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    Zero Theorem
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Zero Theorem" et de son tournage !

    La théorie italienne

    Zero Theorem a été sélectionné pour la compétition de la 70ème Mostra vénitienne. Il dut cependant laisser le Lion d'or à Sacro GRA, de Gianfranco Rosi et les Lions d'argent à Alexandro Avranas pour Miss Violence et Tsai Ming-liang pour Les Chiens errants. Il fut également présent, hors compétition, au festival international du film de Marrakech.

    Délégation scribouillarde

    Alors que le réalisateur Terry Gilliam s'est le plus souvent lui-même chargé d'écrire les scénarios de chacun de ses longs-métrages, Zero Theorem est l'oeuvre d'un illustre inconnu de la profession, Pat Rushin. Le fait est d'autant plus étonnant que le cinéaste rapproche son dernier film d'une autre dystopie qu'il réalisa en 1985, Brazil, dans laquelle il dépeignait l'aliénation de l'homme par la société qui l'entourait. Il a par la suite décrit Zero Theorem comme la version actuelle de l'idée qu'il se faisait de cette humanité sociale.

    Je ne suis pas un numéro !

    Terry Gilliam tient à appuyer la spécificité de son film, qui s'éloigne le plus possible selon lui des productions actuelles. Ainsi, il explique que Zero Theorem "ne ressemble à aucun autre sorti récemment dans les salles : ici, il n’y a ni zombies, ni vengeurs masqués, ni aliens, ni explosions cataclysmiques. Quoique, il est possible que j’aie menti sur ce tout dernier point…". Il dit avoir souhaité faire "un film qui soulève des questions, sans proposer de réponses toutes faites (...)".

    Son prééciiieuuux texte

    C'est en 1999 que Pat Rushin publie une nouvelle appelée "Call". "Je l'ai fait lire à un ami cinéaste qui m'a suggéré d'en tirer un scénario", raconte l'auteur. "J'ai donc appris tout seul à écrire un script, et j'en ai signé une première version. J'ai toujours été un très grand cinéphile, si bien que ça m'est venu assez naturellement". Le scénario est finalement remarqué par la Zanuck Company, qui pensa tout de suite à lui donner vie sur grand écran. Les multiples réécritures font que le script n'est proposé qu'en 2008 à Terry Gilliam qui suggère alors certains changements dans le scénario, reportant encore sa mise en images.

    La quête don quichottesque

    Gilliam faillit abandonner le projet en cours de route. Alors que les financements sont trouvés et que le film doit se tourner avec Billy Bob Thornton dans le rôle principal, le cinéaste préfère donner priorité à son Imaginarium du Docteur Parnassus et à L'Homme qui tua Don Quichotte, film qui ne vit finalement pas le jour. Le producteur Dean Zanuck refuse malgré tout de donner Zero Theorem à un autre réalisateur et garde son scénario sous le coude, en attendant que Gilliam soit libre et puisse reprendre le projet en main. En juin 2012, Don Quichotte est temporairement mis de côté, victime de sa célèbre malédiction, et le réalisateur peut enfin récupérer un scénario alors vieux de 12 ans.

    L'amour de son art

    Si Gilliam n'a pas écrit le scénario, il a cependant proposé plusieurs retouches de celui-ci pour l'adapter au mieux à son univers si particulier. C'est le script, qui d'emblée, le convainquit qu'il y avait un film à construire qui collerait avec son style : "D'entrée de jeu, le script m'a plu. Il était très  bien écrit, et les dialogues et les personnages étaient très convaincants. D'ailleurs, je me suis senti en terrain connu dès la première lecture. Certaines parties me rappelaient L'armée des douze singes et certains autres de mes films". Le fait que le personnage principal attende le coup de fil qui donne un sens à la vie peut ainsi rappeler le film datant de l'époque où le réalisateur travaillait encore avec les Monty Python, The Meaning of Life.

    La patte du maître

    Le scénario original n'est pas disponible mais il apparaîtrait que c'est Terry Gilliam lui-même qui lui donna son aspect final, redéfinissant certaines scènes, précisant des éléments et donnant véritablement vie aux personnages. Le scénariste collabora avec lui sur nombre de passages : "par exemple, j'avais écrit une scène de fête, qui était assez banale. Terry en a fait une soirée à thème – l'Afrique en l'occurrence – qui a lieu dans une vieille maison dont l'un des occupants déménage, si bien qu'il y a des cartons un peu partout. Je me suis dit que c'était vraiment malin, car dès lors, il n'avait pas besoin de meubler l'espace. Je suis peut-être capable d'écrire une scène de fête, mais Terry, lui, sait faire la fête !", raconte-t-il notamment sur leur travail en commun.

