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    Le Jardin des Finzi-Contini
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    Kiwi98
    Kiwi98

    242 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 septembre 2014
    Puissant, inoubliable, indémodable, le classique assez méconnu de Vittorio De Sica "Le Jardins des Finzi Contini" peut se qualifier de cette manière.
    Le film décrit plusieurs personnages, deux familles juives entre autre sous le temps de Mussolini quand le parti fasciste est au pouvoir. La chute tragique est imminente est pourtant elle est repoussée jusqu'au bout du film le temps de faire vivre leur derniers instants de liberté à Giorgio et Micol dans l'immense jardin des Finzi Contini ou ils donnent des parties de tennis pour les juifs du quartier qui n'ont plus accès à ce genre de privilège en publique.
    Dès les premières minutes le charme opère avec ces plans paysagiste d'une incroyable beauté, d'ailleurs le film lui même est paysagiste en mettant en valeur ses magnifiques décors des fleurs du jardin aux rues urbaines. Une fulgurance visuelle à laquelle s'ajoute cette sublime histoire dramatique à la fois naïve et incroyablement réaliste et intimiste avec un ton monotone et singulier. La magnifique Dominique Sanda est envoutante tout comme son partenaire Lino Capolicchio, les deux jeunes explosent un talent comique incroyable et chacun de leur face à face est d'une puissance inouï sachant que ce sera peut être le dernier avec des dialogues reversants.
    Oscar du meilleur film étranger et Ours d'Or à Berlin, le film ne méritait pas moins, du très beau cinéma.
    Plume231
    Plume231

    3 472 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 avril 2014
    Vittorio de Sica n'avait pas la maestria d'un Luchino Visconti quand il s'agissait de filmer des riches dans des salons luxueux ou dans la banalité de leur quotidien, il était bien supérieur quand il filmait les gens des classes populaires dans leur environnement, mais il a su capter l'esprit d'une des époques les plus terribles de toute l'Histoire de l'Italie, quand la putain d'Hitler Mussolini s'est mis à faire appliquer des lois anti-juives, et il était imbattable quand il fallait capter une émotion sur un visage à un moment précis, je pense surtout à celui, sublime, de Dominique Sanda...
    Et puis le symbolisme du jardin est subtilement utilisée, fausse protection contre les réalités du monde, faux Jardin d'Eden ; ceux qui y restent sont irrémédiablement condamnés, ceux qui le fréquentent peu ou l'évitent ont une chance de s'en sortir...
    De plus, le réalisateur n'essaye jamais de toucher gratuitement la corde sensible chez le spectateur. Les persécutions contre les juifs ne sont suggérées que peu à peu et par petites touches et l'issue inévitablement tragique est retardée au maximum et filmer avec une grande sobriété.
    "Le Jardin des Finzi-Contini" est un drame terrible qui sait lier l'intimisme à la Grande Histoire...
    jroux86
    jroux86

