Avis sur Philomena

"Philomena" est avant tout un terrible témoignage retraçant l'histoire vraie de cette Irlandaise, enfermée dans un couvent avec son bébé qui lui sera arraché pour être adopté par un couple d'Américains aisés...
Cette tragique et scandaleuse affaire est superbement portée par Judi Dench (à des lieues de ses rôles au côté de James Bond !) extraordinaire de vérité, de délicatesse et à la fois tout en profondeur ! Il est d'ailleurs d'autant plus important de le préciser, que Philomena est un personnage très sensible doté également d'un humour plutôt caustique, tout en se montrant ouverte et clairvoyante face aux événements qui s'accumulent !
Le tandem qu'elle forme avec ce journaliste qui est tout son contraire en étant prêt à tout pour faire du sensationnel, est plus d'une fois touchant et se révèle même un des points essentiels du film à travers cet apprivoisement mutuel, chacun faisant preuve de tolérance malgré leurs différences respectives !
Reste, l'aspect édifiant de ce scandale aux multiples facettes, et au delà de cette histoire émouvante, remarquable et assez étonnante, on ne peut qu'être bouleversé par la séparation arbitraire et non consentie des enfants et de leurs mamans !
Un très beau film que signe là Stéphen Frears, qui sans pathos d'aucune sorte, nous touche littéralement au plus profond...

Le plaisir intense que procure la vision de ce film est assez mystérieux car enfin, il ne s'agit comme le dit l'un des protagonistes, que "d'une histoire d'aventure humaine écrite pour des esprits déficients...". Mais voilà, cette histoire mélodramatique est superbement écrite, palpitante, constamment surprenante, alternance d'émotion et d'humour (n'oubliant pas pour autant une jolie dénonciation de la névrose religieuse). Les deux comédiens sont exceptionnels ( comment font donc les anglais pour avoir des comédiens aussi justes?) avec mention spéciale pour Judi Dench : tour à tour dure, perdue, touchante, bavarde, mutique et...visuellement ravissante (rarement vu une femme âgée aussi photogénique, même dans ses - un peu trop - gros plans!). La mise en scène modeste, simple et élégante de Frears est aussi un plaisir constant: enfin un cinéaste qui ne désire pas avant tout passer pour un "créateur", un de ces "auteurs" maniéristes et mollassons dont le cinéma français nous abreuve et qui fait les beaux papiers de la belle critique ( les Inrocks détestent!). Allez donc voir Philomena!

Univerciné britannique Nantes 2013. Sacrée petit bout de femme que Philoména sous les traits d'une actrice âgée pleine de répondant, véritable bras d'honneur au glamour, à la chirurgie esthétique. C'est la fête perpétuelle dans cette histoire grinçante et romantique à la fois, sans jamais qu'on dérive flagornerie où clichés. Ainsi, le couple Martin Sixmith et Philoména fonctionne à plein, leur objectif jamais perdu de vue, chacun conscient des abîmes intergénérationnels. Deux tempéraments complémentaires pour une mission funambule, sur fond d'institutions à couvercle plus ou moins bien hermétique... En chemin, Stephen Frears habille ses personnages de sa verve (réalisateur au mieux de sa forme dans ce film !). La manière de raconter un livre à partir d'un trajet voiture, sans crier gare une ou deux répliques cinglantes, de celles qui émanent des personnes revenues de très loin dans la souffrance intime. On a les yeux qui s'embuent pendant un long cri de douleur, on éclate de rire la séquence suivante... Tout repose sur la pétillance de Judi Dench, "la plus mignonne des petites vieilles du grand écran". Elle donne envie d'avoir son genre de rides (très attirante plastique même filmée en gros plan avec toutes les marques de l'âge), ce naturel, ce timbre de voix aussi, ce phrasé, cette manière d'articuler chaque syllabe, son sens de la répartie en cas d'attaque. Un pur délice... La bonne distance par rapport à l'événement de départ, des prises de vue avec coupures aux bons moments, l'action qui n'arrête pas, font écarquiller les yeux et se dire, ah, comme ils ont dû tous s'amuser à tourner cette histoire !

