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    Boarding Gate
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Boarding Gate" et de son tournage !

    Présenté à Cannes

    Boarding gate a été présenté en Sélection Officielle, hors compétition, en séance de minuit, au 60e Festival de Cannes.

    Embarquement porte B

    C'est pour des raisons de production qu'Olivier Assayas a choisi de tenter une incursion dans la série B : "Après Demonlover et Clean, j'avais envie de faire un film très français, ancré dans une réalité provinciale, avec Daniel Auteuil, avec lequel j'ai depuis longtemps envie de travailler. Après la promotion de Clean, j'ai donc écrit un scénario auquel je tiens beaucoup, Voilà l'été, qui a plu à Daniel, lequel a bloqué ses dates pour l'été suivant, 2005. J'ai réuni l'équipe, le casting, hélas le système n'a pas suivi, ni l'avance sur recettes, qui depuis longtemps refuse tous mes projets, ni les chaînes de télévision, ni les partenaires de mon producteur (...) Je me suis donc résigné à le repousser d'un an, à l'été 2006. Et j'ai décidé d'en profiter pour écrire et tourner très vite un film de genre, plus identifiable. Une vraie série B, tournée en anglais, fabriquée dans une logique économique de série B. Et trouvant donc sa place dans l'ordre nouveau du financement du cinéma. Budget ascétique, vitesse d'exécution, mais, en contrepartie, entière liberté. Je sais faire ça, j'avais tourné Irma Vep dans des conditions semblables, et pour des raisons similaires."

    Fin août 2005... début juillet 2006

    Malgré son petit budget, Boarding gate n'a pas été évident à monter, comme le confie le réalisateur : "La stratégie était simple, j'écrivais en été (2005), je livrais le scénario fin août, le financement se montait à l'automne, et on tournait à la fin de l'année, en six semaines, pour un budget prévu, très bas, de 2,5 millions d'Euros. C'était le plan, mais il a tourné court très vite. D'abord lorsque j'ai achevé le scénario, le producteur était concentré sur d'autres projets (...) Le temps passait, il a fait faire un premier budget qui me semblait très excessif à 4,5 millions d'Euros (...) La série B qui devait se faire dans l'urgence s'est transformée en film conventionnel (...) A la même période Serge Toubiana me propose de participer à un projet de courts-métrages tournés à l'occasion du 25ème anniversaire du Musée d'Orsay. Un de ses amis, lui-même cinéaste, François Margolin, devait en assurer la production exécutive. En bavardant avec François, j'évoque [mes difficultés]. Aussitôt il me propose de relever le gant, et de reprendre le film (...) Hélas entretemps l'agent d'Asia avait eu la fausse information que le film ne se ferait pas dans les dates prévues. Et elle avait pris d'autres engagements (...) En mars, je suis allé repérer les décors de Boarding Gate, puis on a préparé le film à Paris pour finalement débuter le tournage en juillet 2006. Comme prévu, on a tourné en six semaines, trois en région parisienne, trois à Hong-Kong. Et à l'arrivée, le film a couté 1,9 million d'Euros, tout compris." Après le tournage de Boarding gate, Assayas a enchaîné sur le projet Orsay, devenu un long métrage, L'Heure d'été, finalement produit par Marin Karmitz et non plus François Margolin...

    Assayas loves Asia (1)

    Olivier Assayas parle de sa fascination pour son actrice Asia Argento, omniprésente dans Boarding gate : (...) la première fois que je l'ai vue à l'écran, j'ai été tout de suite frappé par sa présence. C'était dans La Reine Margot. Plus récemment, j'ai beaucoup aimé Scarlet Diva, le film qu'elle a réalisé. Elle a un talent de cinéaste évident. J'avais pensé à elle pour un rôle dans Voilà l'été quand je préparais ce film, mais quand on s'est vus j'ai plutôt eu envie d'un film centré sur elle. On a beaucoup de choses en commun, en particulier d'être à cheval sur plusieurs cultures : elle est aussi à l'aise en anglais, en français qu'en italien. Et par ailleurs d'être aussi timides l'un que l'autre, ce qui au premier abord ne facilite pas les choses. Je suis très sensible à la liberté de penser, d'agir, de choisir, de vivre qu'elle dégage. Ce n'est pas du tout affecté, c'est quelque chose qu'elle a imposé, avec beaucoup de courage. En fait elle a un truc assez rock and roll, inné, qui n'est pas courant chez les actrices. Il n'y a rien de fabriqué, que de l'instinct, et une intensité peu commune."