    6 abonnés 43 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 janvier 2022
    Le moins que l’on puisse dire, c’est que Vittorio de Sica sait filmer ! En atteste cette superbe séquence dans laquelle se cache un raccord qui fait forte impression :
    Alberto, le fils de la famille Finzi-Contini, fiévreux, est sur son lit de mort. Il est entouré de quelques proches et de médecins qui l’auscultent. Sa vue est troublée comme nous le montre la caméra - qui adopte donc un point de vue subjectif, celui d’Alberto. Il regarde son père, qui reste à distance. Celui-ci lui fait un signe mystérieux de la main et lui dit quelque chose qui pourrait être "au revoir" ou "adieu". Alberto lui répond tant bien que mal par un sourire. A nouveau la caméra adopte son point de vue et nous montre l’image du père qui se trouble. Puis, on voit Alberto tourner la tête vers sa droite. Son regard semble aller vers les médicaments posés sur sa table de chevet mais la caméra s’en détourne brusquement pour se diriger vers la fenêtre donnant sur le fameux jardin.
    C’est là que De Sica décide d’effectuer un raccord tout juste perceptible et très surprenant : depuis ce qu’on pense être la même fenêtre (et ce qu’on pense appartenir au même plan), un zoom arrière nous ramène bizarrement dans la pièce d’à côté, où se trouve le reste de la famille en attente du diagnostic du médecin. Dans ce nouveau décor, on voit le père d’Alberto (qu’on vient tout juste de quitter) sortir de la chambre de son fils en ôtant son chapeau. Suit le médecin de famille qui, d’un signe, annonce la mort du jeune homme.
    Ce qui est étonnant avec ce vrai faux-raccord, c’est qu’on passe d’un point de vue subjectif (ce que voit Alberto : la fenêtre) à un point de vue objectif (ce que De Sica veut nous montrer : les personnages dans la pièce d’à côté), ce qui est, par définition, impossible sans un raccord clairement visible et identifiable par le spectateur. Le choix de l’endroit où se loge le raccord n’est pas anodin non plus : précisément dans l’axe de la fenêtre. Ainsi, le temps de ce drôle de raccord, Alberto aura peut-être rendu son dernier souffle, les dernières pensées tournées vers ce Jardin des délices où chacun tâche d’oublier la montée du fascisme. Du grand cinéma !
    Hotinhere
    Hotinhere

    417 abonnés 4 736 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 octobre 2020
    Un mélodrame historique bouleversant, à la mise en scène sublime et à l'atmosphère oppressante d'une époque où grandit le fascisme et l'antisémitisme. Ours d'Or à Berlin.
     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 avril 2020
    C'est un film formellement très beau, dont les scènes tournées dans le jardin semblent provenir d'un rêve : la caméra flottante de De Sica donne à ce décor un air de Paradis perdu, un havre de paix sur le point de s'écrouler au moment où le fascisme gagne en férocité et où les juifs commencent à être déportés. Pour autant, toute la dimension politique est traitée de manière très générale et les personnages manquent tous de complexité. Il y a un attrait indéniable à filmer leur peau, leur corps mais pas à les explorer en profondeur : c'est un film de surface à l'écriture inégale qui peine à rendre possible l’identification aux personnages. Il est d'ailleurs probable que la splendeur visuelle de l'ensemble nuise à une émotion qui finit pourtant par surgir. Il est étrange que ce film très froid, plus intéressé par l'élégance de ses travellings que par l'intériorité de ses personnages, finisse par bouleverser lors d'une dernière scène sublime. Il fallait donc passer ces séquences regardées avec un ennui poli et attendre la toute dernière minute qui donne au drame une ampleur opératique. Il fallait que De Sica brise sa froide beauté et signe un enchaînement de plans vertigineux : la musique et les ralentis disent l'absolue nécessité de se raccrocher aux plus forts moments de bonheur d'une existence avant, bientôt, que ces souvenirs ne disparaissent dans la destination qui attend tous les personnages : les camps de concentration et la mort. Il fallait donc attendre ces derniers plans à couper le souffle pour dire que ce film mérite tout de même d'être vu.
    Davidhem
    Davidhem

