Avis sur Sweet Sixteen

Le talent de Ken Loach c'est de réussir un rendre attachant un personnage à première vu désagréable. Ici un petit branleur en survêtement de 15 ans au duvet fourni et à l’acné récalcitrante dont les principaux hobbies sont la baston et la vente de cigarettes. Mais ce jeune garçon, dont l'avenir semble foutu d'avance se révèle être un des personnages les plus attachants de l'histoire du cinéma. Ken Loach sublime la misère, la grisaille de l’Angleterre, les hlm et les prolos qui les habitent, mais sans jamais l'idéaliser ni la glorifier. "Sweet Sixteen" est ce que l'on appelle "un film bien".

Encore un très bon film de Ken Loach qui réalise une mise en scène parfaite, efficace, sans fioritures. Le scénario de Paul Laverty (Toujours excellent comme pour : Moi Daniel Blake 2016, Jimmy's Hall 2014, La Part des Anges 2012, Looking For Eric 2009 …) se révèle comme a son habitude très habile. Bien construit, avec une progression constante, il nous conte une histoire plus violente moralement que physiquement ; spoiler: le drame familial d'un amour non partagé entre un fils et sa mère.

Le casting est également solide, avec Martin Compston assurant bien le rôle principal de Liam ; Annmarie Fulton excellente, elle joue Chantelle la grande sœur de Liam, et le rayon de soleil de ce film éprouvant : la belle Michelle Abercromby dans le rôle de Suzanne.
Le pitch : Liam va avoir 16 ans ; il a abandonné l'école, vit de quelques deals, harcelé par son beau-père et son grand-père, et cherche un logement pour sa mère qui va sortir de prison …

Sur un tel sujet, on était en droit d'attendre ce que le film est en partie, à savoir un drame émotionnellement fort qui interroge le rapport entre morale et nécessité de s'élever au-dessus d'une condition sociale pauvre. C'est en parvenant à éviter le misérabilisme et en posant un regard digne sur ses personnages que Loach réussir à donner à cette descente aux enfers une certaine ampleur, toutefois retenue par une écriture balisée sans grandes surprises - donner au film le prix du scénario est d'ailleurs très ironique - à l'instar d'une mise en scène cohérente mais qui donne aussi parfois le sentiment d'un mécanisme forcé, inférieure à celle des Dardenne qui fait preuve de plus de précision quand il s'agit de représenter un point de vue ou de créer une tension ou un suspense. À la limite du schématisme, évité de justesse par une capacité à faire en sorte que tous les personnages ont leur raison, "Sweet Sixteen" n'est pas dépourvu de défauts, loin de là, mais reste globalement prenant et monte habilement en puissance sur le plan dramatique.

Si l’on ne peut bien-sûr pas reprocher à Ken Loach le doublage français qui rend la vision de la version traduite de son film insupportable, mais on bien lui reprocher la photographie affreuse digne d’un piètre téléfilm des années 80 et ses acteurs pour la plupart moyens. Sur le fond, le plus regrettable provient de cette façon qu'il a de mettre au second plan, jusque dans le dernier quart d'heure, le drame familial, lui préférant le parcours sans réalisme ni originalité de ce petit voyou, qui amoindrie terriblement toute la part dramatique à son ouvrage. Bref, ce soi-disant pamphlet social est une grosse déception du part de son manque d’intensité et d’émotions.

Il y a quelques temps je me disais que j'adorais Ken Loach mais qu'au final je n'avais quasiment rien vu de lui, et avant de découvrir son dernier film "Jimmy's Hall" qui m'intéresse vraiment, je me suis penché sur sa filmo et "Sweet Sixteen" s'apparente comme étant un de ses meilleurs, donc je me lance ...

Liam a bientôt 16 ans et rêve d'une famille comme tout les jeunes garçons de son âge, seulement difficile d'imaginer un contexte idyllique entre une mère toxicomane en prison, un beau père dealer et un grand père qui le déteste. Il veut rendre sa mère heureuse et compte lui offrir un logement pour l'installer lorsqu'elle sortira de taule, mais pour ça il faut de l'argent, il commence alors à vendre de la drogue à gauche à droite jusqu'à monter en grade chez un plus gros fournisseur, seulement l'escalade va lui faire perdre ses illusions.
Un long métrage poignant sur le destin tragique d'un garçon qui ne demande qu'à être heureux, de vivre auprès des gens qui l'aime mais qui fini par inexorablement se faire rattraper par la réalité et tomber de haut, ce genre d'histoire tragique nous touche forcément, elle m'a rappelé d'un certain sens "L'Impasse" de De Palma, j'entends encore Carlito dire "Je cherche pas les merdes elle me tombe dessus, il doit bien y avoir un moyen de les semer", à force la malédiction de ces anti-héros devient en quelque sorte une fatalité universelle. Que tu fasse le bien ou le mal le sort te rattrape à chaque fois, et Liam ne peut que le constater, son entourage semble bienveillant ou complice mais ce côté malsain rôde toujours telle une épée de Damoclès.
Il aime sa mère jusqu'à vendre son âme au diable, mais c'est sans compter que les gens sont comme ils sont, sa mère est comme elle est, tout cet amour pour au final rien en retour, si ce n'est le tranchant aiguisé d'une vengeance envers ce beau-père qui n'aura de cesse que de la faire replonger. Ce final sur la plage est absolument bouleversant, le jour de ces 16 ans il est poursuivi par la police, lui est au milieu de nulle part perdu dans ces illusions, "quel gâchis" lui lâchera sa sœur, on ne peut qu'appuyer ces mots chargés d'un désespoir meurtri.
Ken Loach montre de par sa mise en scène une grande virtuosité, distillant l'émotion au spectateur comme personne, son "Le Vent se Lève" m'avait déjà mis une claque, et bien celui ci m'en à recollé une autre, et on peut également grandement saluer l'excellente performance du jeune Martin Compston.