    Zéro référence ?

    Bob, joué par Lucas Hedges, fait un clin d'oeil appuyé à Matrix lors d'une scène où il décrit Qohen comme "the One" (ou "l'Elu" en VF) dont avait parlé l'Oracle, bien que Qohen semble ne pas se soucier de ces allusions. Zero Theorem est par ailleurs considéré par son réalisateur comme le successeur spirituel de Brazil, dont il récupère certaines thématiques et une forte inspiration.

    Caméos cachés

    Le scénariste Pat Rushin et sa femme Mary apparaissent dans un court caméo lors d'une des scènes de Zero Theorem. En effet, on peut les apercevoir un instant à l'arrière-plan, assis sur un banc dans un parc, Mary lisant le journal et Pat en train d'écrire en s'appuyant sur sa serviette. Il est en réalité en train de noter des messages lisibles dans les affiches défilantes "Mancom motivation" repérables tout au long du film.

    Le théorème du casting

    Très vite, le réalisateur pensa à proposer le rôle de Qohen à Christoph Waltz. "C'est vraiment un film d'acteurs. Et Christoph est tout bonnement stupéfiant. Il a un charme hypnotique et on peut le regarder jouer pendant des heures", explique le cinéaste qui fut gré au comédien d'enrichir son personnage et même de suggérer plusieurs cadrages et effets de mise en scène. David Thewlis, que connaissait déjà Gilliam, n'a eu que six jours de tournage mais le réalisateur refit plusieurs fois les scènes dans lesquelles il apparaissait pour le simple plaisir de voir les pistes de jeu qu'allait explorer l'acteur.

    Thierry Theorem

    Mélanie Thierry incarne dans le film Bainsley, une jeune femme qui tente d'avoir des relations sexuelles avec Qohen via les nouvelles technologies. Elle rappelle au réalisateur Judy Holliday et Marilyn Monroe du fait qu'elle s'illumine devant la caméra, selon les termes de Terry Gilliam. Pour le producteur Nicolas Chartier, l'actrice française n'est autre que la révélation du film, qui fera selon lui décoller sa carrière internationale.

    Gilliam à l'assaut des acteurs

    Pour Matt Damon et Tilda Swinton, Terry Gilliam n'a même pas eu à leur faire lire le scénario. L'actrice explique que "quand c'est Terry Gilliam qui vous sollicite, ça ne se refuse pas", tout comme l'acteur, qui accepta le rôle de Management au seul nom du cinéaste. Swinton dut se grimer et s'enlaidir pour le rôle comme elle l'avait récemment fait pour The Grand Budapest Hotel et Snowpiercer. Elle n'avait qu'une journée de tournage, mais elle en garde un souvenir vivace.

    Décors Warren

    C'est le chef décorateur David Warren qui se chargea de la création des décors de Zero Theorem. Il avait auparavant travaillé avec Terry Gilliam sur son précédent film, L'Imaginarium du Docteur Parnassus, pour lequel il avait été nominé aux Oscars. Avant cela, le réalisateur étudia l'oeuvre du peintre contemporain Neo Rauch, qu'il donna comme modèle à l'équipe décoration. Ukelele Ike vint également s'ajouter aux inspirations artistiques. Ne pouvant joindre Rauch pour lui demander conseil, les décorateurs s'inspirèrent assez librement de ses toiles.

    A Contre-courant de la contre-utopie

    David Warren explique que le réalisateur voulait vraiment se placer à l'opposé des images futuristes qui ressortent fréquemment au cinéma. "À l'heure actuelle, beaucoup de films de science-fiction dépeignent l'avenir comme une époque élégante, design, et ultra-futuriste. Les décors y sont monochromes, géométriques et intègrent de l'acier et du verre. Mais Terry n'en voulait pas. Il voulait un futur qui soit inventif sur le plan chromatique. Quelqu'un m'a dit que le style relevait de la 'contre-utopie pop' parce qu'il y a énormément de rose, d'orange et de rouge vif dans le film". Probablement pense-t-il à des longs-métrages comme Oblivion ou Elysium, qui ont le plus récemment marqué le paysage cinématographique de la SF, ou encore aux futures sorties du genre, qu'il s'agisse d'Edge of Tomorrow ou de Transcendance.