    88 abonnés 336 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 février 2012
    Puissant, indémodable, intemporel, le film de Vittorio De Sica est une merveille cinématographique. Le réalisateur tourna ce film pour rappeler aux Italiens ce que représentait le parti fasciste de Mussolini. Il décrit ainsi plusieurs personnages, deux familles juives, l'une très riche et insouciante, l'autre très pauvre et consciente du danger qui les menace. Le film raconte une romance compliquée entre un homme pauvre et une femme riche, lui sait qu'il est amoureux d'elle, il désire partager son amour qu'il éprouve depuis des décennies. Il lui court après, il l'aime, il ne veut entendre parler d'aucune autre femme, c'est un grand romantique. La femme interprétée par Dominique Sanda, se montre très hautaine envers lui, le fait patienter, le repousse, l'attire, elle ne sait pas vraiment si elle veut s'engager avec lui. C'est donc une relation qui tourne à la perversion car l'attitude de la jeune femme pousse cet homme à flirter vers la dépression et la dérive. Jalousie, amour, violence, haine, nostalgie et dégoût sont les ingrédients de ce film très porté sur la psychologie de tous ses personnages chaque fois parfaitement analysée. Face à eux, un même ennemi, le parti fasciste qui veut montrer à l'égard de l'Allemagne d'Hitler qui est son alliée politique que l'Italie pratiquera la même politique antisémite. C'est donc au fur et à mesure que le film avance, la descente aux enfers pour les deux familles. Ainsi, on apprend que les étudiants juifs ne bénéficient plus le droit d'étudier à l'université, que tous les juifs italiens sont mis sur une liste, que même les juifs qui avaient soutenu le parti fasciste qui leur avait promis une politique de conservation des biens et du travail continu bien payé sont à leur tour mis dans la liste noire. Le réalisateur donne une leçon de vie, il veut prouver que les opportunistes sont toujours un jour ou l'autre punis et méprisés. Il montre également le dédain des familles riches envers les familles pauvres, il montre que l'amitié est tangente, qu'un amour peut la briser quand le désespoir et le malheur la reconstruisent. Film riche en profondeur sur tous les sujets, brillant, engagé, il permet de montrer l'humanité sous son plus mauvais jour avant et pendant l'antisémitisme. Au final, Vittorio De Sica signe un chef-d'oeuvre monumental!
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 958 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 octobre 2019
    Adaptè du magnifique roman de Giorgio Bassani sur des juifs italiens pendant la montèe du fascisme, "Le jardin des Finzi Contini" repousse jusqu'au bout sa chute tragique mais son ombre plane tout au long tandis que les personnages s'abandonnent à leurs derniers plaisirs! Vittorio De Sica bloque intelligemment sa camèra en gros plan sur les visages d'Helmut Berger, Fabio Testi et surtout de la contemporaine et èvanescente Dominique Sanda! Oscar du meilleur film ètranger et Ours d'or à Berlin, De Sica signe un chef d’oeuvre à la nostalgie passèe, qui rèussit à restituer parfaitement l'atmosphère à la fois singulière et captivante de Ferrare, ville natale du grand Michelangelo Antonioni! C'est donc un film envoûtant aux images d'une grande beautè, qui dècrit admirablement les ravages insidieux du fascisme! De plus, la montèe du drame est assurèe avec une lenteur calculèe, sans effets de style et avec beaucoup de pudeur! Du très beau cinèma...
    Benjamin A
    Benjamin A

    647 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 juin 2015
    1938 : L'État italien fasciste, devient peu à peu antisémite et les mesures anti-juives se multiplient. Dans l'immense jardin des Finzi-Contini, grande famille aristocrate, on ne se soucie guère de cette menace et plusieurs parties de tennis y sont organisées. Et c'est dans ce milieu-là que l'on suit Giorgio, venant d'une famille plus modeste et qui est amoureux de Micol, la fille des Finzi-Contini mais qui elle, mène une vie personnelle et sentimentale compliquée...

    C'est au cœur de cette aristocratie vivant dans le luxe et l'insouciance, et ne se rendant pas compte de la menace qui l'entoure et tout simplement de la situation politique mondiale, que **Vittorio De Sica** nous immerge. Pourtant, plus les années passent, plus l'antisémitisme est présent et devient même impossible à ignorer. C'est toute cette atmosphère d'angoisse sourde que **De Sica** retranscrit, mais c'est aussi la façon dont le fascisme s'est imprégnée au cœur des familles et des mœurs qu'il montre et finalement une horreur qui devient banalité.

