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    Festival Angoulême 2021 : La Vraie famille, Petite nature, Les Jeunes amants... les coups de cœur de la rédaction
    Thomas Desroches
    Thomas Desroches
    -Journaliste
    Les yeux rivés sur l’écran et la tête dans les magazines, Thomas Desroches se nourrit de films en tout genre dès son plus jeune âge. Il aime le cinéma engagé, extrême, horrifique, les documentaires et partage sa passion sur le podcast d'AlloCiné.
    Co-écrit avec :
    Brigitte Baronnet

    Rendez-vous incontournable de la rentrée pour le cinéma français, la 14e édition du Festival du film francophone d'Angoulême se tenait du 24 au 29 août. AlloCiné, présent à l'appel, vous dévoile ses coups de cœur.

    Ad Vitam

    Sous le soleil d’Angoulême, la 14e édition du Festival du film francophone a séduit un public toujours plus nombreux. Au total, 30 000 personnes ont fait le déplacement. Du 24 au 29 août, les salles combles se sont multipliées à mesure que la compétition battait son plein. Parmi les 10 films en sélection, c’est Une histoire d’amour et de désir de Leyla Bouzid qui a remporté les honneurs avec le Valois de Diamant et le Valois de l’acteur pour Sami Outalbali.

    Festival Angoulême 2021 : Une histoire d'amour et de désir et La vraie famille au palmarès

    Présent, comme chaque année, pour couvrir l’événement, la rédaction d’AlloCiné a eu l’opportunité de découvrir les nombreux longs métrages qui rythmeront cette rentrée cinéma de 2021 et les mois qui suivront. Avec pas moins de 20 films vus en l’espace de quelques jours, plusieurs coups de cœur se sont imposés.

    Parmi eux, il y a le choc émotionnel de La Vraie famille de Fabien Gorgeart, l’histoire d’amour passionnelle qui unit Fanny Ardant et Melvil Poupaud dans Les Jeunes amants, le troublant Petite nature de Samuel Theis ou encore la révolution intime de Rose, personnage grandiose portée par Françoise Fabian.

    La Vraie famille de Fabien Gorgeart (En compétition)

    Pour son deuxième long métrage, le cinéaste Fabien Gorgeart livre un récit ô combien personnel. Il plonge dans les souvenirs de son enfance et raconte le destin d’une famille, semblable à la sienne, qui accueille Simon, un petit garçon placé par l’assistance sociale. Âgé de 6 ans, l’enfant s’apprête à retrouver son père biologique, un homme veuf incarné par Félix Moati, qui souhaite en récupérer la garde. Cet événement marque le début d’un séisme dans la vie de la mère adoptive, Anna, interprétée par Mélanie Thierry. C’est grâce à une superbe direction d’acteurs et une mise en scène inspirée, avec comme point de référence le E.T. de Steven Spielberg, que Fabien Gorgeart emporte le spectateur dans un torrent d’émotions. En filmant l’amour inconditionnel que porte la famille pour cet enfant, le réalisateur met en exergue l’univers parfois déshumanisant des services sociaux. Entourée de Lyes Salem et Félix Moati, tous les deux d’une grande justesse, Mélanie Thierry campe avec force un personnage courageux, battant et qui échappe à un traitement trop manichéen. Attendue pour 2022, cette Vraie famille devrait faire beaucoup parler d’elle. Thomas Desroches

    Presque de Bernard Campan et Alexandre Jollien (En avant-première)

    Deux hommes prennent la route, de Lausanne vers le sud de la France, dans un corbillard. Ils se connaissent peu, ont peu de choses en commun, du moins le croient-ils… Si on croit d'abord, en lisant ce pitch, avoir une certaine impression de "déja vu", on se laisse très vite emporter par ce tandem inattendu. Presque réunit un duo extrêmement attachant qui nous fait passer du rire aux larmes en un rien de temps. La (vraie) complicité entre Bernard Campan et Alexandre Jollien transparait à l'écran et donne à cette comédie douce amère une sincérité et un supplément d'âme qui font de ce film une jolie surprise. Sortie en salles le 19 janvier 2022. Brigitte Baronnet

    Petite Nature de Samuel Theis (En compétition)

    Johnny (Aliocha Reinert) a 10 ans et s'occupe de sa petite sœur comme d'un adulte. Les absences répétées de sa mère, vendeuse de tabac à la frontière allemande, l'obligent à ne compter que sur lui-même. Lorsque son professeur d'école (Antoine Reinartz) le remarque et le prend sous son aile, Johnny voit en lui l'unique chance de fuir sa réalité. L'admiration du jeune garçon se transforme très vite en obsession. Après Party Girl - long métrage qu’il avait coréalisé avec Marie Amachoukeli et Claire Burger - Samuel Theis fait de Petite nature son premier film en solo et signe une grande réussite. Il questionne avec finesse la psychologie complexe d’un personnage qui ne trouve pas sa place auprès des enfants de son âge et encore moins parmi les adultes. Pour conter la survie de son jeune héros qui lutte contre le déterminisme social, le cinéaste fait preuve d'audace en s’intéressant à une relation trouble, toujours sur le fil. Récit à la fois sensible et d’une grande fureur, Petite nature marque les esprits par ses magnifiques images et le talent de ses deux interprètes, Antoine Reinartz et Aliocha Rienert, une révélation. Au cinéma en février 2022. Thomas Desroches

    Les Jeunes Amants de Carine Tardieu (En avant-première)

