A travers « 40 ans, toujours puceau », je m’interroge sur la morale de Judd Apatow. Je ne m’étais pas autant interrogé au moment de sa sortie.
Certes, Judd Apatow a littéralement dépoussiéré la comédie romantique avec un langage cru, inscrit dans un sincère réalisme, avec des séquences de sexe punchi . Toutefois, ça reste assez pudique dans la forme et le fond frise la morale chrétienno-américaine pour ne pas dire crétino-américaine.
En effet les scènes de sexe sont habillées pour les femmes, je n’y crois pas ! Encore moins quand Apatow déclare : « J'ai cherché à retrouver cette liberté, tant dans les dialogues que dans les comportements. Cela donne au film une authenticité proche de la vie. » En effet c’est juste proche, car dans la vie, les hommes aiment voir la poitrine de leurs partenaires et celles-ci la dévoilent pour participer à leurs excitations.
Y en a assez de ces scènes où les femmes font l’amour habillée.
Je peux comprendre que des actrices refusent de montrer leur poitrine.
Il y a des metteurs en scène qui parviennent à filmer parfaitement les scènes de sexe où la nudité complète des femmes est parfaitement suggérée. A Apatow de faire preuve de maîtrise.
Donc il est inutile de nous en mettre plein la vue avec des mots crus si la pratique ne suit pas, laquelle est percluse de pudibonderies exaspérantes !
Que ce soit « En cloque mode d’emploi » et « 40 ans, toujours puceau », le récit se termine
par un mariage
. Judd Apatow sous couvert d’un type très décomplexé n’en demeure pas moins moralisateur. Ainsi, pour Andy (Steve Carell) et Trish (Catherine Keener) dans « 40 ans, toujours puceau » il nous dit implicitement qu’on ne peut faire l’amour
qu’après le mariage
. Les fameux vingt rendez-vous sans sexe entre Andy et Trish s’apparentent à une abstinence qui flatterait la morale religieuse.
Dans « En cloque mode d’emploi », Apatow marie Alison (Katherine Heigl) et Ben (Seth Rogen) pour légitimer l’arrivée du bébé.
En dehors de ces considérations morales et hypocrites qui m’irritent un peu, « 40 ans, toujours puceau » est un film plaisant mené par un très bon Steve Carell ; il a su traduire ce fardeau de la virginité imposée par la force des choses, des aléas de la vie de son personnage Andy. En tant que spectateur je compatis à ce personnage attachant. Et là pour le coup, Judd Apatow a visé juste avec cette authenticité « proche de la vie »…
A voir en V.O si vous voulez, pour les voix de Steve Carell et Seth Rogen…