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    Un mauvais fils
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    chrischambers86
    chrischambers86

    11 958 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 mars 2010
    Bruno n'est pas "Un mauvais fils" mais un ècorchè! Impulsif, secret, douloureux, dèmuni, Patrick Dewaere, dans ce rôle, est extraordinaire! S'il èlève par exemple la voix sur Yves Robert qui incarne son père, la note ètait juste, pas trop forte, totalement rèinventèe! C'est ce qu'on appelle le non-jeu! Mais pour arriver à cela, il faut une très longue expèrience humaine! il fallait un homme comme Dewaere pour comprendre la dèmarche de Claude Sautet qui se projette complètement sur lui! il a imaginè ce jeune homme qui revenait d'ailleurs et ne retrouvait une voie dans la drogue, l'amour! Et, à la fin, il trouvait la vraie vie, le vèritable amour: son père! Patrick avait, en plus de cette force, une fragilitè enfantine extrêmement romantique, si bien que Sautet pensait qu'il ètait un peu bohème de nature, et n'imaginait pas qu'il ètait aussi disciplinè dans le travail ni qu'il pouvait faire preuve d'une telle rigueur! Et puis il y a autre chose à propos du personnage de Bruno, c'est sa morphologie, dèlicate, avec cette peau très fine, presque transparente! Sautet dècide d'ailleurs de le filmer de manière très èpurèe avec beaucoup de plans dans lequel Patrick ne bouge presque pas, ce qui est peu frèquent dans ses autres films! Le cinèaste souhaitait saisir ce regard qui se veut vide...mais qui ne l'est pas! On le voit clairement sur l'affiche du film d'ailleurs! Quelques scènes sont superbes comme ce fameux plongeon à Luc-sur-Mer ou Dewaere, qui respire la santè et la joie de vivre, n'hèsite pas à sauter à poil dans une mer froide! il faut ègalement noter de brillants seconds rôles comme Brigitte Fossey et Jacques Dufilho (Cèsar du meilleur acteur dans un second rôle) qui prouve qu'il est plus qu'un simple amuseur! Intuitivement, Patrick sait que ce "Mauvais fils" aura du succès, qu'il tient là un grand, très grand rôle! il avait raison, ce film chaleureux est une merveille avec ses personnages sincères dans leur dèsarroi pathètique! Belle musique de Philippe Sarde...
    selenie
    selenie