Petit bijou! Grand moment de grâce, de finesse, subtile opposition de charactères, de génération, de sens de la vie mais aussi de respect et d'amour filiale. Que dire de plus sur Judi Dench, une actrice si rare, si élégante et fine. Quel art de la comédie! Elle arrive à montrer différentes facettes de ce personnage de mamy d'1 autre temps, pas si bête que ca et comme le penserait ce journaliste désabusé et en colère. Tout l'opposé de Filomena qu'on finit par affectionner et respecter, quelque soit sa vision des événements qui ont bouleversé sa vie. Stephen frears signe ici et une nouvelle fois, un grand film humain, sans discours moralisateur sur l'église. Il montre juste 2 mondes, 2 visions, 2 manières de vivre et de choisir d'avancer. Les scènes entre les 2 héros sont savoureuses, piquantes et émouvantes. Mention à la scéne grandiose quand Steve Cogan retrouve l'identité de son fils sur internet (surprise bouleversante qui renverse le film, bravo et merci de n'avoir rien montré dans la BA) ou la scène finale d'affrontement. Filomena donne une magnifique leçon de foi, d'acceptation, de courage aussi. Frears film tjs aussi bien, s' approchant des visages marqués ou léger dans la nature et dans les scènes de pure comédie. Il sait alterner tragique ( car l'histoire est juste immmonde) et humour so british!! Double bravo, enfin du bonheur, de la réflexion, une vraie histoire, des acteurs épatants. Merci. Je recommande plus que chaudement, avec empressement et envie de voir un film généreux.

Stephen Frears nous prouve encore une fois qu'être un réalisateur talentueux n'est pas à la portée du tout venant. En choisissant un sujet à priori difficile et peu attrayant, il démonte le regard des médias, décortique celui porté sur l'église catholique et se concentre sur le personnage principal et sa grandeur d'âme. L'intrigue huilée et passionnante est déployée sans pathos avec la légèreté et le flegme les plus authentiques d'outre-manche. Un vrai bonheur sans temps mort. Bravo.

C'est une histoire vraie. Celle de Philomena Lee qui, tombant enceinte étant adolescente, est envoyée dans un couvent dans lequel elle n'est autorisée à voir son fils une heure par jour avant qu'on le lui enlève, celui-ci étant vendu à l'adoption par les bonnes sœurs à des américains. Gardant le secret pendant 50 ans, Philomena finit par raconter son histoire à sa fille qui contacte Martin Sixsmith, journaliste récemment licencié afin qu'il l'aide à retrouver son fils et en tire un article. Avec ce film, Stephen Frears se frotte à un sujet sérieux et triste qui aurait vite pu tomber dans le pathos. Heureusement que le scénario (co-écrit par Steve Coogan) a l'intelligence d'éviter le larmoyant en gardant toujours une petite note d'humour et en soignant ses personnages. En effet, l'opposition entre Philomena (croyante, naïve, gentille) et Martin (désabusé, se moquant de la religion, cynique) est le vrai moteur du film et leurs oppositions unies dans cette recherche du fils se transforme en une belle relation. Le tout pour une belle histoire qui ne nous paraît jamais surfaite grâce au charme indéniable de Judi Dench et de Steve Coogan.

J'ai globalement toujours apprécié Stephen Frears, qui ne pouvait que se reprendre après le catastrophique « Lady Vegas », de très loin son plus mauvais film. C'est chose faite avec « Philomena », classique dans son traitement, mais suffisamment riche pour que l'on y prenne plaisir et intérêt. Rien d'extraordinaire donc, mais une belle histoire qui méritait qu'on la raconte, abordant avec intelligence et talent toutes les facettes de son sujet sans recourir à la facilité ou au pathos. Le ton est toujours sobre, maîtrisé, l'émotion venant ainsi naturellement à plusieurs reprises, jamais commandé par une musique sirupeuse ou un gros discours édifiant. Tout sonne juste, de la relation entre nos deux héros aux différents thèmes abordés, sans mépris ni condescendance vis-à-vis de qui que ce soit, si ce n'est une violente charge contre l'église catholique, offrant à l'œuvre l'une de ses scènes les plus fortes. A ce titre, quel plaisir de ne pas recevoir de leçons, de ne pas entendre : « voilà la bonne attitude à adopter, aucune autre n'est possible », Frears nous laissant ainsi libre pour décider qui a tort ou raison (pour peu qu'il y ait une réponse d'ailleurs). Et comme le duo « so british » Judi Dench - Steve Coogan est évidemment remarquable de complicité, difficile de résister. Je n'en suis pourtant pas sorti totalement enthousiaste (son aspect trop « propre sur lui » ?), mais « Philomena » n'en reste pas moins sensible, touchant et parfois drôle : un beau moment de cinéma.

Au sein du cinéma britannique, Stephen Frears est un cas à part. Plus éclectique, moins systématiquement "social" et ouvert à toutes sortes d'expériences, ce qui lui a d'ailleurs joué quelques tours. Son style, souvent limpide et élégant, l'éloigne aussi de ses congénères. Il est moins rugueux, plus tendre, d'une certaine façon, même s'il ne dédaigne pas d'instiller une bonne part d'ironie grinçante voire de cynisme. A première vue, Philomena était un sujet davantage dans les cordes de Mike Leigh. Mais Frears donne à ce mélodrame inspiré de la réalité une pincée d'humour et de miséricorde qui fait la réussite du film. Si certains flashbacks alourdissent un peu le propos, il ne cède en aucune façon à l'attendue confrontation entre la vieille femme digne et bienveillante et le journaliste amer et misanthrope. Philomena est simple dans sa construction et l'émotion y est pure comme le regard de Judi Dench qui mérite tous les éloges. Steve Coogan, plus en retrait que d'habitude, moins cabotin, trouve le ton juste à ses côtés. Récit complémentaire du terrible The Magdalene Sisters, Philomena s'impose comme un film vibrant, humain et cathartique. Un des meilleurs films de son auteur.

