Alfred Hitchcock avait pour coutume de dire que, parmi tous ses films, c'était cette "Ombre d'un doute" qu'il préférait. D'accord, très bien. Hitch avait ses goûts, mais moi, j'ai aussi les miens. Je ne vais pas tourner autour du pot pendant trois plombes : pour moi, c'est le plus mauvais film du maître que j'ai pu voir jusqu'à présent. Même "Les enchaînés" et "La maison du Docteur Edwardes" ne m'avaient pas autant ennuyé. C'est dire. Pourtant, le début laissait augurer quelque chose de pas mal du tout (
Charlie poursuivi par deux mecs dont on ignore encore que ce sont des flics
, la façon dont c'est filmé, c'est du pur Hitchcock), mais bien rapidement, le soufflet retombe et s'enlise dans des bavardages ininterrompus et creux au possible. Même si ça m'est arrivé une fois, j'ai pour règle de ne jamais abandonner un film avant la fin, mais je ne vous cache pas que l'idée m'a traversé l'esprit. Au bout de trois-quarts d'heure, je n'en avais plus rien à cirer et j'avais envie de passer à autre chose. L'histoire est inintéressante. Aucune tension, aucun suspense. Tout est toujours trop court (à ce titre,
la scène du train
est complètement bâclée) ou toujours trop long. Dix doigts seraient absolument insuffisants pour compter le nombre de longueurs. Si l'histoire n'a déjà rien à offrir, je ne parle même pas des personnages. Tous, à l'exception de l'Oncle Charlie, sont soit fades au possible (grands gagnants : Charlotte et son père) ou insupportables (la palme revenant à Anne, Roger leur maman). Et forcément, le casting est proprement affligeant, seul Joseph Cotten arrive à surnager tant bien que mal. Bref, en trois mots comme en un : un vrai navet.