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    Border
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    140 critiques spectateurs

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    traversay1
    traversay1

    3 082 abonnés 4 620 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 janvier 2019
    Border a obtenu le prix Un certain regard au dernier Festival de Cannes. L'intitulé de la récompense va comme un gant à ce film suédois réalisé par l'iranien d'origine, Ali Abbasi. Ce n'est pas tous les jours que l'on découvre un tel long-métrage, situé entre le conte de fées, le fantastique, la légende nordique et le thriller. Et même comédie romantique par certains côtés. Un film atypique qui fait réfléchir aux notions de beauté, de normalité et d'animalité, toutes sérieusement ébranlées pendant pendant plus 100 minutes. Le point d'orgue de Border est la rencontre entre les deux personnages principaux, celle de la bête et la bête, si l'on veut, qui se reniflent, au sens littéral du terme, avant de s'apprivoiser. Une scène autant grotesque que touchante et qui suscite comme réaction un rire franc et massif, de protection peut-être. Mais ce n'est que le début d'une histoire qui va prendre un tour plutôt bizarre. Dans le même temps, une intrigue se noue autour d'une affaire de pédophilie, assez glauque, et même si celle-ci se rattache ensuite au récit central, elle convainc beaucoup moins de son intérêt et dessert nettement le film. En revanche, toutes les moments situés en pleine nature, parfois au contact des animaux, séduisent par leur caractère élégiaque. Avec l'interprétation hors normes d'Eva Melander, Border a le grand mérite de sortir des sentiers battus et d'assumer sa différence, capable de provoquer des sentiments aussi éloignés que l'émotion et le dégoût. Un certain regard sur l'humain, c'est bien de cela qu'il s'agit.
    RedArrow
    RedArrow

    1 524 abonnés 1 489 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 janvier 2019
    La première image que nous offre "Border" de son héroïne Tina est celle d'une femme dans son élément, réfugiée dans un des rares coins de nature d'une grande ville, en train d'observer un insecte posé sur sa main. Soudain, quelque chose se brise lorsqu'elle reprend le chemin vers son travail de douanière. Nul besoin de grands discours, la morphologie atypique de son visage ou son don naturel de "flairer" les contrevenants à la loi suffisent à nous faire comprendre qu'elle a toujours été à la marge. Ses efforts pour s'intégrer dans une certaine normalité ont pourtant payé (elle excelle dans son domaine professionnel) mais sa différence, toujours soulignée par le regard des autres, la renvoie à la solitude de sa condition. Il en va de même pour les deux personnes les plus importantes de son existence : son père dont la maladie d'Alzheimer le fait sursauter à chaque fois que ses yeux se posent sur elle avant de se ressaisir et une illusion de "petit ami" ne sont uniquement définis que comme des substituts émotionnels au vide qui habite et grandit en Tina.
    Mais, un jour, tout change lorsque le hasard place sur sa route Vore, un être avec les mêmes difformités physiques qu'elle et dont la présence va la troubler au plus haut point...

    Mieux ne vaut pas entrer plus dans les détails de l'intrigue de "Border" tant la découverte de son déroulement est un point essentiel aux questionnements qui vont animer l'intelligence de son discours. Tout comme "Morse", autre adaptation d'une oeuvre de John Ajvide Lindqvist, ce deuxième long-métrage d'Ali Abbasi ("Shelley") va mêler ce qui caractérise l'essence même de notre perception de l'horreur aux destins de personnages rendus forcément marginaux par leur différence.
    Avant sa rencontre avec Vore, Tina était perdue et seule dans la normalité de notre monde décrite, en réalité, comme une espèce de façade fictive dissimulant les pires ignominies inhérentes à l'espèce humaine et auxquelles elle est sans cesse confrontée à cause de son métier. Pour prolonger cette impression, les rares moments où Tina semble totalement s'épanouir durant cette période du film sont ceux qui la voient passer de la violence de notre monde moderne au calme de la forêt et à des rencontres avec sa faune. Grâce à cela, le spectateur le sait, Tina est une personne fondamentalement bonne que la part sombre de l'humanité n'a jamais réussi à corrompre malgré le paradoxe qu'elle cherche elle-même à s'y intégrer.
    Lorsque Vore apparaît dans sa vie, l'homme devient peu à peu la solution à tous ses tourments existentiels, Tina va enfin goûter à un bonheur qui lui échappait jusqu'alors en comprenant et en embrassant enfin pleinement ce qui définit sa nature. Cependant, il y aura évidemment un prix à payer d'une violence insoupçonnée en retour de ce vide désormais comblé.