    5 431 abonnés 6 015 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 juillet 2010
    Excellente description d'une époque qui parait révolue mais dont le fond est universel. Un casting impeccable (Dewaere évidemment mais surtout Yves Robert) où la justesse est à l'égal de la mise en scène toujours précise de Sautet. Un drame humain ancré dans un quotidien pessimiste. Chef d'oeuvre sans aucun doute dans le top 3 de Sautet.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 006 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 septembre 2015
    Dans les entretiens qu'il a accordés à Michel Boujut, Claude Sautet confesse avoir voulu avec "Un mauvais fils" parler d'une autre génération après avoir passé la décennie des années 1970 à s'épancher sur les états d'âme des quarantenaires triomphants des Trente Glorieuses dont il révélait les fêlures cachées derrière les repas entre potes dans les bistrots parisiens et les week-end champêtres dans les résidences secondaires, signes de la réussite sociale au bout du chemin promise par le pompidolisme et le libéralisme avancé de Valery Giscard d'Estaing. Sans doute pour cette raison, il se sépare temporairement de Jean-Loup Dabadie pour évoquer le thème de la drogue que connait bien Jean-Paul Török,universitaire, critique pour Artmédia dont il a fait son nouveau scénariste le temps d'un film. Quitte à se renouveler, il n'emploie aucun de ses comparses habituels pour confronter sa direction d'acteurs à Patrick Dewaere, Brigitte Fossey, Yves Robert et Jacques Dufilho. Sautet qui était très à l'aise pour parler des gens de sa génération qu'il comprenait parfaitement choisit donc ici d'évoquer l'incompréhension entre un fils et son père, joué par Yves Robert, qui de façon abrupte évoque le décalage que lui-même ressent avec la génération qui suit, beaucoup moins attachée aux valeurs matérielles qui ont constitué le moteur de la Reconstruction puis des Trente Glorieuses fondées sur la promotion de la valeur travail. Selon les dires de Sautet et contrairement à ce qu'annonce le titre, René Calgagni (Yves Robert) ouvrier taiseux aurait plutôt le mauvais rôle dans cet affrontement familial ayant pour origine la mère de Bruno (Patrick Dewaere), morte de chagrin après le départ pour les Etats-Unis de son fils devenu dealer. Certes les deux hommes n'ont pas les mêmes références et un lourd passif les oppose, mais qui connait beaucoup de pères qui prennent leur fils de trente ans dans leurs bras et qui leur ouvrent leur porte après chaque dispute même violente ? A coup sûr ces deux là s'aiment sans savoir se le dire. Il faut donc nuancer le propos de Sautet (cf "Mes conversations avec Sautet" de Michel Boujut) et admirer le remarquable équilibre du scénario qui n'est jamais outrancier malgré la forte dose émotionnelle du sujet traité, hormis peut-être la scène du repas entre le père et le fils avec le conflit autour des deux "occasionnelles" assez peu crédible et pour tout dire assez mal dirigée, fait assez rare chez Sautet pour être noté. Parallèlement à ce lourd substrat, Sautet apporte une diversion roborative avec les personnages de Catherine (Brigitte Fossey) toxicomane en recherche de guérison et Adrien Dussart (Jacques Dufilho) libraire homosexuel au grand cœur qui tente de ramener les brebis égarées dans le droit chemin du respect de soi-même. Se tisse donc une histoire d'amour assez chaotique mais pleine d'espoir couvée par l'œil attendri de Dussart qui nous fait espérer des jours meilleurs pour Bruno. Ce pan du scénario plus lumineux malgré la rechute dans la dope qui rode apporte un salutaire contrepoint à la lourde incommunicabilité du père et de son fils. On peut donc dire que malgré les apparences et le destin tragique qui attend Patrick Dewaere deux ans plus tard, "Un mauvais fils" tout comme "Garçon!" rayonne dans la filmographie assez sombre de Sautet. Les acteurs sont une fois de plus merveilleux et Sautet démontre avec cette nouvelle équipe que sa réputation de directeur d'acteurs hors pair n'est pas usurpée. Pour la quatrième fois, Patrick Dewaere est nommé pour un César sans décrocher la timbale, s'enfonçant encore un peu plus dans le ressentiment qu'il éprouvait à l'égard d'une corporation dont il estimait qu'elle ne le reconnaissait pas contrairement à son frère d'armes Gérard Depardieu. Sa prestation parfaitement juste et totalement habitée nous fait mesurer la lourde perte que sa disparition a constitué pour le cinéma français. C'est Jacques Dufilho qui décrochera un César bien mérité pour le meilleur acteur dans un second rôle.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 142 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 mai 2020
    Au fond une scène pourrait résumer à elle seule ce qui me plaît dans ce film. Elle se trouve en son début. C'est ce moment où Bruno, le fils, retrouve René, le père, après près de six ans d'absence.

    Une porte. Bruno y frappe. Celle-ci s'ouvre en laissant apparaître derrière elle le visage de René. On y lit soudainement un mélange d'émotions difficile à décrire. De la colère peut-être. De la surprise, c'est évident. Et puis peut-être aussi une part de joie, mais c'est plus difficile à cerner.
    En contrechamp le visage de Bruno est tout aussi complexe. L'homme est démuni comme nous le sommes. Alors il se décide à poser une question, toute simple.
    « Je peux ? »
    René hésite. Il ne dit pas un mot. Il finit par se décaler pour ouvrir le passage à son fils. Bruno rentre puis s'arrête, ne sachant où aller vraiment ni que faire. Il se retourne vers René qui, pendant ce temps là, refermait la porte. Les deux hommes se retrouvent alors face-à-face. Un instant de suspension et puis ils se prennent soudainement dans les bras l'un de l'autre.

    Voilà.
    Pour moi, toute la justesse d'un « Mauvais fils » se trouve là. Au final seulement deux mots sont prononcés mais tellement de choses sont dites. Car - et c'est trop rare dans le cinéma français pour ne pas être souligné - « Un mauvais fils » est un film qui n'oublie pas que le cinéma est avant tout un art qui parle par l'image ; qui parle par les regards et les silences. Un art où le mot n'a pas besoin de proliférer pour porter.

