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elbandito
335 abonnés
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5,0
Publiée le 15 mars 2014
Vivement critiqué pour son côté fantaisiste lors de sa sortie en 1983, ce brillant film d’anticipation décomplexé sur les dérives de la télé-réalité s’avère prophétique avec le recul, surtout lorsque l’on observe aujourd’hui l’avènement de la télévision commerciale, son pouvoir de manipulation sur les masses et de la place prépondérante de la publicité sur le petit écran. En situant habilement son film au début du 21ème siècle, dans un pays fictif européen, Yves Boisset a réussi l’exploit de l’anticipation à la française en dénonçant les excès du capitalisme de façon crédible. Gérard Lanvin, candidat au prix du danger au péril de sa vie, et Michel Piccoli, excellent en présentateur démago et excessif, livrent une interprétation grandiose dans cette œuvre qui a n’a cessé de gagner en crédibilité au fil des années.
Très bon film français d'anticipation des années 80. Il ne faut pas s'arrêter à la forme (ou alors évitez-le), mais le fond est remarquable. C'est une critique de ce que les médias pouvaient devenir et que sur certains points, ils sont devenus je pense (fantastiques, cette réunion où l'audience par catégorie socio-professionnelle, tous ces lancements de pubs, ces scénarisations de l'émission), mais surtout des vils penchants que l'Homme peut avoir. Ce film pose aussi des questions philosophiques, sur ce à quoi l'homme est prêt pour s'élever dans la société ou par appât du gain, sa fascination pour la violence et la célébrité. Et aussi ce film vaut pour ces 3 grands acteurs que sont Piccoli (remarquable de naturel dans son rôle d'animateur cynique et faussement empathique), Cremer (cynique à souhait) et Lanvin (physique, insolent et incontrôlable).
Pour ce film (et quelques autres), Boisset s'est fait à l'époque éreinté par la critique. Celle-ci n'a, semble-t-il, pas supporté qu'il démolisse les médias de façon aussi virulente. Et pourtant la réalité a presque dépassé la fiction avec la multiplication des émissions trash et violentes. On a accusé Boisset de simplisme, mais son film est-il vraiment plus caricatural que tout ce qu'on nous a infligé et ce qu'on nous inflige encore pour défendre des valeurs inverses : l'armée, la police etc ? Certes, Le prix du danger parait aujourd'hui un peu daté par son style, sa musique, mais il reste très efficace. Le numéro de présentateur cynique de Piccoli est extraordinaire, Marie France Pisier est excellente et Lanvin, s'il a progressé depuis, avait déjà une certaine présence. Ce film mérite donc largement d'être vu ou revu.
Un grand merci au Fossoyeur de films d'avoir parlé de ce film, j'en reste encore bouche bée! C'est une oeuvre qui anticipe avec lucidité les dérives de la télévision. Quand on voit ce qui est produit et diffusé aujourd'hui, on ne peut que penser que Yves Boisset n'était pas loin de la prophétie. Par ailleurs, le film critique la télévision, ses présentateurs démagogiques, excessifs et beau-parleur, l'omniprésence de la pub... Pendant ce jeu aberrant, alors que des personnes sont mortes dans l'indifférence sous les yeux de millions de personnes, ils vont carrément présenter une campagne contre la famine dans le monde avec les commentaires du présentateur qui n'en a rien à cirer! On ne s'ennuie également jamais, le film démarre à 100 km/h et nous rend déjà spectateur de ce jeu ignoble cautionné dans un pays dit démocratique! Le réalisateur dénonce aussi l'excès du capitalisme, puisque la télévision est prête à tout pour faire du profit! Ajoutons à cela Gérard Lanvin qui est parfait et un Michel Piccoli qui incarne à merveille le rôle du présentateur excécrable, et on obtient un film intelligent et très bien filmé!
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3,0
Publiée le 23 octobre 2011
Dans la lignèe de "Dupont Lajoie" et du "Juge Fayard dit Le Shèriff", le cinèaste Yves Boisset dènonce avec ce film d'action spectaculaire à l'amèricaine les travers de notre sociètè! Gèrard Lanvin y campe le candidat d'un jeu tèlèvisè (prèsentè par un excellent Michel Piccoli) qui doit, au pèril de sa vie, semer cinq tueurs lancès à ses trousses. Inspirè du roman "Running Man" (Glaser en fera un remake à la sauce amèricaine avec Schwarzenegger) du grand Stephen King, "Le prix du danger" est en fait une vision prophétique de la tèlè-rèalitè, de ses bidonnages (les rebondissements sont ècrits au prèalable) et de ses dèrives! Efficace et violent...
Franchement un bon film, bien joué et bien réalisé. Une bonne histoire qui nous pousse à nous questionner. On passe un bon moment. Michel Piccoli magnifique.
D'accord il a vieillit mais vraiment juste dans son aspect technique car le fond est là. La critique acerbe de la société de consommation, des médias, de la télévision. Un Runnning Man à la française qui est surtout mis en valeur par la présence d'acteurs fantastiques dont Piccoli en chef de file qui porte tout le film sur son jeu et ses épaules. Un chef-d'œuvre.