    Dans cette rencontre de deux mondes emaillés d'un caractère monstrueux à la fois si proche et si différent sur certains aspects, Tina prend la forme d'une clé de voûte centrale par le choix capital qu'elle prendra d'en privilégier l'un à l'autre et cela déteint astucieusement sur l'ensemble du film. L'horreur est partout dans "Border" mais, comme son titre l'indique si bien, elle est toujours tapie à la lisière de ces deux univers et même pétrie d'émotions complètement contradictoires selon la perception que l'on peut en avoir d'un côté ou de l'autre. Ainsi, la vision que nous offre Ali Abbasi sur le caractère a priori bestial de la bulle formée par Tina et Vore dans la nature devient ici poétique, comme emportée par la force de ce retour aux sentiments aussi primaires qu'innocents du couple, tandis que la normalité d'un appartement familial d'une grande ville dite "civilisée" devient le réceptacle d'une des infamies les plus inimaginables.
    À travers le personnage de Tina en lui-même et ses hésitations sur la route à suivre, "Border" va en permanence jouer avec l'essence même de ce que l'on qualifie comme "monstrueux" et les échelles que l'on applique inconsciemment à notre regard pour appliquer ce terme. L'idée n'est pas nouvelle, certes (elle a animé de magnifiques moments de cinéma depuis la nuit des temps, à commencer par le "Freaks" de Tod Browning bien sûr), mais "Border" l'approche par un "monstre" (du moins d'abord désigné comme tel par son seul physique) pris dans un jeu de miroirs de différentes formes de violence le faisant hésiter entre sa nature intrinsèque et celle qu'il a tout fait pour intégrer. Tout comme il est impossible de choisir de manière manichéenne un camp ou un autre vu les parts obscures que chacun renferme, "Border" choisit de malmener son héroïne à une frontière de plus en plus ténue entre ces deux mondes et qui la conduira de fait à sacrifier une part d'elle-même au bout de ce si cruel dilemme.

    Quelque part, ce genre d'histoire nous est familière, "Border" a en plus un petit côté prévisible à cause de l'évolution presque connue par avance de Tina et quelques connexions scénaristiques faciles qui renforcent cette impression, mais son traitement dénué d'artifices dans un cadre mélangeant un réalisme très contemporain à une réappropriation astucieuse de chimères ancestrales lui confère une vision toute aussi inédite que passionnante. Avec une réalisation parfaitement consciente de l'opportunité qu'un tel sujet lui offre pour manipuler les différentes strates de "monstruosité" dans l'oeil du spectateur et une comédienne, Eva Melander, absolument formidable, "Border" est une oeuvre qui parvient grâce à une sensibilité contagieuse à capter toute la fragilité de son héroïne prise dans la spirale d'une horreur commune à deux univers pourtant en opposition. Comme une délicieuse ironie, le film est lui-même à la frontière de plusieurs genres qui le rendent très dur à ranger unilatéralement dans une catégorie et c'est sans doute sa plus grande force : même si l'on semble parfois en terrain connu, au final, "Border" possède une âme aussi unique que celle dont il a choisi de nous raconter la destinée.
    Les choix de pauline
    Les choix de pauline

    110 abonnés 237 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 janvier 2019
    BORDER d’ALI ABBASI

    J’ai adoré !
    Un film dérangeant mais totalement abouti.
    Qui ne recule pas face à son sujet, et libère en nous une animalité jubilatoire.
    Il s’agit d’un conte , avec toute l’âpreté , la sauvagerie, le naturalisme et la pertinence des contes des origines.
    Je n’ose pas vraiment conseiller ce film car je ne sais pas du tout s’il vous plaira.
    Mais ( et je n’étais pas là seule dans la salle!),J’ai trouvé cela génial d’originalité , génial que l’on ait produit ce film, génial et improbable qu’il reste encore la possibilité de sortir des films profondément non formatés et remuants!
    A découvrir !
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 163 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 mai 2018
    Pour son second long-métrage Ali Abbasi adapte « Border », une nouvelle de John Ajvide Lindqvist. « Gräns », son titre original, raconte l’histoire de Tina, une femme difforme atteinte d’une modification de chromosomes à la naissance. Hormis les animaux, Tina attise les craintes. Elle travaille aux douanes et possède la faculté de ressentir la honte et la culpabilité chez les gens. Lors d’un contrôle, elle va rencontrer Vore, une personne comme elle. L’attirance est un fait et ils vont construire ensemble une relation qui ouvrira leur moi-profond. Le film commence comme un drame sur la différence. Très vite « Border » prend une tournure fantastique dans le monde des trolls et où les queues poussent la nuit. Prix Un Certain Regard à Cannes 2018, Nous ne raconterons pas ce poème déroutant et parfois terrorisant du fait d’une bande originale qui accentue toutes les tensions, mais sachez qu’il vous sera impossible de sortir indemne de la séance.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Dkc
    Dkc