    Aussi dans « Un mauvais fils » on parle peu. Non pas que la parole soit rare, mais on se contente du strict nécessaire. Les phrases sont courtes. Les sous-entendus et les regards disent le reste. Pas besoin de longs discours pour voir le mal-être de Catherine ; pour comprendre les raisons de la sympathie de Dessart ; pour saisir les sentiments exacerbés qu'un père et son fils masquent derrière des épaisseurs de « cornes » pour reprendre les mots d'un des personnages.

    Et dans ce jeu très délicat, la réalisation de Claude Sautet saisit par sa sobriété. Pas de tape-a-l'oeil ni de m'as-tu-vu. Juste ce qu'il faut au service du dire er du vu. Ainsi le cadre se mouvoit-il avec la plus grande des discrétions mais toujours à la recherche de ces regards et de ces visages qui parlent tant.
    Ici c'est le regard curieux et presque surpris d'un Bruno à l'égard d'un Dussart si sensible à tout : à l'humain, à la vibration, aux moments.
    Là c'est une énième retrouvaille entre un père et son fils durant laquelle le fils reste l'essentiel du temps en hors-champ, focalisant l'attention ce père toujours aussi ému mais toujours aussi bourru.

    Rien n'est superflu mais rien n'est laissé au hasard non plus. C'est juste une recherche de l'épure qui entend s'appuyer sur l'essentiel. Et ici l'essentiel ce sont les acteurs, remarquables dans leurs non-dits, dans leur sous-entendus ; dans leur capacité à dire autant, si vite et avec si peu.
    Forcément le tandem Patrick Dewaere / Yves Robert est celui qui rayonne avec le plus d'évidence, mais que dire de seconds rôles aussi riches que ceux ici offerts par Jacques Dufilho ou bien encore Claire Maurier (Brigitte Fossey m'apparaissant légèrement un ton en-dessous). D'ailleurs Claude Sautet se dispense de musique et autres effets de montage. L'épure jusqu'au bout. L'épure au service des sens. Et quand je parle des sens je parle ici de ceux du spectateur que ce film s'efforce d'exacerber.

    Car c'est bien de cela dont il s'agit dans « Un mauvais fils ». Il s'agit de sentir les gênes qui apparaissent sitôt on perçoit un mensonge pudique ou un silence honteux. Il s'agit de sentir les coeurs s'ouvrir et se soulager sitôt un geste doux dissout une tension intérieure. Il s'agit enfin de sentir - toujours - ces mêmes coeurs qui volent soudainement en éclat alors que d'apparence rien n'a l'air de s'être passé.

    Er c'est cela, moi, que j'ai particulièrement aimé dans ce « Mauvais fils ».
    Ce n'est pas cette histoire au fond banale. Ce n'est pas ce dénouement qui finalement ne dénoue rien. Non, c'est simplement ce geste ; cette justesse à avoir su saisir une délicatesse dans l'humain ; une beauté souvent invisible et pourtant présente presque partout.

    Au fond c'est ça la définition même de l'art. Ce talent à transmettre dans l'oeuvre quelque-chose qui dépasse sa simple fonction. Cette lucidité à savoir peindre l'évidence d'un trait là où d'autres ne font que l'esquisser en s'agitant vainement.

    Car ce que parvient à nous montrer si habilement ce « Mauvais fils », c'est que le peu est le plus bel ami du bien et que le sobre est le plus sûr chemin vers le juste.
    stebbins
    stebbins

    458 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 novembre 2011
    Extraordinairement attachant. Il se dégage de ce film courtois un incroyable sentiment de bienveillance, tant l'empathie que porte Claude Sautet à ses personnages s'impose comme une évidence. De cette lumière laiteuse et reposante, de ses murs écrémés, de cette musique discrète et du jeu étonnamment rassurant de Patrick Dewaere se dessine un long métrage lyrique qui - s'il ne bouleverse pas tout à fait - se montre généreux à bien des égards. Il y a donc Bruno, jeune homme identifié mauvais fils se cognant contre un monde devenu tour à tour hostile et accueillant, ingrat souvent, monde que le père occupe seul depuis la mort de sa femme. Bruno ( Dewaere, génial comme toujours ) se re-découvre, cherche à se racheter d'une faute incertaine, d'une culpabilité injustifiée, d'un poids amer et indicible. Un Mauvais Fils est de ces morceaux de cinéma qui s'effacent devant la caméra, que l'on ne peut s'empêcher de trouver sympathique, au sens original du terme. Les acteurs portent entièrement sur leurs épaules la charge émotionnelle de ce film doux et mélancolique, Claude Sautet les dirigeant remarquablement. J'aime beaucoup.
    Alain D.
    Alain D.

