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    Comment je suis devenu super-héros sur Netflix : comment ce blockbuster français a-t-il vu le jour ?
    Mégane Choquet
    Mégane Choquet
    -Journaliste
    Journaliste spécialisée dans l'offre ciné et séries sur les plateformes quel que soit le genre. Ce qui ne l'empêche pas de rester fidèle à la petite lucarne et au grand écran.

    Film de genre français très attendu, Comment je suis devenu super-héros est enfin disponible sur Netflix. Son réalisateur Douglas Attal nous en dit plus sur la conception et la préparation de ce blockbuster explosif.

    Un projet qui a mis du temps à se faire

    Comment je suis devenu super-héros a mis beaucoup de temps à voir le jour. En 2015, Douglas Attal, ses coscénaristes et le producteur Alain Attal présentent un petit pilote au Comic-Con à Paris où Grégory Gadebois et Pascal Demolon se sont glissés dans le costume de super-héros.

    Comment je suis devenu super-héros
    Comment je suis devenu super-héros
    Sortie : 9 juillet 2021 | 1h 37min
    De Douglas Attal
    Avec Pio Marmaï, Leïla Bekhti, Vimala Pons
    Presse
    3,3
    Spectateurs
    2,8
    Voir sur Netflix

    Rencontré au Festival de Deauville 2020 où Comment je suis devenu super-héros était présenté en film de clôture, Douglas Attal est revenu pour AlloCiné sur le parcours du combattant pour mener à bien ce projet ambitieux, auquel a été alloué un budget de 15 millions d’euros :

    "Ce pilote qu'on a présenté au Comic-Con en 2015 est un truc qu'on a fait pour convaincre les financiers et les chaînes de télé qu'on avait envie de faire un film qui a une patte et qu'on avait un vrai savoir-faire en termes d'effets spéciaux en France. Ce petit teaser de 4 minutes a été fait pour ça.

    Même si ce teaser a beaucoup convaincu, ça a mis quand même du temps pour trouver les gens pour nous accompagner financièrement sur le film. Et puis il a aussi fallu s'adapter à un budget qu'on avait, qui n’était peut-être pas forcément celui qu'on voulait au départ, qui était un peu plus réduit.

    Mais voilà, c'était un travail d'adaptation en termes de circonstances, de budgets, de réécritures globales, de réécritures pour les acteurs qui ont dit oui pour le film. C’est tout un tas de choses qui ont fait que le film a mis plus de cinq ans à se faire !"

    Shanna Besson / Warner Bros. France

    Par ailleurs, il faut noter que si le genre du film a pu ralentir la production ou rendre certains financiers frileux, Douglas Attal et ses coscénaristes Mélisa GodetCharlotte Sanson et Cédric Anger ont dû travailler et retravailler le scénario qui est tiré du roman de Gérald Bronner, qui a également collaboré au script du long-métrage :

    "C'est vraiment une adaptation très libre. On a gardé l'univers, cette idée de super-héros banalisés et intégrés au quotidien, on a gardé quelques éléments de personnages comme Monte Carlo. Mais après pour le reste, on a surtout gardé le ton avec cette dose de mélancolie et d'humour.

    On a tout changé, on a changé l'intrigue, le bouquin se passait à New York donc on a changé aussi le lieu. C'est ça aussi qui a fait que le film a mis du temps à se faire, c'est qu'il fallait trouver le bon ton. Fallait pas juste se dire qu’on transposait l’histoire à Paris et puis voilà. Je voulais faire un vrai film français, je voulais que ce film ait une vraie identité française et donc c'était un travail de fond pour trouver le bon ton et la bonne approche."

    Des références entre super-héros et films policiers

    Si Douglas Attal voulait donner une véritable identité française à Comment je suis devenu super-héros, ses influences dans le genre super-héroïque sont évidemment anglo-saxonnes. Le réalisateur cite notamment les tomes de The Boys, pour "son univers génial" et "son grand auteur Garth Ennis, [qu'il] suit depuis toujours", et Preacher.

    Shanna Besson / Warner Bros. France

    L’une des bandes dessinées qui l’a inspiré le plus est "Gotham Central" : "C’est sur les policiers de Gotham City et cette idée d’explorer l’univers des super-héros par le regard des flics était très intéressante. Le fait que les super-héros soient un problème à gérer pour la police, qu’ils fassent des dégâts dans la ville, qu’ils leur prennent leur travail et qu’il y ait un aspect juridique dans ce genre d’histoires était très inspirant."

    Douglas Attal souhaitait mélanger les genres et amener les super-héros dans le polar : "C’est quelque chose qui m’a toujours parlé et d’ailleurs c’est présent dans Watchmen aussi, cette idée d’une enquête policière qui est menée par un super-héros. C’est évidemment une source d’inspiration énorme, c’était un vrai choc pour moi quand je l’ai lu."

    Pour les inspirations en termes de polar, le réalisateur s’est tourné vers le cinéma français, comme Polisse de Maïwenn et L.627 de Bertrand Tavernier : "Je voulais qu’on suive le quotidien des flics, leur enquête qui a l’air de rien au début et qui, petit à petit, va prendre une dimension un peu plus grosse, et c’est là que l’aspect super-héroïque arrive. Mais je tenais à ce qu’on reste avec le personnages, leurs états d’âme, leurs failles, leurs regards et leurs intimités."

    Un blockbuster avec un savoir-faire français

    Comment je suis devenu super-héros marquera-t-il un changement dans le cinéma de genre français ? Le film a en tout cas été accueilli en grandes pompes au festival du cinéma américain de Deauville en 2020 et présenté en film de clôture, un honneur pour Douglas Attal :

    "Le festival a décrit le film comme un X-Men à la française, ça me fait plaisir même si je ne sais pas si c’est tout à fait ça. On est très content d’avoir été invités dans ce festival. Ma cinéphilie est née ici parce que j’y viens depuis que j’ai 13 ans. Ma grand-mère me faisait rentrer dans les séances un peu en douce, c’est donc encore plus particulier pour moi."

    Je voulais faire un film qui parle à tout le monde, même les gens qui n’aiment pas les films de super-héros et qui ne comprennent rien à Marvel et DC.

    Même si le film traite de super-héros, Douglas Attal ne voulait pas forcer le trait sur les effets spéciaux et les pouvoirs et voulait qu’ils soient intégrés naturellement à l’intrigue : "Il fallait que ce soit un prolongement des personnages. Je ne voulais pas tant mettre l’accent sur le spectaculaire mais que ce soit organique sans être le sujet des plans, plus axés sur l’émotion."

    Shanna Besson / Warner Bros. France

    Le réalisateur explique avoir "appris en faisant" et avoir "surtout été bien entouré par une équipe technique très au point sur les technologies". Tout le travail effectué sur ce film, qui a mis cinq ans à se monter, a rendu Douglas Attal très fier du rendu, qui "lui ressemble beaucoup."

    Son objectif principal était de faire un film grand public : "Je voulais faire un film qui parle à tout le monde, même les gens qui n’aiment pas les films de super-héros et qui ne comprennent rien à Marvel et DC. Je voulais qu’il soit accessible à toutes et tous et que ce soit un vrai film populaire."

    Propos recueillis au festival de Deauville par Mégane Choquet le 12 septembre 2020.

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