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    Festival de Gérardmer 2014 : Jan Kounen en mode fantastique !

    A l'occasion de l'ouverture du 21e Festival du Film Fantastique de Gérardmer ce mercredi, AlloCiné a rencontré Jan Kounen, Président du Jury de cette nouvelle édition. Action !

    © Festival Fantastique de Gérardmer / Pathé Distribution

    A l'occasion de l'ouverture du 21e Festival du Film Fantastique de Gérardmer ce mercredi, AlloCiné a rencontré le cinéaste Jan Kounen, Président du Jury de cette nouvelle édition. De son Grand prix du court métrage à Avoriaz en 1989 au récent Gravity, en passant par Sam Raimi ou Bong Joon Ho, le réalisateur de Dobermann, Blueberry et 99 francs passe... en mode fantastique !

    AlloCiné : En 1989, "Gisèle Kérozène", votre premier court métrage, remportait le Grand Prix du court métrage à Avoriaz. Vingt-cinq ans plus tard, vous êtes le Président du Jury à Gerardmer. La boucle est bouclée ?

    Jan Kounen : C'est exactement ça. C'est une boucle. Ce prix pour Gisèle Kerozène m'a lancé, m'a mis le pied à l'étrier comme cinéaste. C'est donc un festival important, le début d'une histoire, et y revenir, c'est super. Avoriaz, c'était un festival immense pour moi, un festival qui nous faisait découvrir Terminator, Mad Max... C'était vraiment quelque chose d'énorme. Aujourd'hui, Gérardmer, qui est la continuité d'Avoriaz, a un peu moins de retentissement, juste parce que le genre est devenu public. Mais le festival en lui-même est toujours là, il a évolué. C'est super d'être là-bas et de voir plein de films de genre.

    Comment abordez-vous cette expérience de Président du Jury ?

    Je serai à mon avis bien plus détendu qu'à l'époque où j'ai reçu le prix ! (rires) Quoique... Je regarde toujours les films avec beaucoup de respect, je sais trop combien il est difficile de faire un film, combien un prix peut être important pour la carrière d'un cinéaste ou d'un film. Ensuite, je connais la mécanique des jurys, il y a quelque chose de détendu et de joyeux. C'est un moment agréable dans un cadre créatif, on est là pour voir des bons films et le meilleur des films, on lui dit que c'est le meilleur ! C'est simple, bien plus simple que de faire un film ! (rires) Et puis je trouve que cette parenthèse au cours de laquelle tu vois tous ces films, c'est un moment où tu te remotives, où tu te ressources en tant que cinéaste.

    Votre présence à ce poste est une sorte d'évidence, tant votre filmographie, de vos premiers courts jusqu'à "Blueberry" est traversée de fulgurances fantastiques, d'expérimentations visuelles...

    Mes courts métrages sont quasiment tous fantastiques... Tout ça a representé une dizaine d'années de travail. Ensuite, dans les longs, j'ai fait du fantastique par moments, avec notamment Blueberry, qui est une sorte de western fantastique. Et si je n'ai pas fait de vrais films de science-fiction, c'est vraiment juste parce que les films n'ont pas pu se faire à des moments donnés... Aujourd'hui, je réécris plusieurs vrais films de SF ou fantastiques, mais c'est difficile à monter.

    © Warner Bros Entertainment

    En parlant de SF, vous avez sans doute un avis sur un film qui a révolutionné le genre récemment...

    Gravity ? Incroyable... Exceptionnel. J'adore Alfonso Cuarón, j'avais trouvé incroyable Les Fils de l'homme. C'est un metteur en scène exceptionnel. Les 20 premières minutes de Gravity, j'étais collé à mon siège. Pour une fois que le relief, le Dolby Atmos sont utilisés à leur juste valeur... Ca fait plaisir qu'émergent des films comme ça. Je n'attends qu'une chose, c'est la sortie du Blu-ray, pour revoir ces 20 premières minutes, cette partition de mise en scène hallucinante...

    Le Festival de Gerardmer rend hommage cette année à Kim Jee-woon. Le cinéma asiatique fantastique vous attire-t-il ?

    Je trouve cet hommage à Kim Jee-woon vraiment bienvenu. J'adore le cinéma asiatique, je me suis récemment pris une claque avec Snowpiercer, Le Transperceneige. Et puis The Host, également de Bong Joon Ho, était aussi incroyable. Le cinéma asiatique est vraiment impressionnant au niveau du genre fantastique. Jeune, j'ai été marqué par Histoire de fantômes chinois, l'univers de Tsui Hark... Ca m'a inspiré. Il y avait d'un côté Evil Dead et les mecs qui partaient en saucisses, et de l'autre les Chinois qui nous faisaient des numéros de cinématographie pure. C'était vraiment super.

    Dernière question, classique : quelles sont vos références en terme de cinéma fantastique, vos premiers chocs dans le genre ?

    Je crois que parmi les films qui m'ont marqué, la majorité sont des films fantastiques. Le premier, c'est Fantasia, j'avais 5 ans. Ensuite, premier choc au ciné, j'avais 8 ans, c'était 2001 : l'odyssée de l'espace. Après, il y a eu Alien, et puis Brazil, qui m'a définitivement donné envie de faire ce métier. Je citerais aussi Sam Raimi, avec les Evil Dead mais aussi Mort sur le Grill. Et puis Le Septième Sceau de Bergman, un film fantastique avec Max von Sydow dans le rôle de la Mort. Et puis la première claque en relief, c'était Avatar. Quand on regarde l'Histoire du cinéma, on se rend vite compte que les plus grands classiques sont souvent des films fantastiques, des Walt Disney à Akira, en passant par La Belle et la bête ou Le Cabinet du docteur Caligari. C'est un genre très noble, qui questionne notre réalité, notre monde. Un genre qui peut être critique, politique, avec une plus grande liberté, avec une radicalité différente.

    Propos recueillis par Clément Cuyer

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