"Sweet Sixteen" est un film magnifique tout en émotion et sincérité, une histoire bouleversante dont on ressort avec les larmes au yeux, bravo monsieur Loach, promis je continuerai votre filmographie.

Interprétation impeccable pour ce Ken Loach particulièrement dur et poignant.

Quintessence du drame social,"Sweet Sixteen" nous plonge avec un incroyable réalisme dans la descente aux enfers d'un p'tit voyou écossais.Touchant portrait d'un jeune délinquant voulant simplement vivre paisiblement avec sa mère ex-taularde,il est sans cesse rattrapé par sa vie d'avant.Essayant,par des combines douteuses,de se payer un toit pour sa famille;il en oublie presque que ce n'est qu'un enfant à l'approche de ses 16 ans(sa sœur lui rappelle son anniversaire dans une fin transpirant le désespoir...).Bouleversante histoire imaginé par un Paul Laverty très inspiré et documenté,"Sweet Sixteen" a une approche très documentaire(par la mise en scène naturaliste d'un Ken Loach,pour une fois,ne tombant pas dans le misérabilisme) du milieu de la classe ouvrière sans pour autant oublier le romanesque et le cinéma.Grand film malheureusement méconnu du grand public!

Un film franchement prenant sur des jeunes abandonnés et livrés à eux-mêmes mais capables malgré eux d'essayer de vivre. 10 ans plus tard on voyait "le géant égoïste" également très dur

Ma note 2*
Quelque soit le talent et la sincérité de Ken Loach et de son scénariste Paul Laverty, quelque soit la profondeur du message et les intentions louables du metteur en scène ce film tourne à vide. Ce cinéma là ne passe pas malgré le talent des acteurs et l'absolue véracité des faits racontés sous forme authentique. Par contre, si certains jeunes spectateurs sortent de la salle en ayant bien retenu tout cela, que cette leçon porte, alors j'ai complètement tord. Sur les addictions et le deal Ken Loach avait tout dit dans 'My name is Jo'' où grâce à une mise en scène adaptée et éclairée tout était lumineux. Ici, tout est fouillis, compliqué, aucune ligne directrice ne se dessine en dehors de la volonté inébranlable de Liam pour trouver à sa mère un lieu de vie à elle. Il y a trop de personnages et surtout beaucoup trop de marginaux, on finit par s'y perdre. Pour une fois que la grossièreté n'était pas gratuite ou racoleuse puisque c'est le langage de ces milieux de jeunes délinquants, c'est vraiment dommage. Je regrette également le titre paradoxal de ce film et je ne comprends pas ce choix. Ce film ne remet pas en cause le talent de Loach dont le style se reconnait parfaitement. Je pense qu'il a voulu nous étouffer pour mieux nous convaincre par ses plans rapprochés et violents. La séquence dans le parloir collectif avec la drogue cachée dans la bouche de Liam en est l'exemple le plus fort puisqu'on ne voit que la famille, sujet du film.

Un très bon Loach, prix du scénario à cannes 2002. L'histoire paraît banale et plus ou moins prévisible dans le déroulement, mais les acteurs sont bluffants par moments. Une peinture sociale sans fioritures qui sonne très juste.

Comme à son habitude Ken Loach offre un drame social mais qui gagne ici en puissance grâce à une pointe de thriller des bas quartiers où comment un gamin deale pour offrir un avenir à sa famille. Loach filme la poisse qui colle à certain avec un oeil toujours aussi juste. Quasi documentaire ce film est un des meilleurs du cinéaste à n'en pas douter. L'interprétation des acteurs y est aussi pour beaucoup. Malgré un côté policier c'est bien le drame social qui se joue, l'émotion est énorme notamment les scènes avec la maman.

Coutumier de ce type de critique, le réalisateur Ken Loach réalise un film "overground" intéressant et beau. Perturbant, dérangeant mais tellement réaliste. A voir !

Beau film sur la jeunesse et ses rêves : le héros cotoie le pire et le meilleur, et le scenario offre de belles surprises, qui restent tout de même dans le réalisme social de l'histoire. Les acteurs sont convaincants, par contre préférez la version originale sous titrée...

Ce film me fait sérieusement douter du talent de Ken Loach. Vide et plat, mal filmé Sweet Sixteen m'a vraiment pas emballée. Tant pis

Ce film souffre de quelques longueurs qui font que je n'ai que moyennement accroché.