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    Suspiria
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    277 critiques spectateurs

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    L'homme le plus classe du monde
    L'homme le plus classe du monde

    295 abonnés 450 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 avril 2013
    Une merveille d'angoisse et d'épouvante le tout servi par une réalisation hallucinée, ponctuée de lumières irréelles et d'une musique horriblement oppressante. Bref un chef-d'oeuvre de l'horreur, et LA référence ultime du giallo italien. Pourquoi, n'y a t-il plus de film d'horreur comme Suspira aujourd'hui ? Pourquoi nous sert-on des merdes ignobles et formaté uniquement basé sur le jump scare ? POURQUOI ?
    beautifulfreak
    beautifulfreak

    92 abonnés 343 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 août 2011
    Le meilleur film du maestro, le plus baroque et inventif de sa longue carrière (actuellement hélas en phase terminale). Le scénario n'est qu'un prétexte pour enfanter d'un film-cauchemar, qui puise ses racines sanglantes dans les ténèbres de l'inconscient, dans les peurs enfantines, dans les angoisses secrètement refoulées. Là est la véritable sorcellerie de Suspiria, que j'ai découvert adolescent et qui a marqué mon imaginaire de sombres lueurs et d'ombres colorées. Difficile d'être objectif dans ces conditions. Après la vision solitaire et nocturne du bijou maléfique d'Argento, je ne pouvais m'empêcher de passer devant de vastes demeures anciennes en me demandant ce qu'elles pouvaient bien receler entre leurs murs et le long de leurs couloirs, quels mystères elles pouvaient bien garder enfouis dans leurs entrailles de pierres. Mes yeux devenaient des objectifs de caméra et captaient les moindres changements dans l'atmosphère, mes oreilles gardaient en écho la musique effrayante des Goblins et je rêvais d'être convié au sabbat tout en le redoutant. Merci, Dario, de m'avoir nourri de tes poisons illuminants. Et refais-nous un dernier bon film!
    maximemaxf
    maximemaxf

