Avis sur Moka

"Moka" avec ce drôle de titre pour un thriller psychologique de cette envergure, met en avant un duo d'actrices qui en fait tout l'intérêt, soit beaucoup plus que le film lui-même !
Car si Emmanuelle Devos et Nathalie Baye donnent le change dans leur côtoiement et ce rapport si particulier, l'ensemble de la réalisation de Frédéric Mermoud avoue quelques faiblesses évidentes au niveau du rythme, de la tension psychologique et dramatique...
Malgré un jeu impeccable, Emmanuelle Devos, ne semble pas assez dévastée ou ravagée par ce drame récent qui la touche de plein fouet, on la voudrait plus impliquée, plus dans la démesure, voire jusque dans la folie totale de vouloir se venger jusqu'à en être complètement diabolique...
Et pourtant la confrontation entre les deux comédiennes révèle des instants justes, où émerge souvent un trouble subtil, un questionnement pertinent et franchement accrocheur !
Le cinéaste a voulu peut-être trop privilégier cet aspect en s'éloignant ainsi du thriller, d'où ce sentiment de film d'ambiance, un peu léger et en décalage complet avec ce drame et ce travail de deuil, dont ce fameux titre viendrait presque en écho renforcer cette impression...
Si on ajoute quelque raccourcis incohérents sur l'enquête elle-même comme la découverte un peu facile de la voiture et de ses propriétaires, et si on voit la fin se profiler à grands pas, il manque alors au spectateur le sel nécessaire à une franche réussite.
Dans le même domaine et sur le même thème, Nathalie Baye avait été le terrible vecteur redoutablement efficace de "La Volante", complètement pervers dans son fonctionnement dont la description était un parfait engrenage huilé, maintenant un suspens et une tension incroyable.
Ce n'est pas le cas ici, mais sans doute, l'enjeu du réalisateur n'était pas le même, si tenté de faire ce rapprochement soit-il !
Alors sans être un mauvais film, sans être désagréable non plus, on aurait aimé être un peu plus dérangé, déstabilisé par cette histoire traitée de manière trop consensuelle, trop convenue pour réellement nous interpeller et nous convaincre...

une version féminine du film du regretté Claude Chabrol ( que la bête meure avec jean Yanne de 1969)...L'histoire d'une femme qui part à la "recherche" du chauffard qui a tué son fils...
Le film ici est plus soft, mais vaut à mon avis par la présence de certains dialogues où se cachent des sous entendus psychologiques que le spectateur peut s'approprier à son gré (ou pas)
Pour le reste c'est un polar privé qui vaut par les prestations du duo féminin, Emmanuelle Devos, Nathalie Baye (brillante).....
On ne s'ennuie pas , mais manque quand même une certaine vibration ou noirceur, par rapport au drame qui a été vécu, on aurait aimé Emmanuelle Devos plus mordante ou cruelle.... Plus de tension aussi...
C'est bien filmé, avec de beaux paysages, une musique discrète, et l'on ne sent pas le temps passer, ce qui est plutôt bon signe.....Le réalisateur sait ce qu'il fait et a des choses à dire, fait une étude sociale à la Chabrol, c'est déjà pas si mal

Un mot : dommage ! L'idée et le scénario sont vraiment très intéressant et auraient pu être un excellent point de départ pour un très bon thriller. Quel dommage que la mise en scène, la musique, l'interprétation, ne suivent pas... Étonnamment, nous avons finalement bien du mal à nous identifier / nous attacher aux personnages, y compris la personnage principale, à nous laisser emporter, à ressentir des émotions et vivre véritablement l'histoire.

Entre deuil et vengeance, l'héroïne de Moka, Emmanuelle Devos est de tous les plans de Moka, un suspense psychologique qui prend son temps et délivre son verdict à la suite d'un dernier twist, pas franchement renversant. Les frissons sont parcimonieux sur le lac Léman qui offre sa photogénie dans un film qui ménage assez artificiellement le doute et le mystère. La confrontation entre Emmanuelle Devos et Nathalie Baye est attendue, elle assure à Moka ses meilleurs moments quoique le réalisateur suisse Frédéric Mermoud a la manie de couper les scènes avant qu'elles ne livrent leur quintessence, sans doute pour donner du rythme mais la mise en scène désuète ne permet pas au film de s'élever au-dessus du niveau d'un thriller honnête dont la principale vertu est de donner à ses deux interprètes féminines l'occasion de montrer leur finesse de jeu.