    492 abonnés 3 204 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 octobre 2017
    Ce film très intimiste, réalisé par Claude Sautet en 1980, n'a pas pris une seule ride. Sur une mise en scène parfaitement maitrisée, ce drame se déroule sur un rythme très lent ; il faut du temps pour décortiquer les rapports humains.
    Le très beau casting de Dominique Besnehard réunit dans ce drame une multitude de comédiens talentueux ; la belle Brigitte Fossey, l'excellent Yves Robert sobre et convainquant, Jacques Dufilho César du Meilleur acteur pour ce second rôle. Quant à Patrick Dewaere, il réalise une superbe prestation dans ce rôle prédestiné d'écorché de la vie.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    224 abonnés 1 597 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 septembre 2013
    Dans une veine réaliste et sensible, Sautet procède à la manière d'un pointilliste, par petites touches, pour dresser le portrait d'un homme fragile. C'est une chronique du mal-être quotidien, entre amour filial blessé, incommunicabilité, culpabilité... Le réalisateur parvient à éveiller un sentiment pathétique sans artifice, notamment grâce à Patrick Dewaere dont le regard désemparé et l'impulsivité borderline sont touchants. Il incarne un personnage fuyant, qui va finalement s'accrocher à la vie et à ceux qui lui sont chers. Une évolution lente et douloureuse, abordée avec une finesse psychologique et un humanisme réconfortant.
    Plume231
    Plume231

    3 472 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 juillet 2010
    Cette fois au lieu de décrire comme à son habitude des gens du milieu bourgeois, Claude Sautet en décrit d'un milieu modeste. Et bien lui en a pris car il a réalisé avec "Un Mauvais Fils" son meilleur film (du moins de tous ceux que j'ai vu jusqu'ici). Ne souffrant pas trop du manque de rigueur coutumier du cinéaste, celui-ci réalisé un film réaliste qui sans être totalement désespérant ne fait pas de concession. L'histoire se tient sans problème mais le film doit surtout à l'authenticité de son interprétation. Superbement entouré par Brigitte Fossey, Jacques Dufilho et Yves Robert (qui n'a jamais été aussi bon en tant qu'acteur), Patrick Dewaere incarne avec infiniment de subtilité, de talent et toute le rage de vivre qu'on lui connait le "rôle-titre". Un film dur mais très beau en même temps.
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 085 abonnés 4 213 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 février 2017
    Certains trouveront sans doute que Un mauvais fils manque de rythme, et ils n’auront pas tort. Sautet filme sa chronique de façon assez lente, sans vraiment chercher à donner de la vigueur à son métrage, via une mise en scène appliquée mais très neutre, s’effaçant, à mon sens, de trop par rapport au sujet traité.
    Cela étant, on tient ici un métrage intéressant, où le réalisateur aborde la dure réinsertion d’un délinquant, un drame familial, l’amour, sous des airs réalistes. C’est la force de ce métrage, d’être réaliste, et de traiter son sujet avec peu de fioriture. Parfois grave, parfois cocasse, Un mauvais fils brasse des thèmes universels, et le fait bien, avec un ancrage dans son époque lié à cette volonté d’authenticité recherchée par le réalisateur. Malgré son rythme inégal, il est difficile de vraiment décrocher devant ce métrage plein de sincérité, et subtil, même si certains rebondissements paraissent « faciles ». C’est un souci en effet, une brouille sérieuse s’efface en 5 minutes, un amour né encore plus vite de rapports houleux, pour ne pas dire glaciaux. Ça enlève une certaine crédibilité, et pourtant, les dialogues affutés, et surtout le jeu très bon des acteurs permettent de ne pas trop les ressentir. On pourra peut-être aussi trouver la partie sur la drogue trop ténue, mal dégrossie, même si elle impacte directement le déroulé du film.
    Le casting est ce qui sauve assez nettement le métrage de Sautet. Car même s’il n’est pas inintéressant, il joue trop sur la finesse des échanges et la force des acteurs pour exister réellement sans eux. Patrick Dewaere trouve encore une fois un rôle rêche, difficile, et il le porte avec un enthousiasme certain et sa force coutumière. Charisme, présence forte et naturel marquant, il fait face à une Brigitte Fossey toute en délicatesse, et à un Yves Robert non moins rêche que son fils. Si les acteurs principaux sont tout à fait convaincants, je saluerai cependant la prestation très réussie de Jacques Dufilho, lequel campe peut-être le personnage le plus étrangement marquant du film.
    Sur la forme, comme je l’ai dit Sautet s’efface de trop. Si l’ambiance réaliste est là, faisant d’ailleurs de ce métrage une tranche quasi-documentaire de la vie du début des années 80, je regrette que la mise en scène, autant que la bande son un peu terne et attendue, ne soient pas plus marquants. Par sa froideur, sa neutralité apparente, on peut penser à un Garde à vue par exemple, seulement ce qui pouvait convenir dans un face à face tendu en huis-clos peine un peu à s’appliquer ici, surtout de façon aussi constante. Bref, la neutralité pour saisir la vie, pourquoi pas, mais si l’on ne cherche pas à se démarquer du document, j’ai du mal à percevoir l’intérêt de faire de la fiction.
    Malgré cette conclusion un peu dure, Un mauvais fils reste un métrage recommandable. Sans partager l’enthousiasme de certains pour ce métrage, je dois reconnaitre qu’entre les bons acteurs et l’authenticité du cadre, de l’ambiance, des épisodes montrés, il y a un intérêt à voir ce film. Dommage cependant que Sautet se montre trop discret dans sa réalisation, que le rythme soit un peu plat, et surtout qu’il y ait beaucoup de retournements trop brusques pour être pleinement crédibles. Dans un film aussi réaliste, c’est frustrant. 3
    halou
    halou