Coup de cœur inattendu. Parti pour voir une comédie dramatique un peu cucul la praline, j’ai été bluffé par ce bijou d’humour et de drame portés par deux magnifiques acteurs. L’année 2014 commence très fort !

J’ai longtemps hésité à lui mettre 10/10, mais malheureusement la bande-annonce m’a gâché la plupart des blagues. Néanmoins, on peut dire que Philomena a frôlé le 10/10 et c’est déjà très grand !

Lisez la critique complète sur le blog de Marvelll.

Judi Dench a une de ces forces, un de ces "auras" d'actrices inoubliables et inoubliée, qu'il était impossible de répondre un simple "non" pour aller voir un tel phénomène. Et surtout suivi par un Steve Coogan, incroyable en dépressif-journaliste. Et pourtant si drôle. Toute cette sincérité remplit ce long-métrage d'une force émotionnelle exceptionnelle. Et surtout jamais inégale. C'est la pureté même de ce nouveau bijou de cinéma qui fait plonger le spectateur dans une révolte intérieure, mélangeant l'insouciance et la puissance d'une vieille dame hautement respectable et la force de persuasion d'un journaliste viré malgré lui. Et c'est à ce moment-là que les lumières s'allument, et que vous vous rendez compte que vous avez les yeux en larmes. Alors oui : c'est un chef d’œuvre.

Quelle beauté, et quelle élégance dans la narration !

D'une grande finesse, l'humour est plutôt bien présent dans ce film, je l'ai trouvé vraiment très émouvant sur de nombreux aspects que vous découvrirez certainement avec plaisir.

Le réalisateur, arrive à traiter d'une façon respectueuse et édifiante un terrible drame qui s'est produit chez les religieux catholiques, sans toutefois incriminer de façon globale l'Eglise Catholique ou en faisant de dangereux amalgames stimulant la haine chez les gens.

La conclusion est j'ai trouvé là encore d'une très grande beauté Spirituelle spoiler: , sans prendre parti pour ou contre l'Eglise, sinon celui du cœur et de l'humain. Philomena est un personnage miroitant des joyaux d'humanité.


Bravo, j'avais envie d'applaudir debout dans la salle comme un crétin, tellement c'était beau, mais je suis resté lâchement assis :-)

"Philomena" est l'adaptation d'une histoire vraie qui doit beaucoup au jeu remarquable de Judi Dench! Le film a reçu le Prix du meilleur scènario à la Mostra de Venise et bien d'autres prix à divers festivals! Le scènario est un joli èquilibre entre le stress, l'anxiètè, la tension de cette histoire inspirèe de faits rèels, et une bonne comèdie de Stephen Frears! Ce n'est pas un film apitoyant mais une oeuvre joyeuse car Judi Dench et Steve Coogan sont tous deux formidables! Certes, c'est un duo bizarre mais derrière ça il y a une horrible histoire arrivèe il y a cinquante ans! Une Philomena adolescente qui ètait enceinte et que sa famille a envoyèe à Roscrea, chez les nonnes, pour avoir son bèbè! Et le bèbè a ètè vendu à des amèricains! Mais elle ne l'a dit à sa fille que très tard [...] Dans toute grande tragèdie, on trouve de l'humour! Ce qui rend le mètrage simple, agrèable et drôle à regarder même si certaines critiques reprocheront à Frears le soi-disant acadèmisme de sa mise en scène! C'est un voyage incroyable que Martin Sixsmith et Philomena Lee ont entrepris! Parfois, le seul moyen de surmonter les choses, c'est d'en rire ou de plaisanter...