Sur un scénario simple et poignant, un très bon film ou excelle Emmanuelle Devos et Nathalie Baye dans un mélange d'amitié naissante et de confrontations plus ou moins légères. C'est un réel plaisir de voir ces deux belles actrices jouer de cette manière, un plaisir.

Un sujet douloureux pour ce film dans lequel l'émotion n'effleure à aucun moment. La tension ne trouve aucun relief dans l'écriture d'un scénario qui s'essouffle très vite. La haine d'une femme dévastée par le deuil le plus insupportable, se heurte devant la destinée d'une autre, qui va se retrouver doublement trahie. Deux vies brisées et un duel qui laissera les principales protagonistes dévastées, sans, qu'à aucun moment la violence verbale ou physique n'éclaboussent le récit. La mise en scène reste très conventionnelle, voire trop appliquée. Emmanuelle Devos et de Nathalie Baye, deux grandes comédiennes, sont réunies pour la première fois dans un long-métrage. Leur talent respectif permet de capter l'attention.

Tout le monde aura noté que ce film est une sorte de déclinaison de LA VOLANTE, sorti l'an dernier à la même période et également avec Nathalie Baye. Même schéma et même actrice principale, mais qui occupe ici le rôle inverse qu'elle avait dans l'autre film. En effet, la mère de Laura Smet interprète ici le rôle de la responsable présumée de la mort accidentelle du fils d'Emmanuelle Devos, alors que dans LA VOLANTE elle jouait la mère vengeresse. Les deux histoires, bien que similaires, présentent néanmoins des différences. LA VOLANTE était plutôt orienté vers un schéma criminel, où Nathalie Baye devenait assez rapidement elle même une meurtrière froide et glacée alors que, dans ce film, la tonalité reste simplement dramatique, sans tomber dans le thriller hitchcockien. On peut également songer à un autre film français sorti en 2012: TROIS MONDES, sur un sujet assez proche, à savoir le délit de fuite d'un automobiliste après mort accidentel d'une personne, et de la traque qui s'ensuit de la part de la femme ou mère de la victime. Trois films où le sujet de la culpabilité est aussi abordé. Autre film français traitant également du délit de fuite, et sorti en Octobre dernier: PAR ACCIDENT. Sujet propice aux études de personnages ainsi qu'aux rapports qui peuvent évoluer entre eux.

Un film tout en délicatesse, qui ne cherche nullement l'action (certains le lui reprocheront), mais la réflexion et l'analyse. Avec deux actrices parfaites, sachant nous émouvoir sans en faire trop...

Inspiré d'un roman de Tatiana de Rosnay. Diane (Emmanuelle Devos) pense avoir trouvé les responsables de la mort de son fils (renversé accidentellement par une voiture) en les personnes d'une esthéticienne (Nathalie Baye) et de son mari (David Clavel). Ce qui pourrait n'être qu'un film de vengeance, somme toute assez banal, s'oriente vers davantage d'ambiguïté et de doutes de soi comme des autres. Le film s'enrichit aussi de thèmes sous-jacents, comme la peur de vieillir. Plus il progresse dans la narration, plus il suscite d'intérêt. Il est aussi très bien réalisé et très bien interprété. 7/10

Frédéric Mermoux est un cinéaste appliqué qui sait construire un story board et qui connaît les ficelles d'une trame plaisant à un large public. Pourtant malgré une mise en scène d'orfèvre helvétique et une émotion réelle incarnée par Emmanuel Devos, il manque à cette oeuvre du sel, du poivre et du piment. C' est peut-être du à l'astuce mainte fois utilisée qui consiste à laisser en suspens la fin d'une scène dont la chute est évidente et l'ellipser au profit de la perspicacité du spectateur blasé. Au lieu d'ellipses, le scénariste et le metteur en scène aurait pu se creuser un peu plus les méninges pour nous trouver quelques situations plus originales. La retenue stylistique est un exercice difficile.

