Vous ne connaissez pas la vraie fin de King Kong, et elle est encore plus triste que dans les films
Olivier Pallaruelo
Olivier Pallaruelo
-Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

Voilà 91 ans que le roi King Kong a imprimé, pour l'éternité, sa présence dans le monde du cinéma. Son histoire a beau avoir été refaite plusieurs fois, les films se terminent de la même manière. Une nouvelle, sortie en 2005, va pourtant plus loin...

Une équipe de tournage filme un safari sur la mystérieuse île de Kong et découvre un gigantesque singe qu’elle finit par capturer. Le monstre est ramené à New York pour être présenté dans un cirque, mais il s’échappe dans la ville...

Vous avez évidemment reconnu l'histoire de King Kong, dont le premier jalon est sorti il y a déjà 91 ans. Réalisé par le duo Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper, le film est entré depuis au panthéon du cinéma, notamment grâce à ses effets spéciaux, révolutionnaires pour l'époque, créés par le légendaire Willis O'Brien, dont le travail sur Le monde perdu (1925) avait fait sensation.

Pourtant, King Kong fut recalé par l'Académie des Oscars, ce qui scandalisa le patron des studios RKO de l'époque, David O'Selznick, qui lui adressa une pétition pour que les mérites des deux réalisateurs soient reconnus à leur juste valeur. En vain...

Variantes nippones et suites mises de côté naturellement, l'histoire de King Kong est toujours la même, aussi puissante et émouvante, quelles que soient les nouvelles versions; y compris donc celle, formidable, de Peter Jackson.

Toujours aussi amoureux de sa conquête féminine qu'il manipule avec une grande délicatesse, protecteur féroce envers elle, le roi Kong finit hélas par être abattu par les militaires. Il faut avoir un coeur en granit pour ne pas verser sa larme sur le triste sort de cette créature légendaire, arrachée à son milieu naturel de son île, où elle est vénérée, pour devenir littéralement une bête de foire enchaînée pour le restant de ses jours.

Un post scriptum à fendre les pierres en deux de tristesse

Peu de temps avant la sortie du film de Peter Jackson en 2005, un roman, Kong : King of Skull Island, écrit par un auteur du nom de Joe Devito, est sorti aux Etats-Unis. Autorisé par le Cooper Estate, le fond qui gère l'héritage du film de 1933, ce nouveau roman fait à la fois office de préquelle et de suite au conte fantastique classique. Et révèle un post scriptum, absent des films, d'une tristesse infinie...

Après que Kong ait été abattu par l'armée et soit mort, son gigantesque cadavre a été récupéré et est devenu une exposition au Musée d'histoire naturelle, les clients payant le prix fort pour voir son squelette. Comme une cruelle et tragique ironie : même dans la mort, le monde n'en a pas fini avec lui - ses restes ne connaissent même pas le repos.

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