Vu en avant-première lors d'une séance Méga Frisson au Mégarama Bastide, le film Companion, réalisé par Drew Hancock, s'inscrit dans une tradition cinématographique qui explore les tensions entre technologie et humanité. Avec Sophie Thatcher et Jack Quaid dans les rôles principaux, cette œuvre propose une lecture contemporaine et nuancée de thématiques intemporelles.
Dès son ouverture, le film établit une atmosphère captivante où l'androïde Iris, jouée par Thatcher, est conçue pour être la compagne idéale. La relation entre Iris et Josh (Jack Quaid) se transforme progressivement en un miroir des problèmes éthiques liés à l’instrumentalisation des technologies, mettant en lumière la tension entre possession et libre arbitre à travers des dialogues subtils et des situations émotionnellement complexes.
S’inscrivant dans la lignée d’œuvres comme Chucky (1988), Terminator (1984), M3gan (2023) et des épisodes de Black Mirror, Companion actualise les thématiques de ces récits en les transposant dans un cadre plus intimiste. Là où Chucky joue sur la peur de l’objet anodin devenu menace, Companion interroge directement la programmation et ses dérives possibles. À l’instar de Terminator, qui questionne la conscience des machines, ce film choisit une approche plus personnelle, centrée sur les émotions et les relations humaines. Parallèlement, il partage avec M3gan une réflexion sur les risques de dépendance technologique, et l’univers dystopique de Black Mirror trouve ici un écho évident.
Le film explore aussi la solitude humaine et le besoin croissant de combler les vides relationnels par des technologies conçues à cet effet. À travers la relation entre Iris et Josh, Companion illustre cette quête de connexion affective biaisée par l’intervention artificielle, évoquant les tensions contemporaines autour des substituts technologiques. Ce regard critique questionne les attentes sociales héritées et les déséquilibres qu’elles perpétuent, tout en interrogeant la manière dont la technologie réinvente ces dynamiques.
Visuellement, l'esthétique rétro-futuriste du film sert magnifiquement son propos, créant un univers à la fois nostalgique et contemporain. La bande sonore, composée par Hrishikesh Hirway, accompagne les moments clés avec justesse, renforçant l’immersion du spectateur. Les performances des acteurs ajoutent une couche d’intensité : Sophie Thatcher incarne avec finesse l’évolution d’Iris, passant d’une innocence programmée à une conscience naissante, tandis que Jack Quaid joue un Josh tiraillé entre sincérité et volonté de contrôle.
En substance, Companion s’affirme comme un thriller de science-fiction subtil et stimulant. Drew Hancock livre une œuvre qui, tout en rendant hommage à ses prédécesseurs, forge une identité propre et explore avec pertinence les préoccupations modernes sur les relations homme-machine.