    C'est dans ce contexte-là que **De Sica** met peu à peu en place d'intéressants personnages et des relations souvent ambiguës qu'ils vont entretenir. Entre adolescence et amour impossible, il dresse une chronique délicate, cruelle et juste et donne un ton plutôt mélancolique à son oeuvre. Entre autres, il aborde aussi la famille, la religion et l'amitié entre les divers personnages, il les met en scène au quotidien entre partie de tennis et moment plus intimes, ignorant ce qu'il se passe et se croyant protégé dans ce jardin qui va devenir leur tombeau.

    Sobrement réalisé, il braque souvent sa caméra au plus près des protagonistes, permettant de mieux nous immerger à leurs côtés et captant à merveille leurs sentiments. Ce qui frappe aussi d'emblée, c'est la qualité visuelle du film où il sublime ce magnifique et lumineux jardin, ainsi que les intérieurs, tout aussi admirable et luxueux. Devant la caméra, il dirige les jeunes acteurs avec brio, où chacun se fond dans son personnage pour mieux en faire ressortir la richesse, les symboles ou les sentiments, notamment l'inoubliable **Dominique Sanda**.

    Tout en captant le contexte de l'époque, **Vittorio De Sica** livre un film juste et touchant et dresse une chronique tendre, cruelle et mélancolique de cette jeunesse insouciante au cœur d'une Italie fasciste.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 28 juillet 2007
    Cette adaptation cinématographique du roman de Giorgio Bassani est considérée comme un des chefs-d'oeuvre du néoréalisme italien dont de Sica est le principal représentant-artisan. Le film a remporté des récompenses prestigieuses dont l'Ours d'Or à Berlin et l'Oscar du Meilleur film étranger. L'histoire se déroule à Ferrare en 1938, dans le jardin en question, les interdictions et restrictions appliquées aux juifs se multiplient dont l'accès au clubs sportifs. Dès lors, les Finzi Contini frère et soeur vont inviter leurs amis à venir jouer chez eux dans leur magnifique jardin...l'ambiance est romantique sur un fond de guerre, l'image traitée de même (vous vous rappelez ces couleurs un peu pastels floues des années 70??). Le propos est intéressant et le sujet sérieux, certes, mais il faut bien dire que le tout a vieilli, et pour tout vous avouer, je me suis copieusement ennuyée (sacrilège, oser critiquer un chef-d'oeuvre, quel toupet)...même été soulagée que tout cela se termine. Je suppose qu'il faut l'avoir vu...voilà, c'est fait, on ne m'y reprendra plus!
    La_Mort_Dans_L_Oeil
    La_Mort_Dans_L_Oeil

    26 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 mai 2010
    Quel bonheur de resortir ce film maintenant en plein été ! Je sors de la salle à l'instant. Je n'avais pas vu ce film depuis 10 ou même 15 ans, et quand il y a quelques semaines j'ai vu l'affiche dans la rue de l'école de médecine à Paris annonçant qu'on le rejouait au cinéma, comme Giorgio, je n'ai pas pu m'empêcher de sauter le haut mur du jardin. Il fait partie de ces films très particuliers et rares qu'il faut voir absolument. Poignant.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 16 janvier 2011
    Le jardin des Finzi Contini est l'un des seuls films qui, à ma connaissance, a un tel poids historique et n'a aucune logique historique interne. En effet, nous commençons aux alentours de 1938 pour passer à l'entrée en guerre de l'Italie en 1940, à quoi succède la bataille de Stalingrad qui a duré d'août 1942 à février 1943 et le tout en quelques minutes, sans que rien ne vienne préciser ces oscillations chronologiques. La dimension temporelle n'obéit à aucune logique, elle avance puis s'essouffle pour faire un bond de plusieurs années. Cela a de quoi décontenancer quand un réalisateur se donne pour objectif de dénoncer le fascisme italien. En outre, l'intrigue se résume à une banale histoire d'amour entre un garçon romantique et une fille quelque peu libertine qui se sont rencontrés par une coïncidence échappant, elle aussi, à toute logique. Tout le film repose sur le contraste entre l'insouciance de la jeunesse et la réalité bien funeste dans laquelle ils s'enliseront; voilà qui est bien peu transcendant. Malgré tout, l'image est relativement belle et, ainsi que le jeu des acteurs, est toujours en demi-teinte. C'est un mélodrame qui parvient à ne pas verser dans la grandiloquence et l'épanchement niais de sentiments. Il y a une certaine retenue qui confère une grande sensibilité à ce film. On peut trouver des qualités au Jardin des Finzi Contini mais, personnellement, De Sica ne m'a pas fait rêver d'Italie et le contexte historique ne m'a pas autant marqué que chez d'autres réalisateurs italiens comme Pier Paolo Pasolini.
    Charlotte28
    Charlotte28