    322 abonnés 260 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 juillet 2014
    Dario Argento est un réalisateur italien qui m'était totalement inconnu jusqu'à présent, du moins jusqu'à ce qu'on me parle de son oeuvre de l'horreur et du fantastique "Suspiria" réalisé et sorti en 1977. Dans l'ensemble, Suspiria est un film d'horreur de qualité qui n'a pas vraiment prit de ride depuis sa sortie, mais de là à dire que c'est un grand classique des années 70 pour les films d'épouvantes, il faudrait pas pousser le bouchon trop loin quand même, il a peut être été nominé au festival de Canne de la même année mais après il faut essayer se remettre dans le contexte de l'époque pour pouvoir en profiter le plus possible. Si on peut reconnaître les principales qualités du film, ce sont forcément sa musique composé par le groupe de rock italien Goblin, surtout pour le thème principale du film. Cette musique est captivante, perturbante et insolite, et s'accorde en très bonne symbiose avec chaque scène qui se veut terrifiante, accrocheur et elle nous prépare à sursauter quand il le faut. Les décors du film sont elles aussi somptueuses, que ce soit la place ou se fait tuer l'aveugle, l'école de danse ou l'hôtel là ou se déroule le meurtre, aujourd'hui encore l'aspect de l'ensemble est visuellement remarquable. Les effets spéciaux ne sont pas phénoménal mais sont corrects, et la mise en scène des assassinats sont bien aboutie spoiler: surtout le premier meurtre qui est assez spectaculaire et dans laquelle Dario Argento fait un micro-caméo en tant que tueur en série en ne montrant que son bras
    , celle des éléments de l'horreur sont bien amené aussi, il n'y pas spécialement grand chose à redire de ce côté là même si ça a peut être un peu vieillie sur certains points.
    Par contre, en ce qui concerne le scénario, c'est malheureusement la principale faiblesse de la plupart des films d'horreur et là encore c'est une évidence. L'histoire n'est pas mauvaise mais ça aurait pu être mieux aussi, une américaine du nom de Suzy Banner arrive dans cette école et c'est dés son arrivée que commence les accidents douteux, sanglantes et dramatiques, ce qui soulève une question : est-ce que c'était déjà le cas avant son arrivée ? Et aussi, on n'a pas assez d'informations sur les personnages assassinés, y compris la première nana qui se fait descendre d'ailleurs il y a un autre problème à cela spoiler: Comment savait-elle qu'il fallait tourner l'iris bleu pour accéder à la salle secrète des sorcières ? Et pourquoi n'a t-elle pas prévenu les flics ou quelqu'un de compétent sur ce qui se produisait à l'académie ?
    , de plus les personnages principaux ne sont pas suffisamment approfondis et certains sont carrément mis de côté, autre élément que l'on peut reprocher à la plupart des films d'horreurs. Quand au final, on est pas vraiment surpris alors que la mise en scène se veut assez spectaculaire, c'est un peu trop simple même si pour une fois spoiler: je suis quand même content de voir le mal perdre et l'héroïne triompher plutôt que de voir une fin d'horreur se terminant mal
    . Pour finir, parlons un peu du jeu d'acteur, et malheureusement là c'est pareil, on se retrouve face au même problème d'un film d'horreur, les acteurs ne sont pas toujours investis dans leur rôle et se contente souvent de faire le minimum que l'on attend d'eux dans plusieurs scènes, ce qui est dommage, avec un scénario plus approfondi et une héroïne un peu plus travaillé ça aurait pu être un grand classique de ces années, mais bon ce n'est pas une catastrophe non plus, ça reste passable. En conclusion, Suspiria est un bon film d'horreur qui saura faire sursauter plus d'une fois, avec des décors visuellement magnifiques et reflétant une ambiance glauque et subtil surprenante, mais avec une histoire trop basique et simple, et des protagonistes pas suffisamment évolué et avec un jeu d'acteur juste moyen ou bon en fonction de certaines scènes.
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 747 abonnés 12 116 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 février 2020
    Le meilleur film de Dario Argento! On y suit les mèsaventures d'une jeune amèricaine dèbarquant à Fribourg pour suivre des cours dans une acadèmie de danse à l'atmosphère aussi singulière qu'oppressante! L'assassinat sous ses yeux d'une jeune èlève va marquer le dèbut d'une descente aux enfers cauchemardesque et sanglante avec une sèrie d'èvènements marquants pour la rètine! Adaptè d'un livre ècrit par Thomas de Quincey au XIXe siècle, "Suspiria" marque une date essentielle dans la carrière d'Argento! il donne le coup d'envoi de sa cèlèbre trilogie des enfers qui se poursuivra avec "Inferno" en 1980 et "La terza madre" en 2007! il marque aussi et surtout une rupture dans son cinèma! C'est en effet la première fois que le rèalisateur italien s'aventure dans l'univers du fantastique! Et c'est avec les peurs enfantines que Argento joue avec "Suspiria" pour nous livrer une version revue et corrigèe de "Alice's Adventures in Wonderland" et "Blanche-Neige" à la sauce de "The Exorcist", le classique horrifique de Friedkin! Au final, ce grand classique, l'un des derniers films tournès en Technicolor et dont les couleurs contribuent en grande partie à son ambiance effrayante, fut interdit en salles aux moins de 18 ans! Mais parvenant tout de même à acquèrir un statut de film culte qui ne sait jamais dèmenti, avec la prèsence inoubliable de la sublime Jessica Harper qui trouve - avec "Inserts" de John Byrum - le plus beau rôle de sa carrière! A ne pas manquer...
     Kurosawa
    Kurosawa

    503 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 mars 2014
    Une banale histoire de sorcières, un dispositif formel très "baroque" pas toujours convaincant, et pourtant le film fait peur. Et finalement, être effrayé, c'est la principale chose que l'on demande à un film d'épouvante. Le magicien Dario Argento se sert surtout de ses talents de conteur pour faire monter une tension palpable, jusqu'à un final totalement halluciné et assez génial. Le réalisateur italien exerce la peur avec des moyens simples mais efficaces, comme de très rapides champs/contre-champs ou encore une bande-son électrisante et envoûtante. Le film déçoit parfois par ses images proches de la série Z et des trouvailles qui frôlent le ridicule (les mains du tueur par exemple), mais emporte le morceau par son habileté à conduire son récit.
    BMWC
    BMWC

    70 abonnés 789 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 avril 2008
    Avec SUSPIRIA, Dario Argento se démarque une fois pour toute du giallo et verse désormais dans le fantastique le plus pur. Argento développe un univers baroque complètement onirique grâce à une esthétique extrêmement soignée, ce qui confère à l'école de danse une véritable aura maléfique dont il est difficile de s'extirper, autant qu'une forme labyrinthique qui invoque Fritz Lang. On peut considérer cela comme un voyage initiatique qui revient aux sources du genre, où on est de plus en plus coupé du monde réel pour aller vers l'abstraction, dans l'horreur pure qu'on ne peut pas toujours matérialiser. Ce voyage se fait aussi sur la musique mélodieusement angoissante des Goblin. Pas étonnant que SUSPIRIA soit devenu un classique tant il nous entraîne dans nos peurs les plus profondes et dans lequel, comme l'a très justement écrit Alain Petit dans "Mad Movies", on trouve "le mariage iconoclaste des instincts les plus bas, les plus primaires, et de la sophistication artistique la plus exquise."
    Maxime S
    Maxime S

