Première fois à Hollywood... - Page 8

Avant : associé à Marc Caro, Jean-Pierre Jeunet est l’auteur inspiré de Delicatessen et de La Cité des Enfants Perdus. Autant dire qu’il fallait être aveugle pour ne pas repérer le talent du monsieur, qui  succéda aux trois grands ayant jusque-là présidé au destin de la saga (pour mémoire, Ridley Scott, James Cameron et David Fincher). Difficile héritage, d’autant que Jeunet fut choisi après le désistement de Danny Boyle, et qu’aient également été envisagés David Cronenberg, Peter Jackson et Bryan Singer, pas franchement des manchots ; mais choix cohérent, au vu de la richesse de l'univers visuel du Français.

Le film : Alien, la résurrection (1997), premier film sans Caro (qui donnera quelques coups de main aux concepts, même si on note que le tandem ne s’est pas reformé depuis), mais encore avec Pitof aux effets spéciaux/visuels, Darius Khondji à la photo et Ron Perlman devant la caméra. Au scénario pour ressusciter Ripley, Joss Whedon, qui se dira à plusieurs reprises déçu par le résultat final. Les relations entre Jeunet et le studio (Fox) seront dans l’ensemble bonnes, et pour plus de détails sur le film, on vous renvoie à l’excellent dossier de nos collègues sur le sujet.
Clairement pas l’épisode préféré des aficionados d’Alien, ce quatrième volet peut même être considéré comme le mal-aimé de la saga. Il reçoit pourtant un excellent accueil critique et public en Europe, mais les réactions sont nettement moins enthousiastes de l’autre côté de l’Atlantique, et le box-office bien faiblard, même si satisfaisant à l’échelle mondiale : plus de 2,5 millions de spectateurs en France, par exemple, soit le deuxième score de la franchise après le premier volet. A noter, Pitof s’expatriera pour le pire avec Catwoman quelques années plus tard (avant de disparaître des écrans radar).

Après : en dépit de recettes décevantes aux USA, Jeunet se voit proposer de rester (pour un Total Recall 2, notamment), mais il préfère rentrer au bercail et triomphe avec Amélie Poulain. Succès également pour Un Long Dimanche De Fiancailles, mais la formule semble toucher ses limites avec Micmacs à tire-larigot, et le cinéaste essuie des critiques qui égratignent son supposé fond de commerce ou son style chromo. Avant un prochain retour aux States ?

On aurait aussi pu parler de :
Mathieu Kassovitz (Gothika, puis Babylon A.D., aïe), Jean-Francois Richet (Assaut sur le central 13) revenu ensuite cartonner avec Mesrine (lequel par un juste retour des choses a été apprécié aux USA), etc.
Et, sans doute parce qu’on a célébré il y a peu ses 80 ans, Jean-Luc Godard, dont les projets de film aux Etats-Unis n’ont pas abouti, mais dont l’expérience (résumée ici) mérite d’être connue.