    21 abonnés 133 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 janvier 2019
    Qui se plaint que le cinéma fantastique ne produise que rarement qq chose d original ? Voir cet ovni suédois ( malheureusement peu distribué) pour changer d avis ! A la frontière en effet de plein de choses. D une relecture de Freaks, où les méchants ne sont pas ceux qu on croit. De l humanité et de l animalité. Des légendes et de la réalité. De la modernité au retour à la nature la plus brute. Sauvage.
    Laurent C.
    Laurent C.

    237 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 janvier 2019
    Tina guette avec son œil creusé des insectes qui pataugent dans la boue. Tout est noir, ici, bien que la forêt suédoise et ses lacs demeurent l'un des plus beaux endroits du monde. En réalité, elle est agent de douane dans un aérogare. Elle ne travaille pas seulement avec son intuition, elle sent les choses au sens strict du terme, qu'il s'agisse d'alcool, de drogue ou de délinquance sexuelle. Cette femme est douée d'un don quasi animal de flair, qui contraste avec cette difformité du regard et du corps.

    "Border" est un film puissant, entre le drame social, le fantastique et l'horreur. Les êtres humains côtoient des êtres dénaturés, parfois avec dégoût, parfois avec indifférence. Le cinéaste sème le trouble de façon tout à fait géniale. On ne sait plus où la monstruosité siège, s'il faut la confondre avec des physiques cassés ou des psychologies perverses. Le ton du film est délibérément poisseux et fascinant. Le spectateur rentre dans cette horreur qui ne dit pas son nom, avec à la fois une sorte d'inquiétude et de curiosité malsaine.

    Il faut saluer le jeu des deux acteurs principaux absolument incroyables. On ne parvient pas à savoir si ces visages sont le résultat d'un savant maquillage ou si le rôle colle parfaitement à leur peau. Dans tous les cas, cela fait de ce film "Border" un mystérieux film en apesanteur dont le spectateur ne peut ressortir indemne.
    Yves G.
    Yves G.

    1 275 abonnés 3 284 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 janvier 2019
    "Border" a pour héros deux trolls. S'agit-il d'internautes désobligeants ou de créatures de J.R.R. Tolkien ? Point du tout. Tina et Vore vivent parmi nous dans une modernité qui n'a rien de mythologique ni de dystopique. Adoptée dans son enfance par deux humains, Tina ne savait rien de ses origines jusqu'à l'arrivée de Vore. Lui assume au contraire sa différence et vit volontairement en marge de l'humanité. Le travail de Tina la conduit à enquêter sur des trafics pédophiles auxquels la haine des humains a peut-être conduit Vore à prêter la main.

    Border est un film étonnant. Son réalisateur, un Danois d'origine iranienne, s'était fait connaître avec un premier film projeté à la Berlinale en 2016 mais resté inédit en France. Son second a gagné le prix de la section Un certain regard au dernier festival de Cannes. Il le mérite haut la main tant il est original.

    Comme "La Mouche" de David Cronenberg, "Dans ma peau" de Marina de Van ou "Grave" de Julia Ducournau, Border participe d'un genre qu'on pourrait qualifier d'horreur réaliste. Il s'agit de films d'épouvante qui ne font pas peur, de films fantastiques ancrés dans notre quotidien le plus banal.