    13 abonnés 28 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 mars 2015
    Si vous ne supportez pas le charme des effets spéciaux des années 70, passez votre chemin.
    "Suspiria" est une sorte de Walt Disney pour adultes: les yeux qui terrifient Blanche-Neige dans la forêt deviennent des chuchotements oppressants, le labyrinthe d'Alice au pays des Merveilles prend la forme d'une école de danse ornée de nombreux symboles ésotériques.

    Certains éléments peuvent toutefois déstabiliser. En effet, tout est poussé à son paroxysme: les couleurs sont criardes, la musique entêtante et angoissante des Goblins est parfois jouée si fort qu'elle devient un leitmotiv insupportable, spoiler: l'apogée du film en matière d'angoisse et d'horreur survient dans les premières minutes,
    ... Les élèves de l'école paraissent très naïves pour leur âge (c'est normal, dans le script original, elles n'ont qu'une dizaine d'années mais Dario Argento s'est vu refuser d'engager des actrices aussi jeunes). Naïveté que Suzy Banner perd lors de sa quête des sorcières, qui devient une sorte de rite initiatique vers une renaissance à l'âge adulte, spoiler: lorsqu'elle est prise d'un rire énigmatique après être sortie de l'école en flammes
    .

    Un film qu'on peut adorer, détester, trouver ridicule mais qui en aucun cas ne laisse indifférent.
    Davidhem
    Davidhem