    100 abonnés 1 532 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 février 2010
    L'oeuvre de Sautet est incontournable. La réalisation et l'inspiration sont toujours au rendez-vous et ses acteurs, tels Dewaere et Yves Robert, sont justes.
    Akamaru
    Akamaru

    2 799 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 août 2012
    "Un mauvais fils"(1980)représente un sommet,tant dans la carrière de Claude Sautet,que dans celle de sa géniale tête d'affiche,Patrick Dewaere.Sautet quitte pour une fois le milieu bourgeois pour celui des prolétaires,et suit les pas d'un ex-taulard en réinsertion et en quête de reconnaissance paternelle.Entre la chronique pudique et le drame saisissant,le film dégage une sereine émotion.Sa sobriété lui confère un réalisme troublant,d'autant que Dewaere est sublimé.Sans sa moustache,filmé souvent en plans fixes,les yeux dans le vague;il acquiert une stature impressionnante,pour un rôle qui semble inspiré de sa vie.Dans son sillage,Yves Robert(le père mal-aimant),Brigitte Fossey(la toxico dépassée)et Jacques Dufilho(le libraire à l'art de vivre singulier)complètent cette brillante distribution.La realtion père/fils manquée,est toute en non-dits,en maladresses,oscillant entre la haine vengereresse,et la réconciliation discrète.Sautet capte tout ce qui fait une vie manquée,une relançe amoureuse et in fine insuffle un peu d'optimisme dans cette noire traversée.Un film d'une pureté,d'une douceur,et d'une mélancolie confondante.
    Roy Batty
    Roy Batty

    133 abonnés 215 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 septembre 2014
    "Un mauvais fils" est un film charnière dans la riche carrière de Claude Sautet, car c'est la première fois depuis "L'Arme à gauche", en 1965, qu'il ne travaille pas avec au moins l’un de ses trois acteurs fétiches des années 70 : Romy Schneider, Michel Piccoli et Yves Montand. A la place de ses immenses comédiens, il donne le rôle principal de son film à un jeune acteur de la nouvelle génération : le non moins immense Patrick Dewaere. Bien lui en a pris tant sa performance est éblouissante et donne toute sa force à ce très beau film. Dewaere retranscrit parfaitement toute la complexité de son personnage, Bruno, un ancien drogué repenti, qui rentre en France après avoir passé cinq ans de prison aux Etats-Unis et qui va retrouver un père (Yves Robert) lui reprochant la mort de sa mère. Le scénario est construit de manière habile et montre bien l'évolution des rapports conflictuels entre le père et le fils, dont les rôles vont s'intervertir à la fin : le "mauvais fils" retrouve l'amour de son père et va devenir une sorte de papa pour son propre géniteur, qui est devenu "un mauvais père". Outre Dewaere, les autres acteurs sont très bons : Yves Robert impose toute sa prestance, Brigitte Fossey se révèle touchante et fragile et Jacques Dufilho y trouve un de ses plus grands rôles (son monologue final face à Dewaere est mémorable). La jolie musique de Philippe Sarde accompagne tout en douceur les images. "Un mauvais fils" est un grand film.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 30 juillet 2012
    Dewaere mauvais fils, certes. Il se rattrape amplement lorsqu'il s'agit de jouer les "papa" pour son entourage. Interprétation quasi-parfaite de tous les acteurs; un césar très largement mérité pour Jacques Dufilho. Un film qui ne démérite pas sa réputation!
    lost 4/8/15/16/23/42
    lost 4/8/15/16/23/42