    From Roumanie with love

    Le tournage, qui eut lieu dans les studios de Bucarest, en Roumanie, dut attendre que l'importante chapelle qu'habite Qohen dans le film, soit construite sur un unique plateau. Elle nécessita neuf semaines de travail et fut inspirée pour son plan intérieur des églises orthodoxes que l'on peut trouver sur place, alors que son plan d'ensemble, orgue et maître-autel compris, est typique des églises anglicanes américaines. Quant au Mancom, le puissant ordinateur central, Terry Gilliam voulait tourner les séquences qui l'impliquaient dans un site de hauts fourneaux de Calarasi, dans le sud de la Roumanie, datant de l'époque de Ceausescu. Cela fut impossible mais le lieu resta une importante inspiration pour les décorateurs. Ainsi, au lieu d'être miniaturisé et virtuel, le Mancom est massif, fonctionne à la vapeur et est tout de fer et de béton.

    Costume sur mesure

    Le chef costumier italien Carlo Poggioli avait déjà travaillé avec Terry Gilliam sur Les Aventures du Baron de Münchausen et Les frères Grimm, alors qu'il était assistant de Gabriella Pescucci. Pour Zero Theorem, il suivit les conseils du réalisateur qui voulait que tous, sauf Qohen, soient habillés de couleurs vives parce qu'heureux. Le cinéaste voulait qu'on ait l'impression d'assister à "Qohen au pays des merveilles" en découvrant les tenues flashy des personnages. Puisque le film se passe dans un monde futuriste, le chef costumier voulut utiliser des matières plastiques au lieu de tissus classiques pour confectionner les costumes, ce qui explique pour certains leur inconfort. Ceux de Bainsley demandèrent un effort particulier parce que plus nombreux et diversifiées.

    Tournage en décalage

    Le tournage de Zero Theorem prévoyait 28 jours de travail en studio et 8 jours en décors naturels. Ce fut le tournage le plus court de Terry Gilliam depuis Monty Python Sacré Graal, qui fut fulgurant et décalé parce que sans le sou. Au moment des préparatifs, il déclarait : "On va voir si un vieux briscard comme moi peut encore faire comme s'il s'agissait de son premier film". Comme un retour aux sources, le film fut tourné non pas en caméra numérique mais en argentique, afin de rendre au mieux sans retouche les couleurs et les lumières travaillées par l'équipe du film.

    Tu flottes ou tu coules

    Mélanie Thierry fut terrifiée par une scène qu'elle devait tourner sous l'eau, la séquence mettant en scène un plan sous-marin au bord d'une plage virtuelle. La piscine du studio fut utilisée à ce profit mais l'actrice n'était pas pour autant rassurée : "Je déteste l'eau. Je sais nager, mais je n'avais encore jamais plongé la tête sous l'eau dans une piscine, ou même dans une baignoire – et encore moins dans la mer ! Et lorsque je n'ai pas pied, je panique. J'ai dû aller sous l'eau, ouvrir les yeux, dire mon texte, sans agiter mes bras ou mes jambes, faire semblant que tout allait bien, et nue par-dessus le marché ! Le plus injuste, c'est que Christoph, lui, était parfaitement à l'aise, très détendu, et totalement serein".

    Home, future home

    Les 8 jours de tournage en décors naturels se déroulèrent intégralement à Bucarest, sur neuf sites différents. L'un, l'Athenaeum, est la plus grande salle de concert de la ville. Le Parc Carol fut quant à lui transformé en "immense mémorial de guerre, datant de l'époque communiste, qu'on a équipé d'arches et de pointes gonflables, de couleur bleue. On a demandé à des hommes efféminés de se balader dans le parc, à un type de s'habiller en clown et de tenir un énorme stand de hot-dogs, et Dieu sait quoi encore !" raconte le chef décorateur David Warren. La scène où Qohen est interrogé par les médecins fut filmée au centre d'essais électriques ICPE, situé dans le parc d'activités technologiques de Bucarest, site choisi pour la taille imposante de ses machines, très rétro-futuristes.

    Zero cordes ?

    Le compositeur George Fenton chercha à écrire une musique qui touche à la vision que le réalisateur avait du scénario : "Visuellement, le film est un mélange extraordinaire de gothique, de high-tech, de steampunk et de style années 80, tout en portant la marque inimitable de Terry" explique-t-il. Il opta pour une bande originale majoritairement composée de rythmes électro. Elle est également inspirée de la musique de Kurt Weill du fait de l'aspect iconoclaste du film qui lui donne un côté légèrement brechtien. Fenton enregistra lui-même les éléments électroniques de la partition sur un synthé, mais il se servit tout de même, pour certaines scènes, d'instruments plus traditionnels, notamment de tout un orchestre de cordes.

    Zéro "Theorem" pour Billy Bob Thornton

    Initialement pressenti pour tenir le rôle principal, alors que le projet n'en était qu'à ses balbutiements Billy Bob Thornton s'est finalement désengagé. Pas pour des raisons de salaire ou d'emploi du temps, non : l'acteur a quitté le film à cause d'une... peur des objets anciens, comme l'a révélé Terry Gilliam.

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