant en Israël avec tous ces gens se mettant tout à coup à chanter, pile quand Brad Pitt arrive, ce qui déclenche une attaque. Une belle preuve d’une indifférence totale dans la logique du scénario, cette séquence détruit toute notion de réalisme, qui était pourtant le cœur du projet. Mais le pire reste les personnages secondaires. Leur multitude vient se greffer à l’aventure sans jamais faire avancer le récit, est totalement inutile, et disparaît ainsi assez logiquement comme elle apparaît, comme autant d’éléments de détail pour combler le vide général. La notion de famille, liée à celle de la survie, développée dans le premier acte est rapidement avortée, tandis que le dernier acte du film s’avère tout bonnement hors sujet et qui plus est se permet d'être bâclée comme pas possible et tout bonnement ridicule. World War Z est donc un petit peu sauvé par les quelques scènes d'actions qui ne manquent pas de punch et par Brad Pitt qui, pourtant, ne semble vraiment pas au mieux de sa forme. Le film possédait sur le papier un potentiel immense, mais ne dégage pourtant presque rien de consistant, l’impression de fin du monde n’étant jamais retranscrite à l’écran. Ainsi vient un résultat terriblement décevant. Un film de zombies lambda, pas très impressionnant, dans lequel pas une seule goutte de sang n’est versée. C'est dommage car avec un tel potentiel, Marc Forster aurait pu créer quelque chose de puissant. Mais c'est bien raté.