Hunger Games avant l'heure. Un film complètement dingue où Yves Boisset critique l'industrie du divertissement avec furie. Toute la société consumériste est critiquée, pas seulement la chaîne de production conceptrice du jeu télévisé barbare, cette dernière ayant conscience de répondre avec cynisme aux besoins du public, mais surtout la société consommatrice de sensations morbides qui se sert de l'émission comme catharsis pour purger ses pulsions de violence (que ce soit les spectateurs et les candidats). Yves Boisset nous plonge avec ses mouvements de caméra énergiques dans la peau d'un spectateur, dérangé par l'horreur d'une telle pratique mais quand même envieux de se divertir, une étrange émotion entre l'euphorie et la gêne se ressent durant le visionnage, on en rit avec incommodité durant tout le combat de François incarné avec tellement de férocité par un Gérard Lanvin tellement électrique qu'il brouille la frontière entre le film et la réalité. Tout laisse à croire que l'émission ne peut tenir mais arrive pourtant à subsister grâce aux facettes les plus tristes voir douteuses de la société, les participants s'inscrivent soit par sauvagerie soit par pauvreté, la tristesse vient s'ajouter à cette oeuvre profondément dérangeante. En présentant l'émission concentrer tous les constituants les plus douteux de la télé-réalité, Yves Boisset créer avec Le Prix du danger un film phare qui mériterait d'être plus reconnu tant le pamphlet va jusqu'au bout de toute sa démarche, la honte n'est pas loin.
Un film qui avait déjà anticipé les dérives de la téléréalité, la manipulation des candidats et le mercantilisme des grands groupes médias. Un MICHEL PICCOLI GRANDIOSE. A DECOUVRIR.
Michel Piccoli nous prouve s'il en était besoin, son immense talent d'acteur dans ce rôle de présentateur télé qui à l'époque, a fortement déplu à un autre animateur célèbre, une des causes pour lequel ce film n'a été que très peu diffusé et sorti en dvd en 2014......... Une charge violente contre les dérives supposées de la télévision et de la société, trente ans plus tard on en est loin même avec la télé réalité....... Tuer reste un délit et n'est pas autorisé....... Pour le reste ce film est prenant, on est tenu en haleine quant au sort de Gérard Lanvin qui fait preuve d'une présence impressionnante et Yves Boisset a réussi une adaptation cinématographique de la nouvelle de Sheckley (merci wiki) absolument parfaite. A revoir rien que pour la performance de Piccoli........
Les dérives de la télévision anticipées par Yves Boisset, voilà ce qu'est le Prix du Danger et il faut admettre que ce réalisateur connu pour ses films contestataires a vu juste. Le principe du Prix du Danger? Un homme doit échapper à cinq hommes lancés à ses trousses et doit ensuite rejoindre un endroit dont le nom n'est pas révélé. Un peu spécial tout de même comme jeu... et surtout un peu truqué... Nous sommes juste de simples spectateurs, on ne voit pas ce qu'il se passe derrière ce petit écran. Très bon film qui a par ailleurs inspiré "The Running Man" sorti en 1988 avec en tête d'affiche Arnold Schwarzenegger. A la base c'est Patrick Dewaere qui devait tenir le rôle principal mais pour les raisons que l'on connait Dewaere a été remplacé par Lanvin. Mais je ne peux m'empecher de penser que Dewaere aurait fait encore mieux que Lanvin.
Ayant lu et beaucoup apprécié le roman de Robert Sheckley, j'avais une certaine hâte de voir ce film, et je peux dire que c'est une adaptation très réussie! Il est clair qu'en France, on en fait plus des films comme ça. La mise en scène est plus que correcte, le scénario est génialement bien adapté, et les acteurs sont excellents. En général, les films français ne sont pas ma tasse de thé; celui-ci est une exception.
"Le prix du danger" est un film d'anticipation particulièrement effrayant en ce qu'il dépeint un univers médiatique prêt à tout pour faire de l'audience. Quelle est la limite pour attirer des spectateurs et faire un maximum d'argent : offrir un spectacle meurtrier dans lequel un homme tente d'échapper à cinq "chasseurs" armés qui doivent le tuer. La critique de la télévision est féroce et passe à travers un groupe de personnages (le patron de la chaîne, la productrice de l'émission, l'animateur) dont le cynisme est indépassable. C'est à coups de bons mots, qui démontrent l'intelligence et le sadisme des décideurs, pour contourner la loi et s'adapter au déroulement de l'émission (le candidat qui se rebelle), que le film broie ses personnages, les coupables comme les innocents. Ici se trouve la limite du film, puisque le destin de François Jacquemard (Gérard Lanvin habité) est scellé avant même que le jeu commence, écrasé par la puissance des bourreaux. Le pire est toujours possible dans "Le prix du danger", un sentiment très vite perceptible mais maladroitement accentué par la répétition de scènes au contenu similaire, ce qui atténue clairement la subtilité de la dénonciation. Un film intéressant et original qui finit donc par devenir un peu mécanique.