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    Zoom sur ... Pierre Niney

    A l’affiche de "J'aime regarder les filles", une comédie romantique drôle et tendre sur la jeunesse de 1981, Pierre Niney est un comédien d’à peine 22 ans qui joue avec sensibilité un adolescent fougueux et déterminé. Portrait d’un nouvel espoir du cinéma français.

    En guise d’introduction, Pierre Niney répond à notre questionnaire "Jeunes comédiens" …

    Prêt à tout

    A la fois lunaire et énergique, casse-cou et drôle, Pierre Niney est un jeune homme qui a su prendre son destin en main en se dirigeant dès son plus jeune âge vers le jeu et la comédie. Déjà à 11 ans, il décide de prendre des cours de théâtre avec son meilleur ami Adrien Gallo, le chanteur du groupe "BB Brunes". Il continue sur cette voie et suit l’option théâtre proposée par son lycée. Mais bien conscient de la dureté du métier, l'adolescent use de son charme et de son culot pour se trouver un agent prêt à le représenter, et c’est Brigitte Descormiers qui décide de le prendre sous son aile. Cette volonté de fer porte ses fruits puisqu'il obtient l’année de son baccalauréat, en 2007, son premier rôle au cinéma dans la comédie de Frédéric Berthe, Nos 18 ans. Pierre Niney ne le sait peut-être pas encore, mais malgré une assez courte apparition, un réalisateur l’a déjà repéré pour son prochain film … Son bac en poche, il ne perd pas de temps et passe avec succès les auditions de la classe libre du très réputé Cours Florent. C’est là d’ailleurs que l’un de ses professeurs, Cédric Prévost, lui donne deux conseils très précieux pour son métier de comédien : "Peu importe le rôle que tu as, si tu pars du principe qu’on est tous le rôle principal de sa vie", et "Ne jamais avoir peur du ridicule". Deux adages qui guideront sans aucun doute ses choix artistiques.

    Pierre Niney © Bac Films

    Le roi de la jongle

    Pierre Niney choisit d’alterner théâtre et cinéma de manière équilibrée et judicieuse, sans délaisser sa formation. Ainsi, tout en réussissant l’entrée du Conservatoire National d’Art Dramatique en 2009, le jeune homme obtient un rôle secondaire dans la comédie LOL de Lisa Azuelos, et va commencer à marquer les esprits des jeunes spectateurs appartenant à sa génération. Dans LOL (une sorte de Boum version 2009), il est le meilleur ami de Christa Theret, Julien, que l’on voit peu mais bien ! Pierre Niney se souvient en outre de l’effet produit par ce film : lors d’un shooting à Montmartre l’année dernière pour l’affiche du film J'aime regarder les filles de Frédéric Louf, une déferlante de lycéens et de lycéennes s’est regroupée à la sortie du bus pour lui demander si c’était bien lui qui jouait dans LOL, alors qu'il n'a que deux scènes dans le film … On l’a compris, Pierre Niney a donc une tête qu’on n’oublie pas et ça, les réalisateurs l’ont vite perçu. Il prend donc peu à peu ses marques au sein du paysage audiovisuel français, d’abord grâce à des rôles secondaires qu’il prend toujours au sérieux. Pour lui, "il y a des grands acteurs qui arrivent à sublimer des petites partitions, comme Philip Seymour Hoffman par exemple". On ne peut que lui souhaiter d’avoir une si belle carrière... Actif, il jongle donc entre ses rôles au théâtre, notamment dans Juillet d'Ivan Viripaev et Bouli Année Zéro de Fabrice Melquiot, et les seconds rôles qu’on lui propose au cinéma. Il devient alors l'acolyte de son ami Grégoire Leprince-Ringuet dans L' Autre monde ou encore un jeune apprenti chocolatier au service de Benoît Poelvoorde dans Les Emotifs anonymes. L'acteur déborde d’énergie et fait preuve d’une grande capacité à se glisser dans la peau des différents personnages qu’il interprète. Capable de jouer le meilleur ami, le garçon réservé, ou encore un fou (Réfractaire), Pierre Niney est une sorte de caméléon. Mais ses apparitions sur les planches ne s’effacent en rien au profit du grand écran puisqu’en octobre 2010, il a l’honneur de devenir le plus jeune pensionnaire de la Comédie Française, et peut désormais élargir son répértoire avec des rôles plus classiques, comme dans Un fil à la patte de Georges Feydeau ou Les Joyeyses Commères de Windsor de William Shakespeare. Il suit ainsi les pas de Denis Podalydès, Guillaume Gallienne, Michel Vuillermoz ou encore Grégory Gadebois, des comédiens qui, comme lui, ont prouvé qu’il était possible d’allier cinéma et théâtre. Pour notre jeune acteur, il s’agit de "deux milieux et deux façons de travailler et d’appréhender les textes très complémentaires". "Pour l’instant, j’ai pu me payer ce luxe et j’espère que ça va continuer", avoue-t-il. Malgré ses airs de jeune rêveur (il nous confie avoir la clé des PTT de Paris et de passer de nombreux moments avec ses amis sur les toits de la capitale !), Pierre Niney semble avoir bel et bien la tête sur les épaules.