    Assayas loves Asia (2)

    Le cinéma asiatique attire depuis longtemps Olivier Assayas. Critique aux Cahiers du cinéma au début des années 80, il y dirige notamment un numéro spécial "Made in Hong Kong" en 1984 et rencontre Hou Hsiao Hsien, alors quasi-inconnu en Occident. Il consacrera d'ailleurs en 1997 un documentaire au maître taïwanais. En Chine, il rencontre aussi Maggie Cheung, qui deviendra son épouse de 1998 à 2001, et qu'il dirigera dans Irma Vep et Clean. Ajoutons qu'une partie de Demonlover a été tournée au Japon et que dans le premier véritable court métrage d'Assayas, Laissé inachevé à Tokyo, Elli Medeiros incarne une romancière qui rentre du pays du soleil levant.

    "Tourner à la chinoise"

    Le tournage à Hong Kong n'a pas été de tout repos, comme le raconte Olivier Assayas : "On était six ou sept français, et on est tous tombés malades, les uns après les autres. On a fini le film à cinq : Asia , le directeur de la photo, l'ingénieur du son, l'assistant et moi... Tout le reste de l'équipe était chinoise. On avait un producteur exécutif local qui nous avait été recommandé par un contact de Hou Hsiao Hsien (...) La difficulté imprévue que nous avons rencontrée était que tourner à la chinoise veut aussi dire tourner avec une équipe pléthorique. Les salaires sont très bas, il y a donc une prolifération de techniciens à tous les postes, jamais moins de six personnes autour de la caméra par exemple. Ils sont nombreux et comme les Hongkongais sont aussi des méridionaux, ils sont assez bruyants, ce qui nous posait un problème chaque fois qu'on tournait dans la rue, qu'on volait des plans au milieu de la foule (...) Le plus délicat c'est que dans les conditions de guérilla où l'on travaillait on était contraints à faire plein de choses interdites, comme tourner dans le métro sans autorisation. Ca on le faisait à quatre, on préparait le coup avec Asia, on se répartissait les tâches, on y allait, on tournait deux prises et on s'enfuyait."

    Nick, Michael et les autres...

    Au départ, Olivier Assayas avait pensé confier le rôle de Miles à Joaquin Phoenix, mais a dû renoncer à cette première idée ("il a fait Walk the Line et il est devenu inaccessible"). Il a alors choisi Michael Madsen, qu'il avait déjà rencontré en compagnie de Nick Nolte, acteur qui fit une mémorable prestation dans Clean. "Mon ami Nick Nolte m'a dit beaucoup de bien d'Olivier", raconte Madsen, qui ajoute : "mais la raison principale qui m'a fait accepter ce film est qu'Olivier m'a proposé un personnage différent du type d'emploi auquel on m'associe depuis Reservoir Dogs." Côté casting asiatique, les stars Tony Leung Ka Fai (L'Amant, Election 1) et Michelle Yeoh (Tigre et dragon) avaient été pressenties. Mais, explique le réalisateur, "j'ai vite trouvé que c'était une approche conventionnelle. Puisque j'allais à Hong-Kong, que je voulais faire mon film dans des conditions de cinéma hongkongais, il était faux d'adopter sur ce registre-là comme sur les autres une approche occidentale. J'ai préféré aller vers une nouvelle génération, rencontrer des comédiens, faire mon casting sur place et non depuis Paris."

