Il y avait tous les ingrédients pour faire un bon film. Je n'ai pas le malaise de certains critiques amateurs ici ; sans doute parce qu'issu d'un monde du grand écart entre classe populaire inférieure et classe moyenne intermédiaire. Par contre, ma critique tend vers une évaluation comparable. En effet, hormis la mère-grand-mère, on a du mal à comprendre comment on peut donner une image aussi négative des classes populaires, mêmes prolétaires à travers tous ces personnages cumulant à tous moult défauts, des plus stupides (conduire un bus en téléphonant) au plus débridés (tuer un homme car il avoue avoir couché avec sa femme), au plus déplorable (coucher avec son beau-frère pendant des mois, pour un poste, tout en réduisant son compagnon). Cela donne une image catastrophique, caricaturale, quasi surréaliste auprès des classes supérieures. Cette famille cumule presque tous les poncifs du genre. Pour la forme, je suis réceptif à ce type d'ambiance moite, même avec une fin si dramatique. Mais, on dirait que l'auteur, le scénariste, est devenu, avec le temps plutôt hors sol, et dépeint l'image qu'il se fait de ce milieu, à l'aune des faits divers d'aujourd'hui, et de reportages biaisant la réalité par le petit trou de la lorgnette. Dommage, j'avais autre chose à voir ce soir, de bien plus en phase avec le réel possible.