Au cinéma, pour moi, rien n'est plus jouissif que d'être confronté à un film mariant avec intelligence émotion, humour et intérêt sociologique et/ou politique. Si, en plus, la mise en scène est brillante, la photographie particulièrement réussie et l'interprétation exceptionnelle, alors là c'est la régalade complète. Eh bien, toutes ces qualités sont réunies dans "Philomena", le dernier film de Stephen Frears. Au départ, une histoire vraie : celle de Philomena Lee qui, tombée enceinte à l'âge de 18 ans, en Irlande, un pays où règne l'obscurantisme d'une religion catholique poussée à l'extrême, est prise en charge dans un couvent par des sœurs restées au moyen âge quant à l'évolution des mœurs : elle a pêché, elle doit expier, c'est-à-dire travailler comme une bête dans la blanchisserie du couvent, ne voir son fils Anthony qu'une heure par jour et, finalement, le voir disparaître alors qu'il a 3 ans, acheté par de riches américains. De cette histoire et de sa suite, le journaliste Martin Sixsmith a tiré un livre, "Philomena", qui vient d'être publié en français. Acteur britannique spécialisé dans les rôles comiques, Steve Coogan s'est montré très intéressé par ce livre et il en a obtenu les droits : l'occasion pour lui de pouvoir interpréter son premier rôle dramatique. Avec l'aide de Jeff Pope, il s'est attelé à l'écriture du scénario et la réalisation a été confiée à Stephen Frears.
Une des forces de "Philomena" est de nous montrer les dégâts que peut causer une religion lorsqu'elle est vécue de façon outrancière par des êtres qui ont abandonné toute réflexion personnelle et tout sentiment de pitié et de pardon. Lorsque le fils de Philomena est vendu aux américains, la hiérarchie du couvent est ouvertement dure, ignoble dans son comportement. Frears et le duo de scénaristes nous montrent que, 50 ans plus tard, la nouvelle hiérarchie, sous une apparence beaucoup plus amène (sic !), ne vaut guère mieux que la précédente : on reçoit avec politesse, on offre du thé et des petits gâteaux mais on continue d'être dans le mensonge et dans l'ignominie. Cette religion, Philomena ne la vit pas de façon outrancière, elle est généreuse, elle sait pardonner, mais elle subit quand même le dégâts de la religion, gardant pour elle, pendant 50 ans, le secret de cet enfant caché, persuadée qu'il est normal d'avoir été punie dans la mesure où elle avait pêché.
Une autre grande force du film est de présenter deux personnages qui, chacun de son côté, sont des archétypes de ce que la société britannique peut offrir de plus typique : d'un côté, Philomena, la "old lady" qui vient du peuple, certes naïve et peu cultivée mais chaleureuse, indulgente et accueillante ; de l'autre côté, l'"oxbridgien", cultivé, sûr de lui, plutôt arrogant, plutôt méprisant, qui, au début, ne va s'intéresser à Philomena que parce qu'il a besoin de retrouver un travail. Elle est croyante, il est athée, elle est prête à pardonner le comportement scandaleux des sœurs, il est de plus en plus scandalisé par ces mœurs d'un autre âge. Un voyage aux Etats-Unis sur les traces d'Anthony va leur permettre de rapprocher petit à petit leurs points de vue. Les interprétations de Julie Dench et de Steve Coogan sont absolument exemplaires et le film, par ailleurs souvent très drôle, regorge d'émotion sans jamais glisser vers le pathos. Vous voulez une preuve de plus qu'il faut absolument voir ce film? Sachez que les Inrockuptibles n'ont pas aimé. Si ce n'est pas une preuve, ça !

Avec son sujet prédestiné à un film outrancièrement pathos, celui d’une septuagénaire en proie à la culpabilité vis-à-vis du fils qu’elle a abandonné cinquante plus tôt et qu’elle s’obstine à rechercher, Stephen Frears réussit à signer un mélodrame plein de délicatesse, ce qui le rend véritablement attendrissant. C’est en jouant sur l’antagonisme entre des leux personnages, parfois même source de situations amusantes, que sont cette vieille femme naïvement catholique et ce journalisme cynique, accentué par les performances toujours subtiles dont font preuve Judi Dench et Steeve Coogan, que le scénario (que Coogan a d’ailleurs coécrit) réussit à donner à cette adaptation d’un livre, lui-même directement tiré d’une histoire vraie, sa profondeur psychologique et sa charge sociale qui en font une bouleversante aventure humaine.

La force du cinéma de Stephen Frears est de parvenir à insérer un humour subtil et désopilant au coeur de situations tragiques. Porté au cinéma par le comique anglais Steve Coogan, le rôle semble avoir été taillé sur mesure pour l’immense actrice Judi Dench. L’histoire raconte la quête du fils volé de Philomena Lee, femme ordinaire originaire d’Irlande, dont le fils a été placé par des bonnes sœurs à l’adoption, contre son gré, à l’après-guerre. Cette investigation à deux se révèle passionnante et agréable, malgré un sujet relativement abominable. Stephen Frears nous propose ici un étonnant panel de sentiments insoupçonnés, comme la colère, la frustration, la douceur, l’amour, la haine, le pardon... Tout cela est filmé avec tant de générosité et de sensibilité par le cinéaste, sans jamais verser dans le pathos, que Philomena devient instantanément une pièce maîtresse du cinéma britannique contemporain.