    Comme "Grave" - sans doute l'une des meilleures surprises de l'année 2017 - "Border" interroge les frontières de l'humanité et de l'animalité. C'est évidemment ainsi qu'il faut comprendre son titre : "Gräns" en V.O. bizarrement traduit Border en français (pourquoi diable les distributeurs français ont-ils choisi ce titre anglais ?). Comme l'héroïne de Grave, Tina découvre sa différence et, comme elle, s'interroge sur ce qu'elle doit en faire : l'accepter ? la refouler ? La réponse donnée à ces questions existentielles n'est jamais manichéenne. Elle stimule notre intelligence et touche notre cœur. Que demander de plus ?
    Ufuk K
    Ufuk K

    463 abonnés 1 396 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 janvier 2019
    " border " récompense au dernier festival de cannes dans la section un certain regard est un drame fantastique qui sort des sentiers battus. En effet en dépit d'un récit opaque et très étrange qui en laissera plus d'un sur la route , le film doit beaucoup à son actrice principale Eva Melander dans un récit qui nous questionne sans cesse dans la frontière entre l'humanité et le monde animal.
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 9 janvier 2019
    Dans son impeccable uniforme, la fonctionnaire des douanes Tina pourrait presque passer pour quelqu’un d’ordinaire, s’il n’y avait cependant son visage qui, d’emblée, frappe par son étrangeté et sa laideur. Quand, bientôt, l’on comprend que la douanière repère les contrevenants au moyen de son odorat, la bizarrerie monte d’un cran. C’est en reniflant comme un animal, en effet, qu’elle repère non seulement ce que cachent éventuellement les passagers qu’elles contrôlent mais aussi leurs sentiments ou leurs émotions. Elle n’a pas son pareil pour démasquer, par exemple, un pédophile passant par là en tentant de dissimuler des photos et des vidéos compromettantes. Or, cette femme qui, rentrée chez elle, s’empresse d’aller marcher pieds nus dans la forêt, rencontre un jour un individu qui, physiquement, lui ressemble étonnamment. Il dit s’appeler Vore et ne tarde pas à révéler à Tina son goût immodéré pour les asticots et les vers de terre ! Il les recherche, les collectionne, les élève, non pour aller à la pêche mais pour en faire sa dégustation. Les deux individus se découvrent bientôt d’autres points communs que leur physique et leur attirance pour les larves et les insectes : ils ont tous deux le corps marqué d’une trace laissée par un impact de foudre et se découvrent sexuellement hybrides.
    Hybride, c’est bien le mot pour caractériser un film, on l’a compris, pour le moins singulier. Le réalisateur y explore, à sa manière, la frontière entre l’animalité et l’humanité tout en lorgnant très fort du côté des créatures fantastiques qui hantent les contes scandinaves. Cela donne une curieuse fable composite qui oscille entre le film policier et le film fantastique en passant par la romance de deux êtres monstrueux. À quoi bon tout cela sinon pour stupéfier les spectateurs au moyen de quelques scènes « choc » qui m’ont paru maladroites, embarrassantes et glauques. Le propos du film reste d’ailleurs très imprécis : la misanthropie qui domine lors de certaines séquences laisse place, à d’autres moments, à une sorte de bienveillance naïve. Une fois de plus, il ne suffit pas d’en mettre plein les mirettes pour faire du bon cinéma !
    vincentasc
    vincentasc

    27 abonnés 148 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 janvier 2019
    Voilà un film qui rend perplexe.
    Un rythme trop lent et qui s’appesantit sur chaque détail.
    Souvent répétitif.
    Film trop long pour ce que ça raconte (le scénario doit tenir en 60 pages maximum)
    Quelques très bonnes idées parasitées par une volonté (assumée ?) de choquer.
     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 janvier 2019
    Que vaut "Border", le nouveau film de monstres dont une partie de la critique vante la grande originalité à travers un mélange de poésie et de provocation ? L'intérêt suscité par le film réside dans l'insertion de motifs et de plans renvoyant à un univers de conte au sein d'une mise en scène réaliste : on s'attarde de manière très concrète sur le personnage de Tina (son métier, la caravane dans laquelle elle vit, les visites à son père) tout en dévoilant progressivement l'étrangeté du personnage (sa relation intime avec la nature et les animaux puis la rencontre avec Vore et la découverte de sa sexualité). Abbasi réussit ces scènes mêlées de sauvagerie et d'épanouissement et montre comment cette espèce – il s'agit de trolls – peut vivre dans notre monde tout en se distinguant naturellement des hommes. Il est toutefois regrettable que le cinéaste surligne son propos en créant une dichotomie trop évidente puisque Tina représente le monstre qui ignore sa véritable nature et qui sait que les hommes peuvent être bons (quel scoop !) tandis que Vore est animé par la vengeance de son peuple, maltraité par notre espèce. De plus, le film tisse au premier abord une sous-intrigue policière intéressante qui va loin dans le sordide avant de nous faire comprendre que le but n'était pas tant de montrer comment Tina pouvait être utilisée par la police (il faut dire que son odorat sur-développé est un atout considérable) que d'insister sur les motivations extrémistes de Vore et d'accentuer un peu plus l'opposition. Les monstres qui se marginalisent sont punis par la société et ceux qui veulent continuer à croire en l'homme peuvent s'intégrer, faible constat dont l'illustration est parachevée dans un final convenu qui se replie sur une idée en aucun cas monstrueuse, un contre-sens problématique au vu des promesses initiales.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 23 mai 2019
    L'originalité principale de ce film c'est de faire regarder de la laideur pendant 1h50. Sordide, glauque, malsain, une vraie pollution pour les yeux. Une volonté de choquer constamment, qui détourne le propos en caricature. Pas vraiment vu la douce poésie, évoquée dans certains commentaires. Mais plutôt une envie de se griffer les yeux pour effacer le concentré de laideur absorbé. Pour ceux qui veulent voir du perturbant, le film fait le job.
    pierre-of-86
    pierre-of-86