    88 abonnés 336 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 juin 2011
    Eh bien, après avoir visionné un film aussi atypique, on reste sans voix. Extase, extase maléfique, c'était splendeur de couleurs vives et de chair. Après avoir réalisé son plus grand thriller horrifique alias "Les frissons de l'angoisse", Dario Argento s'essaye au fantastique. Et quel résultat! Le scénario qu'il a rédigé avec Daria Nicolodi est riche, dense, la musique des Goblins envoûte le spectateur du début à la fin, Dario Argento signe ici sa réalisation la plus travaillée, la plus soignée, l'une des plus effrayantes du septième art. Dès le début à l'aéroport, on entend cette musique mélancolique et mélodieuse qui traduit immédiatement la mystification de ce long-métrage. Les scènes de meurtres glacent bien évidemment le sang du spectateur mais Dario Argento apporte quelque chose d'artistique à ces scènes écoeurantes par ses décors extraordinaires, ses couleurs multiples et vives, à vrai dire on a l'impression de voir un tableau tellement cela fascine, une fascination de la violence et surtout du morbide. Jessica Harper, révélée dans "Phantom of the Paradise" de Brian De Palma, qui tient ici le rôle majeur paraît aussi fragile qu'une poupée et est belle comme le jour. Il faut noter que le long-métrage nous situe dans le milieu de la danse, on assiste ainsi à quelques beaux mouvements chorégraphiés et Argento nous installe dans un univers de jeunes filles dont la maturité semble à peine égaler celle des enfants par rapport à leurs comportements. Ceci dit, ce n'est guère étonnant. Pourquoi? Parce que Dario Argento avait rédigé le script pour que les personnages soient interprétés par des enfants de douze ans mais les producteurs refusèrent ce critère car il s'agit d'un film d'horreur et qu'en aucun cas ils n'autoriseraient de la violence explicite sur des gamines. Argento modifia alors légèrement le scénario mais laissa libre cours à sa fureur habituelle sur les jeunes femmes. "Suspiria" surprend, fascine, épouvante, et détient un suspense et une tension hors du commun. A l'image de Sergio Leone dans "Il était une fois dans l'Ouest", Dario Argento fit composer la musique avant de tourner le film. Au final, le réalisateur rédige et signe un chef-d'oeuvre dans le genre du fantastique horrifique, agréablement épouvantable.
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 046 abonnés 4 194 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 avril 2013
    Suspiria est un chef d’œuvre d’élégance et de raffinement, probablement le meilleur film d’Argento avec Inferno. Comme quelques films (Hardware, Hausu par exemple), Suspiria est avant tout un film d’ambiance, où la forme prend le dessus sur le fond. C’est peut-être ici l’un des exemples les plus extrêmes.
    Je commence par l’interprétation. Si quelques rôles secondaires ne sont pas parfaits (outre l’aveugle, il y a des jeunes filles qui ne sont pas géniales dans leur jeu, c’est le moins que l’on puisse dire), les premiers rôles sont décapants. Jessica Harper est brillantissime dans son personnage. Non seulement elle a un physique singulier, mais une expressivité (la vigueur de son regard n’y est pas étrangère) remarquable. Elle est dans la peau de cette jeune danseuse, et s’investit à fond. Bravo ! Le film repose essentiellement sur sa prestation, mais d’autres acteurs sortent du lot. Il y a deux légendes du cinéma avec Joan Bennett et Alida Valli. Si la première est efficace, la seconde est juste impressionnante dans son rôle de femme de poigne. Elle n’a pas tourné avec les plus grands réalisateurs italiens et français de l’époque pour rien. Quelle présence ! L’apparition d’Udo Kier est très courte mais fait son petit effet.
    Le scénario de Suspiria est assez sobre, voir simple. L’enquête au final est rejetée au second plan, mais Argento fait des choix plein d’intelligence. Une école de danse comme lieu de l’action c’est original, le fait de privilégier le huis clos est excellent, et surtout Suspiria possède une gradation remarquable, et un rythme très efficace. Il est vraiment difficile de décrocher devant ce film. La fin manque peut-être d’intensité, mais il faut dire que les effets spéciaux ne percutent plus vraiment.
    Mais, le plus important dans ce film, c’est son aspect visuel, et là, c’est juste irréprochable. Les décors sont fantastiques (dans le genre, jamais égalé à mon sens), avec un mélange d’Escher, de néo-gothique, de design seventies, totalement flamboyant et déconcertant. Qu’est ce que j’aimerai vivre dans une maison de Suspiria ! Il y a une richesse de ce point de vue hallucinante. On se croirait dans un conte. La photographie est du même acabit, majestueuse. Le travail sur les couleurs, les contrastes, les clairs-obscurs, le rendu des matières est incroyable. Il y a une finesse à ce niveau qui dépasse l’entendement. A regarder sur grand écran, avec un support de qualité, et dans le noir total pour savourer. La mise en scène d’Argento est au diapason. Sa caméra est magique, trouvant des plans, des cadrages géniaux et évoluant au fil de ses personnages et des couloirs de cette école avec une dextérité époustouflante. C’est clair que même ses films récents qui ne sont pas tous si mauvais font néanmoins un peu pitié fassent à un travail de cet acabit. Mais comment livrer une telle partition à la chaine (il l’a déjà fait dans Inferno !). Enfin les meurtres sont grandioses, et là encore, si certains effets ont vieilli (attention je ne parle pas du sang super rouge évidemment voulu pour s’accorder avec le reste), la manière dont ils sont amenés et leur élégance toute picturale emporte le morceau sans difficulté.
    Je ne peux terminer sans parler de la musique des Goblins. Fascinante, c’est l’une des plus belles partitions du cinéma. Elle emporte l’esprit dans ce monde hors du temps et de l’espace. Omniprésente, un tel chef d’œuvre ne pouvait que mériter d’être de presque toutes les images.
    Pour conclure sur Suspiria, c’est un chef d’œuvre. C’est vrai la question pourrait se poser, compte tenu de quelques faiblesses, mais compte tenu de son âge (bientôt 40 ans quand même) et de son budget (très limité), et de ce qu’il nous offre aujourd’hui, on ne peut pas ne pas considérer ce film comme un chef d’œuvre. Encore une fois on peut ne pas adhérer à la forme, au style, c’est un fait, mais un critique doit juger sans aucun sentiment personnel, et ce qu’il reste est magistral. Franchement j’attends le remake, car il va falloir que l’équipe fasse plus que de se remuer pour être au niveau.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    994 abonnés 4 077 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 juin 2016
    Juste un an après les « Frissons de l’angoisse » Argento plonge un peu plus encore dans le fantastique avec l’histoire angoissante d’une jeune danseuse enfermée avec ses concurrentes dans une école tenue par des sorcières qui veillent sur leur « Reine noire » vieille de 140 ans. Les crimes s’enchaînent tout au long d’une intrigue un peu lâche qui n’est qu’un prétexte à la juxtaposition de scènes mi-horrifiques mi-oniriques. La couleur rouge est omniprésente relevée par une comptine angoissante à souhait. La jeune Jessica Harper, découverte dans "Phantom of Paradise" de Brian de Palma deux ans plus tôt, est parfaite en victime désignée de ce clan de sorcières. Graphiquement somptueux (photographie de Luciano Tovoli) nimbé d'influences picturales diverses dont celle du peintre austro-hongrois Oskar Kokoscha, le film offre plusieurs scènes magnifiques comme celle du dortoir ou la scène finale quand Jessica Harper découvre la « Reine noire » conservée comme une relique par toutes ses assistantes qui veillent sur elle jalousement selon une métaphore apicole. Grandement aidé par la musique des Goblins, Argento délivre avec « Suspiria » la quintessence du film d’épouvante baroque. On n'a pas fait mieux dans le même registre. Le film s'inscrit dans une trilogie qui se prolongera de belle manière avec "Inferno" trois plus tard mais qui restera bizarrement sans chapitre conclusif pendant plus de vingt cinq ans. C'est malheureusement dans sa période la moins glorieuse qu'Argento se décidera à mettre en scène le dernier chapitre avec " "Mothers of tears - la troisième mère" en 2007. Comme quoi il faut parfois savoir se hâter d'agir. Un remake verra le jour en 2016 avec Tilda Swinton et Dakota Johnson.
    dejihem
    dejihem