Cela dit, le sujet étant en or, le film est plutôt plaisant et touchant

Diane a perdu son seul fils. Désarmée face à une police qui n’agit pas, elle tente de vaincre sa dépression en recherchant elle-même les coupables de cet acte qu’aucune mère ne devrait avoir à faire face. Ses indices la mènent vers une Mercedes couleur Moka. Elle va alors s’obstiner à s’immiscer dans la vie des propriétaires de la voiture pour qu’enfin son âme reste en paix. C’est Emmanuelle Devos qui endosse ce rôle difficile de mère. Mais on connaît l’aptitude de l’actrice pour les drames et comme toujours, elle parviendra à nous toucher où il faut. En face d’elle, la sublime Nathalie Baye, en blonde platine, semble tout droit sortie d’un film d’Hitchcock. D’ailleurs ce douloureux drame est construit comme un thriller, dans les décors somptueux du lac Léman. C’est donc dans l’élégance amère qu’est construite cette histoire souvent troublante. Malheureusement pour Frédéric Mermoud, qui a réalisé quatre épisodes de la série Les Revenants, son rythme est trop amorphe pour nous sensibiliser perpétuellement. Moka, c’est surtout des émotions et des regards, comme insiste d’ailleurs l’affiche montrant les yeux de la protagoniste dans le rétroviseur. Mais les éléments de mises en scène sont trop rares. La musique aurait pu jouer un rôle primordial dans ce chemin de la vérité. Moka gagne en intérêt grâce à ses actrices mais s’affaiblie considérablement par son manque de dynamisme.
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Pas de requin bouffeur d'humains, pas d'ectoplasmes revanchards, pas de courses poursuites à Las Végas mais un duo d'actrice de très haut niveau. Certes, les 90 minutes en paraissent 180, mais j'ai été happé par l'intrigue, le jeu du chat et de la souris, une certaine tension par moment, la mise en scène, l'interprétation inquiétante du compagnon de Nathalie Baye. Bonne alchimie globale.
Bon film.
note d'humeur: 13,5/20

Un démarrage très lent qui laisse place à un bon film, au croisement du drame et du thriller, où la tension palpable va crescendo pour un final intense bien que convenu. Nathalie Baye est assez énervante dans son rôle, Olivier Chantreau est en revanche une belle révélation.

Librement adapté du roman de Tatiana de Rosnay, le deuxième long-métrage du cinéaste suisse Frédéric Mermoud, offre une intrigue légèrement Hitchcockienne qui aurait pu être encore plus malsaine. Emmanuel Devos y est époustouflante dans le duo avec Nathalie Baye.

Au cours de l’été seront sortis deux films aux scénarios assez proches, dans Irréprochable, Marina Foïs s’infiltre dans l’intimité d’une jeune et innocente rivale dont elle faisait son amie pour mieux l’anéantir…Dans Moka Diane ( Emmanuelle Devos) est une mère fracassée par la mort de son fils, renversé et tué par un chauffard qui ne s’est pas arrêté…on la voit au début dans une maison de repos où elle se remet de cette tragédie…elle est longuement filmée en plan rapproché, tout est dans le regard, un regard absent, perdu…puis elle se reprend et entreprend de devenir chasseresse…comme la police ne fait rien, d’après elle, elle fait appel à un détective, qui lui indique qu’un conducteur de bus, présent sur les lieux, a vu une voiture de forte cylindrée, de couleur marron clair, d’où le titre Moka, conduite par une femme bonde accompagnée d’un homme…il lui confie une liste de quatre voitures qui pourraient correspondre à ce signalement…on assiste alors à la chasse de Diane, silencieuse, observant une à une les véhicules possibles pour s’arrêter sur le coupé 300SL de la blonde Marlène, esthéticienne à Evian et vivant avec son compagnon, coach au centre thermal…Diane va alors entrer dans l’intimité de Marlène, jouant la cliente, puis essayant d’en faire son amie….comme dans Irréprochable, elle s’introduit dans la maison de Marlène en son absence, l’entraine dans une randonnée en montagne, comme Constance entrainait Audrey dans d’interminables joggings. Emmanuelle Devos est remarquable dans ce jeu ambigu entre une justicière hésitante et une coupable présumée…une atmosphère à la Hitchcock où elle est présente dans tous les plans, où tout passe par le regard, de la dureté au doute, de l’entêtement à l’empathie et une Nathalie Baye , amère et émouvante, en fausse blonde, lucide sur les ravages de l’âge, soupçonneuse sur la fidélité de son compagnon plus jeune qu’elle… Un face à face captivant entre deux grandes actrices , jusque dans les contrastes vestimentaires, Emmanuelle Devos , à peine maquillée, en basket et en parka verte informe, et Nathalie Bayle toujours impeccable, en chemisier léopard, perchée sur des talons aiguilles. Elles nous offrent un moment de pure émotion…Que dire du cadre, de Lausanne à Evian, entre lac et montagnes ce qui nous donne des images magnifiques…la fin est irracontable et le suspense dure …même si aux deux tiers du film j’ai eu quelques idées sur le dénouement… J’ai beaucoup aimé…