« Ocean's Eleven », orchestré par le maestro Steven Soderbergh, se déploie comme une mélodie suave de jazz qui nous entraîne dans les couloirs scintillants de Las Vegas, pour un tourbillon d'intrigues et de glamour. Au cœur de cette symphonie, Danny Ocean et sa bande, incarnés par un casting stellaire, tissent une toile d'ingéniosité et de charisme, dans une quête audacieuse où l'élégance flirte avec l'audace.
La partition de Soderbergh joue habilement sur les gammes de la tension et du spectacle, faisant de chaque scène un numéro en soi, où l'esthétique léchée se mêle à un humour pétillant. Le récit, tout en étant un hommage au Rat Pack des années 60, apporte une fraîcheur bienvenue avec ses notes modernes et son rythme effréné. Néanmoins, à l'instar d'un solo de trompette un peu trop long, le film laisse par moments une impression de lenteur dans sa cadence, là où on aurait souhaité plus de crescendo.
Le casting, semblable à un orchestre de virtuoses, joue sa partition avec brio. Clooney et Pitt, dans leurs échanges, rappellent les duos légendaires du cinéma, alliant charme désinvolte et complicité évidente. Cependant, le film, comme un ensemble bien accordé, parfois ne laisse pas assez d'espace pour que chaque talent puisse véritablement briller de mille feux, certains membres se voyant relégués au second plan, leurs performances n'ayant pas l'éclat qu'elles méritaient.
L'aspect technique, de la photographie aux décors, est une réussite indéniable, chaque cadre étant un tableau où les lumières de Vegas servent de palette à Soderbergh. Toutefois, cette perfection visuelle peut parfois sembler trop lisse, presque artificielle, comme si la ville des péchés avait été polie jusqu'à perdre une part de son âme sauvage.
En somme, « Ocean's Eleven » est une composition sophistiquée qui, malgré quelques fausses notes, captive et divertit. C'est une escapade à Vegas sans quitter son siège, où le frisson du jeu se mêle à l'art de l'illusion. Mais, comme au casino, même si la maison gagne souvent, on aurait aimé que les enjeux soient plus vertigineux, que la prise de risque soit à la hauteur du panache de ses protagonistes.