    115 abonnés 651 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 juillet 2018
    Certes c’est très coloré avec une musique angoissante et Dario Argento sait mettre en scène.
    Mais cet exercice de style, aussi référencé soit-il, comporte en lui-même sa limite.
    L’histoire dans une école de danse aurait sa légitimité si les épreuves surmontées par l’américaine avait un sens cathartique sur l’étape que représente le passage de l’état d’étudiante à celui d’adulte.
    Mais là, c’est juste un film d’horreur avec des scènes bien lourdes avec des personnages tout juste esquissés, en utilisant toutes les caricatures du film de ce genre : sorcière, rituels, chair, vers, chauve-souris, fantôme séculaire. Bof.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 30 septembre 2017
    Il y a en « Suspiria » un manifeste du cinéma pur qui sommeille, avec son intrigue et ses personnages éthérés qui échappent à la pesanteur, à l’identité, à l’indéformabilité que nous assènent à l’envi les films et séries contemporains, sûrs comme une force de leur arc narratif cohérent et de leur psychologie monolithique. Dario Argento n’a que faire du sacro-saint cahier des charges américain et ouvre le cadre à toutes les pulsions et à toutes les folies, en un éloge bienfaisant à l’absurde. Le réalisateur italien redonne ainsi ses lettres de noblesse au cinéma des origines, lorsque la toile se parait d’ombres évocatrices et effrayantes dans les baraques bariolées des forains, accueillant les expérimentations les plus étranges et s’inventant grâce à de doux rêveurs comme Georges Méliès. C’est le moment de rappeler que le cinéma s’est perdu en voulant imiter les autres arts, et c’est en ce sens que la plupart des adaptations fidèles de romans sont des films ratés. La vision de « Shining » proposée par Kubrick, rêverie fort éloignée du matériau initial proposé par Stephen King, est ainsi, sans nul doute possible, un film bien plus profond et réussi que les versions officielles proposées par le maître de l’horreur. Le cinéma n’a en effet pas pour mission de « faire voir », en un procédé vain d’illustration et de reconnaissance fainéante, ce qui appartient à l’imagination du lecteur, mais de « faire sentir », de créer une émotion esthétique avec les moyens visuels qui lui sont propres. Et c’est d’autant plus vrai en matière de fantastique et de d’horreur : ici point de salut, il s’agit bien de créer une atmosphère inquiétante et déroutante, de brouiller nos codes de référence ordinaires pour interroger la validité même de notre jugement si rationnel.

    Ainsi, les critiques publiées sur ce site qui fustigent les incohérences narratives de « Suspiria » commettent un contresens des plus naïfs. Ou alors, il faudrait avoir le courage de s’attaquer aux fondements même du genre et en un mouvement nihiliste, jeter aux oubliettes Perrault, frères Grimm, Carroll et pisser sur le monument Tolkien (et qu’on ne me rebatte pas les oreilles avec ce foutu refrain du « monde cohérent », ce n’est parce que l’auteur du « Seigneur des Anneaux » a pondu quelques cartes et inventé une langue qu’il est intéressant…). Evidemment, « le scénario tient sur un post-it », comme la plupart des contes de fées d’ailleurs. Et, tiens, c’est précisément ce que Dario Argento a voulu réaliser avec « Suspiria » : un conte de fées horrifique. C’est à l’aune de ce projet qu’il convient de le juger.