    Pierre Niney (au milieu) dans "Les Emotifs anonymes" © StudioCanal

    Question de génération

    Pierre Niney fait partie de cette nouvelle génération d’acteurs, qu’il croise d’ailleurs dans la plupart de ses films et qu’il compte également parmi ses amis. Il retrouve Arthur Dupont dans Nos 18 ans, Grégoire Leprince-Ringuet dans Réfractaire, L' Armée du crime et L' Autre monde, Swann Arlaud également dans Réfractaire, L' Autre monde et Les Emotifs anonymes, Guillaume Gouix dans Réfractaire, et enfin Ali Marhyar dans L' Autre monde et J'aime regarder les filles. Une bande de copains donc, mais surtout de jeunes acteurs en pleine ascension, qui comptent bien continuer sur leur belle lancée, et pourquoi pas en travaillant ensemble dans le futur. Après Nos 18 ans et LOL, c’est Frédéric Louf qui lui propose de jouer dans son premier film, qui fait une nouvelle fois le portrait d'une génération, celle de la jeunesse de 1980. La différence cette fois, c’est que Pierre Niney tient le rôle principal de cette comédie romantique tendre et poétique, sur fond d’élection de Mitterrand en 1981. Un tournant pour le jeune homme, qui nous avait d’ailleurs confié que ce film arrivait au bon moment pour lui et qu'il était en totale cohérence avec ce qu’il avait fait auparavant. Dans J'aime regarder les filles, il est Primo, un jeune provincial "monté" à Paris pour ses études, qui tombe amoureux d’une fille des beaux quartiers (Lou de Laâge). L’acteur avoue s’être un peu reconnu dans ce garçon à la fois masochiste mais aussi très romantique, prêt à faire des coups de folie pour séduire ou surprendre. Le côté casse-cou de Primo, Pierre Niney le maîtrise : le réalisateur raconte que lors du tournage d’une scène pendant laquelle le code de la porte d’entrée de sa dulcinée ne fonctionnait pas, le comédien a commencé à escalader la façade de l’immeuble. Une initiative qui a quelque peu effrayé la production ! Mais Frédéric Louf, qui ne tarit pas d’éloge sur lui, nous a aussi fait part d'une de ses qualités, primordiale selon lui pour un jeune acteur : être très fin observateur...

    Audrey Bastien et Pierre Niney ("J'aime regarder les filles") © Bac Films

    Et après ?

    Alors que Frédéric Louf et Pierre Niney songent déjà à un futur projet en commun, le comédien ne chôme pas de son côté puisqu’il entame dans moins d’un mois le tournage du premier film d’Hugo Gélin, en compagnie de Nicolas Duvauchelle et François-Xavier Demaison, qui raconte l’histoire de trois amis "intergénérationnels" partis sur la route pour enterrer leur amie commune (Mélanie Thierry). Sans oublier sa première saison à la Comédie Française, qui s’achève en ce moment sur L’Opéra de Quat’Sous de Brecht, mis en scène par Laurent Pelly. Cet emploi du temps surchargé ne l’empêche pas d’avoir aussi des projets sous le coude, puisqu’il entreprend de créer avec ses amis un festival de cinéma au théâtre et cinéma de Vanves à partir de 2012 et de mettre en scène une pièce qu’il a déjà écrite, Si près de Ceuta. Enfin, Pierre Niney nous a fait part de sa volonté de réaliser des courts métrages qu’il a déjà écrits, avant de passer plus tard au long. Et comme l’a dit Frédéric Louf : "A mon avis il va le faire, et ça va être bien".

    Lara Granat

    Bande-annonce "J'aime regarder les filles"

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