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    Mort de Michèle Morgan, inoubliable dans Le Quai des brumes

    L'actrice Michèle Morgan est décédée ce mardi 20 décembre à l'âge de 96 ans. Elle était l'une des doyennes du cinéma français, et célèbre pour sa scène aux côtés de Jean Gabin dans Le Quai des brumes de Marcel Carné.

    L'actrice française Michèle Morgan est décédée ce mardi 20 décembre à l'âge de 96 ans, a confirmé sa famille. Inoubliable dans Le Quai des brumes de Marcel Carné, ses yeux bleus ont marqué le cinéma d'une empreinte indélébile. Retour sur sa riche carrière.

    Des débuts avec Raimu

    De son vrai nom Simone Roussel, Michèle Morgan débute au cinéma en 1935, à l'âge de quinze ans, avec Mademoiselle Mozart dans lequel elle côtoie Danielle Darrieux. Sur le conseil du réalisateur, elle s'inscrit au cours d'arts dramatiques de René Simon. Après plusieurs rôles de figuration, elle passe des essais pour Marc Allégret et devient la partenaire de Raimu dans Gribouille en 1937. Le succès est au rendez-vous et sa carrière est lancée.

    Le Quai des brumes, et une carrière américaine

    Celle qui a alors choisit le pseudonyme de Michèle Morgan enchaîne les films avec les partenaires les plus prestigieux : Charles Boyer dans Orage puis, surtout, Jean Gabin dans Quai des brumes. Le film de Marcel Carné fait d'elle une vedette internationale. Son regard profond et mystérieux, son élégance, lui valent d'être parfois comparée à Greta Garbo. A cause de la guerre, Michèle Morgan quitte la France pour les Etats-Unis ou la RKO lui fait signer un contrat. De l'autre côté de l'Atlantique, Michèle Morgan peine à trouver des rôles à sa mesure. Elle apprend à chanter et à danser pour être la partenaire de Frank Sinatra dans Amour et swing et tourne son dernier film américain avec Humphrey Bogart dans Passage to Marseille . Aux Etats-Unis, Michèle Morgan épouse en première noce l'acteur américain William Marshall. Ils deviennent les parents, le 13 septembre 1944, du petit Mike Marshall.

    Prix d'interprétation à Cannes

    Déçue par sa carrière américaine, Michèle Morgan revient en France dès 1946 et tourne pour la première fois sous la direction de Jean Delannoy dans La Symphonie pastorale. Le film lui permet d'obtenir le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 1946. Michèle Morgan retrouve sa popularité d'avant-guerre. Elle tournera à six reprises avec Jean Delannoy.

    Elle divorce en 1948 de William Marshall. avant d'épouser en seconde noce l'acteur Henri Vidal. Elle partagera l'affiche avec lui, notamment dans Fabiola. Durant cette décennie, Michèle Morgan tourne avec les plus grands réalisateurs de l'époque : Les Orgueilleux d'Yves Allégret, Les Grandes manoeuvres de René Clair et, surtout, Napoléon de Sacha Guitry. Après la mort d'Henri Vidal en 1959, Gérard Oury rentre dans sa vie. Le couple vit en union libre et n'aura aucun enfant. Sous la direction d'Oury, elle tourne dans Le Crime ne paie pas en 1962. Michèle Morgan commence à tourner de moins en moins. On la retrouve néanmoins au côtés de Charles Denner et Danielle Darrieux dans Landru de Claude Chabrol. Après Benjamin ou les mémoires d'un puceau, elle décide de suspendre sa carrière d'actrice. Elle se consacre à ses autres passions, la mode et la peinture.

    Invitée chez les grands réalisateurs

    Présidente du jury du Festival de Cannes 1971, elle est décorée par la Légion d'honneur la même année. En 1977, elle publie aussi ses mémoires Avec Ces yeux là.

    Au cinéma, on le revoit plus que chez Claude Lelouch : Le Chat et la souris en 1975, Robert et Robert en 1978 et Un Homme et une femme : vingt ans déjà en 1986. Elle apparaît, également en 1986, dans le feuilleton télévisé Le Tiroir secret. Elle effectue ensuite sa dernière apparition sur grand écran dans Ils vont tous bien de Giuseppe Tornatore, donnant la réplique à Marcello Mastroianni.

    En parallèle, Michel Morgan se tourne vers le théâtre, interprétant entre-autres Cheri de Colette en 1982 ou encore Les Monstres Sacrés, aux côtés de Jean Marais, en 1993.

     

    Gribouille de Marc Allégret (1937)

    Ses débuts, Michèle Morgan les fait notamment avec Raimu.

    Le Quai des brumes de Marcel Carné (1938)

    Film d'où est tiré le célèbre "T'as de beaux yeux, tu sais", lancé par Jean Gabin.

    Remorques de Jean Grémillon (1941)

    Un drame sentimental et maritime pour laquelle Morgan retrouva Jean Gabin après Le Quai des brumes.

    La symphonie pastorale de Jean Delannoy (1946)

    Une aveugle retrouve la vue après une opération.

    Première désillusion de Carol Reed (1948)

    Elle tourne avec le réalisateur qui allait signer l'année suivante Le Troisième homme avec Orson Welles.

    L'étrange madame X de Jean Grémillon (1951)

    Une riche femme se fait passer pour une femme de chambre pour l'amour d'Etienne, un ébéniste incarné par Henri Vidal.

    Marguerite de la nuit de Claude Autant-Lara (1955)

    Dans le Paris des années vingt, le vieux docteur Faust conclut un pacte avec le diable et redevient un jeune homme.

    Les orgueilleux de Yves Allégret et Rafael E. Portas (1953)

    La rencontre entre Michèle Morgan et Gérard Philipe.

    Le miroir à deux faces d'André Cayatte (1958)

    Un drame poignant avec Bourvil sur la chirurgie esthétique et l'apparence.

    Benjamin ou les mémoires d'un puceau de Michel Deville (1968)

    Elle y donne notamment la réplique à Catherine Deneuve et Michel Piccoli.

    Le chat et la souris de Claude Lelouch (1975)

    Un film policier avec Serge Reggiani et Philippe Léotard.

    Ils vont tous bien ! de Giuseppe Tornatore (1990)

    Dernier long métrage de cinéma pour Michèle Morgan.

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