    « Il était une fois… » La séquence d’ouverture nous présente une étudiante américaine, Suzy Bannion, qui atterrit à Fribourg pour rejoindre une prestigieuse Académie de danse. Arrivée une nuit d’orage, elle croise une élève qui s’enfuit après avoir prononcé des bribes de paroles mystérieuses : « iris… le secret derrière la porte ». Alors que Suzy se voit refuser la nuit à l’Académie, cette élève est sauvagement assassinée quelques heures plus tard par une créature dont nous n’apercevons qu’un bras velu. N’ayant rien de particulièrement original sur le papier, cette situation initiale parvient cependant d’emblée à plonger le spectateur dans une atmosphère à la fois onirique et oppressante, grâce à des moyens purement cinématographiques qui seront soutenus tout au long du film.

    Tout d’abord, dès le carton du générique, la musique entêtante composée par le groupe Goblin s’affirme comme une des meilleures compositions de films d’horreur, au niveau des créations de Mike Oldfield pour « L’Exorciste » ou de John Carpenter pour « Halloween ». Comme toutes les bonnes bandes originales, elle ne se contente pas d’accompagner tel ou tel segment du film, mais propose sa narration propre, en adéquation ou en discordance par rapport aux images projetées sur l’écran. Il y a en effet dans ce rythme strident un savant mélange de boîte à musique scandant une comptine enfantine, de mélopée funèbre et d’incantation démoniaque spoiler: (« Witch »… « Witch »…)
    , redoublant et « faisant sentir » l’ensemble des thématiques proposées par « Suspiria ».

    La jeune Jessica Harper, ensuite, avec son intrigant physique de femme-enfant, initie une galerie de portraits très « freaks ». L’Académie de danse recèle ainsi un personnel vaguement étrange, avec sa directrice « adjointe » aux allures de marâtre, sa gouvernante stricte au sourire luciférien, son homme à tout faire à la dégaine de Frankenstein, sa vieille cuisinière flanquée d’un enfant au visage de castor, son pianiste aveugle, son docteur sadiquement bienveillant… Dario Argento s’amuse avec toutes ses caractérisations fortes et grossit le trait à souhait. Inutile alors d’ergoter sur le jeu supposé faible des acteurs, lesquels au contraire se conforment parfaitement au burlesque absurde désiré par le réalisateur. Il faut voir les vieilles gloires Alida Valli et Joan Bennett surjouer avec brio, en un hommage tacite aux meilleurs temps du muet ! Le casting international (américain, italien, allemand) permet en outre de jouer sur l’étrangeté des accents (en surdoublage certes) et des idiomes, le tout participant à un brouillage généralisé propice à l’inquiétude. Faut-il rappeler que dès la séquence d’ouverture, Suzy ne parvient pas à se faire comprendre du chauffeur de taxi allemand ?
    La grande force de « Suspiria » réside enfin dans la lumière et les décors, dont les couleurs, je dois le confesser, m’ont poussé seules à découvrir cet excellent film. Ce « kitsch », mot que d’aucuns prononcent avec un air méprisant en apôtres du bon goût, et pourtant ici assumé, participe lui aussi dans son outrance à faire éclater les codes de reconnaissance ordinaires du spectateur. Il réinvente les lieux traditionnels du conte de fées et du roman gothique, la forêt, le château hanté, l’escalier d’entrée, la chambre de la marâtre, les couloirs, le grenier et les souterrains. Tout est animé d’une pulsion scopique complètement folle, « le secret derrière la porte » ne niche plus dans l’obscurité mais dans le trop-plein de couleurs : la chambre bleue, la chambre rouge… des couleurs par ailleurs éléments moteurs de l’intrigue. Les structures se désagrègent et les lieux perdent leur cohérence, évoquant les distorsions créées par Lewis Carroll dans « Alice au pays des merveilles » : les poignées de portes sont trop hautes ou trop basses, les objets sont insolites (à l’image du Zippo-montre de Pavlo, le serviteur Frankenstein) ou ne sont pas rangés à leur place (les fils de fer barbelés…), les murs se perdent dans les trompe l’œil alambiqués de Maurits Cornelis Escher. spoiler: Suzy Bannion subit l’influence de ces perspectives faussées, et devient comme Alice la proie de vertiges dans une scène de danse hallucinée. D’autres personnages s’y perdent littéralement : s’est-on déjà demandé ce que devenait le danseur Mark, prince charmant en puissance, qui convoitait la jeune fille au début du film ?


    spoiler: L’apparition finale de la véritable directrice, la sorcière Héléna Markos, est ainsi générée par ces distorsions multiples. À l’instar de la séquence finale de « Rosemary’s Baby », le grand-guignol de la réunion de sorcières n’est donc que l’exagération démente du fantastique instillé peu à peu tout au long du film, le point-limite de la « suspension consentie de l’incrédulité » de la jeune fille et partant, du spectateur. Après s’être débarrassé de la sorcière, il ne reste alors plus qu’à incendier un décor qui s’est toujours montré comme tel et à sortir de ce rêve avec Suzy Bannion, métamorphosée, un petit sourire espiègle au coin des lèvres…
    Cette mise en abyme des pouvoirs de la fiction, qui n’a rien de vain, demeure la grande réussite de « Suspiria ».