    13 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 janvier 2019
    Ce film revêt une puissance rarement égalée ces dernières années. C'est ici un cinéma mettant le spectateur hors de son confort, par le simple fait que sous un cadre diégétique de premier abord plutôt commun, le récit deviens vite totalement hypnotique, nous faisans entrer dans un fantastique, voir même une horreur totalement surprenante et maîtrisée. Le travail de design sonore nous offre un climat empli de malaise, d'insécurité, puis de pureté, de vérité. Si la forme reste simple et léchée, c'est dans le fond que le film retire toute sa richesse, grâce à un discourt sur l'humain, sur l'animal, sur l'être.
    FaRem
    FaRem

    7 371 abonnés 8 816 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 février 2019
    Deux ans après le bon "Shelley", Ali Abbasi revient avec un film étonnant et très original qui une fois de plus mélange les genres de façon efficace. Si l'histoire commence comme un simple drame avec cette femme au physique peu avantageux qui vit de manière discrète et travaille à la douane grâce à son odorat développé qui lui permet détecter les sentiments cachés des individus, elle prend par la suite une tournure moins rationnelle avec des éléments du registre du fantastique qui viennent s'ajouter. Le réalisateur s'intéresse à l’humanité, à ce qui nous différencie du monde animal, aux apparences qui peuvent être trompeuses en ne reflétant évidemment pas ce que nous sommes réellement, mais aussi au changement de la société. Si la partie sur le métier de Tina avec son don surprenant peut donner des idées à des scénaristes pour une série, c'est surtout son portrait qui est intéressant avec son envie de découvrir qui elle est réellement et cette relation avec le mystérieux Vore. Si le récit est fascinant notamment pour son rapport à la nature et à ce questionnement sur l'humanité, j'ai trouvé la partie sur spoiler: les pédophiles
    un peu maladroite surtout quand on sait que Vore y est mêlée. On comprend que c'est pour accentuer le message, mais j'ai trouvé ça un peu forcé alors que tout le reste du film est écrit de manière subtile. Vers la fin, on pourrait presque croire que ça va partir en spoiler: guerre entre les humains et les trolls
    . Le message reste le même, mais j'étais plus sensible à la tendresse et la sobriété de la première partie même si d'un côté, cela montre la cruauté de notre monde. Eva Melander et Eero Milonoff sont excellents en étant à la fois attachants, surtout Tina, tout en ayant ce côté bestial en eux. Les scènes et regards qu'ils partagent sont intenses et que dire des scènes d'amour qui sont puissantes et tendres à la fois. C'est un beau film à la fois étrange, inquiétant et fascinant. Une belle réussite en somme.
    selenie
    selenie

    5 419 abonnés 6 013 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 juillet 2019
    D'emblée le film nous dérange, on se demande pourquoi on insiste autant sur la laideur du personnage principal tandis qu'on ne saisit pas très bien ses aptitudes olfactives. Mais on s'attache doucement à Tina tandis que lorsqu'arrive Vore on glisse doucement vers une sorte de romance hors des sentiers battus avec une style contemplatif ecolo genre retour aux sources. Mais c'est un leurre, le film est bien plus que ça, avec une enquête qui semble surperflue dans le récit et une révélation attendue mais pourtant bien surprenante relance l'intérêt. Le cinéaste offre un film hybride, littéralement, dans tous les sens du terme, dans le fond comme dans la forme. Un film étonnant, original et unique qui ne peut laisser insensible.
    Site : Selenie
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