Cinq ans après "La Guerre du Feu", Jean-Jacques Annaud récidive en adaptant le best-seller littéraire intitulé "Le Nom de la Rose". En l'an 1327, dans une abbaye bénédictine du nord de l'Italie, des moines sont retrouvés morts dans des circonstances suspectes. Cette abbaye réunit des franciscains et des représentants du pape pour une confrontation en terrain neutre. Un des franciscains les plus importants est Guillaume de Baskerville, accompagné du jeune novice Adso de Melk, confié par son père au clergé. Ce sont principalement ces deux personnages qui mèneront l'enquête sur les morts mystérieuses, mais l'enquête est difficile et non sans surprises comme l'arrivée de l'Inquisition. Le scénario, tiré du roman éponyme d'Umbeto Eco est à la fois très complet, avec pleins de rebondissements, captivant et extrêmement bien ficelé. Derrière la caméra, le brillant réalisateur Jean-Jacques Annaud s'implique une nouvelle fois à 100% et nous propose une mise en scène propre et soignée, une ambiance angoissante, pesante, sombre, qui retranscrit à la perfection l'atmosphère du bouquin, des plans serrés renforçant l'impression de claustrophobie au sein de l'Eglise, ainsi que des décors naturels magnifique (ici, l'abbaye en pleine montagne). Le film dépeint habilement et intelligemment l'obscurantisme des moines catholiques, sans jamais tomber dans le fantastique. La musique de James Horner, constitue l'un des atouts du film, elle est tout bonnement parfaite, accompagnant remarquablement les scènes du film. De plus, le son du carillon est super bien utilisé, il accentue l'ambiance sinistre et inquiétante des lieux lors des scènes de tension, comme lorsqu'ils trouvent les cadavres par exemple. Le rythme est haletant, sans la moindre longueur durant l'intégralité de l'enquête, grâce à un scénario machiavélique en béton. Le casting est en or : Sean Connery signe ici l'une de ses meilleurs interprétations, la justesse de son jeu et son chrisme sont sans équivoque, Christian Slater qui quant à lui obtient son premier vrai rôle, est très bon, et pour clore le casting, Ron Perlman est toujours aussi excellent. Ainsi, "Le Nom de la Rose" est un huis-clos étouffant, un thriller gothique terriblement efficace, et LE meilleur polar moyenâgeux jamais réalisé.