    Car, assurément, ce film est par ailleurs un bien piètre film d’horreur selon des critères conventionnels. Les morts des personnages ne « choquent » pas, mais ont le caractère gratuit et absurde que leur prêterait un enfant. Il y a chez Dario Argento un rapport étrange à la violence, doucement dérangeant, toujours un peu ridicule : spoiler: difficile de s’émouvoir pour le pianiste aveugle dévoré par son chien ou pour la jeune compagne de chambre qui dans un étrange ralentissement du temps (autre jeu de distorsion savamment mis en place) met dix plombes à empiler des caisses pour échapper à son agresseur, qui lui aussi met dix plombes à crocheter un loquet de porte.
    Au demeurant, ne pas saisir ces décalages ironiques ferait perdre le sel de bien des plans… spoiler: Comment comprendre autrement ces jets de sang qui exposent leur facticité en versées de ketchup rouge et ces chauve-souris manipulées avec des fils ?


    Les aléas de la distribution ont certes contribué à dissimuler ces intentions, la firme américaine Fox brimant le désir qu’avait Dario Argento de faire jouer les danseuses par des petites filles. En plus de justifier le « nonsense » inhérent à la démarche artistique du réalisateur, une des thématiques développées en filigrane dans « Suspiria », le passage douloureux à l’âge adulte d’une jeune fille éloignée de la maison familiale, eût été plus facile à cerner pour le spectateur.

    Rêverie de jeune fille empreinte d’une douce folie, peuplée de personnages grotesques et farfelus, ornée de couleurs criardes de dessins animés, rythmée par une berceuse perverse, ponctuée de morts absurdes et gratuites, « Suspiria » est incontestablement un film qui forge un cinéphile et redonne foi en les possibilités de cet art. S’inscrivant dans une tradition riche en expérimentations (« La Féline » de Tourneur hante littéralement le film, notamment lors des plans dans la piscine de l’Académie), « Suspiria » constituera également l’obsession première de purs créateurs, attaché à explorer les domaines du rêve et de l’inconscient dans une atmosphère curieuse d’opéra baroque. Si les talents de Brian De Palma et de David Lynch, pour ne citer qu’eux, sont ainsi souvent contestés, je m’attacherai lors de prochaines critiques à les rattacher à cette heureuse filiation, lorsqu’ils accouchent eux aussi de chefs-d’œuvre ! Histoire aussi de donner tort au Docteur Frank Mandel : « Bad luck isn't brought by broken mirrors, but by broken minds. »
    scorsesejunior54
    scorsesejunior54

    137 abonnés 694 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 août 2008
    "Suspiria" est probablement le film le plus reconnu voire adulé (par certains) de Dario Argento, maître incontesté de la série B transalpine sanglante des années 70. Intervenant deux ans après "Profondo Rosso", il se situe globalement dans la même veine particulièrement en terme d'ambiance mais s'en démarque néanmoins sur certains points pas si anodins que ce que l'on pourrait penser. Déjà, l'ouverture vers le fantastique permet au metteur en scène de préserver plus longtemps son suspense tout en multipliant d'innombrables événements spectaculaires sans risquer de paraître grotesque puisqu'il opère déjà dans une veine surnaturelle (autrement dit, les incohérences assez nombreuses sont plus facilement pardonnées). Ensuite, cette excursion vers un genre différent de son autre long-métrage majeur le laisse mettre en avant un sens de l'auto-dérision plutôt réjouissant que ne possédait pas (ou du moins, dans une autre mesure) son prédécesseur : à aucun moment, Argento ne semble ne prendre au sérieux ; quitte à devoir laisser dérouler une intrigue conventionnelle (laquelle n'est qu'un prétexte à un exercice de style), autant s'amuser avec les clichés imposés (n'oublions pas que nous sommes dans un film de genre petit budget !). L'humour est présent comme en témoigne notamment le dernier plan du film, assez révélateur du regard que le cinéaste porte sur sa création qu'il considère sur le fond comme une grosse blague. C'est donc tout logiquement que l'on adhère à une esthétique très BD, que ce soit dans l'utilisation des lumières et des couleurs (volontairement à la limite du criard) qu'au niveau de la photographie, du montage et des points de vues choisis. Tout ici semble sortir d'un joyeux "comic book", rythmé et haletant ne recherchant à aucun moment à se voir plus beau qu'il ne l'est. Voilà très certainement le plus grand mérite d'Argento, admirable artisan devenu artiste le temps de quelques séquences tout à fait remarquables dans leurs jouissifs excès. Je marche.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 775 abonnés 3 954 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mai 2016
    Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en voyant Suspiria n'ayant jamais vu de Dario Argento. Il faut dire que mon rapport avec le cinéma italien d'horreur est un peu limité à Bruno Mattei, quelques mauvais Mario Bava et Joe D'Amato (pas vraiment une référence), j'ai plus exploré la sphère nanar donc.