    90 abonnés 1 728 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 juillet 2022
    Illustrant l'interpénétration entre affects privés et contraintes sociales voire politiques à travers la symbolique du jardin, ce drame situé durant le fascisme dépeint les relations sentimentales de jeunes gens, et notamment le couple principal dont les inclinations naturelles sans cesse contrariées sont vécues différemment selon le sexe. Dans une pudeur émotionnelle filmée avec une retenue parfois trop froide les amours se perdent dans une douleur contenue. Très délicat.
    landofshit0
    landofshit0

    248 abonnés 1 745 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mars 2013
    A travers le prisme de la famille Finzi Contini, De Sica aborde la montée du fascisme. Si la tache de fond est l'instant d'un pays qui chavire dans ses heures sombres. De Sica évoque la vie d'une jeunesse doré qui se croit épargné par le basculement de son pays qui va pourtant les rattrapés. Cet instant est pour eux un changement crucial puisque c'est le passage à la vie adulte,et dans ce jardin dans lequel ils se réfugiaient coupé du monde extérieur les enjeux ne sont plus les mêmes. De Sica monte habillement toutes ces histoires pour n'en faire qu’une seule.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    88 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 17 juin 2021
    Les hautes classes sociales juives aussi ont souffert du nazisme. Sans doute pas davantage, et sûrement moins que les autres, pourtant elles ont vécu quelque chose de pire : la chute.

    La privation brutale de leur statut amenant à la prise de conscience de droits qui sont en fait depuis longtemps bafoués, on n'est déjà pas loin de ce que De Sica dépeint comme la pire épreuve de toutes : la perte de la dignité. Il arrive un moment où c'est tout ce qui reste à cette bonne famille au nom composé dont le joli jardin a brièvement servi de "terrain d'entente", dans tous les sens du terme, avant le durcissement du régime.

    La dignité en temps de guerre et de scissions morales, c'est tout ce qui peut encore servir à un père, un peu borné mais de bonne volonté, pour parler à son fils. C'est avec de la dignité qu'on soigne un cœur brisé : la guerre approchant, la souffrance grandissant partout, on se sent bête avec son chagrin d'amour ; alors on tourne la page. Un beau récit de famille dissimulé au fond du jardin de l'histoire.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    Caine78
    Caine78

    6 009 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 août 2009
    Vittorio De Sica était un géant, et il le prouve une nouvelle fois avec ce "Jardin des Finzi Contini" du plus bel effet. Relatant en effet aussi bien la montée du fascisme qu'une histoire d'amour difficile, De Sica réussit à trouver un équilibre parfait entre cet aspect historique et le drame amoureux, l'un et l'autre se complétant en définitive admirablement. Il est de plus rare de voir un film traiter autant de sujets avec toujours la même délicatesse et talent (l'amitié, l'amour, la famille, la guerre...) sans jamais qu'une seule goutte de pathos n'apparaisse ici ou là. Mais le film sait également poser des questions essentielles, et ce notamment en nous offrant quelques scènes littéralement déchirantes... Bref, en deux mots : sublime et bouleversant : un grand film.
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