    Alors qu’ils se sont rencontrés dans un couloir d’hôpital suite à un drame, Shauna (Fanny Ardant) et Pierre (Melvil Poupaud) se retrouvent 15 ans plus tard par hasard. Elle a 71 ans, lui 45. Tout les oppose, si ce n’est la fascination qu’ils se portent pour l’un et l’autre. Après les premiers gestes, le premier baiser, une relation prend forme. D’abord secrète, elle prend le pas sur le quotidien de chacun. Pour Shauna s’ouvre alors la possibilité d’un autre futur, d’une nouvelle vie qui lui rappelle qu’avant d’être une veuve, une mère et une grand-mère, elle est une femme. Décédée en 2015, la réalisatrice Solveig Anspach souhaitait à tout prix porter cette romance - vécue par sa propre mère - à l’écran. Carine Tardieu réalise ce vœu de la plus belle des manières. Elle choisit Fanny Ardant et Melvil Poupaud pour créer un grand couple de cinéma. Pudique, pourtant terriblement sensuelle, Les Jeunes amants touche par sa modernité en racontant les désirs d’une septuagénaire. La réalisatrice joue, à de nombreuses reprises, avec les codes du mélodrame, tout en évitant précieusement les écueils du genre. Elle pose sa caméra avec délicatesse sur le visage et le corps d’une actrice qui assume son reflet et dont la beauté vient renverser les spectateurs. Sortie prévue pour début 2022. Thomas Desroches

    Ils sont vivants de Jérémie Elkaïm (En compétition)

    Avec Ils sont vivants, l’acteur et scénariste Jérémie Elkaïm réalise son premier long métrage. Il adapte l'autobiographie de Béatrice Huret, Calais mon amour, et raconte l'histoire d'une aide-soignante (Marina Foïs), sympathisante d'extrême droite, qui tombe amoureuse d'un homme iranien dans la "jungle" de Calais. D'abord bénévole, elle s'engage dans un amour impossible envers et contre tous. Malgré son sujet terriblement risqué, Jérémie Elkaïm parvient à offrir au film un regard nuancé, jamais moralisateur, sur deux êtres qui s'apprivoisent avec leurs différences. Caméra à l'épaule, il suit avec beaucoup de réalisme et une pointe d'humour noir le périple d'une héroïne rude et parfois antipathique, loin des clichés du "sauveur blanc". Marina Foïs - à l'origine du projet - impressionne dans la peau d'un personnage qu'elle sait rendre vulnérable. Elle forme avec Seear Kohi un duo à la dynamique authentique que Jérémie Elkaïm sublime à travers des scènes intimes d'une rare intensité. Film attendu pour 2022. Thomas Desroches

    Rosy de Marine Barnérias (Documentaire)

    A l'image d'un film comme Demain de Mélanie Laurent et Cyril Dion, Rosy s'inscrit dans la lignée de documentaires inspirants et dont vous ressortez avec un élan de vie et d'agir. Si les sujets de ces deux documentaires sont très différents, on y retrouve une énergie et des vibrations positives, grâce aux personnes qui les portent. Marine Barnerias a été diagnostiquée à 21 ans d’une sclérose en plaques qui fait planer sur elle la menace d’une paralysie partielle ou totale. Contre l’avis de ses médecins, elle va décider de ne pas prendre de traitement et quitte la France seule pour traverser trois pays : La Nouvelle Zélande, la Birmanie et la Mongolie. Durant ce voyage, elle va apprendre à mieux se connaître, retrouver un équilibre et cohabiter avec cette sclérose qu’elle a surnommé Rosy. Le film est composé de nombreuses images tournées pendant ce voyage initiatique, et séduit par l'énergie et la combativité de son héroine. Sortie au cinéma le 5 janiver 2022. Brigitte Baronnet

    Rose d'Aurélie Saada (En compétition)

    Rose c’est le nom du premier long métrage d’Aurélie Saada, ancienne membre du groupe de musique Brigitte. C’est aussi le nom de son personnage principal, une femme de 78 ans, jouée par Françoise Fabian, dont la vie bascule après le décès de son mari. Perdue et seule, malgré la présence de ses enfants, elle perd goût à la vie, jusqu’à ce qu’une rencontre vienne brusquement changer sa perspective. Dès lors, Rose renaît et une révolution se met en marche devant l’incompréhension des siens. C’est un film solaire, drôle et infiniment touchant que met en scène Aurélie Saada. Elle s’inspire des femmes de sa propre famille pour dessiner un beau personnage qui devient encore plus grand entre les mains de Françoise Fabian, plus irrésistible que jamais. À travers l’émancipation tardive de cette femme, la réalisatrice met en lumière le comportement égoïste - et peut-être universel - de ses enfants qui deviennent témoins de cette transformation. Véritable élan de vie, Rose est sans conteste l’un de nos coups de cœur de cette 14e édition du Festival d’Angoulême. Dans les salles le 8 décembre 2021. Thomas Desroches

    Entre les vagues d'Anaïs Volpé (Nouveaux regards)

    Entre les vagues suit l'amitié de Margot (Souheila Yacoub) et Alma (Déborah Lukumuena). Ces deux amies inséparables partagent une même passion pour le théâtre. Toutes deux ont une immense urgence de vivre. Le film nous fait traverser une grande palette d'émotions, du rire aux émotions fortes. Ce que l'on en retient avant tout est son énergie, sa vitalité et la force de son tandem d'actrices. La cinéaste Anaïs Volpé, qui avait réalisé par le passé le projet autoproduit Heis, signe un film à l'énergie communicative, toujours en mouvement, et une photographie à l'esthétique qui rappelle le cinéma indépendant américain (on la doit à Sean Price Williams, chef opérateur de Good Time des frères Safdie). Brigitte Baronnet

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