    Et c'est donc très attentif que je lance Suspiria, que j'ai vraiment aimé. J'aime cette manière, sans doute un peu lourde, de venir nous mettre dans l'ambiance dès le début, avec cette musique incessante, nous mettre ainsi mal à l'aise jusqu'à la première mise à mort, où l'on entendra enfin le silence.

    Suspiria est le genre de film qui se veut être une expérience à part entière, qu'elle soit visuelle, auditive, ou bien tout simplement sensorielle. Parce que c'est ça qui est proposé, un film qui va jusqu'au bout de ses idées cinématographiques, de son envie de faire un film qui visuellement soit magnifique et en même temps assez dérangeant.

    J'aime d'ailleurs le fait que l'on ne sache pas réellement ce qui se passe, qu'on soit dans le flou, que la mise en scène nous fasse sans arrête sentir qu'il se passe des tas de choses étranges, mais sans qu'on ne puisse réellement les saisir. Par contre, tout ceci a des limites, notamment à la toute fin, où tout ça semble se conclure un peu facilement, sans forcément tout expliquer (ce qui n'est pas un mal), mais surtout sans que l'on comprenne pourquoi cette "américaine" pose tant de problèmes et qu'est-ce-qu'ils peuvent bien avoir contre elle.

    Mais à part ça, j'aime vraiment la manière avec laquelle tout est amené, que ça soit les meurtres, les moments de suspens, Argento prend le temps de faire monter la tension, on voit que c'est inquiétant, l'image est rouge vive, la musique s'emballe, on comprend petit à petit que tout ceci est sans issue heureuse, que la porte salvatrice, par exemple, ne sera jamais atteinte, renforçant l'angoisse par rapport au destin tragique promis aux personnages.

    C'est un film qui se sert des archétypes du cinéma avec la jeune fille naïve qui débarque dans un lieu nouveau où règne la bizarrerie, avec une foultitude de personnages plus inquiétants les uns que les autres et qui va mener l'enquête. Ici on ne peut pas dire que les personnages soient très travaillés outre leur fonction et pourtant, le film n'en a limite pas besoin puisqu'il propose un cadre, un univers sensoriel à ses personnages. Le fait que l'on connaisse immédiatement le personnage, rien qu'en le voyant, permet de multiplier les scènes angoissantes sans passer par trop d'exposition, d'être immédiatement dans le vif du sujet, dans ce qui est fascinant et intéressant : le mystère.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 12 juin 2014
    Le film s'ouvre. Dès la première scène la musique de Goblin nous met en bouche l'ambiance de Suspiria : étrange et intrigante, mais curieusement très belle. Cette musique prendra tout au long du film de la vitesse et les images se précipiteront en un tourbillon dont il semble impossible de sortir. Quand enfin la musique s'arrêtera, l'histoire retrouvera son calme et le spectateur sera libre de respirer, jusqu'à la prochaine accélération. C'est ce principe unique qui fait de Suspiria un bijou capable de nous tenir en haleine du début à la fin. C'est ce principe qui en fait l'un des films au suspense le plus fort de toute l'histoire du cinéma. De plus la technique de réalisation est prodigieuse. Argento multiplie les gros plans pour indiquer les pistes à suivre. Il joue sur les couleurs, proches du rouge, couleur du sang, qui nous met mal à l'aise. Suspiria est un bijou technique, l'un des plus grand films d'épouvante et l'un des plus grands films tout court. Aujourd'hui il a certes vieilli, mais il reste impossible à oublier !! C'est un chef-d'oeuvre...
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