    14 abonnés 338 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 mars 2010
    bon film avec un bon scénario et des acteurs crédible dans leur role
    Benjamin A
    Benjamin A

    647 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 octobre 2015
    Après avoir oeuvré dans le film de gangsters durant les années 1960, puis longtemps dans la chronique de tranches de vie dans la petite bourgeoisie de sa génération, Claude Sautet, à l'aube des années 1980, met en scène Un Mauvais Fils, où il s'attarde cette fois-ci sur les relations entre un père et un fils dans le milieu ouvrier.

    Changement aussi radical que réussi dans les portraits qu'il dépeint, où il va braquer sa caméra sur le retour de Bruno, toxicomane revenu des États-Unis où il y a purgé une peine de prison, chez son père qui a, pendant ce temps, vécu la mort de sa femme. Un retour d'abord chaleureux mais qui va vite devenir invivable, où Sautet va mettre en scène avec justesse et intelligence des rapports père-fils marqués par la mort de cette femme, mais aussi dans la vision d'un fils qui va tout faire pour remonter la pente. Toute la galerie de personnages tournants autour de ce dernier va participer à la réussite de l'oeuvre et accentuer la fragilité, la frustration, la solitude ou encore les remords de ce personnage. Ils respirent tous la sincérité et montrent les faiblesses, valeurs et diverses particularités de la nature humaine, devant faire face à des problèmes comme la drogue ou les conditions, comme être ouvrier ou homosexuel.

    Sautet montre à nouveau tout son savoir-faire et met en place une ambiance assez difficile, marqué par le manque de communication, la tristesse et les colères autour de cette relation. Il montre une vraie justesse et sensibilité, mais aussi sobriété derrière la caméra, nous immergeant totalement dans la vie des personnages, nous donnant même l'impression de partager leurs intimités et sentiments. C'est là d'ailleurs toute la réussite du film, mais aussi de l'ensemble de l'oeuvre de Sautet, savoir capter la vie avec les dilemmes et difficultés qui vont avec, mais aussi l'humain et la complexité des sentiments. Ici il le fait à merveille et fait ressortir toute l'émotion et la complexité des personnages qu'il dépeint.

    La qualité d'écriture (tant les personnages que leurs évolutions et les dialogues) est donc sublimée par une qualité de mise en scène et de réalisation où Sautet se montre à nouveau inspiré et juste, trouvant aussi toujours le bon plan et sachant faire passer les émotions par des gestes, regards ou non-dit, qui en disent parfois bien plus que n'importe quel mot. Les sentiments sont toujours au coeur du récit, sublimés par un Sautet qui nous les fait vivre et donnant par la même occasion une dimension forte, sensible et dramatique à son oeuvre. De nombreuses séquences sont mémorables, à l'image d'un Dewaere plongeant nue, respirant alors la joie de vivre, ou quelques face-à-face entre lui et son père. Yves Roberts et Brigitte Fossey se montrent remarquables et ils entourent avec brio un merveilleux Patrick Dewaere, capable de retranscrire toutes sortes de sensations et ici véritable écorché aussi secret qu'impulsif et fragile, cherchant l'amour après être tombé dans la drogue.

    Claude Sautet livre ici une oeuvre intimiste, humaine et d'une remarquable sensibilité et émotion, sachant capter avec force la complexité des sentiments, la vie et tout simplement l'humain, dirigeant par la même occasion une formidable troupe de comédiens dont un merveilleux Patrick Dewaere, dont parfois un simple geste, regard ou même silence en dit bien plus que n'importe quel mot.
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