    Les félins

    Olivier Assayas évoque la tension qui régnait sur le tournage lors des séquences qui opposent Asia Argento à Michael Madsen : "Il y avait une constante surenchère entre eux, comme s'il y avait toujours besoin de se mesurer, de s'évaluer (...) Disons que Michael est quelqu'un d'excessif, qu'il fait des excès, et que passé une certaine heure on peut se trouver dans des zones délicates. Ca peut déraper très vite, et les situations prendre une vérité très inquiétante. Asia y répondait par la surenchère, en prenant un maximum de risques. Mais c'est un registre où Michael n'aime pas beaucoup l'idée d'être débordé par une fille. La scène de la ceinture, par exemple. J'avais écrit quelque chose de plus simple. Mais Michael avait des idées très précises sur ce qu'Asia devait lui faire. Il y a eu des prises où l'un et l'autre on a eu assez peur."

    Clark Gable et le noyau de pêche

    Asia Argento parle de Michael Madsen, son partenaire dans des scènes parfois délicates : "On s'est rencontrés sur le plateau, pour notre première scène ensemble, celle des boutons de manchette. Je le vois comme une sorte de Clark Gable moderne, en plus urbain, en plus cabossé aussi. Mais doté d'un charisme incroyable. On était comme deux adversaires. Deux danseurs aussi, lancés dans un tango très vénéneux. Il m'a séduite. Il m'a rendue dingue. Il m'a aidée, aussi." Madsen se souvient quant à lui de sa première rencontre avec l'actrice : "J'arrivais dans la cour de l'immeuble où nous tournions, elle était à la fenêtre... Je lui ai lancé une pêche qu'elle a rattrapée. Puis quand nous nous sommes réellement rencontrés, elle m'a tendu le noyau de la pêche qu'elle avait mangée... C'était très sensuel ! Autre souvenir que je garde du tournage : une brûlure de cigarette sur mon corps..."

    B et SM ?

    Le cinéaste a pris pour point de départ un fait divers qui défraya la chronique en mars 2005 : "Je m'étais intéressé à un fait divers qui m'avait semblé tout droit sorti de Demonlover, l'assassinat du financier Edouard Stern au terme d'une séance de SM. Sa maîtresse, la principale suspecte, avait aussitôt fui à l'autre bout du monde, en l'occurrence en Australie, avant de revenir en Europe après quelques jours. Je n'ai pas tellement approfondi la question, mais ça m'a donné le déclic d'une histoire de meurtre construite autour de relations sexuelles ambigües, avec pour sous-texte le monde de la finance moderne. Et puis la fuite d'une femme qui tente d'échapper à la fois à un meurtre, à l'Europe, au passé... Donc, une première partie centrée sur l'affrontement entre un homme et une femme, leur jeu du chat et de la souris, et une seconde entièrement dans l'action, portée par l'énergie du désespoir." A noter que l'univers du SM fascine Assayas depuis longtemps : on se souvient du costume de Maggie Cheung dans Irma Vep, d'une séquence avec Virginie Ledoyen à la fin de Fin août, début septembre, ou encore des jeux vidéo de Demonlover.

    Wild Kim

    Une personnalité fait une apparition surprenante à la fin du film : Kim Gordon, légendaire bassiste du groupe noisy Sonic Youth, à qui Olivier Assayas avait demandé signer la BO de Demonlover en 2002. Kim Gordon, qui a récemment fait l'actrice dans Last Days de Gus Van Sant, a aussi composé des titres pour Le Livre de Jérémie dAsia Argento, sa partenaire dans Boarding gate.

    Trouver un titre, une infernale affaire

    Au départ, Olivier Assayas avait voulu appeler son film Departed, le terme tamponné sur un passeport lorsqu'on quitte Hong Kong. Mais lorsqu'il a appris que Martin Scorsese venait de choisir ce titre pour son remake d'Infernal affairs (un film made in Hong Kong...), il a dû changer d'idée.

    Preiss leader

    On retrouve au casting l'égérie underground Joana Preiss, qu'Olivier Assayas avait déjà dirigée dans Clean.

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