Dans le panorama cinématographique français des années 2000, "Brice de Nice" de James Huth occupe une place à part. Porté par l'irrévérencieux Jean Dujardin dans le rôle-titre, ce film oscille constamment entre la parodie enjouée et une satire moins réussie de la culture surf, incarnée par un protagoniste qui, malgré son air constamment détaché et sa quête éternelle d'une vague inexistante à Nice, ne parvient pas à transcender le cadre d'une blague prolongée.
L'humour de "Brice de Nice" repose en grande partie sur l'absurde et le ridicule, incarnés par le personnage de Brice lui-même, un surfeur sans mer à surfer, vivant dans un monde peuplé de ses propres illusions. La performance de Dujardin est indéniablement le pilier du film, injectant une énergie et un charisme qui maintiennent l'intérêt, même lorsque l'intrigue flotte sans direction claire.
Cependant, le film peine à trouver un équilibre cohérent entre ses éléments comiques et une trame narrative qui puisse soutenir l'ensemble sur la durée d'un long-métrage. Les gags, bien que parfois brillants dans leur simplicité, s'enchaînent sans une structure solide pour les relier, menant à une expérience qui, bien qu'amusante par moments, s'avère inégale.
Les tentatives de développement de personnages secondaires, comme celui de Marius joué par Clovis Cornillac, et les diverses péripéties dans lesquelles Brice se lance, semblent être des ajouts tardifs, destinés à donner une certaine épaisseur à un scénario qui, autrement, tiendrait davantage du sketch télévisé étendu que du film à part entière.
La réalisation de James Huth apporte une esthétique colorée et vivante à "Brice de Nice", capturant avec brio l'exubérance et l'insouciance du littoral niçois. La musique, composée par Bruno Coulais, offre quelques moments d'évasion agréables mais reste, à l'image du film, quelque peu déconnectée de l'ensemble.
"Brice de Nice" s'avère être une comédie de situations, parfois divertissante mais souvent superficielle, qui ne parvient pas à pleinement exploiter le potentiel comique de son personnage principal ni à offrir une critique véritablement incisive de la culture qu'il prétend parodier. Malgré ses moments de rire et la performance engagée de Jean Dujardin, le film semble rester coincé dans la mousse, incapable de surfer sur la vague du succès critique qu'il aurait pu espérer.